TW : mort des parents (meurtre), adoption

cette nuit fatidique, agitée dans son berceau, elle poussait des petits cris comme à tous les soirs, sous le regard admiratif du jeune couple. routine pénible du poupon qui n'avait qu'une envie, celle de se laisser envoûter par les douces berceuses et par la danse des astres du mobile qui planait au-dessus de sa tête. dehors, les étoiles brillaient, perçaient l'obscurité d'une fine lueur. seules, elles n'auraient pu éclairer le chemin d'un mortel, mais ensemble, elles racontaient une histoire, que l'enfant écoutait rêveusement en gazouillant. chatouillée par la fine brise de la nuit, apaisée par la mélodie qui en était à jouer ses dernières notes, elle s'était finalement endormie, les yeux s'étaient clos sur l'image sereine d'une nuit où les étoiles avaient fière allure dans le ciel, la doudou prisonnière des poings fermés, fidèle compagne pour les rêves de l'enfant.

le drame s'était déroulé quelque part dans la nuit, alors que la ville dormait encore. la lune et les astres pleuraient la mort tragique de ses plus fidèles spectateurs, larmes versées en fines gouttelettes. seule l'enfant avait été épargnée, n'eut-elle cherché à défendre la maison de ses intrus dans un instinct protecteur. et dans l'effervescence de la nuit, c'est un poupon endormi qu'on avait récupéré et confié aux services sociaux, inconsciente du malheur qui venait de la frapper et de la chance qui l'attendait au détour.


l'admiration pour ce frère qui ne partage pas son sang. petite, elle le suivait déjà pas à pas, à vouloir se fondre à son ombre, espérant qu'il l'entraîne partout où il allait. battre les cils pour qu'il succombe à ses désirs, qu'il la traite comme la princesse qu'elle est, mais surtout à tester la patience de l'aîné, lorsque les cris fusent et que les portes claquent, au grand dam du couple harrison. les caractères s'emboîtent et se déchirent, les sourires sincères ne sont accordés qu'au frère qu'elle sait aimant et protecteur, les faiblesses qu'elle ne dévoile qu'à lui, failles qui scient le caractère bien trempé de la petite.

la famille comme essence principale. les ambitions dévorantes comme moteur, gamine vibrante en quête de son identité, égarée dans les méandres des incertitudes. véritable lionne dans l'arène, prête à défendre ses convictions et les valeurs qui forgent sa personnalité. les zones grises n'existent pas pour elle. tout est noir ou blanc, l'entre-deux n'existe pas et doit être balayé du revers de la main, ce qui entraîne régulièrement des frictions avec celleux qui ne partagent pas ses opinions.