Il est vrai que ça faisait bien longtemps que tu n’avais pas fait de soirée comme celle-ci. Un verre, puis partir dans une autre direction, totalement différent. Ce n’était plus la même ambiance, le calme et la sérénité, contrairement au bar ou c’est la fête jusqu’à point d’heure, surtout ce soir. Milieu de semaine, bientôt la fin de la semaine, comme la fin des cours. Tu connaissais tout ça, tu étais passé par là, étudiante à Harvard durant quelques temps, tu étais bien plus fêtarde que tu l’étais maintenant. Ce rapprochement t’avait provoqué une sensation étrange, c’était le seul homme que tu laissais t’approcher autant, depuis … une éternité. Même si tu n’étais pas des plus à l’aise, tu tentais de te laisser aller, ne pas te soucier de ce que ton cerveau te disait. Aujourd’hui tu avais décidé de suivre ton coeur, de faire confiance à Avery également. Il te proposa de continuer cette soirée chez lui, et tu acceptas. Tu ne savais pas comment finirait cette soirée, et tu ne cherchais pas à le savoir. Tu le laissas entremêler ses doigts aux tiens et tu le suivais jusqu’à sa voiture. Peu de temps, peu de circulation, c’était un bonheur de rouler la nuit. Il se gara, et tu le suivais, montant les escaliers sur la pointe des pieds pour éviter de faire trop de bruit. « Je suis toujours discrète. » tu laissais un grand sourire s’afficher sur tes lèvres. Tu décidas d’enlever tes talons, redescendant d’un sacré étage, mais surtout ça éviterait de réveiller la colocataire. Tu le suivais dans le salon, déposant tes affaires au coin du canapé, prenant place dans celui-ci. « Je te suis. » hochant la tête pour goûter son fameux vin blanc. « Tu m’aurais dit, on aurait pu aller chez moi. » tu haussais les épaules, une grande villa pour seulement toi et depuis peu de ta meilleure amie. Mais très peu présente actuellement, ce qui faisait que tu te retrouvais de nouveau seule comme avant.

Cette rencontre prends un autre tournant, bien différent de ce que tu avais bien pu imaginer. Tu avais penser boire quelques verres dans cet endroit, et retourner chez toi pour profiter d’une longue nuit. Finalement, tu avais découvert un endroit où il aimait passer du temps, et tu le comprenais parfaitement. Cet endroit était agréable, une vue splendide, un calme olympien, tu pouvais autant l’apprécier que toi. Et finalement, voilà que tu avais accepté de le suivre chez lui pour continuer cette soirée. Dans le fond, il était de plus en plus proche de toi, plus tactile, tu comprenais ce qu’il attendait, à moins qu’il n’est pas ça dans la tête. Peut-être que tu te laisseras tenter, après tout, le but était de profiter et de ne rien regretter, pourquoi tu le regretterais ? Après tout, il n’était pas non plus ton meilleur ami, alors même si ça ne se passait pas comme tu le pensais, tu ne serais pas peiné par une distance naissante. Tu avais alors enlevé tes talons pour éviter de faire trop de bruits et de réveiller sa colocataire. Ça te refaisait penser à tes années d’études, la colocation avec tes amis, des merveilleux moments quand tu y repensais. Cette fois, tu avais décidé de reprendre un peu de vie dans ton grand manoir, car clairement c’était un manoir au vu de la taille. Ta meilleure amie avait déposé ses valises chez toi, sans rien lui demander en échange, juste de la compagnie. « C’était surtout pour elle, si elle a besoin de se reposer. » lançais-tu avec un petit sourire. Tu hochas la tête « A quelques rues du centre, ça m’évite de devoir trop marché et d’un coté, je n’ai pas les nuisances sonores. » tu avais tout calculé avant de l’acheter. Le verre dans la main, sa main qui venait se glisser sur ta cuisse. Tu ne disais rien, déposant à ton tour ta main près de son genoux. « Très bonne question, une idée peut-être ? » ton regard se planta dans le sien.

Un appartement d’étudiant, ça se voyait avec la décoration assez basique. En même temps, ce n’était pas le plus urgent dans ce genre de situation, ça te refait penser à ton passé. Un passé dont tu tentais de ne plus trop y penser, il s’était passé tellement de chose. Mais tu connaissais très bien ce genre de colocation, puisque pendant des années tu avais été ainsi avec tes amis. Puis, tu partais à gauche et à droite, revenant parfois qu’une semaine plus tard. Un vrai bordel ta vie, en y repensant tu avais bien trop profité, c’était peut-être pour ça que tu avais décidé de lever un peu le pied, pour remettre de l’ordre. « Ça me rappelle mes années d’étude à Paris et aussi ici. » soufflais-tu doucement. Par contre, en aucun cas tu avais de la colocation avec le sexe opposé, tu ne voulais pas te compliquer la tâche. Préférant prendre une femme, ça t’évitait de finir dans son lit, c’était un peu pour ça que tu ne voulais pas de colocataire masculin. Tu expliquas vaguement où se situait ta maison, un endroit que tout le monde appréciait, désirant y habiter. « Très prisé, c’est le meilleur quartier pour vivre paisiblement. » lançais-tu avec un léger sourire. Tu ne regrettais pas ton achat, bien au contraire, même si finalement tu avais beaucoup trop de place pour toi. « Ça me va. » trinquant avec lui, avant de goûter à ce fameux vin. Il est vrai que tu en buvais régulièrement durant tes déplacements, tu en avais tellement gouté. Ta main qui se trouvait sur son genoux, glissant le long de celui-ci. Ses paroles, te fit sourire, décidant d’approcher encore plus tes lèvres, effleurant soudainement les siennes. « Ainsi tu ne peux plus les voir. » soufflais-tu, une proximité importante. Tu sentais sa respiration, seulement quelques centimètres séparaient ton visage au sien.