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hahajima, samedi 04 juillet ─ w/ @Katalia Borgia-Locke

Katalia m'avait vaguement parlé de sa bucket-list et s'il y a bien un truc que j'ai retenu, c'est qu'elle n'a jamais fait du camping. J'ai saisi l'occasion et je veux qu'elle s'en souvienne toute de sa vie de sa première nuit dehors. J'adore ça, l'aventure, se couper du monde le temps d'une nuit et être en connection avec la nature. Quand j'étais gosse, j'ai fait les scouts et j'adorais rentrer tout crasseux à la maison le samedi soir, avec ce sourire du gamin heureux, qui raconte tout ce qu'il a fait et découvert aux parents lors du repas du soir. J'me dis qu'elle va kiffer, car elle sera avec moi, mais si ça se trouve, elle va juste vouloir s'enfuir. Un peu bête sachant qu'on vit seulement notre relation. Je n'ai pas envie qu'elle y mette un terme car elle s'et fait piquée par un insecte. Cette pensée me fait sourire. Le petit bateau nous dépose sur l'ile d'Hahajima. Sauvage, plutôt hostile, j'adore. Je transporte mon sac et la tente sur mon dos, attends que Kat se mette en mouvement et on arrive sur le port. Y'a quelques bâtiments, mais quand on regarde au loin, on peut facilement se perdre. Je lève le nez, cherche après le soleil. « on va pas tarder, il va bientôt faire nuit. » parce que oui, on a encore un bon moment à marcher pour arriver jusqu'à une plage déserte. J'attrape la main de la brune, prend son sac pour ne pas qu'elle s'encombre. Je reste assez discret sur le lieu, je veux l'impressionner au bon moment. Après trente-minutes de marche sur un sentier dans la forêt asiatique, on arrive enfin sur une vaste étendue de sable et d'eau. Le vent chaud nous fouette le visage et le bruit des vagues nous berce. Je presse le pas, me mets même à trottiner pour quitter la fougère et je laisse tomber les sacs. Je m'étale sur le dos dans le sable et je lâche un soupir d'extase. « magnifique, juste parfait. » je lève la tête et secoue mes cheveux pleins de sable. Dans mon champ de vision, il y a Katalia qui reste debout à me regarder d'un air perplexe. Elle est belle, même avec ce regard. Le coucher du soleil lui donne une jolie couleur sur le teint de sa peau. « on est arrivé. » au cas où elle ne l'aurait pas compris tout de suite. Je me redresse sur mes genoux et attrape le sac où est rangé la tente.

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✧. ❛ love on top. i know nothing's perfect but it's worth it after fighting through my tears and finally you put me first. it's you.

Lorsqu'il t'avait dit qu'il avait eu une idée de ta bucket list, t'as d'abord eu peur qu'il pioche parmi les pires trucs, le connaissant. Genre le saut en parachute ou la semaine entière à vivre coupée de tous moyens. Après, t'as juste arrêté de flipper car, de toute façon, ça ne changerait bien. L'une des points communs que vous partagez, c'est que, lorsque vous avez une idée en tête, rien ne sait vous en détourner. Enfin débarqués sur le port de l’île, tu hoches la tête à ses mots, ne sachant absolument pas où est-ce qu'il souhaite vous emmener. Il prend ta main et ton sac à dos ; que t'as mis un temps fou à préparer, n'ayant pas su bien intercepter le sens de ses mots "minimum vital". T'as pas l'habitude, toi. Tu voyages toujours avec la moitié de ta garde robe au cas où, pour avoir le choix, hm. Les trente minutes de marche passent assez vite, malgré que tu n'es pas très bavarde et réponds toujours rapidement à ses mots à cause de ton souffle coupé par l’effort. T'es pas sportive, genre, pas du tout. Et si Meluzine ne t'avait pas tiré derrière elle dans les salles de sports, celles ci seraient encore d'inconnus et sombres endroits lugubres à tes yeux. Merci la génétique pour ce corps svelte pas du tout résultat d'une pratique sportive intensive. Vous arrivez enfin sur une plage, enfin plutôt dans une crique, complètement déserte et au loisir de vos yeux ébahis. Le soleil est presque en train de se coucher sur l'horizon mais pour l'instant, le ciel prend une légère couleur orangée alors que les calmes remous des vagues parviennent jusqu'à tes oreilles. C'est trop beau pour être vrai. Vite ton attention revient sur quelque chose de plus concret. A savoir, chercher du regard l'hôtel niché en haut de la falaise, ou le cottage un peu plus loin en bordure de foret. Mais rien. Rien sinon cette tente qui est à côté de lui lorsque tu te retournes et qui, visiblement, n'est pas juste prévue pour le pique-nique... Et alors que tu lui adresses un air des plus perplexes, il semble lire dans tes pensées et répond à ta question avant même que tu n'ai eu le temps de la poser. Vous êtes arrivés, donc. Ah. Il attrape le sac avec la tente et toi, tu restes figée, comme incapable de faire quoi que ce soit, résignée devant cette situation qui t'échappe. « ne me dit pas qu'on va dormir là-dedans ? » tu lui demandes en désignant de la main la tente et en tentant au maximum de voiler ton ton dédaigneux sur le dernier mot. Allez zen Kat, respire. C'est pas le moment de jouer à la parfaite gonzesse précieuse que tu es, pas le moment de le faire fuir en courant.

