Je ne sais pas comment j'en étais arrivé là. Je voulais uniquement acheter quelques médicaments à Septembre pour tenir le coup. Parce que je sentais que j'allais clairement faire une sorte de burnout. Entre mes cours, mes révisions, mes responsabilités avec Aaron et Roxanna, je ne savais plus où donner de la tête. Alors je voulais juste des médicaments pour me booster et que je puisse réviser plus longtemps le soir, car je tombais très vite de fatigue lorsque je rentrais chez moi. Sauf que je ne pensais pas que des simples médocs me feraient replongé. Finalement, j'ai acheté quelques trucs pour faire des joints à Septembre, et maintenant, j'avais clairement recommencé mes conneries. Je ne sortais pas trop trop pour pouvoir m'occuper d'Aaron, mais en sortant des cours j'allais direct boire un verre dans un bar avec des amis avant de récupérer le bébé, et je fumais déjà plusieurs joints par jour. Je me disais que ça n'était qu'une passe et que je finirais bien par arrêter...mais j'étais un ex-drogué qui venait de replonger, je n'allais pas savoir m'arrêter aussi facilement. Sortant d'un de mes cours lundi midi, je décidais de retourner chez les Dunsters pour déjeuner. J'avais un cours cet après-midi, mais je n'y allais pas pour pouvoir traîner avec quelques anciens potes de chez les Mathers . Je rentrais alors dans ma chambre et quelle ne fut pas ma surprise en voyant...Roxanna ? "Hey...", lançais-je à la jeune femme, un peu surpris. "Qu'est-ce que tu fais là ?" Je ne lui donnais peut-être pas assez de nouvelles...? En même temps, il n'y avait qu'à me voir pour qu'elle comprenne que j'avais plongé à nouveau : j'avais des cernes sous les yeux car je dormais plus, et j'avais déjà quelques traces de piqûres sur le bras. Je déconnais grave.

Tout se passait tellement bien, que j'osais à peine le croire. Ma grossesse se déroulait à merveille, mon couple avec Jude battait son plein, puisque nous venions récemment de fêter nos un an ensemble. Seule ombre au tableau : Le mal-être d'Apple, qui faisait que je passais un maximum de temps auprès d'elle, à m'assurer qu'elle ne tombait pas dans une dépression des plus sombres. J'avais remarqué ses cernes, sa perte de poids... Alors pourquoi ? Pourquoi n'avais-je pas remarqué la même chose chez Jude ? J'étais dans ma chambre chez les Lowells, lorsque j'ai reçu un message de Briony, qui semblait inquiète. En effet, la présidente Mather avait des soupçons sur Jude, comme quoi des rumeurs tourneraient chez les Mathers, et qu'il se droguerait à nouveau. Quoi ? Ridicule, il venait même d'être élu président de sa maison, après le départ volontaire d'Edenshaw de la présidence. Je décidais néanmoins de passer faire un tour chez lui, juste pour le voir, et le féliciter d'être à son tour président. Mais lorsque j'arrivais dans sa chambre, celle ci était vide, et dans un sale état, en fait. Aaron était avec moi, et vu l'odeur nauséabonde de la chambre, j'ouvrais la fenêtre, posant le petit dans son lit. J'avais l'impression de revoir la chambre du Mather que j'avais rencontré un an plus tôt. Par réflexe, je me précipitais alors vers ses tiroirs, priant pour me tromper. Les premiers furent vides... Mais les premiers, seulement.

Une heure plus tard, Jude rentra dans sa chambre. Tiens, je l'aurais attendu plus tard, il était encore midi. J'étais assise en tailleur sur son lit, regardant un point fixe, le regard fermé. "Hey..." Me lança-t-il simplement. Je ne lui accordais même pas un regard. "Qu'est-ce que tu fais là ?" - « Un peu de ménage. » Balançais-je en secouant un sac en plastique que je lui jetais. Des seringues écrasées, et autres drogues que j'avais pris un malin plaisir à piétiner. Je me redressais, dévoilant dans mon dos un sac, rempli des affaires de Aaron. Hors de question que je laisse son fils. Notre fils. Avec un drogué.

