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I LOVE HARVARD
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    midnight sky ▬ dutch
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    Lien du postSam 3 Oct 2020 - 10:37
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    ❖ 07 octobre 2020.
    midnight sky - @Dutch B. Cooper


    La présence de Charlie à côté de moi, assis lui aussi sur ce brancard n'est pas pour me rassurer, pourtant, je sais bien qu'il essaie. Et pour le coup, ça me donne la nausée, j'ai presque en moi, l'envie de lui dire de dégager. Que ça ne sert à rien de faire semblant, que ça fait des mois qu'on ne s'adresse plus la parole lui et moi, alors ce n'est pas cette opération qui devrait changer cela.

    Il a une respiration calme, un pouls que je ressens jusque dans le mien, si bien qu'il s'amplifie lorsque ses doigts se posent sur ma main. J'y suis hermétique, ne frissonne pas, ce contact, il me montre simplement que quelque chose est brisé, que mes terminaisons nerveuses ne sont pas bien accordées.
    Il est minuit passé, ou presque, qu'est-ce que j'en sais, de toutes les façons, je n'ai pas réussi à prononcer le décès, et cela faisait longtemps que ce n'était pas arrivé. J'ai choisi de travailler de nuit, le plus souvent possible, afin de me dire que la journée, je ne passe pas à côté de ma vie, mais ce soir, c'est compliqué, il avait à peine seize ans et c'est ma faute si ce gosse ne la vit jamais. « Vee, personne n'aurait pu le sauver. » Il prononce alors que j'ai envie de hurler, je ferme les paupières, appuie mon dos contre le mur, mes jambes en tailleur, j'ai laissé de côté ma candeur. « T'es pas infaible, tu sais. » Cette fois, mon ex, j'ai envie de le frapper. Je n'ai pas le droit à l'erreur dans ce métier. « Tais-toi. » je parviens à lui dire, et du coup, de ma chair, il retire ses doigts. Il se lève, descend du « lit » et me dit. « Ce n'est pas ta faute. » Avant de disparaître de ce couloir, et de me laisser le loisir de broyer du noir.

    Les minutes s'égrainent tandis que je reprends mes esprits, sachant que je ne peux pas rester ici, ce n'est pas ce que ferait un véritable chef de la chirurgie, et c'est pourtant bien le chemin que je désire prendre pour ma vie. Un soupir, et je déglutis, un battement de cil, et je m'éloigne de mon propre exil. Je m'active, m'anime, me mets à marcher en direction des urgences, comme un automate qui défie l'errance. Mon partenaire a dû choisir la salle de repos, car lui aussi ressent certainement l'envie de recentrer ses idéaux. C'est pour cette raison que je fuis l'endroit, passe devant sans même hésiter afin de reposer mon esprit de tout ça. J'ai besoin de me plonger dans un nouveau cas, une nouvelle vie a réparé afin de pallier celle que je viens de perdre malgré moi.

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    Lien du postMar 6 Oct 2020 - 22:19
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    w/ M G Hospital - 07 octobre
    @Taylor-Veena Foster


    Si je peux me targuer de quelque chose, c’est bien de ceci : jamais une femme ne m’a brisé le cœur, il n’a jamais eu besoin de leur concours pour défaillir. Les premiers signes de fatigue sont apparus il y a deux jours, loin de m’imaginer que ce sevrage forcé allait si rapidement m’affaiblir. Voilà plus d’une petite dizaine que je suis à court et attends que mon fournisseur me donne enfin signe de vie, chose qu’il a faite cette nuit.  

    Le rendez-vous comme à l’accoutumé a été donné par message qui fut aussitôt effacé. Tapis dans ma mémoire, trois lignes qui palpitent dans mon crane au rythme d’un organe qui m’a toujours été étranger : 00h15, chapelle du campus, 1000. Le dernier nombre, c’est le prix à payer pour pouvoir subsister un mois de plus dans l'ombre sans avoir à m’exposer. Et alors que mes doigts effleurent le trousseau de clefs lorsque je m’apprête à quitter l’antre d’Ahri, une pensée s’insinue sournoisement dans mon esprit : toute une vie au dépend de trois cachets par jour… Si autrefois cette idée ne me dérangeait pas plus que çà, aujourd’hui elle m’affecte et me ronge au quotidien. C’est la triste vérité mais sans eux... je ne suis plus rien.  

