≈ ≈ ≈
{imagination}
✰ w/ @Katalia Borgia

Je suis heureux. Parce que même si tu avais tiqué sur plein de tableaux, plutôt des paysages d'ailleurs, un peu hors thème, tu avais préféré celui là. "Oui, je vois où tu veux dire, il irait bien là." te répondis-je quand à la place que tu lui donnerais. Et pour être honnête, je t'en aurais un peu voulu si tu l'avais pris, kidnappé loin, gardé rien que pour toi. A la pfo, il sera mieux, il profitera à tous et ce, pour quelques années. Je te l'apporterais une fois qu'il reviendra à Boston. Je te l'installerais avec quelques membres de la confrérie. T'avais acquiescé mon monologue avant d'ajouter une remarque. Intéressante ta remarque, tu t'y connais, ça se voit, mais au-delà de ce qu'on t'as appris (éducation des Borgia oblige), il y a une analyse personnelle du tableau. "Et en même temps, on sait pas qui c'est la personne du tableau. Elle reste anonyme, anonymisée, on est quelques part à la fois loin de cette personne et proche. On connait son ressenti parce qu'on expérimente un peu la même chose d'ici, d'en dehors du tableau et en même temps, le ressenti est toujours unique parce qu'on est tous différent après tout..." Et désormais, il y avait de plus en plus de gens autour de nous, certains qui posaient des gommettes après la notre, certains qui parlaient entre eux, à nous interrompre. On les connait pas. Je les connais pas en tout cas. Mais s'il y a une chose dont j'étais sûr c'est que ce tableau était pour toi. Je m'approche alors de ton oreille pour te murmurer une information peut-être capitale, mais ce n'est pas mon ressenti à moi, je ne voulais juste pas que d'autres entendent mes mots. "J'accepterais pas que tu m'achètes un tableau."

@Caesar Falls Déplorable le fait que votre conversation, vos confessions, votre bulle ne se voit accueillir d'autres inconnus qui s'approchent. Comme intrigués par cet instant qui dure un peu longtemps devant la toile ? C'est connu le monde attire le monde mais franchement tu te serais clairement bien passé d'eux. T'hoches doucement plusieurs fois la tête aux mots de Ceasar, réponse avec un regard plutôt qu'avec les mots, c'est trop tard. Sur l'instant t'as eu envie de partager avec lui, rien que lui et pas les gens qui arrivent autour porter leur attention sur ta toile. Elle ne l'est pas encore sur le papier, elle l'est dans ta tête ; et désormais tu vais faire comme t'as l'habitude de le faire, tout mettre en œuvre pour que ton idée devienne réalité. Tu fais un pas de côté, ne peut retenir quelques regards discrets de haut en bas à ceux qui s'approchent pour déposer une gommette. Tu gardes le silence, tapis dans l'ombre tel un félin qui disparait dans le paysage avant de se décider à bondir sur sa proie. Bras croisés devant ton ventre, dans l'une de tes mains la coupe de Champagne que tu peines à terminer, dans l'autre la plaquette que tes doigts légèrement agités ont tendance à martyriser. Pourtant hormis ce majeur, cet index et ce pouce, y'a absolument rien en ou sur toi qui laisse à penser ce que tu penses à l'intérieur. Comme figée, devenant toi-même une statue dans la pièce alors que seulement son souffle et sa confidence près de ton oreille ne te font sortir de ta torpeur apparente. Le regard jusqu'alors visé sur l'œuvre ou sur les gens qui s'en approchent, tu finis par incliner légèrement la tête que tes pupilles aillent croiser les siennes. "que je… t'achètes ?" le ton est lasse, lent, la fin de phrase prend l'accent de l'interrogation et pourtant t'as très bien compris. Tu te tournes pour de bon, ton corps tout entier et pas seulement ta tête pour lui faire face, ne cache pas tes sourcils qui se froncent et tes mots qui sifflent doucement, brisant le silence d'un instant "tu veux dire que c'est toi… ton tableau ?" Nouvelle question rhétorique, pourtant à elle seule elle prévient ta réaction et explique le fait que ton visage se ferme encore un peu plus au fil des secondes "pourquoi ? pourquoi le laisser à la disposition de l'interprétation du premier venu ?" Y'a plusieurs manières de faire ; partager avec le monde ou bien ta façon à toi, de tout cacher de tout garder.

