@Antonio Munoz Le pas résolument décidé, tu entres à l'intérieur du grand magasin situé en plein cœur du centre ville. Ta nouvelle passion depuis que tu sais que vous allez prendre un appartement avec Ottis, c'est de parcourir les sites internet d'ameublement et de déco. Votre appartement sera un non meublé évidemment, pour le plaisir de pouvoir le parfaire à ton image et à tes gouts. Tu ne peux pas récupérer les meubles de ton ancien chez toi, car la pauvre Rosalia qui y reste se retrouverait sans rien. Pas possible. Comment ça, tu inverses les étapes ? Trouver un canapé avant l'appartement, c'est vrai que c'est pas le bon processus mais… c'est qu'il a l'air si parfait ce canapé aussi. Tu rejoins l'espace salon, là où des dizaines et dizaines de canapés sont présentés, cherches du regard celui que t'as repéré sur le site internet avant de t'y presser. Tu te laisses tomber dans ce dernier, bascules la tête en arrière et viens à porter ton téléphone devant ton visage pour chercher le dernier message d'Antonio. Il n'est plus très loin, il ne devrait pas tarder à arriver. Tu lui réponds que t'as pas résister à l'idée d'aller l'attendre à l'intérieur plutôt que sur le parvis du magasin. Tu te redresses quelques peu, toujours assise dans le canapé, et te mets à pianoter frénétiquement différents messages sur ton téléphone, tellement absorbée que tu l'entends à peine arriver.

Soupir exaspéré alors que j’essaie un énième haut que j’avais l’habitude de mettre avant de rentrer dans ce service et de me faire traiter dans le but de soigner cette foutue maladie. Parfois je me demande ce que je fais là, pourquoi je continue à détruire mon corps plutôt que de profiter simplement de la vie dans son plus simple attirail. J’ai du mal à reconnaitre la personne que je vois dans le miroir et je ne suis pas sûr que ce soit une si bonne chose à réaliser. C’est pourquoi ces derniers temps j’abuse un peu plus des sorties, non pas que je baisse les bras mais simplement je me sors de cette ambiance morose et j’essaye de vivre normalement ou presque. Aujourd’hui c’est Katalia qui a décidé de me sortir et ça me fait plaisir au fond parce que cela fait bien longtemps que je n’ai pas revu l’italienne et même si le programme ne semble pas être des plus intéressants, ça m’est égal j’accepte sa proposition sans la moindre hésitation. J’aurais pu venir en Uber mais non je veux profiter des espaces verts, de la ville et j’arpente les rues avec mes simples jambes même si asse vite je sens mon cœur s’accélérer et mon souffle devenir bien plus difficile à reprendre. J’arrive dans le magasin de canapé en question totalement essoufflé et au fond je peste contre cette condition physique que je peux avoir même si je sais que c’est normal, je ne m’y fais pas. La récupération physique est difficile, mes muscles sont tendus, totalement endoloris mais ça ne peut pas me faire de mal un peu de sport à petite échelle. Lentement j’arpente ce magasin, après tout tant que j’y suis ça peut toujours être une occasion de réfléchir à un nouveau canapé, jusqu’à ce que j’aperçoive la jeune femme à son aise dans ce qui peut devenir son futur meuble. J’arrive derrière elle sans faire trop de bruit, gérant mon rythme cardiaque afin qu’elle n’ait pas l’impression d’avoir un phacochère derrière elle. Avec mes mains je recouvre ses yeux comme pour retarder l’échéance du choc qu’elle pourrait avoir « J’ai bien l’impression que t’as déjà jeté ton dévolu sur ce canapé » Cette voix cassée aussi je ne m’y suis toujours pas faite et s’il faut elle ne va pas réussir à la reconnaitre.

