(tw : pregnancy, mention d’avortement)

C'est comme une migraine qui n'en finit jamais. Un flot de pensées qui s'entremêlent jusqu'à me déconnecter de la réalité. Ajouter à cela les battements du cœur qui n'en finissent plus d'accélérer. Des chauds/froids qui suivent le rythme des frissons qui me parcourent l'échine. La peur est perceptible dans le regard. La journée est passée sans que je ne quitte mon lit, me redressant à peine pour adresser un mail d'excuse quant à mon absence pour la journée. Même à toi, quand tu m'as dit vouloir me voir, j'ai lamentablement tenté de repousser en prétextant être malade, en vain. Je t'ouvre une trentaine de minutes plus tard sans trop savoir à quoi m'attendre.

@miles Hohenstaufen

« hey » qu’il lança, l’air concerné plaqué sur le visage face au teint blafard de la jeune blonde. sourcils froncés, l’inquiétude qui s’était éveillé à ses messages, se confirma. si même il n’avait pas eu besoin de la voir, il serait sans aucun doute venu de toute façon, pleinement alarmé. même lui, avec ses cernes bleutées et son poing cassé, semblait être en meilleur forme. « t’es encore plus blanche que d’habitude, je pensais ça impossible » malgré le ton de l’humour, il s’invita à rentrer de lui-même dans l’appartement, plaquant au passage sa paume contre le front de marla, prenant sa température.

Les yeux sont automatiquement attirés par le bandage se trouvant à ta main. Déjà des questions en suspend alors que tu n'avais pas encore passé le pas de la porte. Mes pupilles se lèvent au ciel face à ta remarque, s'en suit d'un " Très drôle" que je marmonne en grognant. Je m'adoucie l'instant d'après quand ta main vient se poser sur mon front. C'était l'effet que tu faisais quand tu t'inquiètais. "Ça va aller... " C'était d'avantage pour moi que pour toi. Puis, finalement, la curiosité ne peut attendre plus longtemps... " Tu t'es énervé ? ". Raconte-moi tes problèmes, que je puisse sonder l'état de ton humeur avant de réveiller les angoisses.

il avait besoin de venir à elle, de ressentir ce réconfort et cette paix qu’elle lui apportait en temps troubles. l’esprit chamboulé par ce capharnaüm, elle aurait su remettre l’ordre dans sa tête, à sa manière. normalement. si elle avait été dans son état normal, plus vivace. la blague de miles la fit même grogner - ce qui lui, tira un fin sourire avant que l’inquiétude ne reprenne aussi vite face à son ton maussade. lorsque son regard se posa sur le bandage qui entourait sa main, il n’y porta même pas attention, concentré sur elle.  « oui » réponse simple, concise, efficace, ni plus ni moins, ne désirant en aucun cas s’attarder sur cet événement.  « qu’est-ce que t’as ? » il retourna ainsi vite sa concentration sur elle, son teint blême et le ton de sa voix se voulant rassurant - en vain.

Je tire de toi le strict minimum. Je sais que cela veut dire que tu n'allais pas répondre à mes questions tant que je n'aurais pas répondu aux tiennes. Malheureusement. Dieu sait pourtant que j'avais besoin de connaître ton état d'esprit pour savoir dans quoi j'étais en train de m'aventurier. Celle qui passe son temps à analyser avait besoin de faire un état des lieux pour connaître l'envergure des dégâts. Savoir où notre relation allait s'en aller une fois que mes craintes allaient être révélées... Partagées. Je prends une grande inspiration, laissant le silence planner quelques secondes. Je pourrais très bien t'inventer un truc de dernière minute, mais ça ne fera que me porter préjudice. Je redresse enfin la tête, la lèvre tremblante mais la voix posée. "Je... J'ai du retard dans mes règles." Et si jusqu'ici je clamais n'avoir aucune peur, ce n'était plus le cas.