≈ ≈ ≈
{imagination}
✰ w/ @Katalia Borgia

Voilà, t'es intrigué, je le savais. "Aceras, c'est le nom de scène. C'est un anagramme de Caesar et c'est une espèce de fleur connu sous le doux nom "d'homme pendu"" Pas très joyeux certes mais je l'avais choisi, c'était comme ça et tu me posas la question du pourquoi exposer. Pourquoi exposer ? Mais Katalia ... Pour l'ambition et la satisfaction personnelle voyons ! Et pourquoi laisser le monde interpréter ? Et bien pour ce tableau particulièrement, parce que c'est du ressenti et si moi j'ai ressenti ça en le peignant, peut-être qu'un autre œil, comme le tien, y verra autre chose. C'est ça la magie. Et puis bon, de base, je n'avais pas prévu de venir ce soir, c'est vraiment parce que c'est toi. Mais j'ai pas le temps de te donner ma réponse. Je n'ai pas le temps car le noir se fait dans la salle. Certains crient, d'autres cours, on sent les gens paniquer. Je te tiens le bras pour que tu saches que je suis là. Il y a du bruit, un bruit sourd se fait entendre avant que la lumière ne reviennent. Tout le monde va bien, en même temps, le contraire aurait été surprenant. Mais si tout le monde va bien, ce n'est pas mon cas. Le cœur crevé. Ma peinture ... Et je sais que tu penses la même chose à la façon dont tes ongles s'enfoncent dans ma chemise. Mon tableau !!! Mes yeux fument. Ca ne se passera pas comme ça. Mon souffle est fort, je te regarde avec des yeux Katalia que tu sais très bien déchiffrer, je suis en colère, un peu comme toi. Je nous amène vers le premier vigil, encore occupé à régler les lumières. "Fermez toutes les issues, le tableau A56 a disparu. Personne ne doit sortir avec." Les sourcils froncés, j'étais sérieux, presque stoïque. C'était notre tableau Kat. Personne ne doit nous le prendre. Tu m'as jamais vu comme ça pas vrai ? T'as toujours eu le droit au mec qui déconne. Depuis le bizutage qui m'a laissé une belle cicatrice sur la joue, en passant par le bizutage des autres, de mes casseroles brûlées, t'as eu le droit au gars qui déconne, au roi des soirées en tout genre, au gars qui prend plaisir à nettoyer un mur vandalisé et qui même encore a ce moment arrive à amuser la galerie. T'as eu le droit au gars pas sérieux, celui qui te disait que tout allait bien quand tu cachais mes bleus à mon retour à Boston alors qu'à l'intérieur, je souffrais le martyr, blessé par les coups de poing sur mes côtes et mon visage déjà abimé par mon accident de voiture pendant la tempête, mon corps déjà affaibli par l'alcool et la drogue. Alors oui, t'avais jusqu'à présent eu affaire à l'empereur de la déconnade mais là, on venait de nous prendre notre dû. Ton dû, ton cadeau et je ne pouvais pas le supporter. Alors je te ramène à l'endroit de la disparition, prends une des gommettes que tu tiens fermement dans tes mains et me permets de la coller sur la plaque maintenant bien rempli. Les autres sont occupés à jaser alors autant en profiter. Quand ce tableau reviendra à son emplacement initial, il sera à toi. Je te le promets mais là, je suis dans une fureur noir. "QUI A VOLE LE TABLEAU ???" hurlais-je dans la salle, voix rauque, comme si le coupable allait se dénoncer ...

