a night in tokyo
★ ─ w/ @Edgar Windsor

Alors, qu'est-ce qu'on prépare comme mauvais coup maintenant ? Le vendeur de desserts va aussi prendre la fuite ou nous virer comme le restaurant précédent ? Je pense qu'il a l'habitude de recevoir des touristes saouls. D'ailleurs, je le vois, au serveur, le petit sourire qu'il m'envoie quand Edgar lui explique que je veux un dessert alcoolisé. Me voilà avec un alcool de prunes - je ne savais même pas que ça existait - et un petit truc à grignoter. " normalement, manger c'est tricher. " que je lance à mon ami avant de croquer dans une boulette de mochi. Mh, vraiment pas mauvais ça. Faut que j'empêche Edgar de tout manger. J'hésite entre prendre la fuite en courant ou lécher toutes les pâtisseries de riz pour qu'il soit dégoûté d'en prendre. Le connaissant, il aura le réflexe de m'empêcher de faire ça. On s'installe plus loin, dans un endroit à l'abris des regards et je m'assieds en tailleur sur une caisse. Déguste l'alcool et m'amuse même à tremper un mochi dans le liquide de prune. Quoi ? C'est encore meilleur. J'ai chaud, à croire que ce truc monte vite à la tête et ça n'arrange pas mon cas quand je vois Edgar sortir un petit joint. Mes yeux se mettent à briller comme des pépites dans la nuit noire et j'étire un grand sourire suite à sa remarque. " quel regard ? celui que je fais quand je croise tes jolis yeux ? " je bas des cils amusée comme une biche puis je sautille sur mes fesses quand il me tend le joint. Je le porte à mes lèvres et savoure cette agréable sensation. Vous savez, comme si vous prenez enfin votre bouffée d'oxygène depuis un bail. Je pose ma tête contre le mur en brique et regarde la fumée s'envoler vers les étoiles. Contre toute attente, Edgar se confie sur sa famille et je redresse la tête pour le regarder. " tu les emmerdes tes vieux. " que je réponds spontanément, sans réfléchir. Je lui tends le joint et je me rends compte que lui et moi, on a chacun une vision différente de famille. Il ne faut pas oublier que mes parents biologiques n'ont pas voulu de moi et que mes parents adoptifs m'ont foutus à la porte lorsque j'ai fugué du pensionnat de redressement pour jeunes filles. " c'est pas ce que je voulais dire... je... j'imagine que ça doit être difficile. " je fais une petite moue et je me rapproche de mon ami pour passer un bras autour de sa nuque et poser ma joue sur son épaule. " moi ce sont mes parents qui ont divorcés avec moi. " je souffle. J'essaye de rendre ça drôle avec un peu d'humour mais bizarrement, ça ne m'amuse pas vraiment. Cela fait trop longtemps que ça dure. Je vagabonde dans les rues à la recherche d'une appartenance. Je m'attaque aux mauvaises choses et aux mauvais choix car ce sont les seuls qui veulent bien de moi. Je parle jamais de ma famille, mais vraiment jamais, sauf avec mes frères quand on se dispute. Je pense que c'est la première fois qu'Edgar m'entend m'exprimer sur le sujet.

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a night in tokyo
★ ─ w/ @April Townsend

