@Birdy Barlow Les plaies du cœur apparemment se soignent avec le temps, avec l'amour, t'as déjà entendu ça quelque part. Dans la bouche d'Eben, dans les bras de Julian, dans le regard de Birdy. Petit oiseau qui vit dans la douleur vive de la perte, du deuil, accrochée à la dernière branche de réalité qui puisse l'éviter de sombrer. Cette branche c'est Toni, c'est Nolan, c'est Weenie, c'est toi. Tous ces cœurs battant d'amour pour elle. Mais pour toi, qui battra ? Elle. Tu le sais tu le sens, lorsque tu la tires dans tes bras après avoir rejoins le bout de son lit. "tu m'as manqué petite sœur." C'était seulement hier mais depuis quelques temps chaque seconde sans elle est une éternité. Habituées à vivre ensemble à la currier depuis le début de l'année, maintenant elle est souvent chez Toni, toi souvent chez Julian. Ces moments devenus rares sont désormais les plus beaux et purs de ta journée. Weenie saute sur le lit pour te faire la fête, tu attrapes le chiot et lui colles pleins de baisers sur le haut de la tête puis il bondit pour rejoindre le sol et courir à vos pieds. Birdy sous sa couette, peut être l'a tu réveillé d'une sieste. Tes doigt attrapent une mèche barrant ses traits pour la repousser derrière son oreille. "tu veux sortir prendre l'air ?" Il semblerait que toutes ses heures où Julian t'a forcé à sortir commencent enfin à devenir un semblant d'habitude chez toi.

Les jours se ressemblent. Fades et insipides, je ne devenais plus que l’ombre de moi-même. Mais ils étaient là, ceux qui arrivaient à m’arracher un sourire par leur présence et leur regard bienveillant. Allongée dans mon lit de la Currier, Weenie à mes pieds je cherche le sommeil sans grande conviction. Puis, tu arrives. Tu es là et ton parfum empli une nouvelle fois la pièce que nous délaissions un peu plus à mesure que le temps défilait. Sourire timide qui se dessine lorsque tu me dis que je t’ai manqué, mes yeux restent endormis mais mes iris se dirigent néanmoins dans ta direction. « Toi, plus encore. » Les volets de la chambre sont baissés au maximum, la pénombre emplissant la pièce. Je reste sous la couette, me surprenant à perdre mon regard dans le vide l’espace d’un instant. Pourquoi tous les malheurs du monde semblaient s’abattre sur nous, sur notre famille déjà bien trop meurtrie par une enfance douloureuse. Et c’est là que tu poses la question. Probablement fatidique, celle qui me permettrait de renouer socialement avec l’extérieur. Je mords ma lèvre inférieure, mon regard représentant une lutte acharnée entre mon envie de rester me morfondre dans mon lit et celle de réapprendre à découvrir ce qui m’entoure. « Il fait pas beau. » Comment pouvais-je le savoir alors que les volets sont clos que je n’ai pas mis le nez dehors depuis hier matin. Je détourne le regard et Weenie saute sur le lit pour venir me lécher le visage. Je fronce les sourcils, essayant de tourner mon visage alors que lui, s’amuse à me montrer qu’il est là. Un petit rire s’échappe finalement de mes lèvres. « Mais euuh ! » Il pousse maintenant mon bras avec le haut de son crâne et saute de nouveau hors du lit pour venir à ta rencontre. Même le chien semble s’y mettre.

@Birdy Barlow Dans le noir tu peines à trouver ton chemin vers elle. Pourtant y'a quelque d'inexplicable qui pousse tes pas dans sa direction. Comme si c'était la chose la plus simple et la plus naturelle du monde. Tu arrives à trouver son lit son refuge, tes pupilles s'acclimatent doucement à l'obscurité, jusqu'à être capable de discerner son visage dans le noir, d'en chasser une mèche sombre cachant ses pupilles brillantes. La fausse excuse tombe, l'excuse qui vient l'empêcher de sortir, de rester ici seule et dans le noire. T'ouvres la bouche pour répondre mais c'est Weenie qui trouve les arguments à ta place. Petit chiot qui bondit sur le lit, va lécher le visage de ta sœur qui râle avant de finalement revenir vers toi et tenter de faire la même chose. T'as plus de vigueur que la petite Barlow alors t'arrives à l'attraper et lui faire un gros câlin pour l'empêcher de passer sa langue rugueuse sur ton visage à toi. "oui oui mon bébé, on va sortir, il faut juste que maman Birdy accepte de se lever." tu souris en silence avant de redresser le visage vers ta sœur. Weenie bondit sur le sol et t'en profite pour te lever, aller devant la fenêtre "ferme les paupières ou la tête sous la couette." Une fois que tu vois disparaitre son visage sous la couverture épaisse, tu ouvres la fenêtre, puis les volets. Un soleil radieux brille dehors, à défaut de briller dans vos cœurs. "je te laisse quinze minutes pour te lever, te laver et t'habiller. Weenie et moi on t'attend au salon." tu dis avec un ton mi- doux mi- autoritaire. Parfois oui parfois tu te forces à jouer à la grande sœur pour son bien, maintenant tu dois le faire sinon qui d'autre va le faire…

