Les yeux du musicien se plissèrent, attaqués par la lumière du jour. Habituées à l’obscurité qui régnait dans la salle de cinéma, les mirettes d’Orson mirent quelques secondes à s’adapter. Mais il eut à peine le temps de se faire à son nouvel environnement que ses lèvres furent prises d’assaut par Dolly. Par réflexe, Orson attrapa la jeune femme à la taille pour la maintenir près d’elle. Il avait envie d’elle, la rousse l’obsédait. « Soyez carnassière » lui dit-il alors, parce que c’est ce qu’il adorait chez elle, son mordant et la capacité qu’elle avait de le saisir au plus profond de son être. S’il y avait un monde où Orson pouvait vivre les lèvres collées à celles de son amante, alors il donnerait tout pour y vivre. « Allons manger » dit-il impatient, la tenant par la main pour la mener vers le restaurant le plus proche. N’importe lequel ferait l’affaire, tant qu’il y aurait des bagels à la carte.  

A table, Orson ne quittait pas Dolly des yeux. Assis pourtant côte à côté, c’était comme s’ils avaient créé autour d’eux une bulle, une prison pour eux-mêmes, pour les préserver du monde extérieur.

l'endroit était cosy et plutôt modeste,
mais au final, avaient-ils besoin de plus ?
elle retirait alors ses talons pour poser un pied contre la chaleur d'orson.
ce dernier dégageait, pire qu'un radiateur, des flammes de son corps.
et elle avait même commandé un burger végétarien qu'elle dégustait vraiment,
avec des chips de légumes juste à côté.
ce repas plutôt healthy tombait à pic.
puis au final, ils discutaient de tout.
ils échangeaient, refaisaient le monde et ils existaient.
ils étaient présents et ancrés dans la réalité,
les murs étaient témoins de cette romance qui débutait,
et ils étaient discrets pour que des oreilles ne soient pas malveillantes,
parce que dolly croyait beaucoup au karma.
généralement, elle était celle qui l'abattait,
mais dans ce cadre-ci, orson et ses yeux rieurs,
orson et sa pureté,
orson et ce qu'il était,
elle voulait le protéger.
ils restaient alors deux bonnes heures, malgré le repas fini depuis longtemps,
elle jouait avec ses mains à lui, il lui caressait le visage,
elle se penchait pour l'embrasser, il déposait ses lèvres dans sa paume.
toujours en contact, sans jamais rompre le lien.
c'était beau.
dommage que ça n'allait pas durer.