C'est le moment confidence de la soirée. Un moment qui n'arrive que rarement entre vous. Pourtant, vous savez que vous pouvez compter l'un sur l'autre, le problème n'est pas là. Quand vous passez du temps ensemble, c'est justement pour oublier la merde du quotidien. Pour la mettre entre parenthèses, et juste profiter. Tous les deux. Mais ce soir, tu n'sais pas pourquoi, les mots passent naturellement la barrière de tes lèvres, et te voilà à évoquer le divorce de tes parents. Faut croire que l'ambiance japonaise, l'alcool de prune, le calme de la ruelle et le petit joint entre tes lèvres te rendent bavard. April s'insurge et tu rigoles. Mais elle redevient vite sérieuse et tu sens que tu peux continuer à te confier sans jugement :
"T'as raison. J'les emmerde. C'est pas le divorce qui me peine. C'est normal de pas s'aimer toute la vie... C'est juste que j'ai peur que ça casse tout entre nous, avec les frères et sœurs. Qu'on sache plus être ensemble maintenant que les parents sont plus là pour nous rassembler." . Y'a pas à dire. Ta fratrie, c'est ton pilier. Et si tu pensais que cet événement allait vous rapprocher et vous rendre plus forts ensemble, pour l'instant tu t'es bien mit le doigt dans l’œil. Ross s'est enfui à l'autre bout de la planète pour éviter la vérité, Alex vit ses problèmes tout seul sans en parler à qui que ce soit, Lola fait son bonhomme de chemin mais a perdu ses repères. Bref. C'est la débandade, et toi qui suivait le mouvement quand tout roulait, tu te retrouves à vouloir rapprocher tout le monde. Jusqu'à récemment, tu pensais pas que tes frères et sœurs comptaient autant pour toi. Mais les imaginer s'éloigner les uns des autres te brisent le cœur, alors faut se rendre à l'évidence : tu les aimes. Bref, tu tires une latte en pensant à ta famille, et c'est alors qu'April te parle de ses parents. Pour la première fois. Tu te tournes vers elle et la regarde avec des yeux ronds, attendant la suite, s'il y en a une. c'est la première fois qu'elle te parle de ça. Et sa phrase, qu'elle veut drôle et qu'elle balance avec un petit sourire, est triste à pleurer. Tu pourrais la prendre par les épaules et la serrer contre toi, mais tu la connais, c'est pas ce qu'elle veut. Alors tu profites de la petite confidence qu'elle vient de te faire pour glaner quelques informations ... Et lui faire vider son sac, au passage, si elle en a besoin. Ca doit pas lui arriver souvent. En faisant tourner le joint, tu demandes :   "Il s'est passé quoi avec tes parents ? Et... Tes frères, ce sont tes frères biologiques ? Trop de questions que tu t'es toujours posé sur April mais que tu n'as jamais posé. Parce qu'elle n'a jamais souhaité en parler. Tu sais que chacun a son jardin secret, et pour rien au monde tu ne violerais les blessures de quelqu'un. Alors tu attends, patiemment, les confidences. C'est ce qui fait de toi un bon ami.

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a night in tokyo
★ ─ w/ @Edgar Windsor

J'écoute Edgar se confier sur sa famille et je me rends compte que j'ai beau me plaindre de la mienne, l'herbe n'est jamais plus verte ailleurs. Je me focalise toujours sur moi, ne pense pas forcément aux autres. Sans doute mon défaut le plus marquant de ma personnalité de petite peste. Rien qu'à voir quand je me dispute avec mes frères, je me mets toujours en victime alors que je suis la fautive. Je n'arrive pas à imaginer comment on puisse avoir peur de s'éloigner de ses frères et soeurs. Ils ont le même sang, ils ont vécu ensemble, quoi qu'il arrive, ils vont se retrouver non ? Désolée, je suis nulle en la matière pour faire des leçons de morale sur la famille. A vrai dire, je n'y connais presque rien. Cela a toujours été un mot affreusement tabou pour moi. Je n'aime pas voir Edgar avec cette mine inquiète et si je peux aider d'une quelconque façon comme... l'écouter ? Alors je vais prendre mon rôle sérieusement à coeur. " vous n'allez pas vous séparer. y'a un lien fort entre vous. je suis sûre que malgré les embuches, vous finirez toujours par vous retrouver. " que je dis d'une petite voix douce. Est-ce que j'essaye de me convaincre moi-même avec August et Salmon ? Je ne sais pas. Si mes parents ne veulent plus me voir, peut-être que mes frères finiront un jour par faire de même. Je ne sais pas d'où m'est venue cette envie de me confier à mon tour mais je ressens comme une boule au ventre. L'émotion qui monte. Je tire sur le joint pour me donner un peu plus de courage. C'est Edgar, April. Celui qui ne te jugera jamais, sans doute ton ami le plus précieux. Tu peux le faire. Je prends une inspiration et je laisse mon regard se perdre dans le vide. " non je... ce sont mes frères adoptifs. je... j'ai été adoptée. " j'ai presque la voix qui tremble. Je reprends une latte du joint avant de le lui rendre au risque que je fume tout trop vite. " mes parents biologiques n'ont pas voulu de moi. on m'fout chez les Townsend et mes parents adoptifs ont fini par me rejeter aussi. " trop instable, j'ai usé toute leur patience et leur soit-disant bonté depuis vingt ans. Ils m'ont foutu à la porte. Depuis, je vis chez August. Cela fait bien trois ans que ça dure. Trois ans que je ne cherche pas à les recontacter. " au final, c'est une question de temps avant que mes frères ne veuillent plus de moi non plus. " personne ne me veut, personne ne m'a jamais voulu. Toi Edgard, tu as au moins de la chance d'être un enfant désiré, un enfant qu'on aime et pour qui on pourrait donner sa vie.