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hahajima, samedi 04 juillet ─ w/ @Katalia Borgia-Locke

Excité par l'envie de dormir sous les étoiles, de manger des guimauves en tout genre au feu qui crépite et pourquoi pas faire un bain de minuit si la température nous le permet. Je ne sais pas vraiment si c'est légal de camper ici, et de faire un feu, mais le mec du tourisme m'a dit que y'avait beaucoup de jeunes qui venaient ici pendant les vacances et que la police a arrêté de leur tourner autour. Peut-être qu'on croisera d'autres personnes. Inutile de donner cette information à Kat, elle risquerait de prendre peur. Bien qu'elle a déjà peur, rien qu'à voir son regard se décomposer en me voyant déplier la tente. Je savais que c'était une princesse aux goûts de luxe, rien qu'à voir comment elle se déplace jusque new-nork, mais une princesse au goût d'aventure, cela reste encore un mystère. Une fois la tente montée en deux temps, trois mouvements, je me redresse, frotte le sable sur mes genoux et passe mon bras sur les épaules de l'italienne. Nous deux, faisant face au superbe cocon, pas très grand mais juste ce qu'il faut. « t'aimes pas ? on peut dormir sur le sable même si tu préfères, mais la tente est plus pratique s'il pleut. » surtout avec les pluies torrentielles d'Asie. Mes yeux se portent ensuite sur le couché de soleil qui se termine doucement et je sors un briquet dans ma poche. « je vais faire du feu, tu peux prendre le petit sachet en aluminium qui est au début de mon sac ? j'ai pris du pain, quelques saucisses, des bières et des guimauves.  » je ne sais pas ce que je préfère, tout est trop bon. Mais je pense que si je réfléchis très fort, ce seraient les bières. Je m'éloigne pour chercher du bois - comme un vrai homme de la jungle - et j'allume des petites branches en essayant de me placer de façon à ce que je sois coupé du vent. Le feu jaillit et les flammes dévorent doucement les plus gros bois. Là maintenant, ça commence à me plaire de plus en plus. Je souffle un peu plus sur les braises pour augmenter le feu puis je recule en arrière pour ne pas me cramer. Je reste assis en tailleur et cherche le regard de Kat. Faut que j'arrête de tout le temps l'appeler comme ça, je peux dire que c'est ma copine maintenant. Ma meuf, ma go, bref, j'ai tellement pas l'habitude. « j'ai pris une couverture, si t'as froid. » regardez comme je suis attentionné. Elle va s'y faire, au début ça fait un peu flipper mais une fois en bonne compagnie, ça rassure. Elle ne doute pas de mes talents de protecteur, j'espère ? Le but c'est qu'elle se sente en sécurité avec moi, malgré mes bras gringalets.

