@Ottis Heimann Toi qui t'appliques pourtant à toujours garder le contrôle sur tout, sur toutes les situations, là tu perds complétement pied. C'est la peur mais surtout la panique qui s'empare de toi, toi qui n'est déjà pas très à l'aise et rassurée de te rendre dans un hôpital. Après tout, tu dois te dire que c'est surement le meilleur endroit où se trouver lors d'un tempête pareil, au plus proche des médecins et à l'abri des murs épais. Pourtant, t'arrives pas à penser ça à cet instant. Non toi t'es surtout paniquée par la coupure d'électricité, par le bruit, par les cris, et surtout par le fait qu'Ottis ne réponde même pas à ta question. Est-ce si grave que cela s'il tient à ce point à te protéger de la vérité ? Dans ses bras tu commences à suffoquer, juste car il te serre si fort et semble avoir oublié que t'as besoin de redresser le nez pour retrouver l'oxygène. Il termine par se reculer, s'excuser et te tirer par la taille et la main pour vous éloigner de la fenêtre. Tu ne peux pas t'empêcher de tourner la tête et d'apercevoir en contre-bas l'accident, la neige qui vole dans tous les sens à cause de la violence des vents, mais surtout les sirènes des pompiers et policiers qui envahissent tout l'espace visuel dans la nuit. Même dans la pièce dans laquelle vous vous trouvez, les lumières rouges et bleues s'agitent violement sur les murs. Alors sa main dans ton dos te pousse à sortir de là, sans même que tu ne t'en rende compte vous voilà dans le couloir où l'agitation générale est tout sauf rassurante, encore une fois. Des brancards et des lits de partout qui conduisent en soins les premiers accidentés de la soirée. Tu fermes plusieurs secondes les paupières comme pour te réveiller de ce mauvais rêve, mais rien n'y fait, tout est toujours là lorsque tu ouvres les yeux, c'est même encore pire. A marcher le long du mur dans le couloir, vous finissez par tomber sur l'infirmière qui est venue vous parler quelques instants auparavant. T'approches d'elle et ta voix d'habitude assurée est remplacée par un ton un peu tremblant et paniqué. Elle vous répond d'un ton ferme de retourner dans la pièce en précisant qu'elle arrive dans cinq minutes pour retirer la perfusion. T'as envie de te tourner vers Ottis et de lui dire que t'as vraiment pas envie de retourner dans cet endroit pour être de nouveau témoin du chaos de la ville, mais est-ce que vous avez vraiment le choix ? Cinq minutes après effectivement elle arrive pour retirer la perfusion et vous informer que personne ne sort de l'hôpital tant que la tempête n'est pas passée. Vous laisser dans un endroit un peu plus supportable semble mission impossible car toutes les chambres se remplissent d'accidentés, alors pour l'instant vous devez encore attendre dans cette immense pièces aux baies vitrées aménagée de plusieurs sièges comme une grande salle d'attente. D'ailleurs, tu vas sur l'une d'elle, replis tes jambes en tailleurs et plonges ton visage dans tes mains en soufflant, la voix encore tremblante "on aurait jamais du venir ici aujourd'hui…"