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a night in tokyo
★ ─ w/ @April Townsend

La fumée qui s'échappe de vos lèvres embrume le coin de rue dans lequel vous vous êtes posés. Le verre d'alcool de prune et fini depuis longtemps, tout comme les bâtonnets de mochi que vous avez dégusté. Seul reste le sucre collant à tes doigts, souvenir de la gourmandise que tu t'es empressé d'avaler. Maintenant que ta gorge s'enroue et que ton cerveau s'enfume à mesure que le joint tourne entre vous, ta langue se délie, et celle d'April aussi. Peut être l'effet d'être loin des siens vous permet d'en parler plus facilement. Toujours est-il que la famille est un sujet délicat, et même si April réagit brutalement au départ, elle s'adoucit vite quand elle lit la peine sur ton visage à l'idée de t'éloigner de ta fratrie. Ces mots sont chauds et vont directement se loger dans ton cœur. Tu ne réponds pas tout de suite, mais pose une main affectueuse sur son genoux nu. Mais très vite des questions fusent dans ton esprit, sur April qui reste un mystère pour toi à bien des niveaux. Et tes pensées passent la barrière de tes lèvres. Pudique un peu, elle met du temps à repondre mais finit par te raconter un morceau de son histoire, d'une petite voix. La fumée qui s'échappe de ses lèvres et la lumière des néons qui donnent du contraste à son visage te fait penser qu'elle ressemble à un ange, alors qu'elle t'avoue avoir été adoptée. T'es un peu sur le cul mais tu n'en montres rien. Parce que tu ne comprends pas les parents qui abandonnent leurs enfants. Biologiques ou pas. Pour toi c'est insensé. Inconcevable. Tes parents ont leur défauts mais ils sont là. Présents pour toi. Tu n'imagines pas une seconde te retrouver à la porte du jour au lendemain parce qu'ils ne veulent plus de toi. Quoique tu fasses. April est elle une si mauvaise enfant ? En tout cas, c'est une bonne amie. La voyant fébrile tout à coup, tu lui fais tirer une dernière taffe en tenant la fin du joint entre tes doigts, avant de l'écraser sous ton pied. Puis tu passes un bras autour de ses épaules, et vous vous relevez, les pensées dans le gaze  "T'auras toujours un frère quelque part si les tiens ne veulent plus de toi." Tu la regardes au fond des yeux alors que vous vous mettez en marche. "J'te laisserais pas moi." . Tu décolles ton bras de ses épaules pour glisser sa main dans la tienne, avant de partir à la conquête de Tokyo. "Allez viens Chat. On va faire la fête pour oublier tout ça."

FIN DU RP

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