Le bar commençait à se remplir petit à petit, la conversation devenait plus compliqué avec tout le bruit autour. Ce qui t’obligea à te rapprocher un peu de lui. Les bars, n’étaient pas toujours le lieu idéal pour pouvoir discuter tranquillement. Mais, tu appréciais cet endroit, ça ne te dérangeait pas de rester ici à siroter quelques verres et discuter. La musique se faisait un peu plus forte, les aller et venu plus régulier, les barmans qui bossaient de plus en plus rapidement, enchainant les nombreux cocktails. « J’avoue que je n’ai pas me plaindre sur ce sujet. » en effet, tu avais une chance de pouvoir voyager autant que tu le voulais. « Peut-être qu’un jour tu m’accompagneras. » un petit clin d’oeil pour accentuer le sens de ta phrase. N’importe qui pouvait t’accompagner, les frais étaient en général payés dans la totalité, et si tu devais mettre au bout, ça ne te dérangeait pas. Tu écoutais le jeune homme, quand on est étudiant, ce n’est pas simple de pouvoir voyager, il fallait sortir de l’argent et en général, le peu d’argent allait dans le loyer, la bouffe ou même l’école en elle-même. « C'est déjà mieux que rien, c’est bien de pouvoir bouger un peu grâce au spring break. » tu reprends quelques gorgées de ta boisson. « Un jour viendra, tu vas faire tous les pays du monde. » c’était possible, avec du temps et de l’argent. Mais, si il désirait réellement voyager, un jour, il prendra le temps et trouveras des occasions pour partir, comme toi.

Tu avais peut-être dit ça sur le ton de la rigolade, mais dans le fond, tu pouvais lui permettre de voyager. Tu n’aurais juste à dire qu’il serait le photographe, que tu en avais besoin pour plus de détails. C’était si simple de faire entrer quelqu’un dans la société, enfin plus ou moins. « Si un jour ça te tente, tu n’auras qu’à me le dire. » tu haussas doucement les épaules, accompagné d’un léger sourire. C’était ça le plaisir du journalisme, pouvoir travailler avec des personnes extérieures, et surtout c’était ça d’avoir de l’argent. Tu terminas finalement ton verre, cette boisson était si parfaite, que tu en aurais bien repris un autre. Mais finalement, il en décida autrement, une autre proposition, disons interessante. Ton regard se posa automatiquement sur lui, haussant un sourcil. « Qu’est-ce que tu vas me faire, faire ? » soufflais-tu doucement. « Je n’ai pas la tenue pour aller partout. » il est vrai qu’avec tes talons aiguilles, ça n’allait pas être simple, mais au pire, tu les enlèverais. Ce n’était pas la première fois que tu le faisais, ni même la dernière fois. Tu attrapas donc sa main, se relevant du tabouret tout en prenant tes affaires. « Je te suis. ». Sensation étrange de sentir ta main dans la sienne, la peau douce, un rapprochement inattendu.

Tu étais une femme qui désirait tout savoir, tout planifier. Tu avais bien du mal à accepter qu’un petit détail te passe à côté. Maniaque de la précision, de l’organisation, de la programmation, peu importe le mot, mais c’était totalement le cas. Ton regard se posa sur lui, il voulait te proposer quelque chose, te changer de ce lieu, et c’est vrai que tu ne t’y attendais pas. Pourquoi pas ? Tu finissais rapidement ton verre, tout comme lui, attrapant tes affaires rapidement et prenant cette main qu’il te tendait. « Tu sauras que je ne suis pas patiente. » un léger sourire, venait accompagner tes paroles. Il allait finir par te connaitre de plus en plus, découvrant au fur et à mesure ton caractère. Il passa en revue ta tenue, ce qui te faisait légèrement rougir, tu n’avais pas cette habitude. « Bon tant mieux alors. » soufflais-tu doucement. Tu marchais à ses côtés pour sortir du bar, restant près de lui, toujours ta main dans la sienne, un contact que tu appréciais. « Oui ça me va, je me vois pas marcher avec mes talons autant de temps. » tu haussais les épaules. Tu avais déjà supporté des talons toute la journée, tu ne te voyais pas faire un marathon avec. Tu le suivais donc jusqu’à sa voiture, pour pouvoir te rendre à cet endroit, mystérieux. Tu te demandais bien ce qu’il prévoyait, il devait connaitre largement plus d’endroits que toi dans cette ville.