    Alors j’ai quitté la résidence pour rouler tranquillement jusqu’à l’enceinte de l’université. Minuit passé, quelques étudiants titubent encore au dehors et ricanent bêtement sans se soucier de rien et secrètement depuis la pénombre de mon habitacle, je leur envie ce détachement. Les minutes défilent et les silhouettes cheminent mais le visage aux trais hispaniques que je dois rencontrer se fait curieusement absent. Ce n’est qu’après quelques temps que je me décide finalement à sortir pour faire le tour des bâtiments à pieds malgré mon épuisement. Et puis plus j’avance vers ce qui se trouve être l’entrée principale du dortoir, plus les couleurs dont se pare la nature se font artificielles et insistantes. Non je ne délire pas… Ce buisson s’embrase de lueurs agressives et changeantes, des couleurs qui réveillent soudainement mes sens. Mes pas se font alors plus lents, l’oreille à l’écoute des crépitements d’une radio par laquelle deux agents communiquent : des flics. Il faut rebrousser chemin tout de suite, tirer un trait sur ce que je suis venu chercher... Et trouver un plan B. Alors une fois de retour à l’abri dans mon véhicule, j’ai une dernière fois examiné les lieux avec un peu de recul. Il n’y a pas foule d’endroits qui regorgent de ces cachets et mes yeux rien qu’à cette idée se sont plantés au loin, par-delà ce décors presque forestier, sur les lueurs qui surplombent et écrêtent les cimes : le Mémorial Hospital. Je sais l'entreprise risqué mais n'ayant pas le choix, je ne laisserai pas la peur m’arrêter.

    Comme à l’accoutumée les entrées des urgences sont bondées et rien de moins étonnant en cette période de l’année : Les jeunes ont repris le chemin de l’université, trouvent toujours une excuse pour se retrouver autour d’un verre et finissent souvent par se foutre en l’air en fin de soirée. Une ambulance vient d’ailleurs d’arriver dans un vacarme qui relance de plus belle l’activité. A peine est-elle stationnée que les brancardiers se ruent hors du sas pour aller les cueillir sans un mot, dans un rituel très ordonné et bien rodé. Moi, j’en ai profité pour me faufiler à l’intérieur, la main posée contre le mur pour me guider dans ce dédale de couloirs. Pour certains, un tableau, une publicité me rappellent à de très lointains souvenirs, des évènements remontant à mes jeunes années et j'en éprouve un pincement au cœur, affaibli et fiévreux, en sueur.


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    Lien du postMer 7 Oct 2020 - 16:24
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    ❖ 07 octobre 2020.
    midnight sky - @Dutch B. Cooper


    J'ai bien du mal à mettre de l'ordre dans les brumes qui comblent mon esprit dans son entièreté. Le brouillard est si épais qu'il m'en donne la nausée, alors même si mon idée première était d'aller vers les urgences afin de prendre la place du médecin de garde, je tourne les talons dans une autre direction. Sachant pertinemment qu'il n'y a qu'une seule chose au monde capable de me rendre la raison. J'avance dans les allées désertiques, c'est ce que je préfère dans l'hôpital lorsqu'il n'est pas ouvert au public. Et alors que certaines personnes pourraient penser que cela provoquer des angoisses de traîner dans ses couloirs avant que l'aube ne trépasse, pour ma part c'est un instant de grâce.

    Alors enfin, j'atteins, mon saint Graal, mon but ultime, ma prochaine dose de caféine. Dans des mouvements que j'ai bien trop de fois effectués, je tape sur la machine avec un automatisme muet. Un dollar, pour une dose d'arabica capable de guérir le cafard. Le choisi noir, doublé, et sans sucre, car il est dédié à rendre leurs sens à mes pensées. Me pensant seule, je me permets, de poser mon front contre le distributeur, j'en refoule un haut-le-cœur. J'expire lentement, écoutant le café coulant. « Putain. » je crache contre la vitre, et je me redresse, maudissant le destin. D'une main, je récupère mon bien, et le porte à mes lèvres sans prendre en compte la chaleur de la boisson.

