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Journée de merde, mois de merde, année de merde. Tu attendais avec impatience que l’année 2021 arrive pour laisser de côté toutes les merdes qui te sont arrivés cette année. Notamment ta rencontre avec ce connard égoïste, tu aurais mieux fait de faire comme lui : fuir le plus loin possible. Ca aurait évité que tu termines dans cet état. Te retrouver larguer comme une merde par ce gay refoulé ! tu n’en croyais pas tes oreilles et tu sais que tu lui aurais mis une bonne droite dans la gueule s’il avait été en face de toi. Si tu es d’ordinaire plutôt agréable et souriant, là tout de suite, on avait affaire avec un tout autre Emon. Tu avais prévu d’aller voir Caelum après quelques échanges avec lui. Tu avais besoin d’évacuer toute la colère que tu avais en toi, au risque de venir sonner à la porte de Genesis pour lui casser la gueule. Ne jamais faire confiance au gosse de riche, tu aurais mieux fait de te péter une jambe quand tu l’as rencontré. Enfin, tu t’étais habillé après une douche pour te rendre à Boston avec ta voiture. L’appartement de Caelum, tu le connaissais par cœur à force d’y squatter ces derniers mois. La route fut plutôt rapide et tu t’y retrouvas plus vite que prévu. Tu garas ta voiture au mieux, sachant très bien que tu ne risquais pas de prendre la voiture pour retourner chez toi ce soir. Tu finis par sonner à la porte et entrer comme chez toi, la porte étant certainement ouverte parce qu’il savait que tu arrivais. « salut ! j’espère que tout est prêt » dis-tu d’un ton grommelant alors que tu te laissas tomber dans le canapé. « l’amour, c’est de la merde ! ne t’accroche surtout pas à quelqu’un, c’est des connards, égoïstes et manipulateurs » et quand tu dis ‘ils’ tu parlais bien de Genesis dans toute sa grandeur.

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Caelum avait envie de croire au destin ce soir. Lors d’une séance il avait été interrompu par les vibrations de son téléphone, le nom « Mum » était apparu comme une douce sentence aux yeux du jeune homme. Jamais elle ne prenait la peine d’appeler sur son portable si ce n’est pour lui parler en privé. Traduction, elle voulait lui parler du mariage arrangé qu’elle souhaite réaliser au plus vite. Le tatoueur savait qu’il approchait de la trentaine, un chiffre qui imposait à devenir père de famille ou au moins avoir une idée de la vie qu’on voulait mener. Caelum avait une vision de son avenir tracé : continuer la vie qu’il menait actuellement. Bien sûr il ne pouvait pas confier à sa mère ne pas avoir fait d’études de droit, et encore moins qu’il était tatoueur et connaissait un certain succès pour son art. Cela était encore étrange que des personnes fassent le déplacement d’une ville, voir d’un pays pour passer sous ses mains. À chaque fois il en était plus que fier mais toujours gêné. En général sa détermination parvenait à effacer son manque de confiance en lui, mais parfois elle était trop forte et il perdait ses moyens. Le téléphone continua de vibrer et Caelum ferma les yeux sur ce nouvel appel. Il se doutait qu’un moment ou l’autre il devrait répondre et affronter sa mère. Il craignait de ne pas pouvoir annuler ce mariage. Jamais elle n’accepterait que son fils ainé soit célibataire et sans avenir amoureux, et sans petits enfants. Il roula des yeux quand il aperçut un message, continuait elle de le harceler par message ? Non. C’était Emon. Son petit frère de coeur commençait à lui faire part de son envie d’oublier en abusant d’alcool. Caelum eut un petit rire, il répondit avant de continuer son travail. Il ne reste que quelques retouches et le tatouage serait parfait. Heureux de son résultat il laissa éclore un doux sourire sur le visage. « On a terminé ! » Annonça fièrement le jeune homme en souriant à son client. Le temps que ce dernier reboutonne sa chemise le jeune homme en profita pour répondre à Emon. Une soirée à son appartement semblait être prévue pour ce soir. Caelum sourit, il allait pouvoir à son tour soulager sa peine et aborder avec son petit frère de coeur l’annonce de son futur mariage arrangé avec une parfaite inconnue. Peut-être qu’ensemble ils pourraient trouver une solution pour éviter ce drame. Le jeune craignait de perdre sa liberté, à la fois en étant rattaché à une parfaite inconnue, mais également que cette dernière ne découvre la vérité et s’empresse de la révéler à sa famille. Le temps de prendre une douche et de se changer pour des vêtements plus confortables la porte claqua. Caelum poussa un soupir à la fois amusé et agacé. Bien sûr il avait laissé volontairement la porte ouverte puisque Emon ne prenait même plus la peine de frapper. Il avait passé tellement de temps dans cet appartement avec ou sans Caelum qu’il en faisait presque parti au final. Le jeune homme observa son petit frère s’installer en lui faisant part de s'attendes. « Bonsoir à toi aussi, je t’en prie installe-toi » répondit Caelum avec un petit sourire. Il était tellement habitué à sa présence qu’il pourrait même se persuader qu’Emon était son second frère. Le jeune homme saisi deux bières, et en donne une à Emon. « On va commencer par ça », ils avaient toute la nuit et il le savait, elle serait longue. Caelum prit une gorgée en écoutant les paroles d’Emon. « Qu’est-ce que tu fais si quelqu’un veut t’accrocher à quelqu’un ? » Demanda Caelum en l’observant. Il prit une seconde gorgée avant de répondre « Non, toi d’abord ! On en parlera ensuite. Alors… qu’est ce que celui dont j’ignore tout à fait ? » Caelum n’était jamais parvenu à obtenir un prénom. Après tout, il ne souhaitait pas se mêler des affaires d’Emon, en particulier si il ne souhaitait pas lui en parler lui même.