@Caesar Falls Tes traits passent de plusieurs expressions en quelques secondes, et cette fois tu ne le caches pas. T'écoutes intriguée ses quelques mots, cette façon de mettre du sens dans quelque chose qui (pour toi) est aussi insignifiant qu'un nom d'artiste. Pourtant tu sais pertinemment que ce n'est pas le cas, que ce n'est pas insignifiant et pourtant. A croire que t'as encore du chemin à parcourir pour en apprendre plus, enfin surtout du chemin à parcourir pour ouvrir ton esprit. Ta question lâchée et ton regard qui va vers lui pour tenter d'entendre, de comprendre la réponse, il n'a pas le temps d'ouvrir la bouche que toutes les lumières de la pièce se coupent soudainement. Seules les faibles néons des issues de secours sont maintenus mais tes pupilles ne sont pas encore acclimatées à l'obscurité que la panique commence déjà à te gagner de toutes parts. Il attrape ton bras et ta main libre va automatiquement sur son avant bras que tu serres, pour ne pas te retrouver seule, pour ne pas te retrouver perdue, pour ne pas te retrouver encore plus paniquée. Car là tout de suite, sans que tu puisses l'en empêcher, c'est un souvenir bien en particulier qui remonte. Celui de la maison, du collectionneur… pendant un instant vous avez tous été dans le noir, avant de découvrir les captifs, les bombes, cet enfer descendu sur terre… Les lumières reviennent, il prend ton expression et tes doigts que tu serres pour de la colère plutôt que de la panique et honnêtement tu le laisses penser à ça ; te concentrer sur autre chose que le souvenir qui ne veut pas s'effacer dans ta tête va surement réussir à te ramener à l'instant présent. Tu le suis tel un pantin vers le vigil, l'entends à peine parler avant de revenir vers l'endroit où se trouvait le tableau, le tableau disparu. La voix rauque de Caesar qui hurle à travers la pièce te fait sursauter, et enfin tu lâches son avant bras, croises tes doigts devant ton ventre mais rien pas même tes efforts n'arrivent plus à dissimuler leur léger tremblement. "on va le retrouver, il ne doit pas être loin…" ta voix se brise et il tourne la tête. Impossible à présent de détourner la tienne, de faire comme si tes pupilles n'étaient pas prises d'émotions et de peur alors qu'alors tu ne vois plus qu'une seule solution pour aller mieux et ne pas faire une crise de panique ici et maintenant "il faut que je sorte, j'ai besoin de respirer." mais ce n'est pas possible. Personne ne doit sortir, personne ne peut sortir, tant que le tableau n'a pas été retrouvé…

≈ ≈ ≈
{imagination}
✰ w/ @Katalia Borgia

C'est pas possible ... Il fallait que ça m'arrive. Que ça nous arrive. Ici, à des milliers de miles de Boston. Dans une galerie où j'avais pas forcément prévue d'aller. Pourquoi mon tableau d'ailleurs ? Il y en des tas dans la salle alors pourquoi le mien ? Voler comme cela, au milieu d'un public d'élitistes, devant leurs yeux, en a peine quelques secondes, c'était fort. Très fort. Trop fort. J'étais en colère car je n'y pouvais rien, comme un gamin impuissant. Et alors que je secouais ma tête de part et d'autre de la pièce, scrutant chaque visage, chaque habits, à la recherche d'indices, t'as enlevé tes griffes de mon bras en essayant de me rassurer. "Je ... Il est ... Il est forcément là." J'commence à paniquer mais je dois pas le montrer. J'peux pas. Parce que c'est pas mon rôle. J'ai juste perdu, devant mes yeux grands ouverts, un tableau qui m'a pris 1 mois à faire entre les séjours à l'hôpital, l'Australie et les préparatifs du Spring Break. L'envie de crier, l'envie de pleurer, l'envie de hurler ma colère, ma haine, mon dégoût pour le peu de considération de mon travail, l'envie de te prendre dans mes bras pour cacher ma peine Katalia. Mais je n'en ferais rien. Car pour l'instant, la seule chose dont j'étais capable, c'était de scruter les autres personnalités présentent. Et alors que ma tête virevoltait, de droite à gauche, que mes yeux s'élançaient, comme pris de spasmes, à la recherche de la moindre piste, ta voix brisa le silence de la bulle dans laquelle je m'étais réfugié. Et mon attention se reporta sur toi. Toi et uniquement toi. Tes mains tremblaient, ta voix se brisait à chaque mot prononcé et tes yeux Katalia. Je pensais n'avoir vu que de la colère mais en réalité, je voyais désormais la vérité. Tu étais effrayée, terrorisée. Oh non Kat, tu peux pas me faire ça ici. Mon cœur se serra. Plus fort que je ne pouvais le prévoir. Il se serra et mon souffle se coupa. J'vais paniquer Katalia. J'vais paniquer aussi, je le sens. Je sais pas quand ça va me tomber mais je vais paniquer aussi. Je regarde alors autour de moi à la recherche d'un endroit à l'abris des regards. Derrière une des statues sera parfait. Je prends une de tes mains, ton autre main reste, comme bloquée, sur ton ventre. Katalia, fait moi confiance. "Katalia, est-ce que tu me fais confiance." Il n'y a pas de contact physique si ce n'est que ta main posée sur la mienne, je ne serre pas, je ne veux pas serrer car je veux que tu me fasses confiance comme tu m'as toujours fait confiance ces derniers mois. "Viens, on va s'assoir un peu plus loin, tu peux me suivre ? Tu peux marcher ?" Mon sourire, celui que j'arbore devant toi pour que tu saches que t'es en sécurité, il est faux. Parce qu'à l'intérieur, je panique. J'panique autant que toi. Je sais même pas pourquoi je panique. Peut-être parce que détruire ce que je construisais, c'était le passe-temps préféré de mon jumeau et de mon père. Mais là, il est pas question de moi Kat. C'est toi qui est au bord de t'effondrer. Alors oui, je t'ai emmené derrière la statue, j'ai pris une chaise au passage et je t'ai assise dessus. Tu regardais le sol et ta main tenait toujours ton ventre. Je me suis assis devant toi, en tailleur sur le sol. "Kat, regarde moi, je suis là ok ? Tu m'entends, je suis là. Je suis là pour toi ... juste toi et moi." J'étais proche de toi sans être étouffant, et j'essayais de plonger mes yeux réconfortants malgré moi dans tes yeux paniqués. "Qu'est-ce que tu ressens là tout de suite ?" Oui, j'essaye de savoir ce qui va pas Katalia, je veux savoir ce qui te déclenche cette crise.