    Elle incendie ma langue, mais la sensation ne me dérange... Je ne saurai dire si cela vient de la perdition dont mon inconscient souffre après cette terrible opération, mais je ne perçois pas les mouvements derrière moi. Ils sont trop faibles comparés aux bourdonnements qui obstruent mes tympans. Je suis folle à lier. Alors je ferme les paupières, je tente de me recentrer, j'en bois une autre gorgée du café, encore une fois, je prends le temps d'expirer. Et je me décide à rebrousser chemin, à aller affronter mon propre destin. C'était sans penser, qu'au moment de me retourner, j'allais manquer de crever. D'un battement de cœur arrêté ; « BORDEL ! » je me mets à crier, en même temps que je sursaute effrayée, et j'en tombe mon si précieux gobelet.

    Je dois cligner des yeux plusieurs fois, pour être certaine qu'il y a bien une personne devant moi. « Mais qu'est-ce que vous foutez ici ? » Oui, ce n'est pas vraiment poli, cependant, il n'a assurément rien à faire ici, tapi dans la nuit. « Vous êtes qui ? »  

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    Lien du postVen 9 Oct 2020 - 12:26
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    w/ M G Hospital - 07 octobre
    @Taylor-Veena Foster


    Celui-ci, je l’avais longuement contemplé durant des heures avant de passer sur le billard. Et aujourd’hui me revoilà, devant cette esquisse sans doute faite par la main d’un gamin du service pédiatrique, une relique qui a vu les années défiler tout autant que les cas qui dans ces couloirs se sont bousculés. C’est un soleil fait à la va-vite, d’un coup d’aquarelle dont la teinte s’est légèrement dégradée, qui surplombe un bâtiment grossier et devant lequel subsistent trois silhouettes dont une plus fluette. Le testament d’une volonté de croire en des jours meilleurs. Mais qu’en est-il en réalité ? J’espère que les dirigeants de cet établissement n’ont pas eu le mauvais gout d’accrocher l’œuvre d’une âme qui n’aura pas tenu le coup.

    Puis un pincement, une souffrance indicible me fait subitement porter la main au cœur, réduit à l’état de rien. J’ai cru l’espace d’un instant en une fin, responsable de ma propre déchéance et tout cela pour avoir trop forcer ma chance. Un moment d’accalmie puis encore cette sensation de tiraillement qui se déploie dans ma cage thoracique, dominé par une vague de chaleur qui s’unit à cette étrange douleur. Alors ma paume glisse de nouveau contre le mur, poursuit son cheminement jusqu’à une nouvelle intersection, appelé par cette lueur lointaine devant laquelle prône une forme humaine. Ma perception des choses n’est plus ce qu’elle était mais c’est une femme en blouse comme en témoignent ses boucles de couleur ébène.
    « BORDEL ! » Un bruit creux de papier cartonné attire mon attention à ses pieds où un gobelet roule encore lentement. Elle aurait pu les alerter mais je n’y ai même pas songé, l’esprit encombré par un vide qui ronge ma faculté de raisonner. Tout ce que je souhaite c’est m’allonger en espérant aller mieux, parce que je connais maintenant les enjeux. Ma main se lève dans l’idée de la raisonner alors que le regard ne suit pas, trop éreinté pour dénier la dévisager. Mes lèvres tentent vainement d’émettre une supplique mais çà aussi, c’est trop d’efforts me demander. Les gouttes de son précieux breuvage écaillent le lino et dans chacune d’elle se reflète un visage familier, peau laiteuse à la coiffe majestueuse, toute vêtue de blanc, un regard pénétrant qui dépouille les âmes de leurs tourments. Une étrangère venue sur terre et pourtant si coutumière qu’il n’est possible d’en être apeuré.  Au contraire même, la voir, la ressentir à ses cotés à quelque chose… d’apaisant. « Santa Muerte » . Son nom je l'ai soufflé comme l'on accueille une vieille amie. « Mais qu'est-ce que vous foutez ici ? Vous êtes qui ? » Cette fois-ci je ne vais pas y couper, presque affalé contre le mur. « J'ai besoin..... d'aide. » Et si elle s'y refuse, j'ai toujours les moyens de l'y contraindre, le relief appréciable d'une arme de poing contre mon rein.