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Tu en avais plein la tête, et tu t’en voulais à mort de ne rien avoir vu venir. Bien sûr qu’un refoulé ne pouvait pas s’accepter aussi facilement. Toi, tu voulais simplement garder la relation simple pour qu’il puisse prendre le temps d’assumer son attirance pour les mecs. Nan, il a choisi de se mettre en couple avec une femme.  Dans ton dos, et toi tu n’as rien vu. Ca t’énervait et tu avais une impressionnante envie de lui balancer une droite en pleine gueule. Tu avais besoin d’évacuer tout ça et rien de mieux que Caelum et un peu d’alcool pour que tu te remettes d’aplomb. Alors tu l’as pratiquement harcelé de message pour finalement te retrouver en route pour son appartement. Il vivait juste au dessus de son salon de tatouage, tu connaissais celui-ci pratiquement par cœur tellement tu y passais du temps. Caelum était le frère que tu aurais aimé avoir, tu ne t’entendais pas réellement avec le tiens. Il faut dire que tes parents ont eu tendance à le mettre sur un pied d’estale, te donnant une confiance en toi plus que minime : que tu as réussi à améliorer avec le temps. Tu passas la porte comme si c’était chez toi (et c’est certainement un peu le cas). Tu saluas ton frère et demandas si tout était prêt. Sa réponse te fit sourire, soupirant par la suite pour montrer son total désarroi. Tu attrapas la bouteille de bière, et le remercia du bout des lèvres avant d’en boire une gorgée, puis une deuxième et une troisième. Tes yeux se posèrent sur Caelum qui commençait à poser une question plutôt étrange. Tu dois avouer que tu n’as pas réellement compris pour le coup. Ton dernier examen a été ce matin, alors tu étais loin de vouloir réfléchir trop non plus. « faudra que tu me reposes la question plus directement, j’ai rien compris » dis-tu en secouant la tête. C’était finalement à ton tour de parler, et tu soupiras longuement à l’idée de devoir tout balancer. « je te l’ai dis, je fréquentais un mec qui n’assume pas son attirance pour les hommes. Et forcément, je ne voulais pas me mettre en couple avec lui tant qu’il n’assumait pas : pour que ça soit plus simple et moins de pression. Tu trouves ça étrange ? » demandas-tu en arquant un sourcil. a moins que tu sois le débile dans l’histoire, tu avais préféré ne rien entamé pour que les choses se fassent naturellement et sans pression pour les deux bords. « ce mec s’est mis en couple avec une fille, derrière mon dos, je l’ai appris car on m’a dit qu’on lui avait dit… enfin bref, on s’en fout qui me l’a dit ! mais tu te rends compte ? il m’a dégagé sans me le dire pour une meuf ! et il dit que c’est de ma faute parce que je ne voulais pas le soutenir et que je ne mettais pas de l’eau dans mon vin ! » dis-tu alors que tu sentais déjà la colère monter en toi. tu ne comprenais pas la situation et à la place de l’amour que tu ressentais pour Genesis, tu avais de la haine à l’heure actuelle. « je me suis excusé quand j’ai dépassé les bornes alors que tu sais que c’est pas mon genre de le faire. J’ai accepté de le revoir alors qu’il ma fuit de nombreuse fois parce qu’il flippait sur le moment… je… je pense très honnêtement avoir mis de l’eau dans mon vin pour que les choses avancent. Mais nan, ce connard m’a laissé pour une meuf putain ! » encore un refoulé qui ne s’acceptera sans doute jamais. Et ça te tuait de t’être fais avoir de cette manière, un vrai bleu ! et tu vidas ta bière d'un trait.