@Caesar Falls La panique dans les traits, l'émotion dans la voix. Tout ça te submerge, mais c'est surtout les souvenirs qui remontent qui seraient capable de te faire complétement perdre pied. La peur, les craintes, le prémisses de cette descente aux enfers qui t'avais ensuite conduite dans cette chambre aux murs immaculés. Pourtant aujourd'hui c'est différent, t'es pas en danger, lui et eux non plus alors tu vas devoir te forcer à relativiser. Ses mots qu'il veut surement rassurants, qui parviennent à tes oreilles tel un bourdonnement, pourtant après un instant tu comprends enfin le sens de sa phrase et hoches doucement la tête de haut en bas en silence. Un pantin désarticulé, pourtant à la fois à deux doigts d'imploser, tu te laisses tomber doucement sur la chaise. Tes chevilles croisées et ton dos que tu voutes légèrement pour cacher ton visage dans tes paumes alors que tes coudes vont sur tes genoux. Ses mots deviennent un peu plus clair, tandis que toi tu peux te concentrer un peu plus sur ta respiration plutôt que sur le fait de devoir tenir debout. C'est Meluzine qui t'a appris à faire ça, à calmer la respiration pour tenter de calmer tout le reste. Ses questions te forcent prudemment à redresser la tête, dévoiler ce regard que tu cachais jusqu'alors ; te poussent à bégayer "je…" Qu'est ce que tu ressens ouais ? c'est une bonne question. Le stress, le mal, la peur. T'ouvres de nouveau la bouche, les mots sont paresseux à sortir et alors le vigil à qui s'était adressé Caesar il y a un instant revient vers vous. Le tableau n'a pas disparu, il a juste été retiré par erreur à la place d'un autre qui avait déjà été acheté. En cœur vous redressez la tête en direction du mur ou le galeriste en train de le replacer en repentant ses plus plates excuses. Tu lâches un long soupir, cherches le regard du pforzheimer pour lui souffler avec les pupilles qui crient détresse "de l'air." Maintenant que ce mystère du tableau disparu a été résolu, vous avez le droit de sortir et tu ne vas certainement pas vouloir t'en priver. Y'a que l'air vivifiant et frais de la nuit sans étoiles qui arrive à te remettre un minimum les idées en place, et après de longues minutes a être comme en fascination sur les pavés sous ses pieds, tu redresses enfin le menton pour lui souffler "merci…" Tu soupires longuement, frisonnes et resserrant d'une main ta veste autour du col de ta veste "je suis désolé, je ne sais pas ce qui m'a pris." Mensonge, tu le sais très bien et lui aussi sait que tu sais. "ça m'a juste ramené à cette histoire à Boston…" comme si t'avais ce besoin viscéral de t'expliquer, de repousser cette histoire et cette scène derrière toi, de ne plus y penser de l'oublier.

