And we'll show the fire how to burn
— The Fire- Ben Howard —

w/ @Lou Beaufort

Menton qui repose sur le sommet de ta tête alors que quelques instants mon regard et mes songes se perdent au cœur de la nuit, rythmés par le bruit des vagues. Réalité qui se rappelle à nous. « Toujours. » dis-je avec un mince sourire en inclinant finalement mon visage vers le tien alors que tu te relèves, trônant de toute ta stature de Reine. Tes doigts passent sous mon menton pour mieux hisser mes lèvres jusqu’aux tiennes, une nouvelle fois, comme un étrange pacte muet qu’on vient sceller entre nous dans cette nuit solitaire. Je me relève à mon tour, prenant quelques tissus, une veste longue de soie, que je viens passer sur tes épaules doucement avant de poser un baiser sur ton cou. « Tu as froid ? » dis-je en me tournant bien que l’atmosphère fût plus que chaleureuse, la fraîcheur de la nuit ne tardera pas à nous cueillir et je peux tout à fait réchauffer l’âtre du poêle installé dans la pièce.

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be my shelter and I'll be your storm.
★ ─ w/ @Albus Jasinski  

C'est un serment scellé dans l'encre invisible, scellé dans leurs peaux et dans leurs âmes. Ils n'ont pas besoin de paroles pour celui-ci et de toute manière, ils n'arriveraient pas à les poser, car ils n'ont pas été créés dans ce moule. Ils se détachent, créant un vide au même moment. Un instant de répit avant la suite, de quoi reprendre son souffle, car l'énergie ne sera jamais manquante. Sa question la fait sourire, pendant qu'elle dépose ses mains sur les siennes, qui s'apposent sur ses épaules, quand le tissu l'enveloppe. Impossible d'avoir froid en sa présence, même dans les plus grandes tempêtes d'hiver. C'est si étonnant venant d'un homme si froid en apparence, aux billes sombres qui éveillent un feu de joie dans la reine, encore plus haut que celui qui figure déjà en elle. «Jamais, mais je ne dis pas non à un feu.» pour qu'il crépite au même son que les vagues. Elle se retourne, pour déposer un baiser tendre sur ses lèvres, bien plus doux que le côté sauvage auquel elle lui a habitué. De ses pieds nus et le simple tissu de soie sur ses épaules, elle entrouvre la porte de verre pour se glisser à l'extérieur après avoir fouillé dans ses sacs pour assouvir ses envies de tabacs. Elle l'observe à travers la pièce hors prix, comme si elle pouvait l'imprimer encore plus dans sa mémoire, quand son image se redessine après le nuage de fumée. Il trône si bien, ça causera sa perte. Et elle était sur le point d'arriver. La reine va devoir s'accrocher.

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— The Fire- Ben Howard —

w/ @Lou Beaufort

Le souffle entre deux inspirations, le repos. Cachette secrète au cœur de la nuit, bercée par l’immensité océane. J’avais eu le coup de cœur pour ce phare abandonné et avait dépensé des fortunes pour le rénover comme je l’entendais. Mais j’en étais fier désormais et je venais souvent ici quand j’avais besoin de me couper du monde extérieur. Pour quelques heures. Pour quelques jours. Mais solitaire toujours. Jusqu’à ce soir. Je regretterai peut-être mais pour une fois je lâche. Scellant ma bouche à la tienne, comme un affamé se gorge du poison, je suis conciliant, l’acier de mes phalanges qui devient un instant velours au contact de ton épiderme. « On ne va pas se priver d’une beauté supplémentaire. » dis-je en tournant mon regard vers le tien tandis que tu te faufiles vers l’extérieur pour t’abreuver de nicotine. J’enfile rapidement un sous-vêtement et mon pantalon avant d’aller chercher quelques bûches, alimentant le feu, accroupi et contemplant les braises qui se dessinent, danse de langues enflammées, un brin hypnotique. Je me plais à oublier. Voilà qui est fait. Puisque tu trônes Reine au sommet des vagues, je te rejoins en un instant, laissant le vent fouetter mon épiderme, allumant mon propre fardeau. « Tu résidais à Londres en Angleterre ? » C’est là que se prélasse l’aristocratie en général, mais est-ce les terres que tu préférais ? Je ne sais pas vraiment, sinon que j’en ai exposé bien davantage que tu as pu le faire jusqu’à présent. Nouvelle inspiration de poison que je viens souffler dans les volutes immaculés, une lueur curieuse venant se répandre sur mes traits.

