Il est incrédule, fixe la demoiselle avec cet air imbécile imprimé dans ses traits. Le garçon qui s'attendait à entendre une réponse négative. Toujours à croire que personne ne peut l'aimer. Pourquoi on pourrait l'aimer au fond ? Il n'en sait rien et ne veut pas savoir. Elle l'aimait pas vraiment mais ça, il n'en dit rien. Persuadé de ses propres pensées. Il déglutit nerveusement, la culpabilité qui lui prend les tripes. L'air désolé qui s'encre dans ses traits à baisser les yeux vers le bout de ses chaussures. À croire que des réponses toutes faites se trouvent là en bas. Le grand garçon qui a des vertigs à fixer le sol de si haut. « je... euh... ah... » Les mots qui s'échappent de ses lèvres sans qu'il ne sache quoi dire. Se trouve tellement ridicule dans ce genre de situation. Il est ridicule tout le temps, sauf quand il est plongé dans sa cuisine. Caché aux clients quand on ne voit de lui que son dos. Il frotte ses mains. Sent la sueur envahir son corps doucement alors qu'il est nerveux. Nerveux de répondre à la question de Suha. « Mh... Parce que... Je suis pas beau Suha... Je ne serait jamais beau, tu mérites bien mieux. Méritais. » Souffle, parce que c'est lourd à porter, dur à dire. Des mots lâchés dans un soupir. Résigné.

et la conversation déroute, sûrement même plus que ta présence. à ne pas saisir pourquoi est-ce que tu avais soudainement décidé de passer par ici, ni même de lui fournir des explications. elle avait pas cherché à en avoir, sûrement trop blessée dans son estime pour faire le premier pas. et ça rimait à quoi désormais. sincérité qui filtre de ses lèvres quand c'est pourtant rien d'autre que gênant. et elle arque un sourcil, l'explication encore plus ridicule que ce qu'elle aurait pu penser. c'était ça ? pas assez beau donc elle avait mérité de la méchanceté quand dans le fond, elle n'avait rien fait d'autre ce jour là qu'exprimer son attirance pour toi ? soupir qui s'échappe, la tête qu'elle secoue légèrement. tu sais quoi de ce que je mérite ? parce que c'était pas à toi de décider, pas à toi d'interpréter ce dont elle avait besoin quand elle était assez grande pour choisir par elle même. la seule chose qui te rend laid, c'est ton comportement la manière que t'avais eu d'agir avec elle comme si elle ne représentait rien, comme si elle n'était pas à la hauteur. t'aurais juste pu dire que je te plaisais pas, j'aurais compris. et ça aurait évité la douleur ressentie face au rejet plus que violent.

Il sait pas y faire. Il est pas doué. Et c'est sûrement pour ça qu'il fuit constamment, à croire que faire l'autruche l'aidera. Que ça réglera ses problèmes tout seul. Peut être que s'il se faisait suivre, ça changerait les choses. Mais il n'y arrive pas, à aller consulter un spécialiste. À se dire qu'il ne peut pas régler ça de lui même. Pas cette fois. Il soupire légèrement, déglutit, encaisse les phrases assassinent de la brune qui est furieuse après lui. Petit poupée qui lui a offert un moment de répit avant qu'il ne lui claque la porte au visage. Avec toute la haine et la violence dont il a su faire preuve. Peut être qu'au fond, il lui a dit ce qu'il se dit à lui même régulièrement. Il ne s'aime pas. Il l'a aimé. Probablement. Signification floue qu'est l'amour à ses yeux. « Non non, tu te méprends. Tu me plaisais. Tu me plais. Enfin non... enfin si... enfin je veux dire que t'es super jolie... » Regarde partout autour de lui sauf elle, comme s'il cherche un endroit où aller se cacher rapidement. Souhaite disparaître dans un épais nuage de fumée, qu'elle oublie tout ça. Il glisse une main dans ses cheveux, nerveux. Son visage en proie à tout une foule d'émotion. « C'était pas toi le problème... » Nervosité apparente quand il remue les doigts, agrippe le bas de son t-shirt. Il en pleurerait comme un enfant d'être aussi idiot et anxieux. La preuve indéniable qu'il n'est doué en rien. « Il... Mh... » Les mots qui peinent à franchir ses lèvres. Et c'est de ses doigts tremblants qu'il relève mollement son t-shirt, les joues presque rouge de honte quand il dévoile qu'une infime partie de cette peau gâchée, brûlée. À jamais marquée. « Personne veut de ça. » Qu'il souffle, la gorge nouée. Il relâche son t-shirt aussitôt, tire même dessus pour être sûr qu'il est bien remis. « Et tu mérites mieux que ça. » Ça. Lui. Son corps. Sa laideur. Et son manque d'expérience.

