les mêmes mimiques qui avaient commencé à te faire chavirer quand il tentait de rester fier sur la glace, maintenant elles te donnent envie d'hurler. l'indifférence, la carte de la désolation quand forcément, c'était pas lui qui avait subis d'être objectifié et rejeté. cool ? c'était le meilleur date de ta vie, tu peux le dire. t'hausses une épaule, l'impassible néant sur tes traits qui remplace la colère, succession de la tempête par le désert. t'avais rarement ris comme cette fois, trop extravertie pour son propre bien, peine à suivre le rythme endiablé que tu lui avais imposé. sourcil qui se arque, tu le dévisages pendant quelque secondes, tellement de possibilités qui se bousculent dans ta tête. une semaine. tu refouilles dans ton sac pour te servir de ton paquet, interpelles brièvement un groupe non loin de vous pour te brûler les lèvres avant de revenir, curieux intérêt dans le regard. une semaine avec moi en nouvelle orléans, si tu survis on verra la suite. sept jours pour rattraper l'inexistence du mois passé, c'était le pacte.

taurus sign. t’es loin d’être le genre à courir derrière les gens et encore moins t’excuser. mais t’as au moins la valeur de savoir avouer tes tords parfois, finalement, tout dépend de la personne en face n’est ce pas. mieux à crever seul que mal entouré, ton crédo. sadique tu l’aimes bien, vraiment. votre date s’est bien passé, terminé sur les chiottes en souvenir de ce kebab mémorablement périmé. anecdote drôle, une fille électrique qui t’épatera surement toujours par son franc parler. elle te désarme et étrangement t’aimes ça, maso. pris de cours, son pacte de pardon. une semaine avec elle au spring break. une semaine où tu vas devoir tolérer la débauche pitoyable d’une foule d’énergumène en chien. t’aimes t’amuser, les soirées, vomir tes tripes et le trop pleins de bière mais loin d’être ton délire les soirées où tout le monde se baise, se trompe, se défonce. quelques secondes de blancs que tu laisses trainer, tes billes qui fixent les siennes. ok. incapable de ne pas fixer les traits de son visage si insolent. hypnotisante. j’en garde pas spécialement des bons souvenirs mais ok. ton dos s’appuie sur le mur derrière toi. donc c’est quoi ton petit planning là bas ? il va falloir qu’on reste tout le temps ensemble pour boire ? c’est risqué ça. t’es amusé.

autant directement aller en enfer pour y signer un contrat, les clauses y seront sûrement moins hasardeuses. les abîmes où tu règnes avec la brume qui filtre de tes lèvres, mélange toxique dans les yeux qui semblent être la porte d'entrée dans un monde plus sombre. j'ai pas dit que t'allais en garder un bon souvenir de celui-ci non plus. à la limite dans d'autres circonstances, ça aurait pu être un voyage négociable pauvre damdam, fallait juste répondre à des messages et y aurait pas eu autant de bordel avec tout ça. tu veux faire quoi pendant un spring break ? visiter ? tu te retiens de rire, comme si on vous vendez le programme avec tous les lieux culturels à ne pas saccager, quand tout le monde connait déjà par coeur la rue avec les meilleurs bars et boîtes de nuit. moi je veux juste décompresser et m'amuser, après si t'es là ou non, ça changera pas mon programme. capricieuse qui s'auto-suffit dans son périple destructeur à l'autre bout du pays.

un fossé, c’est ce qui sépare vos univers significativement différents. un côté lambda, neutre, sans la moindre trace de problème ou sinon quelques nuances à peine visibles et de l’autre, un nuage dévastateur digne d’un piton de la fournaise vénère. vous n’avez rien en commun, elle est la tempête, t’es la brise légère. elle est le feu, t’es la terre calme au fin fond de la lozère. tu ricanes, nerveux. tu ne sais même pas dans quoi tu t’embarques. le même gout amer de signer avec le diable lui-même. tu vois déjà els succubes danser à moitié à poil sur tes épaules dans tous les plans foireux où elle voudra bien t’embarquer. vengeance qu’elle pourra exhausser. tu ne dis pas non. t’es tenté, apeuré, excité. t’es émotions sont un mélange douteux de yaourt nature, fromage et ketchup. ok alors je reformule. tu comptes faire quoi de moi ? me faire boire jusqu’à que je frôle le coma éthylique, me laisser crever dans un caniveau en regardant les esprits sadiques me violer ? tes bras se croisent sur ton torse, toujours appuyé contre ton mur. si je vais rien changer à ton programme pourquoi tu veux que je vienne si c’est pas pour te venger diaboliquement ?