Je savais que Roxanna finirait par être au courant. Au départ, ça n'était que des médicaments pour tenir le coup, des sortes de vitamines un peu plus fortes et j'avais demandé à Septembre d'être discrète, mais mon comportement devait certainement alarmer certaines personnes. En même temps, quelle idée de traîner à nouveau avec des Mathers ? Ça semblait presque évident qu'il y avait quelque chose de louche. En plus de ça, je venais d'être élu président de ma maison, alors le fait que je retourne dans la précédente maison où j'avais été également président..Mais je n'y pouvais rien, je ne contrôlais plus rien. Je ne dirais pas que j'étais au fond du trou comme il y a un an, mais ça pourrait très vite arriver. Je vis bien en arrivant que Roxanna était plutôt pensive, et j'étais même surpris de voir que Aaron était avec elle. Je fermais la porte derrière moi, défaisant mon manteau, « Un peu de ménage. » J'haussais les sourcils et je commençais à paniquer intérieurement quand je la vis me lancer le sachet avec toute la drogue. Mon Dieu qu'est-ce que j'avais honte... Aaron vivait avec moi, et moi je redevenais un junkie de merde. J'avais envie de me jeter à ses pieds à de lui dire que j'étais désolé, mais j'avais l'impression que cette fois ça ne suffirait pas. Je me mordais la lèvre et je déglutis en voyant le sac d'Aaron fait. "Je peux t'expliquer..", dis-je avant de m'avancer vers Aaron, me penchant pour embrasser son front. "Je...je sais pas ce qui m'a pris mais..c'est une mauvaise passe.." J'essayais de me trouver des excuses, mais je n'en avais aucune. A la limite, j'aurais du aller la voir pour lui dire que je sentais que j'allais replonger, et pas me laisser embarquer à nouveau dans cette spirale infernale.

Je me sentais à la fois trahie et furieuse, triste et dégoûtée, mais la colère... La colère emportait tout. Je lui avais fait confiance de nombreuses fois, je l'avais aidé à s'en sortir, pour lui, pour moi, pour nous et notre vie de famille en pleine construction... Merde, j'étais enceinte de lui de sept mois ! Mais pire encore, il n'était même pas venu m'en parler. Si je n'avais pas eu de contact par Briony, quand est-ce que je l'aurais su ? Lorsqu'il aurait fini par blesser notre fils, trop stone pour marcher droit ? Et à son regard décomposé, je pense qu'il avait très bien compris mon état d'âme. Dans l'immédiat, de toutes façons, je me fichais bien de ce qu'il pensait. Mes idées étaient arrêtées, mon cœur meurtri, ma confiance en lui, éteinte. "Je peux t'expliquer.." dit-il en s'avançant pour oser poser ses lèvres sur le front d'Aaron. "Je...je sais pas ce qui m'a pris mais..c'est une mauvaise passe.." Je m'avançais d'un pas vif, prenant le bébé dans mes bras en reculant. « Ne le touche pas ! » Criais-je alors, explosant une bonne fois pour toutes. J'étais hors de moi, une bombe à retardement. « Tu comptais m'en parler un jour, nan ? Non parce que tout le campus a eu le temps de savoir que le graaand Jude Montgomery se droguait à nouveau, avant que SA FIANCEE ne l'apprenne ! Qui plus est par Briony ! » Je marquais un temps d'arrêt, ajoutant d'un air goguenard, ironique, sarcastique. « Eh oui, ta cousine se fait du soucis pour toi, et tu sais quoi ? Je voulais pas la croire. Je suis une bonne poire, apparemment. » Je reculais en tenant Aaron d'un bras, qui s'agrippait de toutes ses forces à ma chemise. J'attrapais son sac de mon bras libre. « Tu m'as eu plusieurs fois, mais là, c'est fini Jude. Je veux plus te voir. »

