et elle s’en fiche royalement dans le fond. de ce que les gens pourraient dire, des conflits qui pourraient lui exploser en plein visage. sûrement parce qu’elle n’est pas du genre à perdre son sang froid, peut être parce qu’elle n’a pas froid aux yeux. dans le fond, qu’est-ce que c’était à part un peu d’alcool sur un tee shirt trop moulant envers quelqu’un le méritant définitivement ? alors elle reprend sa course, tes doigts toujours coincés dans les siens, à virevolter entre les odeurs de sueurs et élan d’alcool rythmant une soirée comme celle-là. les pas stoppés net quand les mains accrochent la taille, moment de flottement où elle cligne des yeux, se tourne finalement doucement vers la brune qu’elle observe. dehors hausse les épaules comme si la réponse n’était rien de plus que logique. volte face, reprends l’ascension jusqu’à atteindre les portes battantes, soupir de soulagement quand le frais vient frapper l’épiderme, musique soudainement en sourdine pour soulager son esprit. et cette fois, c’est une cigarette qu’elle sort, le besoin de respirer autrement alors qu’elle sent ton regard dans son dos. ça va, c’est pas comme si t’allais rester là-dedans. pas dans l’état dans lequel tu te trouvais quand ce n’était que le début de la soirée. trouve un taxi et rentre chez toi propre conseil qu’elle allait sûrement mettre en place de son côté. pulpeuses qui continuent à aspirer la fumée nocive d'une addiction, les yeux toujours posés sur toi. tu me feras pas croire que tu peux pas payer la course pas quand on porte une robe qui sent le fric à des kilomètre ou quand les bijoux assortie brillent plus que l'avenir de la moitié de la population.

et probablement que malgré elle, le jugement est perceptible dans ses yeux. rancoeur de savoir que ça aurait pu être elle tout ça, qu’elle aurait pu s’offrir les paillettes et le luxe si seulement elle avait pu se concentrer sur son avenir pour débloquer le compte du grand père plutôt que de passer son temps à élever ses frères et soeurs. ils avaient pas l’air de s’en soucier quand t’étais en train de te noyer dans tes larmes simple constatation devant une solitude évidente. et si personne n’avait été là pour la suivre, personne ne s’était probablement rendu compte de son départ. ou tu rentres chez toi, ou tu retournes là-bas dans cet état. et n’importe qui d’intelligent serait apte à dire que la première solution était forcément la mieux. nouvelle bouffée sur la cigarette qu’elle finit par jeter d’une pichenette, lueur rouge qui finit par s’éteindre plus loin sur le trottoir quand tu lui offre un drôle de spectacle. et elle rit yuna devant l’absurdité de la situation, sors son propre téléphone pour ouvrir une application de transport. si elle est là-dedans, autant dire que tu la retrouvera pas. les doigts qui continuent à glisser sur l’écran, réserve une course prévue pour dans cinq minute. tu peux sûrement faire opposition via ton application. comme tout le monde désormais. le plus chiant sera sûrement d’attendre la nouvelle carte. et de trouver une solution pour les prochains jours. pour ce soir surtout. mordille la lèvre inférieure, les yeux qui restent fixés sur la rue dans l’attente de son chauffeur avant de se reposer sur.. la brune qui n’avait pas toujours daigné donner son prénom. j’ai pas de quoi payer deux courses mais.. si tu me donnes enfin ton prénom, j’te laisse partager mon taxi et dormir chez moi. solidarité féminine ou une connerie dans le genre. qui sait ce qui pourrait arriver si elle restait seule dans les nuit noires. je vis sur boston, chez mon père, y aura mon petit frère et ma petite soeur donc t’es supposément safe. et si tu promets de ne pas faire de bruit, on s’arrangera pour demain

