w/@Andréa Davenport, @Emon Stetson, @N. Nino Armani & @Allyson Dawkins

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Dans la nuit du mardi 15 au mercredi 16 décembre…
Pour fêter la fin des examens, Hayley a accompagné Andréa à une énième soirée. Comme d’habitude, elles ont dansé, bu et fumé. Andréa a dû draguer, aussi. Hayley ne saurait le dire, trop intoxiquée. Beaucoup trop. Parce qu’elle veut oublier que rien ne va dans son sens en ce moment, alors elle s’est plus lâchée sur la boisson et la drogue. Elle ne s’est pas arrêtée après trois verres. Elle n’a pas tiré que deux taffes sur le joint d’Andréa. Combien de verres avalés, de joints fumés toute seule ? Aucune idée. Et la canadienne a fait pire, avec les petits bonbons qui circulaient. Une soirée pleine de poisons en tout genre, qui a pris fin et a vu le duo tituber jusqu’à leur voiture. Andréa a voulu conduire, mais Hayley a préféré la laisser s’écrouler dans le siège passager et prendre sa place derrière le volant. Parce qu’elle est probablement moins high et bourrée qu’elle.

Le volume à fond, les filles chantent, dansent. La voiture prend de la vitesse. Elles éclatent de rire, se disputent. Hayley veut couper le chauffage, Andréa a froid – alors la californienne retrousse les manches de son pull. La chanson actuelle va à l’une, pas à l’autre – alors l’une d’elles est obligée de céder. Une portion d’autoroute, et Hayley appuie plus fort sur la pédale. Les lumières filent, la route aussi. Le cœur se gonfle d’adrénaline tandis que l’aiguille continue son ascension. Et les rires reprennent, entrecoupés de paroles futiles qui agacent l’une, puis l’autre. Des disputes à la mords-moi le nœud, engagées par deux jeunes femmes complètement intoxiquées. Des disputes rapidement oubliées, remplacées par des taquineries et des paroles plus douces. L’autoroute est loin derrière, la vitesse redescend un petit peu car Boston réapparaît. Mais ce soir, Hayley s’en balance. Elle veut se sentir vivante. Et connaissant Andréa, elle doit être du même avis qu’elle. Alors la voiture file en périphérie de la ville. Encore quelques minutes, avant de décider de ce qu’il se passera ensuite.
« Bon, ça y est, t’as les idées plus claires ? On va où, après ? »
Hayley regarde la belle blonde, lui offre un sourire. Non, elle ne veut pas que la soirée se termine. Pas maintenant, c’est trop tôt. Elle veut oublier. L’amnésie de sa meilleure amie qui lui donne de sales maux de tête. L’abandon, l'absence de Lana qui lui rongent le cœur. Ses erreurs qui la torturent. Les doutes qui l'accablent. Oublier, juste cette nuit. Le temps de quelques heures. Le temps d’apercevoir cette silhouette qui semble sortir de nulle part. Un cri transperce l’habitacle, plus fort que la musique. Le volant tourne sous ses mains affolées, mais la silhouette s’envole malgré tous ses efforts pour l’esquiver. Elle sent la voiture valser, lui échapper. Dans l’espoir de regagner une once de contrôle, ses mains se cramponnent au volant et son pied exerce une pression monstre sur l’une des pédales. Le crissement des freins retentit. Le pare-brise se fissure avant de se rompre. Le métal se tord dans un bruit à retourner le ventre, les airbags éclatent. Son cerveau se déconnecte pendant quelques secondes – ou quelques minutes ? Bonne question.

