Le silence. C’est ce que tu obtiens comme réponse lorsque tu lui assure qu’il n’est pas comme les autres. Qu’il a une place unique bien que tu ne lui dises pas et que tu ne cherches pas à lui expliquer. Puisqu’il faudrait d’abord que tu réussisses à te l’expliquer à toi-même. Tes propres actions et pensées sont déjà assez troublantes et tu ne ressens pas particulièrement l’envie de chercher à les mettre en place afin de créer une explication digne de ce nom. De toute façon, cela n’est pas vraiment ton fort d’exprimer tes pensées intimes. T’as bien trop peur de te ridiculiser ou de ressentir des sentiments qui ne sont pas partagés. Donc tu tais tes émotions, les laissent se tapir dans une ombre qui est elle-même cachée dans le plus profond de ton cœur. Sûrement est-ce stupide de ne rien faire pour tenter de prendre le dessus sur cette timidité qui est tienne mais, tu le jures, tu fais des efforts là-dessus. Être si proche des membres de la bande t’aide à cela et trouver le réconfort que sont les bras de Rico ne fait que t’apporter un peu plus d’aide et de bonheur. Perdus entre la barrière de ses vêtements et sa peau, tes doigts longent son dos de haut en bas sans vraiment y prêter attention. C’est presque naturel chez toi bien que tu n’agisses pas ainsi avec tout le monde. Tes pommettes colorées, ton regard perdu dans le sien, ce sont tant d’éléments qui viennent montrer que tu n’as pas le contrôle sur la situation. Ou, au contraire, que tu sais parfaitement ce qu’il se passe mais que tu ne veux pas y mettre fin. Que t’as envie, besoin, de cela pour aller mieux. Tant pis si demain tout revient à la normale. Tant pis si t’as plus le droit à l’étreinte de ton ami avant la semaine prochaine. Puisque t’en profites maintenant. Le son de son rire vient bercer ton cœur alors que tu souris doucement. T’as l’impression d’être devenu plus léger depuis que t’es dans ses bras, les pensées négatives dans ta tête s’en allant à vitesse grand V. Et c’est reposant cette situation. Concentré sur sa respiration et les battements de son cœur, bruit irrégulier mais rassurant, tu sens ton propre palpitant qui ralentit à son tour. Sa main sur sa peau, sur cette limite fine entre ton dos et ton fessier, te déclenche une nouvelle vague de frissons dans laquelle tu t’enfonces un peu plus. Et tes lèvres déposent de petits baisers avant de remonter jusque sa joue où t’en déposes un autre. “Bonne nuit…” Le corps qui gigote doucement, cherchant une proximité un peu plus forte avec ton camarade de classe, et tu t’endors petit à petit.