Bethany est née près d’Albany, capitale de l’État de New York. Elle avait toujours trouvé cette petite ville étrange, autant qu’elle et sa vie. Après tout, c’était la capitale d’un état qui a le nom d’une autre de ses villes qui est beaucoup plus importante. À ses yeux, Beth Jean s’était toujours trouvée étrange et décalée, comme si elle n’était pas sur le même rythme ou sur une autre dimension superposée à celle des autres. Elle était déjà plus attirée par les activités artistiques que de jouer avec ses camarades, l’isolant. Le deuxième élément qui pesa sur son enfance, c’est le fait qu’elle n’avait pas de père. Elle ne comprit pas l’absence de celui-ci. Tout ce qu’elle savait, c’est que ses parents se sont séparés alors qu’elle avait tout juste 5 ans, parce qu’il avait menti à sa mère.

Elle ne se souvenait pas clairement de jour de leur séparation ou son père disparus, ne laissant aucune emprunte dans sa vie, si ce n’est qu’un sentiment d’abandon et d’incompréhension. Ces sentiments ont mis du temps à s’effacer. Elle questionnait souvent sa mère, qui se contentait de réponses évasives. Toutes ces étrangetés et différences furent qu’elle fut harcelée à l’école. Les primaires furent très durs pour elle, particulièrement la troisième, car son enseignante principale la harcelait, l’insultait, la rabaissait et s’en est pris physiquement elle. Les récréations étaient elles aussi des cauchemars un groupe de garçons venaient constamment de la frappé. Elle se défendait comme elle pouvait, mais face à ses quatre de ses agresseurs. Elle se plaignait évidemment aux surveillants, mais ces derniers faisaient mine de ne rien voir.

Parfois, c’était elle qui était punie et on racontait à sa mère qu’elle était une méchante, une harceleuse irrespectueuse qui frappait les autres. Jean pleurait et se débattait pour ne pas aller à l’école. Parfois, c’était elle qui était punie et on racontait à sa mère qu’elle était une méchante, une harceleuse irrespectueuse qui frappait les autres. Jean pleurait et se débattait pour ne pas aller à l’école. Elle se demandait pourquoi on s’acharnait ainsi sur elle, pourquoi on les laissait faire. Même avec les semelles imprimées en bleu sur sa peau, aucun surveillant ou enseignant ne réagit. Un autre moment que Bethany qu’elle ne put jamais oublier, c’est la fois ou elle tomba par terre au milieu de la cour des grands en essayant de fuir. À peine au sol, tout le monde se jeta sur elle pour la frappé à coup de pied, pas que ces harceleurs, mais tous autour se mirent à la frapper au sol. Le temps que les surveillants séparent l’attroupement, Jean n’était plus qu’une boule sale et ensanglantée sur le sol. Elle s’était demandée pour ils agissaient ainsi. Elle ne leur avait jamais parlé et pour certains, elle ne les avait jamais vus. Pourtant, ils étaient là à s’acharner sur elle. Elle ne comprenait pas et elle ne comprit jamais cette cruauté gratuite. Sa mère se rendit compte de ce qu’il se passait réellement que sa fille n’était pas la terrible et monstrueuse enfant qu’on lui dépeignait. Bethany ne passa plus une récrée dans l’enceinte de ce lieu de torture, sa mère venait la chercher pendant ses heures de pause.

Beth ne se remit pas facilement de ses épreuves. Elle s’était tellement renfermée qu’elle n’exprimait plus grand-chose, ce qui inquiéta son enseignante de Français lorsqu’elle arriva en secondaire. Ces traumatismes la suivirent pendant des années. Elle dut avoir un suivi psychologique pendant plusieurs années. Cela se compliqua avec son adolescence ou toute cette solitude, cette incompréhension, ces blessures se mua en colère. Elle n’agressa personne et ne devint pas comme ceux qui l’avaient mal traité, même si elle donna quelques coups lorsqu’on l’agressa à cause de disputes. Elle commença la boxe pour canaliser sa colère et son énergie, cela l’aidait à se sentir mieux et à se contrôler. Elle continua à faire de l’art, notamment durant ses heures libres à l’école. Elle dessinait, photographiait et filmait ce qu’elle trouvait intéressant ou beau, puis retouchait, apportait des effets visuels et sonore pour approfondir le sujet de base, apportant de nouvelles dimensions a ses œuvres. Avec l’aide du sport, elle devint une jeune fille très jolie. Ces dernières années de lycée furent plus agréables, car elle réussit à se faire quelques amies avec lesquelles elle devint cheerleader, ce qui lui donna une certaine popularité. Petit à petit, elle se remit des événements de son passé et put s’épanouir.

Elle enchaîna le lycée par un bachelor ou les deux premières années se passèrent très bien. Elle fit ses deux dernières années d’abord en photographie. Cela lui permit d’apprendre de nouvelles techniques, de découvrir du matériel de professionnels, … Elle découvrit par extension le monde de l’art et du mannequinat. Elle posa quelques fois comme modèle, mais elle préférait être de l’autre côté de l’objectif. C’était surtout pour faire plaisir à quelques rares et jeunes photographes plutôt craquants et ça lui était agréable de plaire. Lorsqu’elle changea de domaine d’étude pour apprendre le traitement de l’image au cinéma, elle garda le contact avec l’un d’entre eux, car ils étaient en couple. Elle le prit très mal quand elle découvrit qu’il l’avait trompé avec un mannequin et se fit un plaisir de l’humilier devant ses collègues et les filles avec lesquelles il travaillait, les mettant ainsi en garde. De plus, elle fit naître des rumeurs sur le fait qu’il profitait de ses modèles pour discréditer son travail.

Cela démontrait sans doute son côté rancunier, mais elle trouvait que c’était une juste punition pour l’avoir trompée et prise pour une idiote en pensant qu’elle ne le découvrirait pas. Ces deux années n’ont pas été infructueuses pour autant, puisque Bethany avait appris pas mal de choses et avait deux lettres de recommandations pour appuyer son admission à Harvard. Sa mère fit la grimace quand sa fille lui apprit son désir de rejoindre la prestigieuse école. Elle n’avait pas de quoi payer de tels études et elle doutant franchement des talents de sa fille. Bethany, en réponse a ce manque de foi, décida de s’inscrire à un concours de photographie regroupant environ une centaine de participants. Elle le gagna sous les yeux éblouis de sa mère qui découvrait enfin les talents et passions de sa fille. Après tout, cette maman devait travailler pour subvenir à leurs besoins, elle n’avait pas eu le temps de voir ce que faisait sa fille. Elle se contentait de vérifier ses bulletins et de la féliciter pour ses notes excellentes. Maintenant qu’elle devait faire face aux talents de sa fille, devait-elle l’encourager ? Était-elle réellement assez douée pour réussir dans ses métiers très sélectifs ? Ce genre de réflexions lui trotta dans la tête, mais ça ne réglait pas le problème de l’argent. C’est aussi Bethany qui régla ce problème en souscrivant a un prêt étudiant, le tout c’était de trouver comment le rembourser. Elle devait en plus gérer l’achat de matériel, de vêtements, … Tout autres dépenses que la nourriture et le logement puisque pour sa première année elle serait logée à l’internat. En somme, il lui fallait un job qui rapporte beaucoup d’argent en quelques heures de travail, c’est ainsi qu’elle franchit la porte du The Sidh qui était en recherche de filles, juste avant le début de sa première année à Harvard.