@Antonio Munoz L'attention obnubilée par l'écran de ton téléphone, tu serais clairement incapable d'entendre quelqu'un approcher. Et c'est clairement ce qu'il se passe et lorsque ta vision s'obscurcie car tu sens des paumes se déposer devant tes yeux, tu sursautes légèrement avant de sourire lorsque tu reconnais la voix. "ah enfin, j'ai failli t'attendre !" c'est un mensonge, comme d'habitude tu es en avance. "j'ai pas encore essayé les autres, je t'attendais." tu lances en glissant ton téléphone dans la poche de ta veste, avant de lever tes propres mains vers les siennes pour les retirer de ton visage et te permettre d'avoir le champ libre pour te lever. Tu te retournes vers lui, contiens la surprise et l'émotion lorsque tu découvres son allure. Ca fait plusieurs semaines que tu ne l'a pas croisé et là clairement t'as une énorme pointe au cœur. T'as déjà vu des proches subir la transformation physique du traitement, ta tante il a deux ans, Ottis il a encore quelques semaines en arrière. Pourtant c'est différent, t'étais tous les jours avec lui, le choc n'était pas aussi brutal. Parce dans tes souvenirs, Antonio avait encore l'allure d'il y a quelques mois et l'avant après est un sacré choc à encaisser. Tu ne laisses rien transparaitre pourtant, professionnelle de l'art de la dissimulation, et prends en lieu et place un sourire lorsque t'approches pour partager une étreinte amicale "ça me fait trop plaisir de te voir." et tu le penses, sincèrement. "prêt pour l'après-midi de shopping ?" tu t'amuses à le taquiner, te souvenant pourtant pertinemment que tu as promis que ce magasin serait le seul et unique.

Je pensais ne pas pouvoir subir pire humiliation, pire transformation que celle que m’a infligée mon père et pourtant je me suis trompé car ce cancer, les dégâts qu’il commet sont dévastateurs et même moi avec ma mentalité de battant, j’ai tendance à avoir des pensées sombres, à me dire que j’aimerai simplement m’endormir un jour et ne plus me réveiller, ne plus ressentir cette douleur à la poitrine lorsque je me regarde dans une glace et que j’aperçois cette transformation physique qui n’a de cesse de s’accentuer. Ne plus avoir à extraire avec difficultés ces glaires qui obstruent mes cavités respiratoires et détruisent mes glandes salivaires. Mais pourtant je continue de me battre pour le moment, pour mes filles essentiellement, mes amis aussi bien qu’ils ne soient pas très nombreux et Lenka qui n’est pas encore décidé à m’abandonner. Autant de bonnes raisons qui font que je m’accroche et justement aujourd’hui je rejoins Katalia pour une simple après midi shopping, pour sortir aussi de cette chambre et la revoir. J’ai fait de mon mieux pour la prévenir du changement brutal et du choc que ça pourrait engendrer mais elle semble prendre cela à la légère, elle n’a pas idée à quel point elle se trompe. Dans le magasin je la cherche, arpentant les rayons jusqu’à la voir affaissé sur un canapé, mes mains que je passe devant ses yeux pour les cacher et faire en sorte qu’elle ne puisse plus rien voir, manifestant alors ma présence du mieux que je peux malgré cette voix usée par la chimio. Je rigole à sa remarque avant d’ajouter « Je t’ai tellement manqué que tu es ici depuis hier en fait » Mes mains qu’elle retire de ses yeux avant de se lever pour me faire face et mon cœur s’arrête un instant. Comment va-t-elle réagir ? Je redoute un peu ce moment. Un petit blanc s’installe alors qu’elle me regarde, ne sachant pas quoi dire pour le moment. Bien qu’elle ne laisse rien transparaitre, ce blanc en dit long sur le choc que cela a dû lui procurer, avant qu’elle ne me prenne dans ses bras. Je lui rends son étreinte, le sourire timide au coin des lèvres, ces quelques mots me réchauffant le cœur malgré tout « Moi aussi ça me fait plaisir de revoir ta petite gueule » Elle n’a pas changé elle en revanche, elle est toujours aussi pétillante et radieuse, ça fait plaisir à voir d’ailleurs. « Attention à toi l’escroc, je suis peut être malade mais pas encore sénile ! Je me souviens de notre deal » Rire que je partage avec l’italienne avant de tousser un petit peu, prenant sur moi pour ne pas continuer de tousser devant tout le monde pour extraire une glaire. « T’as prévu ton petit programme on y est, et moi j’ai prévu le mien pour la suite » Large sourire que je lui divulgue, j’ai bien l’intention de profiter de sa présence pour l’après midi peu importe les recommandations des médecins.