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Étrangement Caelum était toujours l’homme pour écouter les coeurs brisés déversé leur chagrin, mais jamais il n’avait réellement éprouvé ce sentiment. Exceptée une fois, mais encore la situation amoureuse dans laquelle il se trouvait était une exception. Devant le visage triste et énervé de son frère de coeur, Caelum sentit son propre coeur se serrer. Il avait été présent lorsque ce dernier avait commencé à lui parler de sa relation avec cet homme. Caelum l’avait écouté car dans ce genre de situation il faut seulement écouter. Rien ne sert de donner des conseils inutiles ou superficiels. Après tout, il était assez âgé pour prendre du recul sur la situation, et savait pertinemment que les conseils dans le domaine sentimental n’étaient jamais grandioses. Personne ne pouvait se trouver dans la même situation, éprouvé les mêmes émotions et sentiments que celui du coeur brisé. Et de même, personne ne pouvait connaitre les émotions du responsable de ce coeur en morceaux. Peut-être s’en voulait-il d’avoir agi de cette manière ? Ou le faisait-il par simple plaisir. Caelum avait rencontre plusieurs personnes se présentant à lui d’un air gêné. Avec le temps il avait remarqué les signes : mains qui  tremblent, petit sourire, parfois un rire sarcastique et enfin la petite larme à l’oeil. Le jeune homme avait appris à reconnaitre un chagrin d’amour et à le différencier d’un coeur brisé. Le chagrin passerait avec le temps, les mauvais souvenirs disparaîtront sans vraiment avoir marqué la personne. Alors qu’un coeur brisé avait peu d’espoir d’oublier. Il porterait les marques de la trahison, la tromperie, l’humiliation et la culpabilité d’avoir offert son coeur à une personne qui ne le méritait pas ou n’était pas prête à l’accepter. Ses clients lui demandaient toujours la même chose : vous pensez que c’est possible de l’effacer ? À laquelle Caelum avait envie de répondre : le tatouage ou votre défaite en amour ? Bien sûr il se contenait de hocher la tête et de songer à un design recouvrant l’ancien tatouage. Le prénom de l’être aimé se transformait en un tatouage apparaissant comme un pansement, un soulagement qui retirait une douleur de moins à supporter. Le jeune homme éprouvait toujours un sentiment de jalousie envers ces coeurs brisés. Car si ils avaient eu leur coeur brisé, c’est qu’ils s’étaient autorisé à aimer et à être aimé. Caelum n’avait jamais vraiment autorisé quelqu’un à entrer dans sa vie, craignant que son monde soit retourné et qu’elle occupe trop de place dans sa vie. Malgré tout il souffert de n’avoir jamais réellement éprouvé cet amour qui vous dévore. « On verra ça plus tard » répondit simplement Caelum, il ne souhaitait pas parler de ce mariage arrangé, du moins par pour le moment. Suivit alors le monologue de celui qu’il a nommé son koala sauvage. Même si Emon est un jeune homme mature, Caelum ne cesse de le voir comme un koala et de se voir comme son arbre sur lequel il peut se reposer. Sa bière diminue au fur et à mesure des paroles de son ami. Caelum avait espéré un meilleur déroulement de leur histoire mais tout semble être si compliqué entre eux. « Non ce n’est pas étrange. Au contraire tu lui laissais le temps de s’habituer, de réfléchir et de se trouver lui-même » affirma Caelum en prenant une nouvelle gorgée. Le jeune homme avait approuvé la décision de son ami, après tout ce n’était jamais bon de mettre une certaine pression ou exigence sur une relation. Si elle devait exister, elle se ferait d’elle-même. « Tu ne pouvais rien faire de plus si il ne sent pas prêt à… s’affirmer » ajouta le tatoueur en prenant une nouvelle gorgée. Il manqua de s’étouffer devant la révélation de son jeune ami. Le problème était là, cet amour avait trouvé un autre coeur à séduire et Emon se retrouvait seul, humilié le coeur en mille morceaux. « Putain » fut le seul mot qu’il parvient à prononcer. Caelum s’attendait à tout sauf à cette tournure dans leur histoire. Après tout, cet amoureux pouvait être tombé sous le charme d’autres hommes mais non il semblait favoriser une jeune femme. Bien qu’en soit le problème n’était pas le sexe du partenaire, mais qu’il avait évincé Emon de ses projets. « Tu l’as confronté ? Vous en avez parlé ? Ou il ignore que tu le sais ? » Demanda Caelum en se levant pour aller chercher deux verres et une bouteille d’alcool qu’il déposa sur la table basse, avant de servir les deux verres. « Je pense que tu t’es assez accroché à lui. Tu as fait de ton mieux pour que cette relation fonctionne qu’il puisse s’épanouir. Ce n’est pas de ta faute si il a préféré être avec quelqu’un d’autre. » affirma Caelum en regardant son petit frère. « Peut être qu’il n’était pas prêt à être en couple avec un homme, ou qu’il a préféré être avec elle car c’est sans doute plus facile pour lui » ajouta Caelum en déposant ses lèvres sur son verre. « Mais comme je suis méchant ce soir et qu’il a brisé le coeur de mon koala je ne dirais qu’une chose ; qu’il aille bien se faire voir lui ! »