Quand Hayley rouvre les yeux, tout est immobile. Par pur réflexe, sa main claque contre le bouton off du poste radio. Elle porte ses deux mains à la tête, sent à peine le sang qui se colle à ses doigts car la vive douleur qui saisit l’un de ses poignets tout entier l’emporte clairement. Puis les flashs. Les flashs de ce qu’il vient de se passer lui reviennent en tête, telle une gifle. Telle une main autour de son cou. Son souffle se coupe. Elle a percuté quelqu’un. Quelqu’un qui est peut-être en train de mourir plus loin. Elle conduisait et elle parlait à Andréa et-
« Andréa ! s’alarme-t-elle d’un coup, sa main droite partant à tâtons à la conquête de celle de son amie pour s’assurer qu’elle est toujours là. Elle doit s’y prendre doucement pour tourner la tête, son cou et ses épaules lui font un peu mal. Andréa, dis-moi que tu vas bien ?! »

@Hayley H. Greene, @Emon Stetson, @N. Nino Armani, @Allyson Dawkins
Une soirée comme les autres à ajouter au compteur. Une petite croix à faire sur le calendrier déjà bien noirci. Ce soir encore, Hayley a voulu te suivre dans tes péripéties. Ce soir, c'est la fin des examens, le début des vacances et tu te laisses aller. Ces derniers jours, t'as passé plus de temps le nez dans les bouquins qu'à faire la fête, aussi étonnant soit-il. Alors, t'en as profité davantage ce soir. Tu ne t'es pas arrêté à la fusette. Comme toujours, les pilules ont circulé. T'es de bonne humeur. Tu rigoles, tu discutes, tu débats sur des sujets improbables. Et puis, Hayley veut aller ailleurs alors, vous reprenez la voiture. Il fait super froid. Evidemment, comme à ton habitude, tu n'as rien sur le dos. Tu croises les bras pour tenter de te réchauffer et augmentes le chauffage tandis que la jolie blonde souhaite le couper. Elle fonce ensuite sur l'autoroute et toi, tu soupires. Ralentis putain, je vais gerber ! Tu fermes les yeux, t'as la tête qui tourne. Ça t'apprendra à prendre un tas de trucs ! La musique résonne dans l'habitacle. Tu augmentes le son alors qu'elle le baisse. Puis la chanson que tu mets ne lui plait pas. Bref, vous vous bouffez le nez pour des conneries.
Arrivées dans le centre, elle te demande ce que tu souhaites faire. Tu pivotes légèrement vers elle pour lui dresser une liste sur le bout des doigts : Aller manger... Ou bien, aller manger... Manger un grec et après sortir ! On peut aller dans une autre rave party j'ai... Tu sors ton portable pour regarder l'adresse mais tu n'as pas le temps de lui énoncer. Ton portable vole alors que son pied presse le frein sans que tu ne t'y attendes. Tu te retrouves propulsée vers l'avant. Tu sens le airbag s'activer. En fait, tu ne comprends pas. Tu ne sais pas ce qu'il s'est passé. Tu entends juste les cris d'Hayley, le crissement des pneus par dessus. Tu sens la voiture qui part dans tous les sens. Elle a surement fait un tonneau. T'en sais rien.
Lorsque tu ouvres de nouveau les yeux, tout est flou. En réalité, tu vois flou de l'oeil gauche. Tu sens quelque chose qui glisse lentement sur ton visage. Quand t'apportes une main tremblante sur ton front, c'est pour récolter du sang. T'as du mal à respirer. Tu entends Hayley te poser des questions mais, tu n'arrives pas tout de suite à lui répondre car la ceinture t'empêche de respirer. Tu parviens difficilement à la détacher quand la main de ton amie presse ton bras. Putain Hayley ! Tu dégages ton bras. T'as des petits morceaux de verre un peu partout et cette dernière a pressé sa main sur l'un d'eux. Voilà pourquoi les gens portent des manteaux, des gilets, des pulls par dessus leur robe de soirée. En tout cas, ta voix elle, elle est intacte. Qu'est-ce qu'il s'est passé...? T'as mal au crâne comme jamais. Tu galères à garder les yeux ouverts plus de quelques minutes sans avoir la tête qui tourne.

hj : Emon répond demain

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Tu ne saurais dire exactement qu’elle est la raison de sa présence à l’extérieur ce soir. Une soirée étudiante, une soirée entre pote pour oublier et également fêter la fin des examens. L’alcool a coulé à flot, même si tu n’as pas bu trop en excès, tu peux dire que tu n’étais pas totalement net non plus -loin de là. L’heure tournait et tu choisis finalement de partir de cette fête pour rentrer chez toi. Aucune voiture à l’horizon, pas un seul taxi. Tu n’as pas pensé à appeler un Uber, nan. Tu as préféré marché dans le vent frais, titubant certainement un peu trop. Le temps passait trop lentement, ou trop rapidement, tu ne saurais pas réellement le dire : sûrement à cause de l’alcool. Aucune voiture à l’horizon, rien le néant total.