tu viens appuyer ton épaule contre le mur froid, petite toupie dans un tourbillon de fumée qui rappelle le mentholé d'un sachet de thé. ugh, t'es vraiment dégueulasse damian. même si tu voulait lui faire subir le pire sort jamais vécu sur terre, t'es beaucoup trop belle pour finir derrière les barreaux et qu'on prenne ton mugshot lors d'un moment n'étant pas à ton avantage. comme si tu te laisserais faire. les cils qui battent lentement pour chasser le nuage qui vient les aveugler. à moins de lui asséner le coup parfait derrière la nuque et de lui scotcher une bouteille aux lèvre, tu vois pas comment cette mission pourrait être un succès. oh mais bien sûr que je vais me venger diaboliquement. et bizarrement y a le néon de la boîte rouge qui se reflète dans tes pupilles noires. en te faisant regretter tout ce que tu as loupé. le charme du danger et l'attrait qu'il provoque. mais j'te fais pas prisonnier non plus, tu deviendrais fou et moi je paie pas l'asile. doux ricanement qui s'échappe quand sadie le boudin semble lâcher prise.

putain de maso qui attend sa sentence. tu veux savoir ce qu’elle veut te faire, sadique. tu veux savoir jusqu’où elle peut aller pour te montrer sa petite colère de ton ignorance. ses traits de démon masqué te feraient presque oublier la raison de ta présence dans ce trou crasseux. tu ricanes, tu sais être insolent aussi. tête à claque. la langue taillée par ta fausse sagesse. si ta sentence c’est de me faire boire, je risque de pas tellement me débattre. elle ne sait rien de ta descente olympique. des années d’entrainement à absorber mieux qu’une spontex tous les liquides amers qui passent sous ta main. elle te croit surement si peu fêtard. peut-être. les ébènes qui fixent les siennes. danse de vos iris sombres. elle te défit à chacun de ses mots. phalanges qui s’agrippent autour de son cancer volatile, une respiration pour laisser la mort t’asphyxier les poumons avec désinvolture. fumée crachée sur son visage gracieux. si tu m’avais pas croisé ce soir tu serais jamais revenu me parler non plus.

le loisir d'y penser, les soirées à élaborer la meilleure condamnation aux yeux de juge sadie, quand tout s'envolera en poussière à votre arrivée là-bas, la folie sauvage qui prendra le dessus pour te dicter quoi faire. ça pourrait tout aussi bien être l'inverse. régime sec, s'en aller dans une ville mystérieuse où la débauche règne pour ne finalement être qu'un spectateur, contre-courant du mouvement de corruption. hoquet de protestation qui s'étrangle dans ta gorge, t'ignorer c'est déjà fait, te voler, il manquait plus que ça. minois importuné, la moue qui veut s'agiter d'agacement. foutage de gueule. l'index qui vient s'abattre sur son torse, risquerait presque d'y perdre un ongle avec la force de l'attaque. je suis revenue. une fois. tu pourrais même aller jusqu'à lui inciser la peau pour atteindre son coeur et le lancer au sol, danser dessus comme une sorcière en pleine incantation, mais la musique est plus au slow à l'intérieur de la boîte. une fois damian. pas deux. parce que le temps passe, sadie se lasse en même temps.

sa clope, ta clope. l’insolence du gamin qui se fait engueuler. tu rentres dans son jeu, t’essayes de danser aux rythmes de sa valse démoniaque. tu peux pas t’aligner, tu n’es que calme et sang-froid, antipode du brasier sadie qui brûle devant toi. instant charismatique pour un looser maladroitement sage. une respiration, les lèvres qui entourent le menthol. panache blanc recraché sur le visage de la vengeresse de ta soirée. une fois. si t’avais de l’espoir tu pourrais croire que tu lui plais. tu joues dans la cour du pessimisme, elle veut simplement jouer. tu n’es qu’un larbin parmi les autres, probablement. bizarrement tu sautes dedans. t’essayes d’être cool l’espagnol ? t’en ressortira probablement pas indemne. son indexe sur ton torse, ses ongles vipères qui transpercent quasiment ton simple haut. j’accepterais tes petits pactes vengeurs une fois mais pas deux. clope que tu lances sur le sol d’une vrille de phalange. s’écrase au sol aux pieds de la jeune femme. j’y vais. je dois retrouver le gars que t’as fait fuir en espérant qu’il ne soit pas trauma complet. un geste de la main comme salut rapide. ta silhouette qui s’estompe dans le noir.