Un changement radical depuis que tu étais revenue du spring, personne ne s’aurait l’expliquer, mais tu étais certainement mieux apprécié ainsi. Tu ne te posais pas des questions, tu te laissais aller, tranquillement, acceptant de sortir de ce bar et de le suivre. Ne connaissant pas l’endroit où il allait t’amener, tu montas à ses côtés dans sa voiture, le laissant conduire jusqu’à son endroit. Ton regard quitte parfois la route pour se poser sur lui, tu es en agréable compagnie, tu ne peux pas le nier. « Ça va faire six années que je suis ici, enfin sans compter mes absences pour mon travail. » il est vrai que tu n’étais pas régulière présente dans la ville, plus souvent en déplacement. Il se gara, tu y étais passé une ou deux fois durant toutes ces années. Tu ne prenais jamais de temps pour toi, bien au regret de ton corps et de ton mental. Tu descendais de la voiture, l’air se faisait plus frais ici, ce qui était logique avec la proximité de la mer. Tu marchais à ses côtés, laissant claquer tes talons sur le sol, un endroit paisible, très peu de personne, et c’était agréable. Entendre le bruit de la mer, les vagues, et voir le soleil se coucher. « C’est vrai que c’est un bel endroit, j’y songerai plus souvent à venir ici. » tu avais bien besoin de te retrouver, de contempler ce paysage pendant des heures sans être dérangé. « Mais non, ne t’inquiète pas, c’est parfait. » un léger sourire vient accompagner tes paroles. Chaque paysage était différent et en valait la peine. Tu te laissas faire quand il décida d’entourer tes épaules par ses bras, sentant sa chaleur corporelle t’envouter. C’était agréable de se retrouver dans un endroit comme celui-ci avec un homme comme lui.

Tu oublies même la différence d’âge que tu avais avec lui, quelques années qui pouvaient parfois être contraignant. Tu t’en fichais un peu de tout ça, tant que la personne était un minimum interessante. Il te faisait sourire, tu te sentais bien en sa compagnie, pourquoi devrais-tu fuir, quitter cet endroit alors que tu es bien en sa compagnie ? Il te partageait des petites brides de sa vie, même si ce n’était que quelques petits points, tu appréciais. Ça te permettait d’en savoir un peu plus sur lui, d’apprendre à le connaitre comme il apprendre à te connaitre également. Tu as l’impression qu’il en sait plus sur toi, que l’inverse, mais tu avais bien le temps de finir par le découvrir encore un peu plus. Cet endroit est paisible, tu t’y sens à l’aise, tu reviendras certainement ici, quand tu auras besoin d’être seule. Il t’arrive régulièrement d’avoir besoin de souffler, après une longue journée de travail, ou même le lendemain d’une soirée. Le besoin de se retrouver, de ne faire plus qu’un avec ton corps et ton âme. Le vent est frais, il se glisse sous tes vêtements, venant te faire frissonner. Il l’avait bien remarqué et il n’avait pas bien mis longtemps pour venir se presser contre toi. Partageant de sa chaleur corporelle, ses mains se glissent au niveau de tes hanches et le laissais faire, glissant tes mains contre les siennes. Son souffle est si près de ta peau, te proposant même de finir cette soirée chez lui. Tu ne sais pas quelle heure il est, tu ne sais pas non plus si c’est bien raisonnable et pourtant tu acquiesces. « Pourquoi pas, je vais découvrir là ou tu habites. » un léger sourire sur tes lèvres, et tu te détaches doucement de lui, pour lui faire face.