≈ ≈ ≈
{imagination}
✰ w/ @Katalia Borgia

Katalia, respire, tu sais le faire. Tu peux le faire. Et tandis que mon cœur piquait, tandis que mon cœur pinçait, le vigil revint doucement vers nous. Respire Katalia, respire. Est-ce que je pense ça pour toi où est-ce également pour moi ? Une main sur le pied de la chaise, les yeux posés sur ton visage, le cœur battant, ratant quelques battements. Le vigil était à notre hauteur, expliquant la fausse manipulation. Mais je ne pus m'empêcher d'être en colère. "UNE ERREUR ? Une erreur pareil est impardonnable. Ce tableau n'est plus à vendre. Je suis l'artiste, je vous enverrais un mail demain. Et croyait bien que je n'exposerais plus ici." Les yeux noirs, la ride du lion s'était fait une place entre mes sourcils. Mais ce n'est que du matériel, parce qu'à l'intérieur de toi, tu cries Kat. Je le sais parce que j'ai déjà été dans ta situation. Et penser l'inverse serait mentir. "Tu viens on va dehors." te lançais-je avant que tu ne murmure 3 mots, "de l'air", en plongeant ton regard en détresse dans mes billes "Oui, de l'air" ajoutais-je. Je prends ton bras pour t'aider à te stabiliser, je marche à tes côtés, t'ouvrant les portes pour que tu n'ais besoin de te soucier d'autre chose que de te toi. Et une fois dehors, nous marchons, machinalement, dans la rue vide de Nouvelle-Orléans. Seuls, illuminés seulement par quelques néons, la nuit était noire, presque pesante mais l'air frais du soir nous faisait sentir moins orphelins des étoiles. Et nous étions au milieu de tout cela, silencieux, tu regardais le sol tandis que je te regardais toi, du coin de l'œil. Et tu releva tes traits vers moi pour me remercier. Remercier de quoi Katalia ? Quelque part, c'est ma faute. Avec un peu de recul, j'ai déjà causé trop de tord autour de moi. Neal. Sofia. Tova. Hayley. Tous ces gens que j'ai déçu, que j'ai blessé aussi, ou que je blesserais un jour. Peut-être toi aussi Katalia... J'ai tellement envie de changer mais je ne sais même pas par où commencer... Je ne veux pas devenir comme ma famille. Je ne veux pas devenir le monstre qu'ils sont et je ne veux plus être celui qu'ils ont fait de moi à travers les années. Je veux arrêter Kat. Je veux tout arrêter. Et parfois, je me dis que j'aurais dû y rester dans cette ruelle de Boston. Je n'aurais pas dû aller voir Neal, j'aurais juste dû mourir. Seul. Mais ce n'a pas été le cas. Alors je suis parti. Et là encore, j'aurais dû mourir. Mourir sous les coups d'un père qui n'arrive qu'à ça. Mais ce n'a pas été le cas. Alors je me dis que le destin me réserve peut-être des étapes encore plus dures. Est-ce que ce sera des épreuves physiques ? Des combats, des ébats, des poings qui volent ou des mains qui glissent ? Est-ce que ce sera des épreuves morales ? Choisir entre deux personnes, choisir entre le bien et le mal, choisir entre la raison et le cœur ? Est-ce que ce sera des épreuves psychologiques ? Le chagrin, la peine, l'euphorie, le bonheur, le malheur, la colère ? Je ne sais pas ce que l'avenir attend de moi mais j'ai peur Kat. J'ai peur parce que plus le temps avance et plus je perds ce que j'avais. Plus je perds la créativité. Moins j'arrive à peindre. Alors oui, j'ai eu peur ce soir de perdre mon cœur parce que cette peinture, c'est l'image du déchirement du myocarde coincé dans ma poitrine. Tu tentes de t'excuser, de te trouver une excuse mais tu n'as pas à le faire Kat. Alors je m'arrête en te voyant frissonner encore. Enlevant ma veste pour la déposer par dessus la tienne. T'enlaçant, je te chuchote doucement que je comprends. "Kat... Je sais. J'étais là à la battue et tu as le même regard que les gens avaient après avoir retrouvé leurs proches" Oui, j'avais refusé d'y aller ce soir là. J'avais refusé d'accompagner Hayley, j'avais refusé parce que je n'étais pas légitime à y aller. Parce que je n'avais pas autant de racines à ce moment qu'aujourd'hui. Mais je comprends Kat. "J'ai une peur irrationnelle des tapis blancs et des tapis rouges et de la moquette. Tu peux trouver ça bizarre, penser que je suis juste gay jusqu'à la moelle, que je suis juste un perfectionniste de la déco d'intérieur mais ce genre de chose est interdite en ma présence parce que je panique. Ca ne s'explique pas. Je sais pourquoi j'en ai peur mais ça ne veut pas dire que nos réactions méritent des explications. Elles sont là et c'est tout." Et je te serre un peu plus dans mes bras pour te faire sentir que je suis là. C'est bizarre cette sensation que tu donnes, comme si tu me comprenais mieux que n'importe qui. Et comme il est facile de te parler depuis mon retour d'Australie. "On rentre ?"