La situation changea, tu ne saurais expliquer comment. Tu traversas la route dans le but de te rendre de l’autre côté pour tourner au prochain croisement. C’est ce que tu aurais certainement pu faire si cette voiture n’était pas arrivée comme une balle dans ta direction. Tu n’as pas bougé d’un poil, obnubilé par les phares qui s’approchaient de toi : tel un chat sauvage. L’impact, tu l’as senti bien, et ça malgré que le chauffeur et tenté de t’éviter. Ton corps fut propulsé à l’autre bout de la chaussée, ta tête tapa violemment le coin du trottoir laissant ta tête en sang. Tes yeux étaient pourtant toujours ouverts mais tu ne pouvais plus bouger. Rien.

Ton corps était insensible, tu ne sentais rien. Certainement à cause de l’alcool que tu as bu durant cette soirée. Tu fermas les yeux doucement, sans trop savoir si ça signifiait la fin de ta vie ou la fin de ton calvaire. Tu sombras petit à petit, dans les ténèbres d’une vie.

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Dans la nuit du mardi 15 au mercredi 16 décembre…

Tu sors d'une réunion, costume trois pièces cher, lunettes de soleil sur le nez malgré la nuit qui est clairement déposé dans le ciel et tu avances lentement sur le trottoir. Oui toi Armani tu marches avec tes chaussures chics hors de prix, autant dire que tu n'es pas du genre à aller à la marche jusqu'à chez toi. D'habitude tu fais tes réunions chez toi, directement mais monsieur voulait te montrer cela directement en face to face, avec mannequins en bois et tenues chicos.

L'homme de la situation dirons nous, tu parles à ton téléphone pour émettre des notes à ton assistante demain matin, parce que oui, tu vas dormir, tu vas bien dormir et tu dors souvent bien en ce moment, ironie du sort quand on te connait. Tu avances et tu tournes dans le rue, venant clairement de la scène en face de toi, tu fronces les sourcils. Acheter un permis aux deux débiles en voiture. Retourne leur nom, elles ont une voiture de place *bip* lâches-tu avant de soupirer mais clairement, le gars a volé et clairement la voiture s'arrêter, tu soupires. Bordel fait chier, pourquoi ça arrive maintenant sérieusement ? Tu lèves les yeux au ciel, arrêtant ton téléphone pour pouvoir regarder les secours Bonjour, ici Noah Armani, de la maison italienne Armani, je suis à l'angle de *bip* et *bip*, une voiture a renversé une victime, la voiture a fait des tonneaux, merci d'arriver le plus rapidement possible. Naturellement, tu vas rapidement voir les jeunes femmes qui sont un peu plus loin Putain, mon costume, fait chier bordel Lâches-tu en italien avant de soupirer fortement et tu regardes par la vitre du conducteur Mesdames, tout va bien ? Je suis en ligne avec les urgences, tenez bon, et ne bougez pas. Et honnêtement, si vous bougez, vous mourrez, donc bougez pas lâches-tu pour les .. Rassurer ? Tu passes ta mains dans tes cheveux pour te relever avant de regarder l'endroit ou je trouve le jeune homme et tu es sale bordel alors lui, il a interêt de vivre, mais tu soupires au vue du sang C'est pas possible, c'est pas mon soir .. la^ches-tu avant d'arriver jusqu'à lui et tu prends son poud pour essayer de voir si tout va bien. Merde, t'es en train de le perdre lui Monsieur, honnêtement, eviter de me mourir dans les bras s'il vous plait bordel ou je vous tue moi même Ca rassure aussi ? Honnêtement oui t'inquiète. Tu commences à faire un massage cardiaque en espérant que les pompiers et les policiers arrivent très vite ...