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L'excitation se lit dans ses traits et dans tous ses gestes. Et honnêtement, elle est presque contagieuse. Presque. Parce que toi, t'es toujours là à te tenir debout, devant lui et dos à la sublime vue de l'horizon qui s'offre à vous. T'es encore à te poser milles questions, sur tous les dangers qui pourraient s'abattre sur vous à l'initiative de dormir en pleine nature. Puis finalement, il t'arrache à tes craintes silencieuses en se redressant et venant passer un bras sur tes épaules. Peut être que tu devrais juste te détendre deux secondes mais surtout de lui faire confiance. Après tout, c'est toi-même qui a foutu ce souhait sur ta bucket list, non ? maintenant, il est temps d'assumer. Et qui sait, de profiter ? Le naturel et l’aisance avec laquelle il s'adresse à toi sont rassurants et tu vas chercher le fameux sachet plein de bonnes choses après lui avoir adressé un sourire. Il s'applique à préparer un feu, un peu surprise mais surtout admirative, tu laisses tes fesses tomber sur le sol pour l'observer tout en commençant à grignoter dans le paquet de guimauves que tu ouvres. « où est-ce que t'as appris à faire un feu, comme ça ? » tu lances avant de fourrer une autre guimauve dans ta bouche. T'en profites, avant qu'il ne vienne te retirer le paquet des mains de peur que tu dévores tout. Son regard vient enfin dans le tien, et tu imites une moue avec ta bouche avant de lâcher « c'est la première fois que je fais ça, j'veux dire, dormir dans une tente. » ah bon sans blague. Lorsque t'avais voyagé avec ton désormais pote Caesar il y a des années, il s'était appliqué à te sortir de ta zone de confort, pourtant ça, jamais il n'avait réussi à te le faire accepter. Là tu veux faire un effort mais surtout, l'idée de savoir qu'il a préparé tout ça pour toi te fait juste beaucoup trop plaisir pour bouder son initiative. Il te propose une couverture, tes lèvres s'étirent en sourire et tu ne quitte pas son regard. « ok. pour l'instant, j'veux pas la couverture, j'veux toi. » tu contournes le feu, déposes une main sur l'un de ses genoux pour qu'il écarte ses jambes et viens t'y glisser, le dos appuyé contre son torse. Ton regard va vers l'océan, là où le soleil disparaît à l'horizon. Ouais finalement tu te sens hyper bien, là, mais ta fierté ne l'avouera que plus tard.

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On pourrait croire que j'ai l'habitude d'en mettre plein la vue - ce qui est vrai - mais c'est la première fois que j'organise une petite surprise à quelqu'un. Bon, on ne compte pas les anniversaires de papa et maman. Je veux dire faire ça dans le but que la personne soit contente, que ça lui fasse plaisir qu'on ait pensée à elle. Kat, elle ne fait que m'inviter à des soirées mondaines qui en jettent. Moi ? Je n'ai trouvé que ça pour le moment. Si je l'invite aussi à des soirées comme les siennes, où est l'originalité ? Bonjour la banalité. Je commence à faire le feu et j'inspecte le bruit du sachet de guimauve qui est entre les mains de la brune. Je le lui arrache et j'en prends un du bout des doigts. « j'ai été scout. » dur à croire pour un playboy comme moi ? Mais si, je vous jure. C'est l'école de la vie. Je souris à sa remarque et je prends un bâton en dirigeant la pointe vers elle. « je vois aussi que c'est la première fois que tu manges des guimauves. » quel gâchis de ne pas les faire rôtir sur le feu. Je propose une couverture mais Katalia préfère la chaleur de mon corps. Je la laisse se glisser entre mes jambes et je pose mon menton sur son épaule. Je l'aveugle un instant de mon bras qui lui passe au niveau des yeux pour coincer la guimauve sur le bout du baton. « tiens, prends le bout de bois et fais-moi fondre ce délice au-dessus du feu. » je l'imagine en train de grimacer. Berk du bois mais c'est sale. Pas s'il est carbonisé ma jolie. Je la regarde s'exécuter et quelques secondes de cuisson plus tard, la friandise est devenue brune. Je tire doucement sur son bras et je récupère la pique en bois. Je l'approche de mon nez et mes naseaux me remercient fort d'avoir pensé aux guimauves. Le clous du spectacle, ce sera pour les papilles. « goûte, mais j'te conseille sans les doigts. » ce truc colle et c'est surement ce que les gosses aiment le plus quand ils font ça autour du feu. Je lui tends le baton, amusé à l'idée de lui donner la becquée comme un petit oiseau du haut de son nid. Je voudrais être nulle part ailleurs qu'ici, avec elle, sur cette plage calme, à écouter le crépitement du feu et déguster des marshmallows comme des gosses.