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★ ─ w/ @Albus Jasinski  

Ils sont difficiles à contenter. Ils prennent toutes les beautés du monde, sans le moindre remords, récoltant les passants dans leurs lits, puis les endroits abandonnés pour finir par un simple feu dans une cheminée. Elle finit par se retourner, vers la mer, qui se calme peu à peu, le vent fouette toujours autant là-haut et emportent ses mèches dans l'air, lui arrache des frissons sur sa peau encore brûlante. Elle écrase même un moment son menton sur la rambarde, sur ses mains, se rappelant presque le summer camp et les mers qu'elle avaient observées. Elles étaient différentes, mais tout aussi folles, comme les pensées qui s'animent dans sa tête. Lou n'a pas besoin de se retourner pour savoir qu'il se joint à elle, quand le cylindre au bout de ses doigts est en fin de vie au bout de ses phalanges. «Oui, tout juste. Je vivais une vie un peu clichée. La jolie demeure dans un quartier parfait et chic.» trop ennuyeux pour Lou, qui créait déjà beaucoup de tapages dans la maison. Elle se redresse, pour tourner dos à la rambarde et poser son regard sur lui, aussi curieux et avide de détails. «Rien qui allait avec moi, en fait. J'aime le luxe, mais c'était trop calme et j'ai rendu folle ma mère bien des fois.» tandis que du côté paternel, il aimait toujours un peu ce qu'elle était. Un électron libre impossible à dresser. «Et toi ? Elle ressemblait à quoi ta demeure familiale ?» il reste toujours aussi mystérieux et secret sur ce qui l'entoure. Elle ne connait que son pays natal, sans plus. Elle est à la fois un livre ouvert et une femme remplie de mystères, mais lui il est la boite de pandore en elle-même.

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— The Fire- Ben Howard —

w/ @Lou Beaufort

Trop sauvages pour les façades auxquelles on nous a dompté. On a ça en commun toi et moi, je laisse mes orbes détailler les noirceurs océanes quelques instants, la fumée suspendue à mes lèvres. T’imaginant, jeune fille sage pas si sage dans ta demeure bourgeoise, dans ces décors sophistiqués. Rien à voir avec les miens, mais ce même goût des luttes pour s’extirper d’une condition qu’on rejette. Je reprends une inspiration de tabac, laissant ta voix se perdre dans mes détails. « Raconte-moi quelques-unes des tes frasques. » Sourire amusé, un brin de sarcasme. Je t’imagine petite angelot à l’âme démoniaque, déjà hantée par ta fougue et tes vices, sous une apparence implacable. C’est naturel que tu viennes me questionner sur ma condition, sur mon enfance, sur les décors qui m’ont vu grandir. En silence, je rejette la fumée aussitôt emportée par le vent, ma peau nue frissonnant allègrement contre les provocations de la mer, mais je ne faiblis pas pour autant, habitué à endurer ce genre de torture. « Rien de beau et rien d’enviable. » Mes iris prennent une teinte plus sombre, plus métalliques. Rien de bon dans l’envers du décor, je préfère celui que j’ai bâti depuis. « Mon seul objectif a été de m’en échapper. » C’est ce qui m’a fait tenir, sous la rudesse des coups, sous la passivité maternelle, la rage au ventre, la faim surtout. J’écrase le mégot distrait, avant de m’emparer de tes phalanges que doucement je porte à mes lèvres, esquissant quelques pas en arrière, comme pour t’entraîner à rentrer à l’intérieur. « Tu vas attraper froid. » dis-je en fermant la porte derrière toi. Je me rapproche de nouveau, passant mes doigts sur ta joue comme pour en imprimer les traits, ce sera une belle image pour m’accompagner dans des nuits trop chaudes pour mon sang polonais. « Et l’Amérique te plaît ? » Tu songes à y fonder ton royaume ? Moi je ne vois pas de meilleures terres à conquérir. Si ce n’est la tienne.