Une nuit à la garde, en apparence comme les autres. J'ai jamais été foutu de dormir la nuit, j'sais pas trop pourquoi. Sûrement parce que j'estime que dans une caserne, il y a toujours un truc à faire. Alors quand je suis pas dans mon bureau a taper des rapports, je suis dans le camion à vérifier mon matériel, à m'assurer que tout est en place pour le prochain départ. Mais depuis quelques jours, psychologiquement tout a changé. J'suis pas censé apporter ma vie personnelle au boulot mais la... Je vais être papa ! J'ai que ça en tête. Tout les jours, je me le répète. Je le dis à voix haute des fois et ça fait sourire les collègues. Alors j'avoue que ce soir, pendant que je fais le point sur l'équipement du camion, j'suis un peu ailleurs. Je sifflote tranquillement, pour une fois que les lieux sont calmes.
Je réfléchis déjà à la décoration de la chambre de bébé. Punaise j'suis complètement gaga. Mais évidemment, fallait qu'on me sorte de mes pensées joyeuses pour me ramener à la brutale réalité du métier. - Echelle 81, ambulance 61, accident sur la voie publique. Une voiture et un piéton impliqués. crie le haut-parleur dans toute la caserne. Aussitôt, je referme le coffre du camion et me rend au casier, où j'enfile mon surpantalon. Les autres arrivent en courant, sortant du lit pour la plupart. Ma veste de feu et mon casque à la main, je monte à mon poste, dans le camion dont le moteur tourne déjà. Les gyrophares éclairent le rideau métallique qui s'ouvre pour nous laisser le passage. Sirènes hurlantes, les deux engins s'engagent sur la route en direction du lieu de l'accident. J'ai pas de précision sur ce qu'il se passe sur place et dans ma tête, j'imagine déjà mille et une situations. Mon expérience m'a quand même appris que j'pourrais toujours imaginer des tas de trucs, je serai quand même surpris à l'arrivée. - La nuit, c'est fait pour dormir putain. Ils peuvent pas rester chez eux les gens ? j'entends un de mes collègues râler derrière moi. Je ne répondrai pas, parce que je crois que chacun peut trouver une bonne raison de sortir la nuit. Et notre boulot, c'est justement d'être là si ils se plantent, de jour, comme de nuit. On sera sur place d'ici deux ou trois minutes. J'ai plus qu'à espérer que cette histoire se finisse par un "plus de peur que de mal".  