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    Lien du postSam 10 Oct 2020 - 22:05
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    ❖ 07 octobre 2020.
    midnight sky - @Dutch B. Cooper


    Je n'ai pas le temps de m'insurger, de penser à quoi que ce soit, même pas à mon si précieux breuvage qui s'étale autour de moi. Car mon instinct médecin est enclenché, car j'ai en moi cette capacité de déceler lorsque le monde pour autrui s'arrête de tourner. C'est un sixième sens, un truc que j'ai développé, au fil des années. Sa paume écartée rencontre le mur, son épaule suit sa mesure, et dans une seconde qui de trop perdure... « J'ai besoin..... d'aide. » Mon cœur arrête un battant pour laisser a mes terminaisons nerveuses le temps de réaction nécessaire à l'action qu'il me reste à faire.

    Au diable le café, mon corps s'approche rapidement du sien, lui apporte un bien trop bancal soutien. Sa carcasse n'a rien à voir avec mon côté frêle, c'est certain. Et pourtant, le fait est que l'adrénaline me donne des ailes. « Ca va aller. » Le ton est dur aussi bien que rassurant. Comme un automate qui sait comment il faut s'y prendre avec un patient. C'est le cas, j'ai gagné tous mes privilèges avec la mention excellent. Même si parfois, il paraît que je pète de plombs que je ne maîtrise pas, ce soir, ce n'est pas pour moi. Les angoisses, je le sais, elles sont bien loin déjà, elles ont été balayées par la détresse de cet homme que je ne connais.

    Et les gestes qui tendent à connaître son état sont exécutés, comme il respire encore, je me contente de l'asseoir, puisque cela semble être la position dans laquelle il sera le plus confortable pour lui afin d'être diagnostiqué. Et il me faut à présent vérifier, si sa conscience est apte à me donner des informations, n'importe lesquelles, que j'entende si son langage flirte avec le réel, le temps que j'expertise ses signes vitaux et s'il me faut bipper les collègues afin de voir pour au mieux le soigner. Bien que je ne peux nier le fait que je suis certaine que c'est l'organe battant qui s'est étiolé. « Est-ce que vous m'entendez ? » Les pupilles, presque closent réagissent au son de ma voix, j'en soupire, c'est déjà ça... et mes phalanges s'accrochent à son cou afin de compter le rythme de son pouls. « Comment est-ce que vous vous appelez ? » Dans ce foutu couloir, il n'y a que nous deux. « Monsieur ? » Et j'en viens déjà à prier tous mes dieux, j'en ai déjà perdu un, s'il vous plaît, pas deux.   

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    Lien du postLun 19 Oct 2020 - 12:23
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    w/ M G Hospital - 07 octobre
    @Taylor-Veena Foster