@Antonio Munoz S'il y a bien quelque chose que tu sais faire, c'est de garder la face. Parce qu'Antonio, il a déjà tout le poids de sa propre douleur pour avoir à ajouter la tienne en plus sur ses épaules. C'est pas facile de le voir comme ça, il a changé, beaucoup changé, et tu regrettes tellement que la vie se soit ainsi acharnée sur lui. Il mérite pas, pourtant il devra mener ce nouveau combat. Et bien que t'es persuadée que ses armes à lui sont des plus solides, toi aussi tu veux en être une. Une amie, une épaule, un rayon de soleil dans sa journée, même un mince espoir qu'il ne croira peut être pas tu t'en contentera. Car oui, lorsque tu l'a répété encore et encore dans le ceux de l'oreille d'Ottis, les mots ont finis par devenir réalité, que ça allait aller. "exactement j'ai dormi sur le canapé." tu ris doucement à ce mensonge même si t'aurais pas eu besoin pour qu'il comprenne que t'en fait des tonnes. Il sait à quel point tu aimes ton petit confort, après tout il était là au week-end pforzheimer, celui dans lequel il t'a vu courir pour avoir la chambre la plus luxueuse du chalet. Les mots laissent place à un léger blanc, qui lui même laisse la place à l'étreinte. La chaleur des bras, la chaleur de l'âme, puis le sourire sincère lorsque tu recules "tu veux que je te fasse un joli sourire pour une photo ? la mettre en fond d'écran pour pouvoir voir autant que tu veux ma petite gueule." tu souris en reprenant ses mots avant d'hausser un sourcil et partager un regard lourd de sens "que quoi si tu fais ça, je risque de me faire haïr par ton infirmière non ?" T'es pas Katalia Borgia pour rien, le moindre petit détail de vos conversations par messages, tu t'en souviens. Tu le laisses tranquille une minute, juste le temps de retorquer à ta précédente pique "oui oui je sais Munoz, on choisi juste mon canapé et après je t'offre un verre." merde, il a le droit à ça au moins ? Il doit avoir un régime bien stricte à l'hôpital. Chez toi pendant son traitement, t'as vu Ottis faire n'importe quoi, continuer à consommer de la drogue et plusieurs fois vous vous êtes pris salement la tête sur le sujet alors… t'es plus trop aux faits de ce qui est possible, pas possible, politiquement correct ou non. Tu changes de sujet "ah ouais, qu'est ce que t'as prévu alors ?" Tes pas commencent à traverser les allées, cherchant du regard un sofa qui pourrait te taper dans l'œil.