quand elle n’insista pas sur sa main brisée, miles fit transparaître sa gratitude à travers ses iris. même s’il était persuadé qu’elle reviendrait à sa situation au moment voulu. pour l’instant, elle se focalisait, tout comme lui, sur ses inquiétudes. partageant, après de longues secondes, l’origine de son trouble. bien que totalement inattendue, miles digéra aussitôt l’information, sans broncher. soit des années d’entraînement face à ces situations l’avaient forgé soit son esprit était si engourdi qu’aucune réaction rationnelle ne lui était plus possible. au choix. « et je suppose que ça ne t’arrive pas fréquemment ? » léger rire jaune. sinon l’angoisse lisible sur ses traits ne transpercerait pas autant. « t’as fait un test ? » calme olympien sans pareil. tant qu’une réponse plus officielle ne dansait pas aussi en noir sur blanc devant ses yeux - ou plutôt bleu sur blanc, il permettait à sa courbe de panique de rester au point mort.

La mâchoire se crispe sous l'effet de l'angoisse. Quand aucun mot ne parvient à s'échapper de mes lèvres, c'est ma tête qui se mouve de gauche à droite. Le corps était réglé comme une pendule, nul doute qu'en ce moment, les événements récents venaient chambouler ses habitudes. "Non. Mais, j'en ai acheté un." Ce qui avait été une épreuve déjà assez difficile comme ça. "Je suis certainement juste stressée et fatiguée pour le travail..." J'avais une conférence à préparer et cela réveillait en moi la jeune femme timide, jusqu'à me rendre malade. Néanmoins, je ne pouvais pas risquer d'écarter cette éventualité. Mes yeux cherchent les tiens pour y trouver de quoi me rassurer, mais tes traits sont tout autant tiraillés. "Je suis terrifiée Miles... ".

réaction peu naturelle, détachée, un peu trop détachée. l’esprit inerte, embourbé; ce n’était certainement pas la question qui aurait dû traverser ses lèvres en premier. plus un ‘tu déconnes ?’ digne de lui ou une pique bien aiguisée, dû à la panique. mais rien, même pas la panique n’arrivait à l’atteindre. ses prunelles renvoyaient plus un sentiment de presque désinvolture quand elle mentionna l’achat du test. et fronça ses sourcils épais davantage à l’allusion de sa fatigue - allusion qui rassura ses tripes sur la situation. il faillit féliciter sa raison nonchalante pour son calme, qui allait parfaitement bien balancer face à l’effroi de marla. « c’est sans doute la fatigue, comme tu as dit. » faible consolation mais il l’attira dans une étreinte pour consolider ses paroles. « plus vite tu feras le test, plus vite on sera fixé. » qu’il l’invita - non, suggéra fortement, l’air tout de même un tantinet plus troublé, à l’entente de ses propres paroles. t’as l’air un peu trop sûr de toi miles, et si ce n’était pas la fatigue ?

Je ne m'étais pas attendu à cela ; ton calme. Je pensais sincèrement que t'allais être nerveux, un poil cynique même. Je m'attendais à des piques, à de l'empressement, de l'énervement. J'en sais rien, je m'attendais à tout, mais pas à ça. Mes pensées se bousculaient par millier, ma tête devenant un épais brouillard incapable de raisonner correctement. J'étais perdue. Aveuglée par la peur qui me prenait aux tripes. La tête acquiesce à tes propos. La fatigue. La conférences. Le contrecoup des derniers mois. Ça peut être ce que tu veux tant que ce n'est pas ce pour quoi je m'inquiète. Je profite de l'étreinte que tu m'offres pour calmer les nerfs, prendre sur moi. "Okay". Je m'éclipse dans la chambre pour chercher le test. Quelques minutes plus tard, je disparaissais dans la salle de bain. Une fois terminé, je pose le test de grossesse sur le rebord du lavabo avant de te laisser entrer. J'étais muette, incapable de formuler une quelconque phrase, au bord de la panique. "Regarde, toi..." que je chuchote quand le signal est bon.