elle avait jamais eu la prétention de se croire au dessus des autres. de penser qu'elle pourrait plaire à tout le monde. c'était indéniablement l'inverse quand elle avançait encore avec les vestiges de ce qu'on avait pu dire d'elle. et elle aurait comprit. elle aurait comprit le plus simplement du monde si t'avais juste dit qu'elle n'était pas à ton goût. et sûrement que ça aurait fait mal mais ça aurait été mieux que de jouer avec elle, lui donner de l'importance à répétition pour finalement venir la heurter. c'était quoi le but de tout ça ? y en avait-il un ? et elle fronce les sourcils, les mots qui se mélangent, restent sans sens. et si elle était jolie, c'était quoi alors ? pas à la hauteur ? pas assez intéressante ? pince les lèvres quand la logique est aux abonnés absents. et c'est un rire presque nerveux qui filtre de ses lippes. c'est ça alors ? l'éternelle excuse ? c'est pas toi, c'est moi ? ridicule. et ta venu, elle ne faisait rien d'autre que retourner le couteau dans une plaie encore en cours de cicatrisation. les opales qui suivent tes gestes, observent sans comprendre, sans saisir la détresse soudaine qui t'anime. à regarder ton tee-shirt, celui que tu soulèves finalement. le silence qui s'empare d'elle, à découvrir la peau brûlée, l'incompréhension quand elle revient porter son regard sur toi. je te repose la question ; tu sais quoi de ce que je mérite ? quand le ton est cette fois bien plus posé. à naviguer avec les nouvelles informations, le puzzle qui s'assemble au moins un peu. toi, t'étais peut être pas prêt mais reporte pas la faute sur les autres. parce que c'était pas les autres qui te mettait à l'écart, t'étais le seul à faire ça. y a rien qui me repousse chez toi certainement pas les brûlures de ton épiderme, pas quand c'était pas ton corps qu'elle avait aimé.

Grimace qui tortille les traits de son visage, à comprendre qu'au fond les explications servent à rien. La peine qui ne fait que grandir dans son cœur quand il rate complètement ses relations sociales, sauf peut être une ou deux. Et encore, il s'attend à faire une gaffe du jour au lendemain. Le jeune homme qui panique, se perd, la tête qui tourne violemment à presque le menacer de perdre connaissance. C'est trop d'émotion pour lui en une seule fois. « Je... Je... » Qu'il bredouille, incapable de prononcer des mots correctes. Des phrases qui ont du sens. « C'est pas que je suis pas prêt... » Regarde qui glisse ici et là, à se mordre la lèvre doucement. Un soupir s'échappe de ses lèvres, résigné à se faire gronder, à ne pas croire ce qu'elle peut lui dire. « Tu mens... Ma bêtise te repousse. » Qu'il souffle en secouant la tête. « Tu as été ma seule relation et tu seras la seule jusqu'à la fin de ma vie. C'est trop compliqué pour moi. Je ne sais pas être un petit-ami. Un ami peut être. Un frère ça oui. Un bon fils j'espère. Et un cuisinier. Mais c'est tout. C'est pas dans mes gênes, dans mon sang. » Persuadé qu'il ne fait jamais rien de bien, à toujours se remettre en question. À décevoir encore et encore. Gosse incapable de sauver la vie de son père, marqué à vie. Sans doute une punition divine qui, désormais, le pousse à ne plus jamais avoir de relation avec quiconque. « Mh bon... Voilà. Enfin... Sache que t'étais pas le problème. T'es une fille bien. Très bien même. C'est de ma faute, je le sais. Euh... Bon... » Il inspire doucement avant de s'incliner à nouveau, plusieurs fois. « Je vais te laisser. Passe au restaurant quand tu veux... Tu sais où il est. Et... ça me ferait plaisir de te voir. » Qu'il marmonne avant de filer vers la porte.