    Inespéré mais je n’en attendais pas moins en me trainant jusqu’ici. Le fait est qu’elle a tout de suite compris l’urgence de la situation et je me sais déjà entre de bonnes mains, du moins je me force à le croire. Elle approche rapidement de ce que les échos de ses pas me donnent comme impression et je la sens tout près, par son parfum que j’aurais dans d’autres circonstances su apprécier. « Elle est là » balbutié entre deux respirations tronquées, celle dont on ne parle jamais sauf lorsqu’il nous faut la convoquer. « Ça va aller. » Elle a l’air si sûre d’elle alors qu’elle n’entend rien à mes croyances et convictions, à cette étrange vision sans expression qui me possède littéralement. Et pourtant elle me pousse à aller de l’avant, tente de m’extraire de ces limbes où je glisse inexorablement. Ce n’est plus qu’une aura bienfaisante. Ses traits ont disparu mais sa voix, elle, jaillit de l’énergie qu’elle émane. Ma course s’arrête sur une chaise dont j’harponne le plastique craquelé du rembourrage tant bien que mal, fébrile, avant de m’y reposer, cherchant un équilibre que je ne parviens à trouver. C’est elle qui d’une main bienveillante arrête une fois pour le monde de tourner, refige le temps qui sous mes yeux se vaporisait. « Est-ce que vous m'entendez ? » Encore cette voix, ce timbre aérien qui me fait revenir sur Terre de façon temporaire. « Comment est-ce que vous vous appelez ? Monsieur ? » Geste qui trahit la nature profonde de ma personnalité, mes doigts dépourvus de sensibilité viennent arracher les siens devenus soudainement une gêne, une violation sur mon derme. Mâchoire serrée et tempes marquées par le rythme de celui qui me fait défaut, je ne cesse de la dévisager et découvre les traits de cet ange déchu. Mes doigts crispés sur les siens, je n’ai pas rompu le contact alors qu’il me révulsait il y a quelques secondes à peine. La réalité c’est que j’ai peur de sombrer si jamais je venais à la lâcher. « Azathioprine » Lèvres fébriles pour un seul mot ostensible. Si je ne fais pas face à la plus conne du service, elle saura en déduire le bon pronostic.  

    Mais comme on ne sait jamais sur quoi on peut tomber, je préfère assurer mes arrières et amputer ses choix avant qu’elle ne daigne me les imposer. Alors glissant ma main vers mes reins pour en extraire ce qui y est dissimulé, mes doigts tâtonnent nerveusement jusqu’à en tirer l'arme de poing et sous son regards la pointer. Le métal tressaute sous ses yeux, animé par les frissons qui dardent mes phalanges contre mon gré. « Ailleurs. Au calme. » Je lui donne raison sur ce point, il n’est pas toujours bon de vouloir aider son prochain….



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    Lien du postMer 21 Oct 2020 - 19:01
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    ❖ 07 octobre 2020.
    midnight sky - @Dutch B. Cooper


    C'est dans ma nature d'aider le monde, depuis que mon père n'est plus là et que la Terre n'est plus ronde. C'est ce qui me définit, ce que je voudrais faire jusque la fin de ma vie. C'est puissant ce désir de vouloir sauver les gens. Et quand je le vois, défaillant, le temps n'est plus hésitant. Mon corps proche du sien, mes questions qui essaient de garder son esprit éveillé, qui cherchent à ne pas le voir sombrer. J'ai bien appris toutes mes leçons, des heures à en perdre la raison, alors aux signes qu'il m'envoie, la déficience cardiaque est la cause de sa perdition. Alors que mes phalanges semblent brûler son derme, il empoigne mon avant-bras d'une manière qui me paraît presque trop ferme. Avorte mon geste, et mes prunelles l'interpellent, sans comprendre, ce n'est pas comme si j'étais mal intentionnée. Bien au contraire, je veux lui éviter le paradis ou bien l'enfer.

    Et malgré tout, je comprends qu'à ce contact, il n'en avait pas le goût. Quand le corps, le cœur lâche, l'esprit devient fou. Ce n'est pas pour autant que je me débats, que je tente de forcer quoi que ce soit. Parce que s'il a besoin d'une bouée de sauvetage autant qu'elle se prénomme Veena. « Azathioprine » Affirmation qui confirme la farandole de mes pensées, sachant à présent qu'il a, un jour, été transplanté. Je hoche le visage par la positive afin de souligner le fait que j'ai bien entendu ce qu'il vient de m'indiquer. Et en un sens, j'en suis à demi-soulagée car c'est quelque chose que seule, je peux gérer.