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Petit à petit, son corps semble se réveiller. Il lui lance des signaux plus ou moins douloureux, à plusieurs endroits. Aux épaules, et à son cou dans une moindre mesure. Le pire, c’est son poignet gauche, toujours envahi de pulsations torturantes. Hayley sent qu’elle ne peut pas le bouger. À la lumière du lampadaire le plus proche, en jetant un œil à ce poignet, qu’elle espère ne pas voir enflé, elle remarque une longue brûlure sur une partie de son avant-bras. Celle-ci se reflète sur le deuxième, dans une symétrie presque parfaite. Elle souffle, tremblante, également tiraillée par ce truc qui cogne dans sa tête, par ces légers picotements au niveau de son front et de sa tempe gauche, d’où du sang semble s’écouler. En y passant les doigts de sa main qui la fait le moins souffrir, elle se rend compte que des éclats de verre ont lacéré sa peau tout en se faufilant à l’intérieur des plaies. En surface, celles-ci ne lui font pas vraiment mal. Contrairement à celles d’Andréa.
« Pardon ! » s’exclame Hayley en retirant brusquement sa main quand la blonde se plaint – mais elle grogne de douleur à son tour quand son épaule la lance. Elle ne retient qu’une seule chose cela dit : Andréa parle. Elle l’engueule, certes, mais elle parle. C’est l’essentiel. Sa question la force à regarder autour d’elle. Plus de pare-brise. Le capot de la voiture est complètement défoncé. Le paysage ne ressemble plus du tout aux lumières filant sous leurs yeux, mais plutôt à un fossé dans lequel la voiture s’est engouffrée après avoir dérapé. Ou fait des tonneaux. Hayley ne sait pas trop, certains passages sont flous dans sa tête. Plus de vitre à côté d’elle, ni à côté d’Andréa. Et en parlant de son amie… La lumière des lampadaires alentours révèle du sang sur son visage, des éclats de verre incrustés un peu partout dans sa peau. Dans son bras. Elle est dans un sale état, et son cœur lui fait mal. Car c’est entièrement de sa faute. Les larmes sont proches, trop proches.
« Je… j’ai essayé d’éviter quelqu’un. Et je… je crois que j’ai pas réussi et… oh mon dieu, j-j’ai percuté quelqu’un Andréa et- »
Soudainement, une voix d’homme se fait entendre tout près d’elle, et Hayley sursaute, pestant silencieusement quand ses épaules la lancent encore une fois. Quand ses yeux clairs se posent sur lui, il leur demande si elles vont bien, le téléphone collé à l’oreille. Il n’est pas rassurant du tout, n’attend même pas une réponse de leur part qu’il est déjà en train de s’en aller. Elle le suit du regard, le voit s’accroupir auprès d’une silhouette inerte. Son rythme cardiaque s’accélère et ses larmes se font plus présentes, plus pressantes. L’idée d’avoir commis l’irréparable l’angoisse, la terrorise, lui donne envie de vomir.
« Andréa, je crois que- Hayley s’interrompt quand elle réalise que son amie lutte pour garder les yeux ouverts. Elle panique encore plus, se retenant de la toucher encore une fois pour ne pas lui infliger plus de douleur. Andy, reste avec moi, t’endors pas ! V-viens, on sort de là… tu respireras mieux… »
Sa respiration est hachée, irrégulière, précipitée. Elle s’en veut d’avoir pris la voiture ce soir, de s’être laissée emporter par la vitesse et l’adrénaline que ça lui procurait. Elle a mal, elle a la frousse. Andréa est blessée à cause d’elle et… elle a peut-être tué quelqu’un. Il faut qu’elle en ait le cœur net. Il faut qu’elle s’extirpe de là, et Andréa aussi. Hayley se détache puis lâche une insulte lorsqu’elle tente d’ouvrir la portière de sa main gauche. Réflexe à la con. Les pulsations redoublent d’intensité. Putain. Ça se passe mieux avec sa main droite, et la californienne peut enfin poser ses pieds sur le sol. Elle vacille, se rattrape à la portière pour retrouver un soupçon d’équilibre. Malgré les tremblements qui la parcourent et font s’entrechoquer ses genoux. Malgré les quelques douleurs qui la saisissent et lui donnent envie de se recroqueviller dans un coin plutôt que de rester debout, à sortir du fossé en se cramponnant à la voiture méchamment cabossée (défoncée serait plus approprié). Avant d’arriver à la hauteur du côté passager, son regard capte l’homme de tout à l’heure, penché au-dessus de quelqu’un d’autre, en train de lui faire… un massage cardiaque ? La vision floue, brumeuse, Hayley plaque sa main sur sa bouche – elle a envie d’hurler, mais aucun son ne sort. Rien ne sort, à part ses larmes, qui coulent et se mêlent aux traînées de sang sur son visage.
« N-non… qu’est-ce que j’ai fait… »