Est-ce que le fait d’être la cadette de la famille me donnait plus de droits que toi, ou même que Nolan, à me morfondre ? Surement pas. Mais malgré moi, je n’arrivais pas à me sortir de ce cercle vicieux. Comment réapprendre à sourire alors que votre grande sœur est dans le coma et que votre grand frère a passé l’arme à gauche ? Il ne manquerait plus qu’un nouveau malheur me tombe sur le haut de la tête, pour que je me laisse aller complètement. Rejoindre les enfers qui ont déjà commencés à m’englober. Tu me sommes de fermer les yeux, proche des volets, prête à briser l’obscurité qui nous entoure. Je grimace, monte la couette jusqu’au haut de mon crâne et ferme les yeux. « Y’a trop de lumière ! » Je peste une nouvelle fois, même si tu essayes d’être l’épaule sur laquelle je peux m’appuyer pour renouer avec le monde extérieur. Je reste un moment sous la couette et décide finalement de la baisser à mi niveau de mon visage, continuant à plisser les yeux à cause de la luminosité. Et soudain, la Elsie autoritaire débarque, je grimace de nouveau, lâche un soupir trop discret pour que tu puisses l’entendre et reste un moment immobile alors que je te vois sortir de la chambre pour rejoindre le salon des Currier. Dans mon cerveau, ça fuse. Si je m’endors, je pourrais te dire que je n’avais pas vu le temps passer, ou sinon je pouvais aussi faire celle qui ne t’avait pas entendue. Je mords ma lèvre inférieure, peu convaincue par ses nombreuses excuses. Me donnant du courage, je me redresse finalement dans mon lit puis me dirige jusqu’à la salle de bain ou je prends une douche, peut-être trop longue. L’eau chaude me fait un bien fou. Quinze minutes sont déjà passées, et j’espère que tu ne vas pas débouler dans la chambre en furie. Bien que je susse que ce n’était pas ton genre. Je m’habille finalement d’un jean simple avec un sweat à capuche, attache mes cheveux en chignon rapide. Dispose mes lunettes de vue sur mon nez puis je sors de la chambre pour te rejoindre. Lorsque mon regard se pose sur toi, j’esquisse un faible sourire. « Voilà. Douchée et habillée. » J’hausse les épaules comme-ci je te montrais que je m’étais finalement convaincue de suivre tes directives.

@Birdy Barlow Confortablement installée dans le canapé du salon de la currier house, tu câlines le petit chiot qui a définitivement beaucoup trop d'énergie pour toi aujourd'hui. Il arrive à te faire sourire cependant, à te faire rire même alors que, pendant plusieurs instants, tu oublies complétement de surveiller le temps qui défile. Au bout d'un moment, ton regard passe sur une horloge, ça fait bien plus de quinze minutes que tu es descendue mais c'est pas très grave. Tant que ta petite sœur ne s'est pas caché de nouveau sous sa couette tout va bien. Tu décides de lui laisser dix minutes de plus avant d'aller vérifier mais alors que tu t'apprêtes à te redresser, tu la vois arriver vers toi. "allons-y." tu lances avec un fin sourire en te levant et aller chercher l'harnais de Weenie dans l'entrée de la maison. Birdy vient te rejoindre, tu te retournes vers elle en enfilant ta veste "y'a une nouvelle pâtisserie de muffins qui vient d'ouvrir, je l'ai vu sur la route en venant. on va en manger sur la place ?" t'attrapes les sujets faciles, ceux qui font faussement du bien. Peut être qu'à force de faire semblant, vous allez vraiment finir par aller mieux ?