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Tu étais prêt à échapper toute l’histoire, ton cœur était en miette. Ce n’est pas la première fois que tu te sentais trahis et sale. Ton ex a été pareil avec toi, elle t’a fait croire la belle vie et tu as fini par te prendre une belle claque dans la gueule quand tu as su qu’elle avait menti sur toute la ligne : elle était manipulatrice et mythomane. Elle t’a vendu du rêve, alors qu’il n’y avait que cauchemar. Genesis n’était pas différent, il était à foutre dans la même case que cette demoiselle que tu as profondément aimée. Ton deuxième cœur brisé et tu te demandais quand allait être le troisième. L’alcool tombait déjà sur ton cerveau, à cause de la fatigue et de tout ce que tu as pu boire cette semaine. Tu es pitoyable, tu le savais mieux que personne. Tu étais là à boire comme un trou alors qu’il était certainement en train de tripoter cette rouquine. Quoi qu’il n’arrivait pas à toucher une femme : enfin c’est ce qu’il t’a dit mais est-ce réel ? Alors tu finis par ouvrir ta bouche pour balancer l’histoire dans les grandes lignes. Tu espérais recevoir des conseils de sa part, mauvaise décision ou non. Tu n’en savais rien et si tu pouvais oublier maintenant, tu le ferais. « A croire qu’il n’a pas vu ça de cette manière. Il voulait que je le pousse au cul, que je le soutienne mais je pensais honnêtement le faire. Bordel, j’ai 21 ans, on ne peut pas me demander la lune. Je suis qu’un gosse » et toi non plus, tu n’as pas spécialement d’expérience amoureuse avec un homme, sexuellement c’est autre chose. Les deux seules relations dans ta vie ont été avec des femmes. Tu ne pouvais pas bouger le monde.

Tu doutais réellement qu’il soit heureux un jour, il se cache et s’est tant pis pour lui. Tu lui as donné une partie de ton cœur, il a choisi de le piétiné derrière ton dos. C’est son choix et à part le haïr et le maudire, tu ne pourras rien y changer. Nan, il était avec une femme maintenant et oui putain, il était bien avec une femme. Comme si ça allait l’aider à s’affirmer, la bonne blague. « putain ouais, tu l’as dit : putain » dis-tu en grommelant dans ta barbe. Et tu continuas dans ta lance, soupirant aux questions qu’il te posait. « par message ouais, il m’en a mis plein la gueule comme si c’était ma faute. Il ne veut pas que je lui mette de la pression, mais il n’hésite pas à m’en mettre par contre. Je ne veux pas le voir, je lui ai dit que je ne voulais plus le voir » et si ton cœur se serra à cette idée, c’était certainement la meilleure que tu pouvais faire pour te protéger. La bouteille maintenant arrivée, tu pris un verre et le but d’un cul sec que tu méritais. C’était fort, ça te piquait la langue mais ça te faisait un bien fou. « elle est une relation pansement, j’imagine déjà sa réaction quand elle va le comprendre. Enfin, ce n’est plus mon problème. Je ne m’approcherai plus des gosses de riche, à part mentir et jouer aux hypocrites, ils ne savent pas faire grand-chose » lui et ses yeux bleus. Tu te servis de nouveau un verre et le tendit dans sa direction pour trinquer avec lui. « qu’il aille se faire foutre ! » dis-tu en laissant ton verre claqué contre le sien. Tu pris une longue gorgée, laissant ton dos reposer contre le dossier du canapé. L’alcool te montait déjà à la tête, tu étais en train de planer totalement. Tu aimerais juste totalement oublier ta rencontre avec lui, si tu pouvais le faire. Tu le ferais sans aucune hésitation, mais c’est impossible. « l’amour, c’est de la merde ! surtout quand tu tombes sous le charme d’un mec qui n’assume pas son attirance pour les hommes. Tellement lâche tout ça ! » dis-tu en pouffant finalement de rire, alors que les larmes montaient déjà à tes yeux bridés. Toi pleurer, c’est tellement rare.