J'étais complètement irresponsable, comme si l'année entière que j'avais passé à m'assagir n'avait servie au final à rien. Il avait suffit d'un peu de fatigue et de bêtise de ma part pour retomber là dedans, et cette fois j'aurai encore plus de mal à en sortir, je le savais. Et si Roxanna me tournait le dos, ça allait être encore pire. « Ne le touche pas ! » , cria -t-elle en prenant Aaron dans ses bras, en l'éloignant de moi comme si j'avais la peste. Je fronçais les sourcils, déjà agacé par son comportement excessif mais au fond, vraiment justifié. "Eh mais tu fais quoi là ? C'est encore mon fils que j'sache non ?!", criais-je presque sur le même ton qu'elle. « Tu comptais m'en parler un jour, nan ? Non parce que tout le campus a eu le temps de savoir que le graaand Jude Montgomery se droguait à nouveau, avant que SA FIANCEE ne l'apprenne ! Qui plus est par Briony ! » Je soupirais et je levais les yeux au ciel, "Parce que j'étais censé venir te voir, la bouche en choeur en te disant, "Chérie tu sais pas quoi ? J'ai encore replongé !"" Je secouais la tête, "J'pensais que ça s'arrangerait..", commençais-je à expliquer mais la jeune femme me coupa dans mon élan, « Eh oui, ta cousine se fait du soucis pour toi, et tu sais quoi ? Je voulais pas la croire. Je suis une bonne poire, apparemment. » Je secouais la tête à nouveau, faisant un pas vers elle, "Mais non..non..", mais elle recula à nouveau, ce qui me fit soupirer encore une fois. J'étais complètement désespéré, et je ne savais même pas quoi dire en fait, rien ne suffirait. « Tu m'as eu plusieurs fois, mais là, c'est fini Jude. Je veux plus te voir. » J'eus l'impression que mon coeur s'arrêta de battre d'un coup, et que je m'enfonçais dans le sol. Comment ça c'était fini..? Elle n'avait pas le droit de nous faire ça alors que nous allions former une famille.. elle n'avait pas le droit, n'est-ce pas ? "Tu...tu quoi..?" Je déglutissais, m'avançant pour être face à elle, afin de l'empêcher de sortir. "Non..Roxanna..pas ça..me laisse pas.. j'suis plus rien sans toi.." Je savais que c'était mince comme explication, comme argumentation mais je n'avais que ça sous le coude.

J'éloignais Aaron de Jude autant que je le pouvais, et le petit semblait s'accrocher à moi comme à une bouée en pleine mer. "Eh mais tu fais quoi là ? C'est encore mon fils que j'sache non ?!"Cria alors Jude, haussant le ton devant moi. Comment osait-il hausser le ton, alors qu'il était en tort ? « Comment oses-tu prétendre avoir le moindre droit sur Aaron dans l'état dans lequel tu es ? Tu veux que ton fils voies ça ? Pas moi ! » Je le réprimandais alors sur le fait que je l'avais appris par moi même, et qu'il n'avait pas été foutu de me dire que ça n'allait plus. "Parce que j'étais censé venir te voir, la bouche en choeur en te disant, "Chérie tu sais pas quoi ? J'ai encore replongé ! J'pensais que ça s'arrangerait.." n'importe quoi. « Et comment on faisait avant, hein ? COMMENT ? » J'explosais, le coupant alors en enchaînant sur le fait que je n'avais pas osé croire Briony lorsqu'elle m'avait confié ses inquiétudes. Comme j'ai pu être stupide. "Mais non..non.." Il était pitoyable, n'avait pas la moindre excuse, il était dans un état misérable, il n'y a pas d'autre explication, pas d'autre recours. Lui et moi, c'était terminé, pour de bon. "Tu...tu quoi..?" Il s'avança vers moi, et je reculais tellement que mon dos terminait contre la porte. Aaron commença à s'agiter. Je le berçais doucement, fermant les yeux pour ne pas fondre en larmes au vu de la situation. "Non..Roxanna..pas ça..me laisse pas.. j'suis plus rien sans toi.." Immédiatement, je secouais la tête de gauche à droite, à la négative. « Non … Non Jude, tu n'as pas besoin de moi... Visiblement, tout ce dont tu as besoin... » Je jetais un regard dédaigneux sur les restes que j'avais détruits de ses drogues. « C'est ça.. »