Chaque combat mérite d’être mené du moment que l’on pense pouvoir gagner, mais je dois avouer que celui est le plus difficile que j’ai eu à mener dans toute ma vie et pourtant je ne suis pas à mon coup d’essai en terme de combat face à la vie. Il n’y a pas de répit et ce cancer attaque sur tous les fronts comme en témoigne mon état physique. J’ai pris 10 ans dans la gueule et je pue la maladie à plein nez mais ce n’est pas pour autant que je ne sors pas. Les premiers temps ont été difficile et même si ça l’est toujours d’accepter cette transformation, je préfère saisir chaque occasion de créer un souvenir agréable et j’en suis persuadé que cette journée en fera partie, le rayon de soleil que peut être Katalia ne pourra que me faire du bien. « Tu as bien fait, au passage ça te permet de tester la qualité de ton canapé » Je pouffe de rire à notre bêtise et c’est tout ce dont j’ai besoin en ce moment, d’ondes positives comme en témoigne cette étreinte, moi qui de base n’est pas du genre tactile, je me laisse un peu aller. « Ouais ça peut être une bonne idée, comme ça je pourrais le mettre dans mon album de singe » Levant les yeux à sa réflexion concernant mon infirmière « Ah ouais et pourquoi elle n’apprécierait pas ? » Non parce que très sincèrement il n’y a pas la place pour de la séduction dans ce genre de moment, au contraire même. Dire que je n’ai jamais discuté avec ce serait mentir, mais en revanche il n’y a jamais eu la moindre intention de séduction de mon côté du moins. « Je me fais rincer par madame Borgia en personne ? Dis donc j’en ai de la chance » Ces sorties, ces moments simples ça me manque mais malgré toutes les mauvaises choses j’essaie de rester moi-même, de taquiner, me moquer sans pour autant m’enfermer dans ma bulle en tenant tout le monde à l’écart. Même si la consommation d’alcool n’est pas conseillée du tout et même proscrite, je ne vais pas me plier à cette règle, j’ai été suffisamment complaisant depuis le début de mon traitement alors je peux faire des exceptions quand je le décide. Nous marchons dans les allées à la recherche de la perle rare et à sa question je souris tout en haussant les épaules « Je me disais que ça serait bien d’aller au Btones Fitness … histoire que je puisse voir comment se porte mon bébé » Cela fait une éternité que je n’ai pas mis un pied dans ma salle et ça me démange, j’ai envie de voir ce qu’il en est. Pas besoin de haie d’honneur, juste redécouvrir mes locaux et voir si les affaires tournent … pourquoi pas aussi en profiter pour toucher de nouveau de la fonte mais je préfère ne pas en parler à l’italienne. « T’en penses quoi ? » Je lui fais une petite moue comme pour la supplier d’accepter ma proposition.

@Antonio Munoz Facile de rebondir aussitôt sur cette histoire de canapé, de test "ouais j'ai besoin d'un canapé qui tienne le choc !" réalisant la double interprétation que peut prendre cette phrase, tu humectes tes lèvres avant d'ajouter avec un haussement d'épaules nonchalant "vu le nombre d'heures que peuvent y passer mon mec et ses potes à jouer à la console." T'imites après un rire forcé à cette histoire d'album de singe, fronces les sourcils avant de répondre "je sais pas, comme ça. tu ne parles pas avec une fille ces derniers temps ?" T'en sais rien, t'as peut être mal interprété et pourtant… t'espères vivement que ce soit le cas. Il peut pas savoir à quel point ça a fait du bien et aidé Ottis d'avoir un semblant de normalité, une illusion de vie normale lors de son traitement, toi tu le sais, car t'as été ce pilier. Ca a été affreusement dur, mais ça a été ton choix aussi. Marchant dans les allées, tu tends l'oreille à son idée de programme, avant d'hocher la tête de haut en bas. Cette histoire de normalité, voilà, c'est exactement ça dont tu parlais. "c'est ok, tant que tu ne me colle pas des poids dans les mains pour t'improviser mon coach de sport comme la dernière fois." Honnêtement, il aurait pu choisir n'importe quel programme, tu l'aurais suivi. C'est de bonne guerre, après l'avoir trainé dans ce magasin, et c'est aussi et surtout que ça te fait clairement plaisir et chaud au cœur de partager ce moment avec lui. Vos pas pendant votre échange ont continués d'avancer dans les rayons, et finalement tu t'esclaffes avec entrain "oh celui-ci ! ou celui-ci regarde !" tu vas te laisser tomber dans le premier puis le second canapé, l'un en face de l'autre. Fais plusieurs allers retours entre les deux avant de lui demander "lequel ?" tu regardes même pas le prix, juste les options et le confort.