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★ ─ w/ @Albus Jasinski  

Elle aimait cette vie de bourgeoisie, de haute instance et elle a bien du mal à quitter cette atmosphère. Seulement, elle aime bien aussi causer quelques éclats. Elle a ce sourire presque nostalgique quand elle doit fouiller dans sa mémoire, sur ses frasques, sur ses conneries.«Mon passe-temps favori, c'était de cacher mes chaussons de ballet partout dans la maison. Je détestais tellement la danse, mais j'avoue que la toilette, c'était le pire endroit que j'aurais pu choisir.» elle lâche un éclat de rire léger, imaginant presque la vision de la jeune Lou sous ses yeux. «J'aimais bien grimper aux arbres aussi, je me suis cassé le bras deux fois aussi. C'est à partir de là que ma mère en a eu marre et ils ont compris que j'étais hyperactive.» oui, parce que son besoin d'adrénaline est aussi chimique, neuronale et c'est ainsi pour ça qu'une salle de classe l'énerve particulièrement. Après son monologue, les souvenirs, elle réclame les siens. Mais son regard s’assombrit, elle le décèle, dans la lueur de la lune, mais elle ne le relève pas et avant même d’apposer le moindre commentaire, il la réclame à nouveau, près de lui, prétextant que son corps pourrait faiblir sous l'air glacial. Impossible, impossible de ne pas sentir le feu qui s'éveille dans l'antre comme dans son corps, quand il est là, quand il la regarde, quand il la questionne. Ses mains qui s'appliquent sur ses joues, elle se laisse caresser, soutenant son regard, volant ses doigts à son tour, pour appliquer ses lèvres, puis même sa langue aiguisée, presque timide, à quelques instants. «Alors, réchauffe-moi.» elle le relâche et elle recule, à pas feutré, vers le piano, s'assoyant sur le banc, observant l'instrument, encore une fois, se retournant vers lui pour lui faire signe d'approcher. «Oui, l'Amérique a un petit quelque chose, mais je veux voir le monde. Je ne peux pas me satisfaire d'un endroit.» comme de son corps une seule fois, de cette seule nuit. Mais elle pourrait bien se satisfaire que de lui.

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— The Fire- Ben Howard —

w/ @Lou Beaufort

Les eaux glacées de mes orbes se teintent sans doute de davantage de lumière. A t’imaginer petite fille effrontée et téméraire qui ne voulait pas se ranger aux ordres. Tu poussais les provocations toujours plus loin tandis que je rangeais les miennes sous la poussière du tapis. On avait évolué de deux manières inverses. J’avais tout intériorisé tandis que tu crachais ton mécontentement au monde. « Et du coup, tu as arrêté ? » Sourire en coin. La danse. Parce que ton corps reste toujours aussi parfait. Des courbes graciles et fines te prédisposant à cet art. Et quoi qu’on fasse, on ne peut pas renier sa nature. Ton rire vient s’éprendre des baies vitrées de la pièce, comme des bulles dorées et légères qui viennent rehausser l’atmosphère. Ici ne résonnaient que les touches de piano et ce soir ensuite les éclats de nos voix. Mais hormis cela rien. Cette tour était celle de ma solitude, de mes pensées les plus austères et les plus profondes. J’aime ce que tu y apportes. Un peu trop sans doute mais pour une fois j’admets ma faiblesse et ne cherche pas à lutter contre, profitant de cette nuit, profitant de cette trêve entre moi et moi-même. « Et ils ont essayé de t’empêcher de bouger alors ? » Dans ton monde, j’imagine que les petites filles ne doivent pas trop remuer mais accepter leur sort avec élégance et impassibilité. On pardonne plus facilement aux jeunes garçons mais pas aux filles, ce que j’ai toujours trouvé stupide. Mon regard glisse au piano dont les touches brillent singulièrement dans la nuit et dans la chaleur du décor. « Mon père ne voulait pas que je joue de la musique, ce n’était pas une occupation pour le fils qu’il avait mis au monde. » Mes mâchoires se serrent, il n’avait enfanter que pour rattraper les choses qu’il avait manqué lui. Mais après tout, c’est le cas de nombreux parents non ? Tu viens attraper mes doigts, scellant ton empreinte de tes lèvres royales et d’or, une ébauche de sourire sur les miennes, trop faible, homme. « A vos ordres ma Reine. » En réalité, c’est une tâche à laquelle je m’appliquerai sans aucune difficulté, laissant ma bouche rencontrer une nouvelle fois la tienne, et mes phalanges explorer la rondeur de tes hanches. Mais tu recules, t’intéressant de nouveau à ce piano que j’ai évoqué quelques instants plus tôt. Je viens m’appliquer à ton dos, me penchant pour passer tes cheveux de l’autre côté de ta nuque, ainsi mes lippes s’approchent de la tendresse de ton cou, viennent en saisir le goût et le parfum caractéristique. « Le monde ne sera jamais trop vaste pour toi Lorraine. » Ni même pour nous, on est de ces âmes libres et incandescentes qui évolueront toujours sans attache. Je viens m’asseoir à tes côtés, tournant mon regard vers le tien et t’offrant une lueur complice. « Tu sais jouer ? » J’imagine que oui, au moins un minimum, après tout cela fait partie de l’apprentissage d’une jeune fille de la haute.

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