les courses de la journée toujours moins expansive que la nuit. davantage si elle prend le bus. dans tous les cas, c’était les seules solutions qu’elle pouvait offrir à cette heure là, à prendre ou à laisser. parce que t’as perdue ta carte ? typiquement le genre de chose qui arrivait à tout le monde au moins une fois dans la vie. pour certains, c’était sûrement plus problématique mais l’expérience était dans tous les cas jamais dingue. oh c’est la faute du sac maintenant sourire moqueur qui étire les pulpeuses alors qu’elle enroule une mèche blonde autour de son doigt, automatisme. pourquoi je le ferais pas ? oh, probablement parce que l’être humain avait tendance à prôner l’égoïsme, voyeurisme poussant à prendre en photo ou vidéo ce qui pouvait se passer dans les rues sans jamais intervenir ou offrir la moindre aide. c’était pas comme ça qu’elle avait été éduquée yuna. et si elle ne faisait rien, que serait la suite ? dizaine de scénario catastrophe venant se jouer dans son esprit sans même avoir réellement besoin de réfléchir. les temps modernes étaient ce qu’ils étaient ; dangereux pour la femme, davantage à la nuit tombée. et soudainement, c’était la masse de la mannequin qui atterrissait sur elle, périmètre corporel non respecté pour une effusion nouvelle comme si elle venait d’apprendre un gain majestueux au loto. ok cyra, notre chauffeur vient juste d'arriver index qui se pointe sur le véhicule à peine garé, portière qu'elle ouvre pour se glisser à l'intérieur dans l'attente que tu fasses de même avant de glisser l'adresse au chauffeur un peu bourru. le trajet qui semble s'éterniser, rythmé par le son des informations diffusés à la radio jusqu'à temps de distinguer le quartier résidentiel, les demeures familiales donnant une impression de wysteria lane. soupir quand une nouvelle fois elle gagne l'air frais, pousse le portillon avant de se retourner vivement. il faut que t'enlèves tes chaussures et surtout, ne fais aucun bruit tant qu'on est pas à l'étage le paternel sûrement endormi sur le canapé du salon comme à son habitude. quelques pas supplémentaire, la clé qu'elle glisse dans la serrure pour déverrouiller l'accès, replace son index sur ses lippes pour mimer le silence. mission commando.

et elle est forte pour ça en temps normal yuna. rentrer au beau milieu de la nuit à pas de loup sans jamais se faire prendre. meilleur moyen pour échapper aux questions sur ses activités nocturnes. mais elle est forte seule, pas à deux. pas avec la fille ramassé dans les toilettes un peu plus tôt. maison endormie, ronflement qui prouve le sommeil du paternel alors qu’elle referme doucement, paire de chaussure à la main, entreprend l’ascension des escaliers. le pire serait haneul, sans le moindre doute. le frère casse pieds par définition. et c’est avec soulagement qu’elle parvenait finalement à destination, porte close sur une mission dûment réussite et enfin les doigts qui cherchent la lumière de la table de cheveux, ambiance tamisée offerte. euh.. pas ici ? pièce relativement sobre, livre de cours rangés alphabétiquement sur le bureau, les stylos suivant l’alignement par automatisme. tableau d’osier accroché sur la gauche, punaise pour retenir d’innombrable liste, liste de ses propres listes et ainsi de suite. gosse trop organisée, besoin de planifier et réguler chaque centimètre de sa vie. probablement pour ne jamais rien manquer, être à l’heure pour récupérer ses siblings à l’école, faire acte de présence au gala de fin d’année de l’une, à la remise des diplôme de l’autre. toutes les tâches qu’un père ne pouvait pas assumer (la faute à des horaires parfois compliquées). mais il est deux places pointe le lit comme une évidence sans accorder plus d’attention, s’arrête devant le dressing où elle pioche deux tee shirt, un qu’elle t’envoie. ce sera mieux pour dormir qu’une robe tâchée et trop serrée. ses propres fringues qu’elle retire, observe son reflet et la peau pâle dans le miroir plein pieds. tu t'es mise sur pause ? cyra qui ne bouge pas de sa place, tee shirt entre les doigts. sourire amusée qui étire les pulpeuses quand elle enfile son propre bout de tissu, te fais face les mains sur les hanches. alors c'est pas de la grande couture mais ça vient pas de la décharge non plus et dans tous les cas, elle ne pourrait pas faire mieux.