Mon regard plonge dans ses iris, des étoiles dans les yeux, un sourire aux lèvres, cheveux en bataille, joues rougies par l’effort de ce moment… « Oui.. » Soufflais-je en lâchant un petit. « Oh oui , ça va..Et toi? » Demandais-je après ce tendre baiser. Eau coulant sur nos corps, j’ai envie de me blottir dans ses bras, et je ne demande même pas la permission, je viens coller ma tête contre son torse, câlin rempli de tendresse, mais j’ai besoin de ce contact..

Je passe ma main dans mes cheveux, un sourire sur mes lèvres alors qu'elle plonge son regard dans le mien. "Oui, très bien même", je lui fais un clin s'œil. Un baiser échangé, elle vient se blottir dans mes bras. Je souris d'un petit air amusé de la voir se coller à moi, elle qui me fuyait fut un temps. Je passe mes bras autour de sa taille, ma tête contre le sommet de sa tête. Nous finissons par enfin nous laver, puis j'enfile une serviette autour de ma taille. "Tiens", dis-je en lui tendant la serviette. "Tu veux grignoter ou boire quelque chose ?", je lui demande, comme si nous étions chez moi. Ouais, mais là tout ce sexe m'a ouvert l'apétit.

Ce n’était pas une soirée anodine, c’était bien plus que ça. Et si pour le moment j’étais encore sous le coup de l’émotion, de l’orgasme qui venait de me surprendre, je savais que demain dans ma tête tout se chamboulerait. C’était le premier après Leo en qui j’avais confiance, pas d’alcool dans mes veines, pas de colère, juste de l’envie, du désir, et encore plus ce partage avec lui. Parce que c’était lui.. Alors encore tremblante, mon corps collé au sien, je ne peux cacher ce sourire sur mes lèvres. Le sien est tellement beau… Je me perds quelques secondes dedans alors que sa main caresse mes cheveux. Geste tendre, confiance partagée, c’était ça : la simplicité d’un moment léger. Je rougis légèrement à son clin d’oeil mais pour le cacher après ce tendre baiser, je me glisse dans ses bras. Retrouve le battement de son coeur comme douce mélodie à mon oreille. Ses bras m’entourent et je profite de cette étreinte. Le calme, l’eau et cette chaleur que l’on partage. Je ne pensais pas que profiter était si bon, même si c’était surement la personne avec qui on partage la chose qui faisait la magie du moment.

Laver, nous nous séchons pour enfin sortir de cette salle de bain. « Merci. » J’enroule une serviette autour de mon corps, courte, et je savais qu’elle ne serait peut être pas utile longtemps. « J’ai super faim.. » Je confirme, après ses exercices, on devait reprendre des forces et je le suis alors dans la cuisine. Il est à l’aise ici. Comme chez lui et j’aime ça. Je m’installe alors sur le tabouret au niveau du plan de travail, le laissant prendre les commandes. « Montre moi tes talents de chef. » Dis-je alors amusée. Je savais aussi qu’il y avait ce qu’il fallait au frigo. Surement un reste de tiramisu, et des pates, ou ce gratin de légumes que j’avais préparer hier soir. Je matais son corps, ses épaules musclés, les lignes de son dos.. Et .. « Mince.. Je crois que je vais devoir me couper les ongles.. » Rigolais-je doucement.

Je suis honnête envers Gemma depuis le début, pas d'attache, pas de sentiments. Elle sait que je ne veux pas me mettre en couple. Je n'ai pas envie de revivre ce que j'ai vécu avec mon ex-fiancée. Oui, je l'ai aimé, oui j'ai faillit me marier avec elle mais non, je ne renoncerais pas à ma liberté. Je n'ai pas envie de crise de jalousie sans raison valable, je n'ai pas envie de devoir rentre des comptes à quelqu'un. Pas pour le moment. Nous profitons donc ce moment, du déblocage de Gemma. Elle s'est d'ailleurs très bien débloquée ce soir, pour ma plus grande joie.

A présent que nous sommes lavés, je lui donne une serviette, lui demandant si elle souhaite manger quelque chose. Personnellement, je meurs de faim. Je vais dans la cuisine, elle me suit. Il nous faut reprendre des forces. "Chef ? Je serais plus sexy avec un tablier". Moi nu sous un tablier, ça serait plutôt agréable. Je fouille un peu de partout, dans le frigo. "Des pâtes à la carbo ça te dit ?", je lui demande après être sûr d'avoir tout ce qu'il faut. "Tu as vu un peu comment tu me traite ? Espèce de sauvage !", je ris préparer notre repas.