    Mais voilà, rien ne se passe jamais comme prévu, rien. Et peut-être qu'après cette nuit, j'apprendrai enfin de mes erreurs et j'arrêterai de croire en l'humain. Parce que sa paume, tourmentée par les élans de son battant, s'en va dans son dos pour en sortir quelque chose qui explose le moindre de mes idéaux. C'est mon propre organe vital qui instinctivement va mal. Et mes yeux ont lâchés les siens, pour ne plus que regarder ce qu'il tient. « Ailleurs. Au calme. » J'ai toujours remarqué que la peur me donne froid, que c'est comme si une hypothermie se jouait de moi. A chaque fois. C'est de cette manière que j'ai su mieux appréhender les crises angoissées, parce que j'avais froid avant de ne plus être moi. Et c'est ce qui me perturbe alors qu'il pointe son arme face à moi. Le glacé n'est pas là. Parce qu'il a besoin de moi.

    Et bien que je sais que chaque seconde compte, je prends le temps de soupirer, parce qu'il n'est pas le premier à me menacer. Et que des hommes jouant avec des pistolets, j'en ai déjà dompté. Pas de bol pour lui, il n'est pas le premier. Il m'en faut plus pour m'impressionner. « Rangez ça. » que je crache autoritaire. Je ne suis pas une petite fille qui devant se débine face à un gangster. Je me redresse, je le prends de haut, et peut-être que dans le fond, je ne devrais pas. Mais il y a une chose au plus profond de moi, qui me dit que ce n'est pas ce soir que je vais mourir, non pas comme ça. Parce que je crois au destin, et que j'estime qu'il est grandiose, le mien. « Je ne soigne pas avec une braquée sur moi. » Il n'y a pas plus simple, il n'y a pas d'autres options. Elle se durcit, mon expression. Le compte à rebours est lancé, il se doit de rengainer, s'il espère voir le soleil se lever. Je m'autorise même un faible sourire pour lui montrer qu'ici, c'est ma personne qui représente l'autorité. Bien que … je mens. Je le sauverai dans tous les cas, évidemment. Mais l'homme n'a pas besoin d'être au courant. Qu'il se décide, car il me semble qu'il n'a plus beaucoup de temps.    

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    Lien du postLun 26 Oct 2020 - 21:41
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    w/ M G Hospital - 07 octobre
    @Taylor-Veena Foster


    L’arme vacille et c’est plus fort que moi, je n’y peux rien, trahi par ces muscles qui ne répondent plus à mes besoins et c’est sans doute pour cette raison qu’elle se permet de se rebeller malgré cette tentative d’intimidation. « Rangez ça. » Échec cuisant contre lequel je ne me suis jamais encore heurté, surtout de la part d'une femme qui ne représentait pas le moindre danger. Le canon restera pointé sur elle cependant jusqu’à ce qu’elle réitère ce qu’elle avait précédemment craché. « Je ne soigne pas avec une braquée sur moi. » Ce qui en soi sous-entend qu’elle accepte de me prendre en charge malgré mon geste déplacé. Le temps se suspend sans que l’un ni l’autre ne trouve à redire à cette situation pesante jusqu’à ce qu’un reflet ne vienne taper sur mes rétines fatiguées: j’ai fini  par accepter la reddition, l’arme venant de nouveau se lover dans mon blouson. « Pas de question, pas de problème. » Condition sine qua none imposée alors que je ne suis pas en état de la lui faire respecter mais qu’importe, l’égo en est flatté.

    Les secondes s’égrènent et ma main fend l’air pour aller serrer la sienne, pacte passé entre deux âmes isolées, si fort qu’il m’est presque possible de sentir son pouls la traverser, ou peut-être que je continue de délirer. Sans le savoir elle vient de troquer les couleurs de sa vie contre le monochrome indélébile de mon calvaire enduré, un monde, mon monde dans lequel elle vient de foutre le pied. Quitter la chaise n’est pas de tout repos, appréciant chaque instant d’inertie entre deux respirations tronquées pendant que ma carcasse, cette ruine qui s’effrite au fil des secondes, se traine jusqu’à la salle où cette femme semble vouloir me mener.  Un nouveau territoire de cauchemars se dévoile sous mes yeux. Pourtant autrefois coutumier de ces lieux, aujourd’hui ils ne sont pour moi que théâtre de souffrances qu’il me répugne de côtoyer, legs d’un savoir-faire ancestral pour lequel bon nombre y sont restés.