mais est-ce que ça changeait quelque chose quand t'avais sauté toi même aux conclusions sans jamais t'intéresser à son avis ? sûrement pas. alors les mots, dans le fond, ils n'étaient que du vent. lâchés soudainement pour sûrement être oublié. c'est quoi alors ? parce que t'as pas l'air de l'être. ni avant, ni maintenant. à vouloir décider par toi même ce que les autres étaient supposés ressentir vis à vis de toi plutôt que les laisser avoir leur propre avis. tu m'as repoussé tout seul. et il était hors de question qu'elle accepte que les tords viennent sur elle quand t'étais celui qui l'avait repoussé au loin. parce que c'était toi qui avait créé ça. cette cassure soudaine. t'étais celui qui avait décidé et t'avais plutôt intérêt à rester seul responsable. t'as pas essayé. et elle lève les yeux au ciel parce que ça l'agace dans le fond. entendre le défaitisme à répétition. et peu importe que ce soit elle où une autre, t'étais le seul à t'interdire d'être heureux. à créer des barrières qui n'auraient pas du exister. pour ? parce que c'était quoi le but cette fois ? les pas en avant, les doigts qui attrapent les tiens, t'empêchent de gagner la sortie. tu veux me voir pour quoi yixuan ? les doigts qui serrent un peu plus les tiens, les opales qui tentent de sonder tes émotions. embrasse moi si tu regrettes comme tu le faisais avant. à laisser tes lippes danser sur les siennes avant que tu n'envoies tout valser soudainement.

La sensation d'être grondé comme un petit garçon qui a fait une bêtise, un petit garçon prit en flagrant délit. Il baisse le nez vers ses pieds, la moue désolée qui anime ses traits. Et il en gesticulerait de son comportement. « Oui je sais que je t'ai repoussé de moi même. Je sais que je suis le seul fautif. Tu n'as rien fait toi... » Non, au fond, elle n'a rien fait. Rien d'autre que de subir sa méchanceté gratuite. Quand il n'avait pas su faire autrement pour la quitter. Pour la laisser s'en aller et trouver mieux que l'imbécile qu'il est. Pourtant, il est là maintenant, à l'observer, à s'excuser. Il est complexe ce garçon et peine à se comprendre lui même. À observer les gens qui se laisse aisément porter par leurs émotions. Est-il une porte complètement close dont la clé a été égarée ? Et maintenant, il s'apprête à partir, lance des invitations à Suha pour qu'elle vienne le voir. Sûrement qu'elle ne viendra jamais, n'ayant pas envie de fréquenter un raté pareil. Mais la chaleur de ses doigts contre les siens le fait frémir légèrement. Il aurait dû retirer sa main mais cette fois il préfère ne rien faire, se laisse faire. Tourne ses opales vers la brune. « Parce que-... Quoi...? » Cligne des yeux, incrédule. Peine à croire ce qu'il vient d'entendre. Elle lui demande réellement ça ? À lui ? L crétin qui a blessé son cœur ? Bien sûr qu'il regrette et pour ça il doit donc lui prouver. Il l'a déjà fait, l'embrasser, caresser ses lèvres à s'en brûler la peau. Parce que Suha elle est douce, adorable. Il le sait. Il était même persuadé qu'elle plairait à sa mère. Il soupire doucement, se tourne complètement vers elle. « ... » Puis s'approche d'elle, prend son visage en coupe avec douceur avant de venir nerveusement glisser ses lèvres contre les siennes. Savoure la douceur de cette peau qu'il a longtemps regretté d'avoir jeté, à toujours vouloir aller plus loin avec cette poupée. Il se recule doucement et la lâche, les joues rouge écarlate. « Je veux te voir parce que... ça me manque. »

