à avoir tellement de choses à faire découvrir, sur les airs d'un nouvel amour. tu sais, comme il bat parmi tant d'autres. plus véritable que celui de la veille, plus admirable que ceux qui arriveront dans quelques temps - il n'y aura plus que les nôtres, dans l'espoir qu'il ne puisse exister qu'une infime réalité où nous pourrions exister. naître au détour d'un baiser. et les doigts glissent dans la tignasse blonde - fraîchement faite, nouvelle quand le monde semble se briser pour les belles allures d'un autre. " ah, pardon, je parlais à la marche juste derrière toi... " plaisanterie pour détendre l'atmosphère étouffante, trop pesante pour savoir poser les idées claires. mais le visage s'approche du sien, à n'être qu'à sa hauteur quand les lèvres murmurent encore. " je t'aime, toi. et c'est pas une question de pitié, ou une question d'obligation. c'est ce que je ressens. " à savoir aimer l'amour quand il m'envoûte, le sorcier.

c'est presque irréel, impossible. et peut être qu'elle ne s'est pas réveillée, qu'elle nage en plein rêve. le subconscient qui voudrait tellement que ce soit vrai qu'il attends qu'elle s'endorme pour lui glisser les images dans l'esprit. l'apaiser un peu et faire naître la déception dans ses yeux quand elle reviendrait à la réalité. oh mais c'est le myocarde qui ne s'arrête plus, à battre beaucoup trop fort, avec bien trop d'intensité. la faute aux mots que tu lui jettes quand elle aurait jamais cru s'attendre à ça. et bien sûr que son esprit part directement dans le pire. à imaginer que tu lui jettes ça à cause de ce qui grandit en elle et pas d'une réelle envie. c'est possible, pas vrai simon ? que ça soit juste pour ça. je le mérite pas, j'ai été méchante avec toi à te repousser si fort quand c'était pourtant pas ta faute. à refuser de te parler quand t'étais pleinement concerné. alors elle méritait pas que tu l'aimes bloom, elle méritait rien de toi.

l'abandon des autres amours, à la douleur encore si présente quand c'était les mèches solaires qui parvenaient à guérir les plaintes du myocarde en pleurs. au délice des mots qui glissent si aisément sur les lippes, jusqu'à croire, peut-être, que la facilité ne serait juste qu'un songe, juste le moyen de m'échapper de tous ces poids qui persistent. et les prunelles cherchent encore, à lire n'importe quelle expression sur son visage, jusqu'à ce qu'elle repousse encore les mots si sincères - à s'égarer dans les contes horribles, à ce qu'elle ne croit plus, ou peut-être à ceux qu'elle croit avec conviction quand ils ne sont qu'un mensonge. " je sais, ce que je suis. mais ne me rejette pas. tu n'as pas... t'as juste paniqué. " et ce n'était pas volontaire, pas vrai ? toutes ces lances lancées à mon égard ? non. c'était inconscient. les mains glissent sur ses joues, entourent son visage. " viens fêter ton anniversaire avec moi... " supplique soufflée.

et peut être qu'elle refuse par peur. trop blessée la gamine quand elle avait cherché à donner son coeur. trop heurtée par les autres. abandonnée à répétition même quand elle avait pensé que cette fois ça pourrait fonctionner. est-ce que c'était une sorte de malédiction ? à redouter que tu sois le prochain à partir si elle se laissait aller. ouais. et elle panique toujours tu sais ? parce qu'elle ne sait pas comment appréhender les choses, à du mal à visualiser ce que pourrait donner son futur quand tout semble déjà si mélangé. pourtant elle se laisse faire, les traits emprisonnés par tes mains, à te regarder quand c'est la peur qui lui noue le ventre. t'abandonnes jamais, hein ? souffle doucement, les opales qu'elle ferme quelques secondes avant de capituler. d'accord. faire l'effort pour toi quand elle avait été infect ces derniers temps.

à offrir tant de fois les émotions aux autres, à se délecter des sourires offerts. ça n'a jamais été qu'éphémère, les jolies promesses du bonheur éternel. à avoir semé le chaos, dévasté par les soldats intérieurs, à la battue pour retrouver un semblant de paix, jusqu'à la peine profonde qui menace, parfois, de transformer les jolis rêves en ces terreurs qui nouent la gorge. et c'est sur ses marches que les murmures se font, l'air insouciant sans prendre conscience du gouffre sous ses pieds - et peut-être, finalement, que je détruis le mal pour le bien, cette fois-ci. et l'innocence étire les lèvres, lient ses doigts aux miens quand elle capitule, m'offre, le loisir de l'emmener là où les étoiles explosent en mille couleurs pour ses beaux yeux. " la route va être un peu longue alors j'ai pris la voiture cette fois-ci. on fera une virée en moto une autre fois. " à l'emmener dans les bois enchanté, où se cache le miroir de la lune. à l'accompagner vers les rêves les plus explosifs, aux émotions qui tourbillonnent dans l'estomac.