    Un tour d’horizon rapide : l’antichambre des enfers qui provoque un violent flashback dans mes souvenirs au point de vouloir faire marche arrière. Je les entends à nouveau ses lamentations lorsque nous étions tout gamin, à s’imaginer un avenir plus radieux en se tenant là par terre par la main. Aucun mur ne semblait pouvoir arrêter notre volonté de vivre sans frontières ni barrière, libérés des carcans dont le destin nous avait affublés. Puis les images s’effacent en faveur de ces murs désinfectés, contemplant à présent les alentours avec toujours autant de difficultés, si bien qu’alors que je tentais de m’appuyer sur une table laissée de coté le revers de ma main heurta un plateau dont le contenu s’écrasa au sol dans une symphonie métallique.



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    midnight sky - @Dutch B. Cooper


    Elles défilent les secondes, il est chancelant son monde, et si le palpitant ne fonctionne plus correctement, j'espère sincèrement que ses terminaisons nerveuses ne sont pas des plus douloureuses. Comme ça, il sait qu'il n'a pas vraiment le droit d'hésiter. Elle ne désemplit pas cette sensation de devoir se défier du regard, et pour ma part de ne pas vraiment savoir pourquoi, il me fait ça, le hasard. Je me garde cette contenance, j'espère à gagner parce qu'il va sombrer dans une certaine errance, un état de démence, un cœur qui n'est plus apte à la conscience. Puis finalement, l'homme bat en retraite, ou plutôt le truand. « Pas de question, pas de problème. » Je n'en demandais pas moins, regardant son arme qui retourne se caler dans le bas de ses reins.

    J'en incline le visage, et j'en soupire aussi, parce que même si j'ai tenu un sang-froid venu du plus profond de moi, il y reste tout de même un brin de soulagement au fait que je ne mourrai pas maintenant. Sa main tendue, je la prends, et j'ai la sensation d'avoir pactisé avec un diable errant. Avec difficulté, il se redresse et du mieux que je le peux, je m'évertue à l'aider. Lui qui vient de me menacer, et grès de mes agissements, je réalise à quel point mon esprit est aliéné. Combien, la Veena Foster est abîmée. Face à la mort, elle est restée.

    Et je le guide, mon éclopée qui me force à flirter avec le danger, jusque dans une sale où personne ne pourra nous surprendre ou nous croiser. Une petite voix dans mon esprit me murmure pourquoi, et je me rends à l'évidence, je ne sais pas. Je devrais appeler la sécurité, c'est ce que Lila ou Charlie aurait fait … Mais non, il faut que je joue à la super-héroïne, que je ne vive que pour les quelques secondes d'adrénaline. Mais elles s'envolent, mes réflexions un brins frivoles, quand un plateau chirurgical s'écrase sur le sol. « Venez-là. » que je lui souffle en lui tendant le bras. Son brancard est avancé, il n'a plus qu'à s'y allonger. Une fois en place, j'intime alors au patient de patienter une minute avant que ne vienne l'instant de grâce. « Ne bougez pas. » Et de marcher à reculons jusqu'à heurter la porte de mon dos, poignée cherchée par ma main et lui précise « Je reviens. » et dans son regard, je l'aperçois, l'étincelle d'appréhension quant à mes futures actions. « Je vais juste à côté, chercher la perfusion. » Je ne trahirai pas notre accord taciturne, une fois sauvé, il pourra même retourner à ses occupations nocturnes.

    Mes mouvements sont rapides, une fois que je suis seule dans le couloir, et je réprime un brin de nausée, en pénétrant dans une réserve afin de trouver ce dont il a besoin, je fouille, à la volée, ce sont plusieurs bandages que je fais tomber. La paume après maintes reprises se pose sur ce qui fera qu'au poker commencé avec la mort, il aura une nouvelle mise. Minutes amoncelées, je suis a nouveau dans la pièce avec lui. Je m'approche, l'attirail en main, le dépose sur son torse, car je n'ai pas pris la peine de faire cela dans les règles de l'art, puisqu'il est pressant de le faire sortir du brouillard. « Votre bras ? » C'est le moment d'avoir confiance en moi, enfin, encore une fois.     