J'avais les idées complètement embrouillées, et je n'étais pas foutu de réfléchir correctement. Pourtant, je ne me droguais pas autant qu'avant, mais j'avais l'impression d'être revenu un an en arrière : quand j'arrêtais de bosser sérieusement mes cours et que je passais mes journées à traîner dehors, complètement stone et parfois même, sans me souvenir de ce que j'avais bien pu faire. Sauf que un an plus tôt, je n'avais rien à perdre de me comporter comme un con de cette manière. Un an plus tôt, j'étais totalement dévasté par la mort de Kyle et de ma mère. Alors pourquoi est-ce que j'avais tout recommencé aujourd'hui, alors que j'avais tout à perdre ? C'était tout simplement inexplicable. J'étais en train de perdre la femme que j'aimais, qui allait emporter mon fils et par la même occasion, notre fille. Et si je ne pouvais pas assister à la naissance d'Aylin ? Et si Roxanna ne voulait pas que je la reconnaisse comme ma fille ? Et si...si ma fille ne connaissait jamais son père ? C'était tout simplement inconcevable et pourtant, je l'avais cherché, si ça n'est pas pour dire que j'avais mérité ce qui m'arrivait. « Comment oses-tu prétendre avoir le moindre droit sur Aaron dans l'état dans lequel tu es ? Tu veux que ton fils voies ça ? Pas moi ! » Je ne pouvais pas répondre à ça, car je savais qu'elle avait raison. Cette semaine, j'avais été le pire père au monde : mon fils vivait dans un taudis et il dormait près des seringues utilisées par son père pour se défoncer. C'était pitoyable. « Et comment on faisait avant, hein ? COMMENT ? » Roxanna pétait un câble, littéralement. Je pouvais mettre ça sur le compte des hormones, mais je savais que ça n'était pas que ça. Les hormones ne faisaient qu'accentuer sa colère, c'est tout. La seule chose que j'arrivais à faire, c'était de me planter devant elle pour l'empêcher de passer, l'empêcher de partir alors qu'elle venait de...me quitter ? Je n'étais qu'un idiot, un idiot qui était en train de tout perdre. « Non … Non Jude, tu n'as pas besoin de moi... Visiblement, tout ce dont tu as besoin.... C'est ça. » Je déglutis et je suivais son regard : j'avais besoin de tout ça uniquement car j'étais malade, j'étais malade et accroc, mais je pouvais essayer d'aller mieux. Enfin, c'était un discours que j'avais peut-être beaucoup trop répété et dont elle ne devait plus croire un seul mot. Je passais mes mains sur mon visage, totalement paniqué et mon incapacité à réfléchir me rendait encore plus nerveux. "Fais pas ça... tu peux pas tout envoyer balader comme ça, en un claquement de doigts.." Je sentais les larmes me monter aux yeux, j'étais fatigué de me battre , je passais ma vie à ça : me battre contre la maladie, me battre contre mon addiction.. "Et Aylin..? Et nos fiançailles..?"

Je ne saurais dire si je devais mettre cette colère sur le compte des hormones, ou juste parce que j'implosais littéralement. J'avais passé mon année à me battre pour lui. Contre sa maladie, contre son addiction, moi qui avais toujours eu une peur bleue de la drogue, depuis que ma meilleure amie était morte d'une overdose, il y a maintenant quatre ans. Et pourtant, même s'il savait déjà tout ça, Jude continuait de se droguer, encore. Il n'était même pas foutu de l'admettre et de me le dire, il restait là, planté, comme si ce n'était pas normal que je sois au courant de ce qui se passait. Mais en tout cas, s'il y a bien une chose dont j'étais absolument sure, c'était de la tournure que les choses allaient prendre dès aujourd'hui. J'avais fini de me battre, et surtout, il était impossible pour moi d'envisager de passer une seconde de plus dans cette chambre, avec Aaron. Jude passa ses mains sur son visage, décomposé. Je restais impassible, les yeux brillants, je n'osais pas les fermer à nouveau de peur de me mettre à pleurer. Hors de question d'être faible, de me laisser avoir. Un câlin, des mots d'amour et tout serait fini ? Non, pas cette fois. "Fais pas ça... tu peux pas tout envoyer balader comme ça, en un claquement de doigts.." Je laissais m'échapper un rire sarcastique. « Retournes pas la situation Jude, c'est toi qui envoies tout balader avec tes conneries. » Il avait les larmes aux yeux. Je détournais le regard, une larme apparaissant également au coin de mes yeux. "Et Aylin..? Et nos fiançailles..?" Je secouais la tête. Oui, je l'aimais, mais je ne pouvais plus vivre ça. Alors je fis ce que jamais je n'aurais cru faire. « Notre fille n'aura pas un père drogué. Tu ne l'approcheras pas tant que tu n'auras pas changé. Quant à nos fiançailles.. » Sans le regarder, je retirais la bague que je portais si précieusement depuis juillet, et je la posais sur la table à côté de la porte. « Ca sert plus à rien, vu ce que tu as l'air de vouloir t'engager. » Je déglutis, retenant un sanglot.

