@Lyra Bain J'sais pas dans quoi je me lance. Y'a pas de bouton stop. Je suis cette demoiselle à la chevelure blonde et au regard noircir par son maquillage. Tel un fantôme ou un démon sorti des entrailles pour ramener des fidèles à la cause du mal. Je suis tellement perdu que je ne réalise pas trop ce que je fais. Elle veut que je la frappe. Hors de question. Alors m'emmène plus loin et je commence à fatiguer. Mes jambes lourdes, les paupières qui ont du mal à rester ouvertes. J'essaye de comprendre où elle m'emmène. « ça en vaut la peine ? » que je demande simplement, les yeux remplis d'espoir. Car si ça en vaut la peine, je fais l'effort de continuer. Si elle a une solution miracle ici à quelques centaines de mètres, je ne vais pas abandonner de si tôt.

@Loyd Mansfield

Jeune agneau égaré, lassé de ses tourments, harassé de ses luttes. La fatigue semble le gagner alors que nous poursuivons notre route vers le lieu d’entraînement. « Je ne saurais te dire. Tu as la choix entre ressentir cette douleur de façon permanente et lui permettre de s’échapper pendant quelques minutes. » Laisser la place à autre chose, quelques minutes de répit, cela ne semble être pas cher à gagner mais lorsqu’on a mal perpétuellement, c’est là une utopique échappatoire. « En tout cas, pour moi, ça en a valu la peine. » Je n’étais pas violente mais plutôt douce, rêveuse plutôt que volcanique, pourtant par mes poings, j’ai pu parler et évacuer le mal, comme jamais ne l’auront fait mes mots. Mettre à l’extérieur de son corps, et oublier. Juste un instant. Mais un instant qui s’avère redoutablement précieux et addictif…

@Lyra Bain Quelques minutes d'échappatoire. Bon sang, je donnerais n'importe quoi pour ne pas souffrir quelques minutes. Même dix secondes. Ressentir ce que ça faisait d'être normal, comme avant. J'dis pas être heureux, mais au moins, ne plus sentir ce truc qui te compresse la poitrine jusqu'à en crever. Je me mords la joue, réfléchis, puis finalement, je cède. « alors d'accord. » je me lance. Je retourne pas en arrière. Aide-moi à avoir un petit peu d'oxygène, même si c'est éphémère, même si ça ne dure pas. Je veux plus avoir mal. Peu importe ce que je dois faire, tant que ce n'est pas m'en prendre à une fille physiquement.

@Loyd Mansfield

Je ne peux pas être plus honnête, je n’avance pas que cette échappatoire soit la bonne mais au moins ça en est une qui a fonctionné me concernant. Je t’observe réfléchir, une lueur singulière aux prunelles, impatiente de savoir si l’agneau bascule ou si il reste dans son pré bien sagement. Un sourire se révèle malgré moi lorsque tu choisis la première option. Que la vie reprenne, dans la violence, dans le tumulte, même si cela reste éphémère. La douleur qui en remplace une autre, c’est tout simplement libérateur, la forme ultime de l’exutoire. « Alors viens. » dis-je en prenant ta main dans la mienne, accélérant mes pas, ne prenant pas vraiment garde à ta fatigue. De toute manière, la vie ne t’a pas ménagé jusqu’ici, je ne vois pas de raisons de le faire à mon niveau, ce n’est pas pour ça que je suis ici. Quelques minutes passent ainsi, avant que la salle ne se révèle, je viens ouvrir la porte avec la clé que j’ai en garde, révélant les différents endroits d’entraînement. « On va commencer par le sac de frappe. » dis-je en allumant quelques lumières. Tenant celui-ci, j’intime. « Vas-y lâche toi. Lâche tout ce que tu as. » Et tu verras, comme il est bon de laisser le mal crever au dehors.