Lorsque j’arrive dans le salon et que mon regard se pose sur toi, j’esquisse finalement un faible sourire quand tu m’annonces qu’il est temps de sortir. De se reconnecter avec le monde réel. J’acquiesce d’un hochement positif de la tête puis trottine jusqu’à toi. Je fronce légèrement les sourcils lorsque tu me parles d’une nouvelle pâtisserie puis hausse les épaules avec nonchalance. « Oui, si tu veux. » Je n’avais le goût de rien ces derniers temps, même Toni essayait de me faire reprendre goût à la vie et pourtant je ne pensais qu’aux malheurs que nous avions vécus ces derniers jours. J’attrape ma veste en jean que j’enfile par-dessus mon gros sweat à capuche puis sort à ta suite. Une fois dehors, je pose mon regard sur Weenie qui commence déjà à courir partout avec joie. Si seulement, je pouvais être aussi joyeuse. J’esquisse un léger sourire puis tourne mon regard vers toi. « On y va à pieds ou il faut prendre la voiture ? » Que je te demande. Y aller à pieds pourraient nous faire du bien et pourrait laisser l’opportunité à Weenie de s’amuser comme il le mérite.

@Birdy Barlow T'aurais aimé un peu plus d'entrain mais tu comprends surtout que tu peux demander la lune, pas tout de suite… Y'a des jours avec, et y'a des jours sans. Toi t'es dans un jour pas trop mal, Birdy c'est plus compliqué, mais t'aurais si mal vécu qu'on tu forces si les situations avaient été inversées qu'il est hors de question qu'aujourd'hui tu le fasses avec elle. Tu lui propose un programme, un programme qui va faire du bien, qui va remplir les estomacs mais surtout occuper les esprits. C'est ce que tu espères du moins. Une fois sorties dehors, c'est Weenie qui donne le pas, vous pousse à accélérer quelque peu le votre pour aller à son rythme. à pied, c'est pas très loin. à une petite trentaine de minute, et puis, ça fera du bien au chiot de se défouler, et à vous de respirer. Tu perds un peu ton souffle au fur et à mesure de la balade, à force de tenir le chiot qui s'agite dans tous les sens, et c'est seulement lorsque vous arrivez dans le café que tu peux placer la question comment va Toni ? tu sais qu'il lui fait du bien. T'espères que parler de lui va lui faire du bien aussi. on prend les muffins et on va les manger dans le parc en face ? il fait un temps radieux, le soleil est au rendez-vous et t'as même un peu chaud à cause de ses rayons et de la marche active. Hors de question d'aller de nouveau vous enfermer.

Sourire qui reste discret, j’acquiesce lorsque tu me dis que ce n’est pas très loin et qu’on peut y aller à pieds. Je te suis alors, le silence est presque pesant mais Weenie se donne à cœur joie, sautillant dans tous les sens et profitant de cet instant avec insouciance. Si seulement, je pouvais avoir le même comportement. Beaucoup trop de mauvaises ondes m’entouraient et je n’étais pas convaincue que je pouvais y faire quelque chose, je repassais bien trop en boucle tous les mauvais événements de ces derniers mois. Lorsque nous arrivons devant le café, je regarde l’enseigne un instant puis pose mon regard sur toi. « Il va bien. Enfin c’est ce qu’il dit. » Regard qui s’assombrit et qui se détourne de toi. Je sentais que Toni n’était pas comme avant, et surtout qu’il commençait, lui aussi, à s’éloigner. J’en arrivais presque à me demander certain jour, si ce n’était pas de ma faute. Si c’était moi qui faisais fuir les personnes de mon entourage. J’hoche la tête suite à ta proposition. « Oui, ça va être sympa. » J’essayais surement de me convaincre moi-même, mais je voulais aussi te faire plaisir, alors pourquoi pas. Lorsque ce fut à notre tour de commander, je prends les devant et choisi un assortiment avec deux smoothies en plus. Je prends une bouteille d’eau pour Weenie puis nous sortons du magasin. Nous nous dirigeons finalement vers le parc évoqué tout à l’heure, et lorsque nous arrivons, je ne perds pas de temps à m’installer dans l’herbe. « Ils ont l’air super bons ces muffins. » Le ventre sur pattes revient ?