J'étais totalement conscient de ce qui se passerait si Roxanna viendrait à le savoir. Et il paraissait évidement qu'elle finirait par le savoir. Ma sale mine en disait long sur les nuits que je passais à tenter de réviser alors que rien ne voulait entrer dans ma mémoire à cause de la dose de drogue que j'ingurgitais maintenant tous les jours. Mais je n'aurais jamais pensé que ça aurait été aussi loin. Jamais je n'aurais cru qu'elle mettrait fin à notre histoire. C'était égoïste de dire ça, mais j'aurais espéré qu'elle veuille m'aider à tout arrêter, pas qu'elle me laisserait tomber. C'était égoïste car Roxanna avait déjà fait tout ce qui était en son pouvoir pour m'aider, et à chaque fois je finissais par la décevoir. « Retournes pas la situation Jude, c'est toi qui envoies tout balader avec tes conneries. » Je baissais légèrement la tête, honteux car je savais qu'elle avait raison, encore une fois. C'était ma faute, et je ne pouvais pas jouer les victimes cette fois. J'allais me retrouver tout seul, et c'était uniquement de ma faute. Elle avait l'air tiraillée de devoir faire ça, tiraillée de partir et de me laisser, et j'avais juste envie de crier, crier à quel point je me détestais d'avoir tout gâché une bonne fois pour toute. « Notre fille n'aura pas un père drogué. Tu ne l'approcheras pas tant que tu n'auras pas changé. Quant à nos fiançailles.. » Je fronçais les sourcils, déglutissant alors que mon regard se voilait de larmes, et je luttais pour les empêcher de couler, comme si je n'avais pas le droit de pleurer, car je l'avais mérité. Elle retira la bague à son doigt, et je sentais mon coeur louper à nouveau un battement, secouant énergiquement la tête, "Non...non..", bafouillais-je à nouveau alors que Roxanna posa la bague sur ma table de chevet près de la porte. « Ça sert plus à rien, vu ce que tu as l'air de vouloir t'engager. » Je sentais une colère terrible monter en moi, mélangée à de la tristesse. "Vous êtes ma famille ! J'ai plus personne, tu peux pas, tu peux pas tout arrêter, tu peux pas m'empêcher de voir ma fille...tu peux pas !", criais-je en allant chercher la bague que je lui tendais, "J'ai toujours pris soin de toi, j'ai toujours pris soin d'Aaron je... j'suis perdu en ce moment, j'ai trop de pression, j'ai craqué mais...si tu me quittes ça va être encore pire !" Je fis un pas vers elle, criant toujours, "J'veux pas redevenir le Mather d'il y a un an...si tu me laisses c'est ce qui va arriver...j'aurai pas la force de m'en sortir tout seul..." C'était ma dernière carte, si elle partait, je n'avais plus rien, plus aucun argument malgré que ce dernier soit très mince, et que je savais au fond que ça ne la ferait pas changer d'avis.

"Non...non.." C'est tout ce qu'il était capable de dire, alors que j'étais en train de rompre nos fiançailles. Sans même lui accorder un regard, j'avais arraché de mon doigt cette bague de fiançailles qui était censée représenter tous nos efforts, et le fait que nous étions ensemble, pour toujours et contre tout. Je lui vouais une confiance aveugle, il m'avait promis … On s'était promis de toujours se faire confiance l'un à l'autre, et pourtant, j'apprenais qu'il m'avait trahie, menti. Pour moi, ces fiancailles n'avaient plus le moindre petit sens. Je regardais toujours dans le vide, resserrant mes doigts autour du bébé alors que Jude haussait le ton. "Vous êtes ma famille ! J'ai plus personne, tu peux pas, tu peux pas tout arrêter, tu peux pas m'empêcher de voir ma fille...tu peux pas !" Il récupéra la bague, qu'il me tendait, mais je ne pris même pas la peine de baisser les yeux dessus. Je ne comptais pas la porter à nouveau. "J'ai toujours pris soin de toi, j'ai toujours pris soin d'Aaron je... j'suis perdu en ce moment, j'ai trop de pression, j'ai craqué mais...si tu me quittes ça va être encore pire !" Il avança à nouveau vers moi, et ma main se posa instinctivement sur la poignée de la porte de sa chambre, prête à quitter les lieux n'importe quand ; "J'veux pas redevenir le Mather d'il y a un an...si tu me laisses c'est ce qui va arriver...j'aurai pas la force de m'en sortir tout seul..." Mon poing se crispa autour de la poignée, et je secouais la tête de gauche à droite. Non, c'était trop facile de dire ça, de me rejeter la faute dessus. Il n'avait pas le droit de tenter de me faire culpabiliser, et je m'étais assez battue. Je rendais les armes une bonne fois pour toute. « Pendant un an … Pendant un an je me suis battu Jude. Juste pour toi. T'as pas le droit d'essayer de me retenir avec cet argument. » Je me mis à pleurer, c'en était trop. Je ne saurais même pas dire si c'étaient des larmes de rage ou de désespoir profond, parce que ces deux émotions se mêlaient parfaitement dans mon esprit en ce moment. « Tu vas devoir apprendre à te débrouiller, parce que maintenant, tu devras faire sans moi. Sans nous. » Je remettais correctement le sac sur mon épaule, crispant ma mâchoire un moment avant de me forcer à dire :« Pousses toi maintenant, et laisses moi sortir d'ici. Maintenant. »