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    Lien du postDim 22 Nov 2020 - 17:16
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    w/ Massachusetts G Hospital
    @Taylor-Veena Foster


    Scalpel et aux instruments aux reflets argentés dégringolent et touchent le sol dans un couplet à en réveiller subitement les morts. Je n’ai pas réagi dans la seconde faute de le pouvoir, bien incapable de corriger cette maladresse avant que ne sonne le gong.  « Venez-là. » Et pour faire quoi ? Mon regard oscille entre ce qui git par terre et elle qui m’ordonne, hésitant je ne sais pourquoi à suivre ses ordres.  Elle tend une main bienveillante que je décline sèchement, trouvant refuge sur ce lit de fortune pour la voir s’éloigner, m’intimant de pas bouger comme un chien trouvant son panier. Le pouls s’emballe à l’idée qu’elle puisse me trahir puisque c’est sans nul doute ce que j’aurais fait à sa place, ne pensant qu’à ma gueule avant tout. « Je reviens. » Mensonge. Je le vois dans son regard, cet espoir de survie, elle va s’empresser de tous les alerter dans la seconde sans jamais revenir. Ses paumes se heurtent au métal dans une dernière promesse pour disparaitre et me laisser là, à cogiter tant bien que mal sur ce qu’il pourrait advenir dans les prochaines minutes qui vont venir. Et alors que mon palpitant me fait défaut, l’instinct de survie demeure dans cette intuition, celle qui me pousse à regarder là où je me trouvais quelques minutes plus tôt. Les mouvements se font lents et douloureux et petit à petit, je parviens à me trainer jusqu’aux ustensiles précédemment renversés. Parmi eux, l’objet de mes attentions glisse entre mes doigts deux ou trois fois, trop faibles pour le tenir avant de finalement y parvenir. Un scalpel dont le maniement n’a plus de secret pour ces légataires de la médecine ancestrale. Encore heureux qu’on ne vive plus aux temps des adulateurs  de scarabées recouverts à la fine feuille d’orée.

    Suffoquant sous ce cuir tanné, j’ai ôté mon blouson afin d’assouvir une autre pulsion controversée, une nécessité à chaque bévue commise depuis maintenant plus d’une année. Ce n’est pas que j’ai merdé ce coup-ci à proprement parlé quoique je suis pleinement responsable de la connerie qui m’arrive. Alors pour m’en souvenir à chaque fois que je me regarderais et pour ne pas oublier, il me faut… me le tatouer à même la peau. La boucle de la ceinture est détendue et le jean baissé à hauteur de la cuisse, la lame vient tendrement pénétrer la chair déjà marquée à quelques reprises. La première, c’était en prison pour m’être fait choper à receler sans avoir au préalable graissé la patte des bonnes personnes. La seconde aussi… Comme quoi à l’époque je n’apprenais pas assez vite de mes conneries.

    A peine ai-je le temps – quoique dans mon état tout est relatif – de me refringuer que des pas résonnent dans le corridor. Mais ce sont les échos d’un pas feutré, léger, féminin à ne pas en douter. Elle reviendrait ? Je me suis de nouveau hissé sur ce lit arrangé comme si je n’avais jamais enfreint ses désirs et la voir bousculer le silence établit… je dois dire que mon esprit en fut allégé.  Elle dispose son matériel hâtivement mais rigoureuse dans le moindre de ses gestes, appose les règles une fois de plus sous mon regard qui s’égare sur le sujet de sa demande : mon bras. La main gauche pousse l’objet métallique discrètement contre mon flanc pour aller remonter la manche de mon sweet, suffisamment pour lui procurer un terrain de jeu à elle et à ses instruments diaboliques. « Molo, j’suis douillet. » Ai-je balbutié, reposant ma tête lourdement, le front en sueur, contre la civière.  



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