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Tu hausses légèrement un sourcil à ses mots et souris. Scout, maintenant qu'il le dit, ça ne t’étonne pas vraiment. En fait, à le connaitre, t'arrives pas à voir autre chose qu'une enfance toujours fourré dehors à faire les 400 coups, pour lui. Dans un sens, c'est très rassurant pour votre soirée, ça veut au moins dire qu'il sait ce qu'il fait et que tu ne vas être complètement lâchée dans la nature sans garde fou. Le soleil abandonne le paysage jusqu'à demain matin et ton regard va en silence vers les flammes qui dansent à travers le bois. Aveuglée par son bras qui bricole une fine branche devant ton visage, il finit par te dire de tenir cette dernière au dessus du feu pour faire fondre la guimauve. Tu t’exécutes, déposant ta main libre sur sa jambe. Ton bras commence à s'engourdir lorsqu'il vient enfin le tirer et récupérer le bout de bois. Ok, sans les doigts, noté. Tu déposes ta main sur la sienne pour tirer le bâton près de ta bouche et attrapes la friandise avec tes dents pour la dégustation. Quelques secondes, un instant qui plane et les saveurs qui explosent dans ta bouche. Tu tournes légèrement le buste pour voir son visage « c'est trop bon ! » Meilleure idée du monde d'avoir apporté ça, le paquet ne va pas faire long feu, c'est assuré. T'as observé comment il avait fait alors tu t'y essais toi-même. Tu prends le bâton, une autre guimauve dans le paquet que tu enfonces à l’extrémité du premier et tiens la même position au dessus du feu. Une fois grillée, tu te retournes, replis les jambes et déposes tes fesses sur tes talons avant de lui tendre le tout. Tu te laisses finalement tomber sur le côté pour, du bout des bras, réussir à attraper le sac où il y a apparemment des bières. Tu farfouilles à la recherche d'une décapsuleur, prends le soin d'en ouvrir une première que tu lui tends, puis une seconde pour toi. Tu commences à te détendre, t'es plus aussi paniquée à l'idée de dormir ici. Tout simplement car ce moment est trop parfait pour vouloir t'en priver. Tu te rapproche assez pour pouvoir déposer un avant-bras sur son genoux. « c'est quoi l'endroit le plus fou où t'as dormi dehors ou dans une tente ? » cette idée d'un Ottis aventureux et friand de nature sauvage a clairement piqué ta curiosité.