Ce n’est que du plaisir, de l’amusement, lâcher cette emprise qu’à l’amour sur moi, lâcher prise tout court. Pourquoi oublier que c’est dur, que ca fait mal, et ne plus penser à ca. Juste vivre, et c’est ce que je faisais ce soir. Confiance en Colin, désir et envie de lui. Il n’en fallait pas plus pour passer le pas. Ca et un peu de courage, mais j’avais réussi. Je pourrais être libre , être moi.. Enfin. Ne plus penser à ce passé douloureux et trop lourd à porter, le laisser derrière et tourner la page. Enfin !
Mon corps contre celui de Colin, je ne pensais à rien d’autre qu’à cet extase atteint pour la troisième fois..
Nous rejoignons la cuisine avant que nos estomacs ne se mettent à crier. Il faut dire que ca creuse l’exercice. Je m’installe le laissant faire. Chef.. Je ris alors à sa remarque. « Tu m’avais pas parler de cuisiner nu.. Retire cette serviette. » Ordre, non.. conseil.. Peut être .. Envie, certainement. En tout cas je prenais un plaisir fou à le regarder à moitié nu, fouillant dans le frigo. Pates carbo. « Ca sera super. »Il pourrait faire ce qu'il voulait tant que ca se mange. Je n’avais pas vraiment manger anxieuse de savoir ce qu’il allait faire, penser ou même s’il n’allait pas partir tout simplement.. Mais non il était là, une beauté à couper le souffle, cuisinant dans mon appartement.. Son dos remplit de griffures.. Je rougis. « Je.. m’étais pas rendu compte. » Bien trop prise , mon esprit ailleurs à ce moment là. « Je.. ferais attention. ». Je me lève alors qu’il commence à s’affairer, et dans son dos, j’embrasse ses traces de griffures.. Doucement, une à une.. « Là.. Elles vont guérir plus vite. »

Nos estomacs ont faim, en même temps, nous venons de dépenser pas mal de calories. Dans la cuisine, je cherche ce que nous pouvons bien manger. "Okay, mais si je me brûle, tu devrais être mon infirmière !", dis-je en retirant la serviette, que j'envoie en direction de Gemma. Je continu de fouiller le frigo, optant pour des pâtes à la carbo, avec accord de Gemma. Je fais d'abord chauffer l'eau, puis me retourne vers la belle petite brune. Elle commente par la suite les griffures que j'ai dans le dos, ce qui me fait rire. Une vraie tigresse, mais ça m'a plut et elle ne m'a pas fait mal. "Ce n'est pas grave Gem", je ris tout en cherchant des pâtes dans les placards. Je sens alors la jeune Anderson venir contre moi et poser des baisers sur les fameuses griffures. Je la laisse faire, un sourire aux lèvres. "Tu crois ?", je lui demande, alors que l'eau est loin de bouillir. J'adore les pâtes, mais qu'est-ce que c'est long à faire.

« Je serais là pour te soigner. Mais je n'ai pas l'uniforme. » Enfin ce serait délicat mais c’était pas lui qui m’avait confirmer pouvoir cuisiner nu? Il y avait la fatigue de ces moments partagées, plus qu’éprouvant..Autant physiquement que moralement. J’avais faim, j’étais encore engourdie de ces orgasmes et mon cerveau endormie par ces hormones qui bouillonnaient en moi.. J’avais passé ce cap, avec lui. Et là le regarder nu. Plus aucuns gène juste le plaisir, sourire aux lèvres de le voir. Ici. Avec moi. Il se retourne et mon regard qui se baisse vers le dessous de sa ceinture remonte vers ses yeux rapidement. « Hein?..Oh.. Oui mais je ferais attention, faudrait pas qu’on te pose des questions. » Avec un t-shirt les marques ne se voyaient pas mais sans.. Il voyait d’autres femmes, il était libre, et on s’amusait non? Alors évitons que ses autres nanas pensent qu’il a été attaqué par une folle. Je me lève et me colle contre son dos, baiser un à un ses plaies, doucement, tendrement, baisers magiques qui pansent les blessures , qui guérissent les maux. « Je sais pas.. Je pourrais recommencer pour être sur que ça marche. » Je continue encore un peu. « En tout cas j’aime bien.. » Autant l'idée de guérir ses blessures que celle d'embrasser sa peau. Et cette tendresse était un moment calme, prouvant que nous n'étions pas seulement là pour du sexe. Enfin moi ce n'était pas mon cas..

"Nue, ça me va aussi tu sais", dis-je accompagné d’un clin d’œil. Je ne dirais clairement pas non. J’ai faim de son corps, mais là, nous allons manger de la nourriture car j’ai trop faim et Gemma aussi. On se taquine, j’enlève vite ma serviette. "Je dirais que j’ai un chat sauvage". Personne ne me posera ce genre de questions, peut-être les conquêtes mais ça ne les regarde pas du tout. Je ne pose pas de question, elles n’en posent pas non plus. Avec mes parents, je portais un t-shirt, ça ne pouvait donc pas se voir. Tout en bavardant, je m’occupe de notre repas. Enfin, je surveille l’eau qui chauffe pour le moment. Gemma vient alors se coller à moi, posant des baisers sur les petites blessures. Je ris. "Tu aimes marquer mon corps ?". Aime-t-elle montré qu’elle a procédé mon corps ?. Je ne sais pas, mais elle me fait rire. L’eau boue enfin, j’y balance les pâtes. "Tu va goûté à ma sauce, tu m’en diras des nouvelles". Je sors une poêle, puis prépare ma petite carbonara. J’espère qu’elle va aimer, je ne suis pas aussi doué qu’elle en cuisine, mais je me débrouille. Ça, c’est grâce à ma mère.