et elle pourrait pas expliquer. ni pourquoi elle te retient, ni pourquoi elle te demande une chose pareil. sûrement que c'était bête de sa part d'oser à ce point, de laisser les mots filtrer de ses lèvres. et peut être qu'elle aurait dû y réfléchir avant, éviter de laisser ses émotions la porter mais n'avait-elle pas toujours été comme ça ? le coeur qui parle avant la tête quitte à le regretter. et c'est le silence qui s'installe, à juste te regarder sans trop savoir ce que tu pourrais en penser. probablement que tu quitterais juste la pièce comme tu avais prévu de le faire. la laisser ici et regretter d'avoir osé venir jusque là. [ inverse ] le visage emprisonné soudainement par tes mains et les cils qui papillonnent, l'air qui devient lourd jusqu'à ce que les lippes se rencontrent. douceur de l'échange, grand frisson. difficile à catégoriser quand elle avait presque oublié la sensation, à t'avoir diabolisé pendant des semaines. garde les yeux fermés, reprend son souffle. t'es un idiot les mots qui lui échappent une nouvelle fois. mais tu l'étais, sans le moindre doute. idiot pour des milliers de choses en réalité. ça l'index qui pointe la peau dévoilé quelques minutes avant. je t'aurais pas abandonné pour ça secoue la tête légèrement, les doigts qui agrippent ton tee shirt pour te tirer doucement vers elle.

Il n'explique pas, pourquoi il est venu se glisser contre ses lèvres alors qu'il venait simplement s'excuser et fournir des explications. Et maintenant, voilà qu'il était en train de l'embrasser, à ne pas savoir où ça les mènera tout ça. N'espère sans doute rien d'elle, à comprendre qu'elle ne veuille plus jamais le revoir. Il se mordille la lèvre, nerveux, perdu. Et déglutit pour tenter de faire passer cette boule qui coince dans sa gorge. « Oui je sais... » Qu'il souffle comme un enfant. À accepter chaque insulte venant de la part de la demoiselle. Complètement justifiée. Et le cœur qui se serre quand il entend les mots qu'elle prononce. La gorge sèche, les larmes qui montent lentement aux coins de ses yeux. La forte volonté à refuser de pleurer comme un gosse alors qu'il se retrouve contre elle. C'est fou comme elle est petite Suha. Lui, du haut de son mètre quatre vingt six, il doit baisser la tête pour l'observer. Plus de vingt centimètres qui les séparent. « Suha... » La voix qui tremble, ses bras qui se referment autour d'elle et son visage qui se niche sur le haut de son crâne. Et le flot de larmes qui se déverse, ne parvient plus à les retenir désormais. « Je suis désolé d'être un con... » Peut être qu'il lui serait temps de changer, d'arrêter de faire n'importe quoi. Le trop plein d'émotion qui s'évacue. Le jeune homme qui n'a pas pleuré depuis des années, pas même la mort de son père. Et maintenant, il s'effondre, se laisse aller contre elle.

pourquoi l'aurait-elle fait ? et si t'avais cherché à la connaitre un peu plus, à comprendre ses actions, t'aurais su qu'elle aurait jamais porté d'importance à tout ça. que c'était pas elle d'agir de la sorte. et à la place, les mois avaient filés, fossé qui s'était sans doute creusé avec le temps. et elle à le coeur qui serre à te voir comme ça, l'air coupable qui passe sur le visage quand elle se rend compte qu'elle est responsable. des émotions qu'elle fait naitre chez toi. presque horrifiée, à vouloir s'excuser d'avoir été trop quand tu ne lui en laisses pas le temps. prisonnière de tes bras, de ta peine. à pas savoir quoi faire quand elle se retrouve soudainement dépassée par tout ce qui se produit. les bras qui viennent pourtant s'enrouler autour de ta taille, inspire lentement quand elle ne sait comment te réconforter. t'as eu peur. parce que c'était ça, pas vrai ? t'avais eu peur en réalité. de son regard, du jugement qu'elle aurait pu apporter sur ton physique. et sûrement qu'elle était la mieux placée pour le comprendre quand elle avait eu recours à la chirurgie pour effacer ce que les gens prenaient plaisir à critiquer. t'as eu peur et je comprends parce que c'était une réaction qu'elle aurait pu avoir. qu'elle avait eu en réalité. défait son emprise, recule d'un pas quand les bras se lève, laisse les doigts venir sécher les vestiges de ta peine (soulagement ?) présent sur les joues. t'as peur de quoi yixuan ? qu'est-ce qui t'effrayais à ce point ?