① iseult est la deuxième enfant et dernière enfant de la fatrie boehringer, elle a un grand frère isaac dont elle est très proche, du moins depuis l'évènement qui a chamboulé leurs vies. ② les boehringer sont une famille allemande ayant fait fortune dans le milieu pharmaceutique, c'est le grand père d'iseult qui a crée l'entreprise "boehringer ingelheim" . ③ la demoiselle a toujours été très fière de son nom, de sa famille, mais elle n'aurait jamais pensé que ça lui engendrerait autant de soucis. ④ enfant, iseult avait tout pour être heureuse, et elle l'était, c'était une petite fille pleine de vie, souriante, bonne élève, puis tout son bonheur bascula quand son grand frère isaac se fit enlevé, il avait dix ans, elle en avait sept et son monde s'est écroulé. ⑤ à partir de ce moment là le quotidien des boehringer et de iseult par la même occasion, c'est retrouvé complètement changé, plus de rire, plus de joie, tout était sombre, triste et pourtant iseult tentait tant bien que mal de ramener cette joie perdue. ⑥ jamais iseult ne se serait imaginé ce qui allait lui arriver quelques jours après ses dix ans, elle se souvient de tout pourtant, comme si c'était hier, une nuit fraîche de novembre, la vitre brisée, la couverture arraché, son doudou balancé et elle emportée. ⑦ les suiveurs de dieu, voilà le nom de ses futurs bourreaux, ceux qui l'avait arrachée à sa famille, cette secte reprenant les codes d'il y a quelques années, privant les enfants de familles riches à leurs familles et inculquant des idéaux qu'ils pensaient justes et bons, ponctué par la religion, les tâches ménagères et les punitions pour quiconque déviait des règles instaurées. ⑧ après trois ans sans nouvelles, c'est là bas que iseult retrouva son grand frère, il avait changé, il n'était plus le petit garçon de ses souvenirs, mais bel et bien un adolescent, voix qui muait, duvet de prépubère, et quinze centimètres de plus, il était différent mais il était là et pour le moment c'était la seule chose qui l'a rassurait du haut de ses dix ans. ⑨ elle a toujours détesté la secte, elle faisait bonne figure pour éviter les punitions, elle frissonnait rien qu'à l'idée d'en subir une, surtout au vue de ce qu'elle entendait dans certaines conversations ou l'état dans lequel revenait certaines jeunes filles de son dortoir. ⑩ elle a eu la chance de trouver un groupe d'ami, des gens dont elle se sentait proche, avec qui elle se sentait bien, même si la secte essayait de leurs enlever de la tête tout sentiment d'amour quelconque, ils étaient les dernières choses à qui elle pouvait s'accrocher. c'est pour eux qu'elle se levait le matin, parce que si il y en avait un qui abandonnait, c'était le groupe qu'il laissait tomber. ⑪ iseult voulait s'échapper, trouver un moyen, tout le monde lui disait d'oublier l'idée, que c'était utopique, impossible, ils avaient raisons, un jeune garçon a essayé, c'était à peut près un an après l'enlèvement d'iseult et son arrivé à la ferme, plus personne n'a eu de nouvelle de lui, mais une chose est sur, il n'a pas réussi son coup. ⑫ iseult aimait tout le monde dans le groupe d'ami qu'elle s'était faite, mais il y a davy, davy il est spécial, il est pas comme les autres, c'est son meilleur ami, son pilier, son moteur, il a toujours été là pour elle et un soir iseult a pris son courage à deux mains pour faire comprendre au jeune homme qu'elle le voyait plus que comme un simple ami. un baiser, un simple baiser échangé, la douceur de ses lèvres contre les siennes et pour quelques secondes l'impression qu'elle était libre, mais il n'en était rien, un coup de malchance, un manque de discrétion et un surveillant qui les a surpris en pleine action. ⑬ traité comme des pécheurs, séparés, iseult s'est retrouvée dans une voiture quelques heures après ça, elle avait beau hurler, demandé où était davy, demandé à voir son frère, rien n'y fait, elle se retrouva séparé encore une fois de sa famille, sa deuxième famille, sans pouvoir leurs dire au revoir, elle savait pertinemment que rien ne serait dit, qu'on la ferait passer pour une déserteuse, ou pire morte. ⑭ trois heures de route, c'est ce qu'avait indiqué la petite horloge de la voiture dans laquelle elle se trouvait, elle s'en souvient, elle se souvient de tout iseult, la route, le froid et au final, une nouvelle ferme, une nouvelle prison, et c'est au moment où elle descendit de la voiture qu'elle se plongea dans un profond mutisme, bouclier, auto défense, elle ne sait toujours pas. ⑮ elle se retrouva jetée dans un bunker, entourée de treize autres filles et huit garçons, mais elle ne se souvient que de la peur, la tristesse, l'angoisse et le remord qui l'envahissait. six ans, six putains de longues années dans ce bunker, avec ces gens qu'elle n'aimait pas, qu'elle ne voulait pas aimer, parce qu'ils n'étaient pas orphéa, davy, ou encore isaac. ⑯ juillet deux mille dix huit, elle s'en souvient encore, les cris, la lumière aveuglante et cette chaleur étouffante qui s'engouffra dans le bunker, libérée, elle allait être libérée, et pour la première fois depuis des années, elle la sentie perler sur sa joue, une larme. ⑰ après une vérification d'identité, une quarantaine à l'hôpital et des examens pour savoir si son état de santé était bon, iseult fut renvoyée chez elle, dix ans sans voir ses parents, mais ils étaient là, et au fond, sur le palier, il était là lui aussi, isaac. c'est à la vue de son frère que les premiers mots de iseult sortirent de sa bouche, elle n'avait plus entendu le son de sa voix depuis six ans. ⑱ deux ans ont passés depuis la libération, depuis le renouveau et la nouvelle vie qui s'offrait à elle, iseult a eu du mal, elle a du enchaîner les thérapies mais c'est l'équithérapie qui lui a fait le plus d'effet. concernant les autres, iseult n'a jamais rien demandé à isaac, même pas sur davy, elle veut oublier, du moins, archiver dans sa mémoire ses moments passés dans la secte. ⑲harvard, c'était décidé elle allait postuler, elle y avait bien réfléchit et personne ne pourrait lui faire changer d'avis. donc la voilà en septembre deux mille vingt, sac sur les épaules, prête pour cette nouvelle étape de vie, sans vraiment se douter que le passé allait plus vite que prévu refaire surface.