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J'observe Katalia d'un petit sourire, attendant le moment où ses papilles gustatives vont prendre leur pied. Bingo, voici l'extase. Evidemment que c'est trop bon, c'est plein de sucre et ça goûte le caramel quand c'est brûlé. Je laisse la miss reprendre le flambeau, une guimauve piquée dans le bout de la branche et hop, de nouveau sur le feu. A mon tour d'avoir ma petite becquée. Je tire sur le marshmallow  à l'aide de mes dents. Peur de me brûler la lèvre. Mais du coup, j'ai pleins de surplus collants qui collent sur mon menton. Pas très glamour de manger tout ça. « ch'est chaud. » j'essaye d'articuler en avalant tout rond le bonbon pour m'épargner cette brûlure plus longtemps. Maintenant j'ai soif. A croire qu'elle a entendu ma réflexion dans ma tête car elle prend les bières pour nous en servir. Je manque d'avaler de travers ma gorgée suite à la question de ma copine. « y'en a tellement. » je ne les compte plus. Mais y'en a bien un qui reste encré. « y'a cette fois quand j'étais gosse, on a dormi sur un bateau. j'te parle pas d'un yacht ou d'une simple barque. c'était plus comme une péniche... je devais avoir sept ans ? ma soeur et moi on a passé la nuit à dormir sur les planches mêmes du bateau, les yeux rivés sur les étoiles. » un moment de complicité que j'oublierais jamais. Un bon souvenir, mais sans doute pas le plus fou. « sinon y'a aussi cette fois où je me suis réveillé avec Rosa sur la terrasse d'un restaurant. » trop bourrés, dieu seul sait pourquoi on est arrivé dans cet endroit, mais le travailleur qui nous a trouvé ivres morts sur le porche de son restaurant n'a pas hésité à nous donner des coups de balai dans les fesses. Je rigole rien qu'en y pensant, puis quelques minutes de silence me font réaliser que j'ai parlé de sa cousine. Oh, il peut y en avoir plein de Rosa. Espérons juste que sa cousine n'ait pas raconté aussi cette anecdote. Jusqu'ici, j'ai toujours réussi à fuir le sujet.

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Plus gourmand ou moins appliqué que toi, il s'en fou partout sur le menton. Tu ris de bon cœur avant de laisser tomber, pour quelques instants seulement, la guimauve au profit de la boisson. Les bières ne sont plus très fraîches mais bon, ça fera très bien l'affaire. Visiblement, ta question est beaucoup trop ouverte parce qu'il manque de s'étouffer avant de longuement prendre la parole. Tu bois ses paroles, le dessin de ses mots se dessinant doucement dans ta tête. Le bateau à la belle étoile, ça devait être si beau oui. Inconsciemment, ton regard va vers le ciel de ce soir. Il est encore trop clair pour y voir des étoiles, mais au moins le ciel est sans nuages, il y en aura. T'as hâte. La suite te fait clairement et durement redescendre sur terre lorsque tu entends le prénom de Rosa. Tu ne peux pas te forcer à croire qu'l s'agit d'une autre gonzesse, car tu sais qu'il connait ta cousine, qu'il est ami avec depuis un certain petit bout de temps. D'ailleurs, l'idée qu'elle l'ai connu avant toi te rend assez dingue. Mais ça, tu le gardes bien pour toi. Hors de question de l'embarquer dans vos histoires dramatiques de guerres de famille. Tu aurais largement préféré ne pas entendre ça, ça te rend clairement chafouin. Tu soupires longuement, portes ta bière à tes lèvres pour en boire quelques gorgées. Tu vas pour ouvrir la bouche et reprendre la parole, mais non, à la place, tu viens encore boire dans ta bière. « oui bon, si t'as envie de perdre ton temps à être ami avec une nana aussi fourbe et égoïste, grand bien te fasse, fais juste attention à toi. » oups, c'est sorti tout seul. Et merde, il ne manquait plus que ta cousine s'immisce dans la conversation et gâche ce moment parfait. Même lorsqu'elle n'est pas là, juste à côté de toi, elle réussi quand même à te pourrir la vie.