@Hayley H. Greene, @Emon Stetson, @"N. Nino Armani", @Allyson Dawkins
Des rires, des cris, des engueulades. Tout s'enchaîne jusqu'à ce que ton portable vole pendant que tu es en train de répondre à ton frère. Le crissement des pneus prend le dessus sur tout autre parasite. La voix aigue de Hayley se fait entendre malgré tout et finalement, la voiture fait des tonneaux. Tu ne comprends rien. C'est comme si le temps s'était arrêté. Tu ne saurais dire ce qu'il s'est passé. Tu entends rien jusqu'à ce que la voix de la belle blonde t'oblige à réagir. Elle pose la main sur toi et tu cris un peu plus fort. Tu comprends alors que le pare-brise s'est fissuré ou cassé. Quoiqu'il en soit, t'as du verre un peu partout dans le bras et tu comprends vite l'intérêt de mettre une veste en rentrant de soirée. Tu lui demandes ce qu'il s'est passé. Tu ne comprends rien à la situation. C'est comme si tu étais un peu stone mais, que tout ce que tu avais consommé s'échappait à vitesse grand v de ton organisme. T'as envie de vomir mais, tu crois que c'est l'alcool. Hayley met plusieurs minutes à te répondre et elle parle d'avoir écrasé quelqu'un. Tu ne sais pas quoi répondre. Y a rien qui sort.
Une autre voix se fait entendre. D'abord, tu te dis que c'est peut-être le mec qu'elle pensait avoir renversé. Tu n'as même pas la force de tourner la tête pour voir de qui il s'agit et dans quel état se trouve le type. Toi, t'as du sang plus les mains parce que le liquide coule toujours sur ton front et que tu n'as rien pour cesser l'écoulement. Il faut vraiment que tu sortes d'ici. C'est Hayley qui la rappelle à l'ordre en lui disant de ne pas dormir et tout ce que tu trouves à répondre c'est : J'suis crevée ! T'es surtout totalement stone !
Hayley propose de sortir. Elle semble avoir mal au bras aussi ou à l'épaule, peut-être la main. Tu n'arrives même pas à lui demander. Tu ne comprends rien, comme perdu dans un autre monde. Tu t'exécutes malgré tout. T'as décidé de ne pas écouter le mec qui vous demandez de ne pas bouger ou, un truc du genre. Tu sors à ton tour, difficilement. Sauf que contrairement à Hayley qui arrive à se retenir et qui se met à pleurer toi, t'es pliée en deux et tu ne peux faire autrement que de vomir dans un coin. C'est peut-être l'alcool, peut-être la drogue. Peut-être que c'est l'état de choc aussi. Quoiqu'il en soit, ça va un peu mieux après. Tu déchires un morceau de ta robe pour le plaquer contre ton front. T'as toujours la vision trouble. Avec tout ce sang, t'es vraiment pas bien. T'es même à deux doigts de tourner de l'oeil quand tu voit l'état de ton bras. On dirait que tu venais d'être attaquer par un ours et que t'avais du foncer dans la vitrine d'un magasin ou un truc du genre. Quoiqu'il en soit, tu retournes voir ton amie. Putain Hayley... Qu'est-ce qu'on a foutu... T'as une boule qui se forme en travers de la gorge mais tu n'arrives pas à pleurer malgré tout. T'as le coeur qui bat trop vite, l'adrénaline qui prend le dessus sur la douleur. Tu te mets à chercher ton portable, un peu trop rapidement si bien que tu t'assoies quelques secondes pour rassembler tes esprits. Le regard perdu dans le vague. On a tué quelqu'un...

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Toi qui étais sorti pour oublier un peu ta vie du moment. Tu ne t’attendais certainement pas à te retrouver dans cette situation. Tu n’as pas eu le temps de dire ouf que tu te retrouvas projeter sur le côté. Ta tête tapa violemment contre le trottoir : le trou noir par la suite. Tu ne saurais réellement dire ce qu’il t’arrivait. Ton corps était tel une guimauve bien qu’une vive douleur te pris à l’épaule gauche ainsi qu’au poignet. Ton genou droit semble avoir tourné. Tu pensais avoir perdu connaissance seulement quelques secondes, c’est un massage cardiaque qui te réveilla. Tu ouvris grand les yeux tout d’un coup. Ton regard se posa sur un blond mais tu ne pouvais pas distinguer son visage avec le sang qui te coulait dans les yeux. Tu avais un mal de crâne pas possible. « Où … où suis-je ? » dis-tu d’une voix cassée. Tu ne te souvenais de rien. Pourquoi tu étais ici allongé à même le sol alors qu’il faisait un froid de canard dehors ? Si tu as été alcoolisé avant, tu n’as clairement plus rien dans le sang à l’heure actuelle : certainement à cause du choc. « vous êtes qui ? il s’est passé quoi ? » dis-tu d’un ton paniqué. Tu aurais bien tenté de bouger mais tu n’en avais la force. Ton corps semblait ne plus vouloir te répondre, comme complètement sous l’emprise d’endorphines : certainement dû au choc. Tu espérais juste ne pas mourir à bientôt 22 ans, ça serait triste.