« C’est sûr que ça serait dommage qu’il lâche en plein film d’action » J’hoche la tête de haut en bas avant de pouffer de rire à nos sous entendus plus que clair, mais cependant ça ne m’intéresse pas d’en savoir plus sur ses activités nocturnes et ses gouts sexuels. « Ah ces foutues consoles elles ont bon dos » Son rire est communicatif et mes lippes s’étirent un peu plus quand je la taquine sur l’utilité de sa photo avant d’hausser les épaules « Hm … ouais c’est bien le cas » Je ne sais pas si je devrais lui parler de ça maintenant, après tout elle fait partie des gens qui aimeraient bien que le livre Antonio/Agathe ne se ferme pas et je dois bien avouer que ce qu’il se passe avec Lenka actuellement est bien différent de tout ce que j’ai connu. Non pas que je veuille manquer de respect à mon ancienne relation mais elle m’aide à traverser cette épreuve sans rechigner, venant me voir dès que l’occasion se présente, faisant disparaitre cette mine marquée que je peux avoir par moment. Elle est là, tandis que d’autres que je pensais bien plus proche que l’ukrainienne n’ont même pas pris la peine de venir me rendre visite depuis que mon état s’aggrave et que mon corps porte les marques de ce traitement et de cette maladie. « Je serais bien venu accompagné justement au bal mais même si j’ai fini le premier semestre, je ne rentre pas dans le registre. Alors ça sera un petit bal en comité restreint » C’est dommage mais dans un sens c’est peut être un mal pour un bien, les regards se seraient tournés vers nous pour de mauvaises raisons et je ne suis pas sûr que j’aurais pu le supporter sur toute une soirée. « J’ai bien compris que le seul poids que tu soulèves c’est celui de ta fourchette vers ta bouche, alors j’ai abandonné l’idée de te faire venir là bas » Malgré nos différences ça n’empêche en rien notre amitié, bien au contraire même. Sur ce coup c’est simplement un plaisir personnel, j’ai envie de voir ce qu’il se passe dans ma salle. Mais je ne presse en rien, parce que ce qui compte à mes yeux c’est sa présence, pouvoir rire comme on le fait et passer du temps ensemble, peu importe l’activité. D’ailleurs les choses s’accélèrent et elle se met à hésiter face à deux canapés totalement différent mais qui ont du charme et du cachet chacun. « Personnellement comme je suis un grand fan des grands canapés d’angles ou en forme de U, je te dirais le premier, mais après ça ne tient qu’à toi. Ou est ce que ton cul va être le plus à son aise ? » Et surtout lequel se fond le mieux dans sa décoration d’intérieur ? Je me pose à mon tour sur les deux canapés avec un peu plus de tenues mais non pas par manque d’envie, je préfère éviter de me casser quelque chose bêtement. « Mais j’avoue que les deux sont ultra confortable, j’vais venir jouer à la console chez toi moi aussi à ce rythme » Petit rire alors que je me redresse en attendant qu’elle fasse son choix pour que notre programme évolue.

@Antonio Munoz Parfois c'est les plaisirs simples qui font le plus de bien, juste une activicité lambda mais qui peut devenir bien plus lorsqu'on est en bonne compagnie. Tu tentes plus que tout de faire abstraction de sa nouvelle apparence, du moins tu ne laisses absolument rien transparaitre et finalement tu finis par t'habituer. Les mots, les échanges sont fluides, et tu le retrouves comme tu l'as toujours connu, peu importe son apparence, à l'intérieur il ne change pas. Y'a seulement cette fatigue et cette lassitude que ses traitements doivent empiéter sur son moral mais pour ça… pour ça t'es là. "ah ouais ? et ? tu me fais des cachoteries Munoz." Certes pendant des semaines voir des mois t'aurais vraiment aimé le revoir avec Agathe mais… après réflexion, le mieux ne serait pas juste de vouloir son bonheur, tout simplement ? Peu importe avec qui il l'est. T'as eu du mal à l'admettre, encore moins à t'y faire, et maintenant que t'y pense, c'est la seule vision que t'es capable d'imaginer désormais. "oh… c'est nul, j'aurais