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Je balance mon regard des étoiles vers les flammes. Ma maladresse, encore une fois. On commence à être habitué et ça devrait faire peur. Je lâche des petites bombes partout où je passe, tel un champ miné. Faut juste essayer de pas mettre les pieds aux mauvais endroits. Pas comme moi. Parler de Rosa m'a semblé si naturel mais j'en oublie presque que c'est la cousine de Katalia. La cousine qu'elle ne porte pas dans son coeur et la cousine que j'ai eu dans mon lit plusieurs fois, l'année dernière. Fourbe, égoïste. Non, c'est pas le style de Rosalia, du moins, pas avec moi. C'est pas le bon moment d'en parler, mais si je ne le fais pas, ça va me cogiter toute la soirée dans la tête. Je pense que si on a décidé de se lancer dans une relation à deux, il est préférable de commencer par être honnête l'un envers l'autre. Si je donne tout de ma personne à Kat, elle doit aussi connaitre mon passé, mes secrets et mes anciennes aventures. Certes, je n'ai jamais été en couple avec qui que ce soit, mais j'ai tout de même fricoté avec quelques unes. « on était pas que des amis, elle et moi. » je fuis son regard et me mets à jouer dans le sable avec ma main, laissant ensuite tomber les grains le long de mes phalanges. « je voulais pas t'en parler à ta soirée d'inauguration, j'avais peur que ça te déstabilise et... je suis désolé, je ne savais pas que tu parlais de cette cousine. » je frotte ensuite mes mains pour chasser le sable et je pose mes coudes sur mes genoux, toujours les yeux plantés sur les flammes. Elles ne me touchent pas mais me brûlent quand même. « je l'ai croisée en italie, on a pas mal trainé ensemble et... disons qu'on a couché ensemble. » ma gorge se serre et après quelques secondes de silence, je tourne la tête pour te regarder d'un air inquiet. On a pas couché qu'une fois ensemble, disons... de nombreuses fois. Honnêtement, je n'ai pas compté. Mais ça fait partie du passé. C'est loin derrière moi tout ça, parce que t'es là Kat, et t'es tout ce qu'il me faut. Je n'ai aucune envie de me familiariser avec les souvenirs du passé, j'veux mon présent et mon futur à tes côtés.

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Tu veux oublier cette conversation, tu veux vite passer à autre chose. Tu veux chasser de ta tête cette image de Rosalia et Ottis bons amis en train de rire ensemble, se lancer des blagues ou faire quoi que ce soit ensemble. eurk, ça te fait frissonner. Tu veux passer à autre chose, tu ne veux plus en parler, tu veux retrouver ton état de sérénité d'il y a un instant. Mais il semble en avoir décidé autrement et, après un blanc, il lâche une bombe. Elle ne fait pas de dégâts visibles, cette bombe. Le ciel continue de s'assombrir tout doucement, le remous des vagues est toujours aussi délicat et le crépitement du feu chaleureux. Mais pourtant, elle fait bel et bien des dégâts, cette bombe. Ouais, dans ton corps et dans ton cœur. Il se resserre, il saigne. Tu restes cependant silencieuse. Est-ce qu'il voit au moins à quel point ça te fait mal ? apparemment pas, car il continue. T'es impassible et seule ta main qui finit par quitter son genoux annonce ton geste de recul. Pourquoi il se sent obligé d'en rajouter comme ça ? de prononcer les mots que t'as déjà compris depuis plusieurs longues minutes ? Il tourne enfin la tête vers toi, il cherche ton regard qui lui, s'applique à le fuir. Tu ne sais pas où regarder, partout où tes yeux vont, la beauté du paysage vient s'entacher de la révélation qu'il vient de te faire. « et tu penses que tu vas réussir à me faire gober que t'as pas trouvé une occasion d'être honnête depuis la soirée ? » tu siffles entre tes lèvres, plus blessée qu’énervée. Tu trouves enfin le courage de le regarder dans les yeux « et c'est maintenant que tu décides de me le dire, maintenant que je suis coincée ? » coincée sur cette plage comme coincée avec lui. Ouais, coincée avec lui. Parce que tu le veux plus que tout, maintenant, que t'arriveras plus à t'en détacher si facilement bordel de merde. Il sait très bien que c'est très compliqué avec ta cousine, ce n'est pas comme s'il venait de le découvrir. Il le sait depuis le bal. Il ne connait pas toute l'histoire, personne ne la connait (sinon vous deux) mais il a bien du comprendre que c'est un truc qui te bouffe la vie, non ? Ça l'a toujours été, ça le sera toujours. C'est juste la pire relation que t'as au monde, que t'auras toujours car tu seras à tout jamais incapable de complètement te défaire d'elle. Tu recules encore un peu plus, serres si fort tes doigts dans ta main que tes ongles s'enfoncent dans ta paume et refoules de toutes tes forces les larmes qui menacent de sortir. T'as toujours ta bière dans la main que t'as plus du tout enfin de boire et que t'as juste envie de balancer au loin. Tu détournes de nouveau la tête de lui et marmonnes de façon à peine audible « j'peux pas passer après elle, j'peux pas... »