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L’amour. Il fallait toujours l’accepter dans son entière entité. On peut seulement accepter les meilleurs sentiments et laisser ceux qui vous empoissonnent. Un geste d’amour coutera une jalousie, un baiser pourra aboutir à un départ et une union charnelle pourrait conduire à un coeur brisé. Caelum bu tranquillement son verre en écoutant son petit frère de coeur. « Je pense que tout cet aspect se fait à deux. Expérimenté ou non, ça doit se réaliser à deux en accord l’un avec l’autre » affirma Caelum. Comment pouvait-on espérer bâtir une relation saine et profonde quand le dialogue et la confiance n’étaient pas présents. « À mon avis il t’a délaissé trop de responsabilités, trop de choses à porter à toi tout seul » ajouta le futur trentenaire. Caelum était tombé amoureux quelques fois, sans pour autant être vraiment amoureux. Il avait toujours pris soin à protéger son coeur du mieux qui le pouvait. Il était assez mature pour avoir pu prendre du recul sur ses relations et comprendre pourquoi ça ne fonctionnait pas mais également pour voir que former un couple peut vous rendre heureux comme malheureux. Peut-être que tout était une question de chance, trouver la bonne personne et s’épanouir dans la relation. Ou de temps. On peut se sentir prêt à entamer une relation amoureuse à un certain moment mais pas à d’autres. Bien que souvent l’amour arrivé sans se manifester auparavant. C’était bien là, toute la complexité de l’amour. Emon continua de boire et déverser sa colère en donnant davantage de détails sur la situation. Les deux jeunes hommes s’étaient parlé par messages et apparemment cela n’avait abouti qu’à aggraver leur relation déjà tendue. « Facile de rejeter la faute sur l’autre. Toi tu es seul et lui s’est déjà retrouvé quelqu’un » constate Caelum, il réfléchit avant d’ajouter. « Je pense tu es mieux sans lui. Il ne te méritait pas, la preuve il semble déjà passer à autre chose. ». Le jeune homme ne pouvait vraiment comprendre ce genre d’attitude. Comment pouvait-on passer d’une personne à l’autre ? À moins que les sentiments de cet inconnu envers Emon n’étaient aussi forts que les siens . C’était cela aussi les maux de l’amour, trop aimer, ne pas aimer assez par rapport à l’autre. Caelum percevait toujours un rapport de dominant/dominé dans la majorité des relations amoureuses, l’autre voulait toujours avoir le dessus sur l’autre. Soit il l’aimait plus, soit il l’aimait moins pour mieux le submerger et le conserver à ses côtés. Emon continua son monologue et Caelum l’écouta avec attention comme toujours. Au mot « relation pansement » il grimaça. Le tatoueur avait connu quelques aventures de ce genre-là. Souvent c’était des femmes qui souhaitent oublier et passer à autre chose. Cela n’avait pas dérangé Caelum puisqu’il n’était question que d’une nuit, personne n’avait mal au coeur le lendemain matin. Il songea quelques instants à cette fille qui serait sans doute blessée lorsque la vérité éclaterait. « Lorsqu’elle le découvrira il n’y aura pas que ton coeur qui sera blessé. La vérité finira par ressortir, tu ne peux pas cacher bien longtemps ce genre de choses. À moins d’être vraiment très doué ». Caelum esquissa un petit ricanement envers lui même. Il devait le reconnaitre il était assez doué dans l’art du mensonge. Mentir était devenu une seconde nature, bien qu’il l’utilisait pour se protéger et conserver sa propre liberté sans pour autant assumer ses choix. Les deux hommes trinquèrent et Caelum vida son verre. Il se resservit aussitôt un autre verre, il tenait bien l’alcool mais il faut avouer que les effets commençaient à se faire ressentir. « Amen mon frère ! Ce genre de personne ne mérite pas d’être aimé ! Surtout quand il brise aussi facilement les coeurs ! » Affirma Caelum en approuvant les propos d’Emon en hochant la tête. « Les gens veulent être aimés sans pour autant accepter les règles du jeu. C’est si facile d’aimer de manière superficiel, mais il s’agit d’assumer ses sentiments, de les revendiquer tout cela devient plus difficile. Alors, la majorité préfère se mettre en couple avec des personnes avec qui s’est plus facile. Moins de blessures, moins de démons à apprivoiser. Bref, une relation facile. »