@Caesar Falls Les pensées qui se bousculent, l'air frais qui seul lui sait te faire retrouver un peu tes esprits. Fragilité vive, pas du tout assumée et tu veux juste lui faire oublier. T'aimes pas ça, laisser tomber la carapace de beaux sourires et de menton bien redressé pour quelque chose de plus sensible de plus honnête. Parfois tu choisis, tu fais en sorte que ça arrive, comme au début de la soirée. Parfois juste ça te dépasse complétement, comme ça a été le cas lorsque tu t'as compris que vous devriez rester enfermés dans cette pièce après la coupure de courant. Tu vois déjà ta psy d'ici, te faire comprendre avec les yeux que malgré tout ce que t'avais beau lui dire, ce souvenir était encore en train de te hanter et avais toujours le pouvoir de te faire sombrer d'un seul claquement de doigts. Mais heureusement la situation a vite été gérée, vous êtes sortis, et t'es persuadée que Caesar et ses mots ont su avoir un certain effets sur toi, c'est sur et certain. Dans l'éveil de la nuit, ton cœur se calme enfin, le sang cesse de pulser à vitesse dans tes veines et alors que ta température corporelle revient un peu plus à la normale tu prends froid et quelques frissons inconscients s'emparent de toi. Il tire sa veste pour la déposer par dessus la tienne sur tes épaules, tu la resserres et redresses le visage pour croiser son regard et le remercier d'un sourire. Les sourcils légèrement froncés, tu l'écoutes parler sans broncher, ne comprenant pas vraiment ou est-ce qu'il voulait bien en venir avec ses mots. Jusqu'aux derniers mots. En silence tu hoches la tête de haut en bas, le regard qui se plante dans ses billes claires, l'iris vif et brillant qui veut juste dire merci. Merci de comprendre, de pas te mettre dans la position de celle qui agit bizarrement. Proposition de rentrer que tu acceptes, fatiguée de la soirée, épuisée par tout ce remu ménage après. "on peut s'arrêter prendre un truc à manger sur la route ?" Un fast food en drive et quelques instants à manger devant la vue du canal de la ville. Le haut des cuisses légèrement appuyées sur le capot de sa voiture, t'as bien vu la tête qu'il a tiré lorsque t'as proposé de manger les burgers et les frites à l'intérieur. Hors de question de risquer de tacher les sièges en cuir et puis… puis l'air frais fait encore du bien. Comme deux ados rentrant de soirée au beau milieu de la nuit, pourtant vos pensées ne sont pas embuées d'alcool ou de substances mais bel et bien de toute vos pensées agitées. "ton tableau est magnifique." tu finis par lui dire sincèrement lorsqu'il te raccompagne jusqu'à la porte de ta chambre. "bonne nuit Caesar." tu lui dis avant de disparaitre derrière la porte.

fin du rp