aimé t'y voir. tu viendras à la soirée de fin d'année de la pfo. t'as pas le choix de toute façon, tu parles à la présidente." tu redresses le menton et d'une main repousses tes longueurs derrière ton épaule dans un mouvement un peu théâtral. Puis t'imites un rire forcé à renfort de grands "ah ah ah" lorsque le sujet du passage dans sa salle vient sur le tapis. Bon d'accord, t'es nulle en sport et pire, t'aimes pas ça, mais quand même. Chacun son terrain de jeu, disons-le ainsi. T'hoches la tête de haut en bas à ses mots avant de finalement rester plus longtemps sur le premier et étendre tes jambes croisées sur le canapé d'angle "t'as raison, il est trop bien lui." tu laisses tomber ta tête en arrière sur le dossier et fermes les yeux en soupirant longuement avant de finalement te redresser et te relever pour prendre en photo la fiche d'article. Voilà une bonne chose de faite. "merci pour ton aide !" Directement la sortie du magasin et le petit desk pour commander le modèle et régler l'achat et la livraison, en attendant vous tombez sur le rayon cuisines. Une idée traverse ton esprit et tu vas te faufiler dans l'un des décors, derrière un plan de travail pour attraper l'une des ustensiles factices et  prendre la pause devant les plaques de cuissons et les casseroles. "je suis crédible ?" Surement pas du tout mais t'espères juste lui arracher un sourire voir des rires. Tu fronces les sourcils lorsque tu remarques que tu tiens la cuillère en bois du mauvais sens, corriges ton erreur avant de continuer en roulant légèrement les yeux au ciel, un sourire sur les lèvres "ouais c'est bon, je sais dans quel sens ça se tient, je sais juste pas m'en servir."

« T’as vu ça. Les potes c’est vraiment plus ce que c’était » Je rigole de la situation, non pas que je ne veux pas parler de Lenka à la petite italienne mais disons que la torturer un peu en la faisant chercher elle-même ça m’amuse bien « Tout ce que je peux te dire c’est que vous avez dû vous croiser à plusieurs reprises à des soirées et que je suis déjà venu accompagné d’elle » De mémoire il y a la soirée de Saint Valentin ainsi que l’inauguration du Btones Fitness ou certes, elle est arrivée un peu après les autres mais juste à temps pour mon discours l’ukrainienne. « Ouais je trouve ça un peu débile aussi mais c’est pas grave on aura d’autres occasions. J’attends donc l’invitation officielle » En espérant pouvoir reprendre une vie normale à cette date, pouvoir vivre tout simplement et ne plus me trainer comme c’est le cas actuellement. Le choix de son canapé se fait assez rapidement une fois que je lui ai donné mon avis sur celui que je prendrais à sa place et je souris en voyant qu’elle opte pour celui-ci aussi. « J’ai hâte de pouvoir m’avachir dessus » Nous prenons la direction de la sortie du magasin mais c’est sans compter sur la folie de Katalia qui part faire la ménagère dans les cuisines d’exposition, me volant alors un rire que je ne peux retenir, les yeux que je lève au ciel. « Alors pas vraiment vu comment tu tiens la cuillère en bois. Je t’aurais plus vu avec un téléphone à la main en train de scrawler pour trouver ton meilleur repas sur UberEats » J’hausse les épaules en mimant la scène avant de reprendre « D’ailleurs ça m’étonne que tu n’aies toujours pas fait d’apparition dans une de leur pub » Elle m’amuse la petite italienne et sa présence me fait du bien, me permet de sortir un peu de cette chambre et d’avoir un semblant de vie, c’est foutrement agréable. « T’es épuisante tu sais ? » Ouais à force de rire je commence à avoir mal à la mâchoire c’est pour dire, mais je ne vais pas m’empêcher de rire parce que mon idiot de corps en fait des siennes « Alors Anne Sophie Pic, qu’est ce que tu dirais d’aller manger des churros et prendre des smoothies avant d’aller à la salle ? » Je n’ai pas vraiment le droit de boire et pour tout dire, l’alcool ne me donne pas envie à cette heure de la journée, non j’ai plutôt envie de nourriture sucrée.