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L’accord, c’était bien ce qui vous a manqué. Genesis avait donné son propre accord de son côté et tu comptais bien passer à autre chose également. Que serais-tu si tu ne buvais pas pour oublier un chagrin d’amour indomptable ?  Toi qui a été assez aveugle pour te laisser berner par ses yeux azures. On ne t’y reprendra plus. « Ouais, on peut dire ça » si toi tu acceptais ta bisexualité, lui semblait avoir plus de problème à assumer et c’est bien triste pour lui : mais cela ne te concerne plus. « C’est certainement ce qu’il a fait, mais il est encore plus égoïste que moi pour le comprendre. Sale con de riche » dis-tu en grommelant. Tu oubliais presque de Caelum était dans le même game, bien que certainement moins riche que les Rothschild. Tu n’étais pas près de te lancer dans une relation aussi complexe, non loin de là. Tu voulais juste boire et oublier la déchirure dans ton myocarde qui te faisait souffrir.  Tu avais fini par échanger par téléphone, c’était mieux ainsi parce que tu n’aurais certainement pas pu lui faire face : certainement par lâcheté ou par peur de ne pas pouvoir te contrôler. « Ouais, seul et lui accompagné. J’aurais apprécié que les rôles s’inversent juste pour qu’il voit ce qu’on ressent. » dis-tu avec un sourire au coin des lèvres. Ta tête tournait légèrement, tu n’as jamais réussi à bien tenir l’alcool : bizarrement. « Ne me rappelle pas qu’il est passé à autre chose, mais ouais, je suis certainement mieux sans lui. Je m’en rendrais compte plus tard sûrement » pour l’instant, tu voulais juste te morfondre parce que tu savais qu’à l’heure actuelle : il devait certainement s’en foutre réellement.

Relation pansement, tu voyais cette relation de cette manière. Genesis était assez lâche pour ne pas vouloir approuver sa bisexualité. C’est bien triste de sa part, mais tu ne pouvais rien y faire : les lâches restent des lâches jusqu’au bout. A dire que tu as voulu lui acheter des putains de place pour une comédie musicale. Cela aurait servi à ce qu’il s’amuse sur ton dos avec sa rouquine. T’as bien fait de ne rien avoir réserver, et son cadeau, tu pouvais le foutre où je pense. « Pour être très honnête, j’en ai rien à faire qu’elle est le cœur brisé. Je sais que je suis égoïste sur certains points, mais le connard dans l’histoire ça sera Genesis et non moi » parce que tu n’as rien à te reprocher, tu as fait comme tu le pouvais. Tu étais là pour lui quand il le demandait : ce qui n’était pas son cas soi-dit en passant. Il te reprochait de ne pas mettre de l’eau dans son vin, mais qui était-il pour te dire ça alors qu’il ne le fait pas de son côté ? Tu aurais mieux fait d’avoir un accident de voiture tiens. « Ouais, une relation facile ! j’aurais mieux fait d’avoir un accident de voiture le soir où je l’ai rencontré. Ça aurait été beaucoup plus simple ! » et c’est ainsi qu’une larme coula sur ta joue et qu’un long soupire sortit de tes lèvres. « et toi alors, c’est quoi ton soucis ? » demandas-tu en arquant un sourcil. Ton deuxième verre terminé, il valait mieux qu’il te parle le temps que tu sois lucide.