mais elle sait toujours pas à quoi s'en tenir bloom. ne sait pas vraiment ce que ça signifie. est-ce que a ça signifie vraiment quelque chose dans le fond ? elle a toujours été nulle pour ça. pour comprendre les signes, pour réaliser les situations quand on ne lui donne pas les mots concrets. tu l'aimes et puis ? est-ce que ça ouvrait une porte ou pas ? on va où ? la curiosité qui vient piquer quand elle n'a aucune idée de ce que tu pouvais avoir en tête. c'est loin, loin ? à tenter de deviner quand y a rien qui lui traverse réellement l'esprit. et c'est les yeux qui s'écarquillent, te pousse légèrement quand elle court vers l'étage, porte de la salle de bain qu'elle ouvre à la volée, à s'effondrer devant les toilettes pour la énième fois cette semaine. les aléas de sa condition il faut croire.

aux envies soudaines de briser la curiosité, sauter de pied en pied pour savoir contenir l'excitation de l'instant. môme qui adore les couleurs, à exploser par centaines, à côtoyer les étoiles. à toujours me demander ce qu'elles se murmurent entre elles, ces lumières féériques. s'aiment-elles ? et les questions se chamboulent, se bousculent, au même titre que sa fuite, vers la toilettes. à entendre le désagrément, incisives plongées dans la chair de ma lèvre inférieure. " bloom, ça va aller ? " à monter quelques marches dans une allure inquiète. est-ce notre petit poids qui montre sa présence, aussi petit soit-il à cet instant ? sourire doux, peut-être à juste imaginer le calme d'un futur tumultueux à cet instant. attendre en haut des escaliers, incapable de contenir le secret. " j'ai organisé un feu d'artifices avec les couleurs que tu préfères au grand lac, celui que tu as toujours aimé. mais j'ai jamais eu l'occasion de t'y emmener, encore. " au souvenir des prunelles brillantes et des mots rêveurs.

ou peut être que c'était toutes les angoisses qui ne cessaient de remonter. à plus vraiment se sentir bien quand c'était une tourmente infernale dans laquelle elle était plongée. inspire profondément, l'attente de quelques secondes à s'assurer que ça ne repartirait pas, nouveau soupir. ouais, ouais rejoint le lavabo, l'eau qu'elle fait glisser sur son visage pour se rafraichir les idées, brosse à dent qu'elle porte à sa bouche quand tu reprends la parole. frimousse blonde qui regarde dans le couloir, léger sourire en apparition. et le pouce qu'elle lève en l'air à défaut de pouvoir parler, retourne au lavabo se rincer la bouche. ça à l'air top quand elle avait toujours appréciée ce qu'on pouvait lui donner, peu importait de quoi il s'agissait. à revenir finalement vers toi, l'air toujours barbouillé. on peut y aller si tu veux et le trajet aiderait sûrement à mettre à plat les incompréhensions des derniers jours.

peut-être plane, comme une épée de damoclès. partie lancée, pions soigneusement placé sur l'échiquier - cette fois, je ne suis plus maître du jeu, à lui laisser les sentiments à son égard en plat de résistance, jusqu'à ce qu'elle se délecte du venin. peut-être, terrifiante la manière dont les choses semblent si différentes, à l'observer se brosser les dents, incroyable dans un geste si banal. un sourire aux lèvres, à calmer les peines qui ont rongés ces derniers jours, à avoir délaissé un amour pour me consacrer uniquement au sien. aux efforts déjà entamés. " je pourrais venir à la première échographie ? " s'approcher, quérir ses lèvres dans la douceur d'un baiser. sans artifice. et à genoux, relever le haut, que le tissu effleure l'épiderme, et les lèvres se déposent dans un nouveau baiser, contre son ventre. " je vous aimes... " impliqué dans ce futur bordélique.

elle espérait en tout cas. réussir à apaiser les dialogues un peu trop houleux quand ce n'était pas ce qu'elle avait voulu. étais-ce de sa faute ? peut être. un peu. à réagir au quart de tour quand en réalité, elle avait sûrement bien trop paniqué. mais qui ne l'aurait pas fait à son âge ? qui n'aurait pas vu tout son monde s'écrouler en apprenant une nouvelle pareille ? je.. oui ? pas de raison de l'interdire quand techniquement, elle tentait juste de ne pas y songer. et sûrement que ne pas en parler permettait de rendre la chose moins réelle, moins terrifiantes. le coeur qui rate un battement quand les lippes se touchent et elle sait pas bloom, n'arrive pas à comprendre ce que ça signifie. et c'est toutes les émotions qui s'emballent soudainement, les doigts qui se crispent un peu quand tu te retrouves à genoux devant elle, les pulpeuses qui glissent sur son ventre, à murmurer des choses qu'elle aurait jamais cru entendre. j'veux pas que tu sois là juste pour ça ça sort d'un coup, sans réflexion. si j'étais pas enceinte, tu serais pas là elle aurait peut être pas été le choix. et c'est encore pire d'y penser, de le dire à haute voix.