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Caelum souriait doucement en écoutant Emon se plaindre des personnes riches, apparemment son amant était issu de la même classe sociale que Caelum. Le jeune homme passa sur les propos de son ami, il était en colère et triste. Au fond Caelum avait bien remarqué qu’être riche ou pauvre ne changeait rien à la personne soit vous étiez quelqu’un de fiable soit vous ne l’étiez pas. « Il finira par le comprendre à un moment ou un autre. Ca lui éclatera à la figure crois-moi ! » Répliqua Caelum qui commençait doucement à faire taire la voix de la raison. « Ces personnes riches se croient tout permit ! Comme si elles pouvait contrôler ta vie ! Te dire quoi faire, et avec qui ! » Ajouta Caelum en prenant une longue gorgée de sa boisson. Il ignorait si il parlait de l’amant de son ami ou de sa propre famille. Caelum n’était pas à plaindre, il avait bénéficié des meilleures études, il n’avait jamais manqué de rien mais il était redevable envers sa famille, tout ce qu’ils avaient fait pour lui, il devait le rendre. Cela était épuisant pour lui de mentir, mais il n’avait pas d’autres choix. Bien sûr il enviait sa soeur qui avait eu le courage de s’affranchir de l’autorité parentale, elle n’avait pas besoin de mentir, elle avait eu le cran de leur dire la vérité. Lui ne se sentait pas prêt. Pourtant il ressentait comme un état se refermer sur lui, notamment quand sa mère ne cessait de le harceler pour parler de ce fameux mariage. Il devait trouver une solution et vite. « Mais les rôles s’inverseront forcément ! Je suis persuadé que tu trouveras quelqu’un de formidable et que vous serez heureux ensemble et lui il sera seul ! Ou même si il n’est pas seul, il sera quand même malheureux au fond de lui car il verra ce qu’il a perdu ! » Affirma avec une grande sincérité son ami. Caelum appréciait énormément Emon et il savait que ce dernier cherchait seulement l’amour. « Merde Emon ! Si je suis obligé de te le répéter il est avec quelqu’un d’autre ! Ça te montre bien que ce mec n’est pas digne d’être avec toi ! Quand tu apprécies quelqu’un tu ne vas pas avec quelqu’un d’autre… ce mec joue juste avec tes sentiments et profite de sa vie avec quelqu’un d’autre ». Caelum n’aimait pas porter de jugement sur des personnes qu’il ne connaissait pas, mais voir son petit frère aussi mal le rendait à son tour malade. Il ne comprenait pas pourquoi des personnes comme Emon auraient toujours du mal à trouver quelqu’un, ou à simplement être heureux et épanouis dans une relation. Tout semblait si compliqué pour ces personnes. Cela influencé assez le futur trentenaire qui songea que l’amour était une mauvaise chose. Caelum hocha la tête quand Emon lui affirma qu’il se moquait de la jeune femme. Le tatoueur l’observa et préféra garder le silence. Lui possédait assez de maturité et de recul sur la situation pour plaindre à la fois Emon mais également la jeune femme qui aurait sans doute le coeur brisé un jour ou l’autre. Après tout ce n’était pas le coeur de Caelum qui était en miettes. Il passa une main sur son épaule et la serra doucement, lui offrant son affection et son soutient. Le jeune homme ne put s’empêcher de rire devant les paroles de son ami « Dit plutôt que tu aurais aimé être au volant de la voiture pour l’écraser ! » Plaisanta Caelum en espérant détendre l’atmosphère. Il termina son verre et le remplis de nouveau. « Moi ? Oh rien de très grave… je vais devoir me marier. » lâcha Caelum en sirotant son verre. Ce n’était que la stricte vérité, il devait se marier approchant de la trentaine sa mère souhaitait qu’il épouse une fille convenable et fonde rapidement une famille. Peu importe si le jeune homme se sentait prêt ou non, où si il chérissait sa liberté.

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Pour l’instant, c’est toi qu’il aimerait lui éclater la figure. Ca lui ferait certainement un bien fou de remettre ses idées en place à ce richou sans cervelle. Un rire s’échappa de tes lèvres alors que tu entendis Caelum parlé des riches alors que lui-même faisait partie d’une famille avec les moyens, mais peut-être pas au même stade que les Rotschild. « Tu vas finir par te faire renier à parler ainsi des riches » dis-tu avec un sourire au coin moqueur. Si les rôles allaient finalement s’échanger, tu espérais pouvoir voir tout ça de tes propres yeux. Tu as un côté sadique mais ta rancune était telle que tu pouvais te montrer par moment inhumain et totalement sadique. Oh oui, tu espérais qu’à ce moment-là toi tu allais être heureux à tuer un cheval.

Tu grommelas quand il te balança de nouveau que ce mec avait trouvé quelqu’un, pas besoin de te le dire quarante fois. Tu avais bien compris qu’il avait chaussure à son pied. Ou plutôt, qu’il va se brûler les pieds rapidement, parce que tu te doutais déjà que la rouquine était certainement trop bien pour lui (même si tu le souhaites malheur quand même, parce que tu es comme ça). « pas besoin de me le refoutre dans la gueule ! j’ai bien compris qu’il était con et que je valais milles fois mieux que cet abruti aux yeux clairs » dis-tu en continuant de boire comme un trou. Bien sûr, tu voulais aussi changer de sujet pour éviter de chialer comme une donzelle, déjà qu’une larme à déjà coulé. T’étais loin de vouloir pleurer pour un type pareil, au non. Ton verre à moitié vide en main, tu écoutas attentivement les propos de Caelum. Essayant tant bien que mal de te concentrer pour tout comprendre, mais avec l’alcool : ce n’était pas simple. Quand ça arriva finalement dans ton cerveau, tu ouvris grand yeux surpris. « Ya ! Tu m’as dit que tu n’avais personne dans ta vie ! Tu m’as caché ta petite copine et ton futur mariage ? c’est vraiment pas cool mec » dis-tu en grommelant. Alors ouais, t’étais un peu vexé qu’il ne t’en parle pas le bougre.

Tu te redressas un peu, tes pupilles certainement un peu trop dilatés pour que tu sois totalement lucide. Tu lui fis un sourire au coin, alors que tu te glissas sur le côté pour être un peu plus près de lui. « Vas-y balance ! raconte-moi tout ! elle est comment ? elle fait quoi dans la vie ? tu l’as connu comment ? » demandas-tu en arquant un sourcil. Tu comptais bien lui tirer les vers du nez en oubliant ce connard à frange.

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w/ @Emon Stetson
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L’alcool pouvait soulager bien des maux, mais dès le lendemain la douleur serait encore présente. On ne pouvait pas réparer un cou blessé, si ce n’est espéré que le temps apaise la douleur et que les blessures cette cicatrice d’elles-mêmes. Caelum eut un nouveau rire quand Emon lui affirma qu’il allait se faire renier à force de parler mal des personnes aisées. « Ça me ferait chier de perdre mes soeurs et mon frère mais pour le reste » dit-il en riant à nouveau et en prenant une nouvelle gorgée. Caelum tenait énormément à ses soeurs et son frère, mais ses parents ne le comprenaient pas la preuve, ils lui imposaient un mariage arrangé. Caelum écouta son ami le réprimander et il ne parla pas davantage. Caelum aurait aimé lui dire que parfois pour soigner véritablement une blessure il faut mettre du sel dessus, hurler de douleur une bonne fois pour toute et continuer à avancer. En cet instant il ne pouvait espérer que son ami se sente mieux et qu’il parvienne à s’épanouir avec une autre personne que cet amoureux qui ne le désirait plus. Le tatoueur remarqua la larme de son ami et détourna le regard. Il ne voulait pas blesser la fierté de son ami en lui essuyant alors il lui offrit un petit coup de coude amical avec un sourire. Tout irait bien pour lui, Caelum n’en avait aucun doute. Le temps se chargerait de panser les blessures et son ami irait mieux. Du moins, il l’espérait. Un coeur brisé pouvait mettre des jours, des semaines, des mois ou des années à guérir. Chacun le vivait d’une manière différente mais il fallait au moins tirer un trait sur celui qui l’avait brisé. Le tatoueur ignorait tout de qui était cette personne. Emon avait toujours gardé le secret et le tatoueur n’avait pas insisté. Il songeait que lorsque Emon serait prêt à lui parler, il serait présent, il le soutiendrait.

Puis ce fut le tour de Caelum de subir les foudres de son ami. Ce dernier s’emporta en comprenant que Caelum allait se marier. « Attends… » dit-il mais le jeune homme s’emballa et exprima sa déception que son ami lui avait fait des cachoteries. « Ce n’est pas ce que tu crois. » Avant qu’il ne puisse en dire davantage son ami grommela avant de se redresser avec un sourire en coin et lui demandant tous les détails. Caelum émit un petit rire à la fois amusé et désarmé devant les divers états d’esprit de son ami. Il prit une nouvelle gorgée avant de lui expliquer la situation. « Ce n’est pas ce que tu crois. » Caelum posa son verre et passa une main dans ses cheveux. « C’est ma mère, elle veut absolument que je commence à fréquenter des femmes… et elle a affirmé qu’elle allait organiser un mariage arrangé entre moi et… une parfaite inconnue. »  Caelum se resservit un verre et en prit une nouvelle gorgée. L’alcool commençait à lui faire tourner la tête, si bien qu’il se mit à rire « Tu imagines ? La pauvre fille va croire que je suis un brillant avocat » il émit un rire « Je ne veux pas me marier ! Et encore moins avec une fille que je ne connais même pas ! » S’exclama le jeune homme en vidant la moitié de son verre « Alors… je… je dois agir ! Ouais ! Je dois trouver une solution pour éviter ce mariage ! Sinon je peux dire adieu à ma liberté, à ma vie… oh putain je suis certain qu’elle voudra que je parte vivre en Corée du sud ! » Cela était davantage une certitude qu’une supposition. Il n’était pas anodin que sa mère souhaite que son fils élève ses futurs enfants à Londres ou même Séoul, surtout si sa fiancée n’avait jamais quitté sa terre natale.

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