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tokyo, lundi 29 juin ─ w/ @Katalia Borgia-Locke

Cela fait maintenant deux jours que j'ai posé mes valises au Japon. J'ai décidé d'aller au Summer Camp, encore un peu hésitant au début mais quand j'ai mis les pieds en Asie, j'me dis que j'ai bien fait. C'est la première fois que je viens dans le continent. J'ai hâte de découvrir les pays qu'on nous propose. Commencer par le Japon, c'est du lourd. Tokyo est tellement lumineux, tellement harmonieux, on a l'impression d'être dans un monde à part. J'ai mes sens en éveil quand je me balade dans les quartiers proches de l'hôtel. J'ai comme une envie de faire le tour de la zone jusqu'à épuisement, aller dans chaque coin, dans chaque boutique, bar, restaurant, etc. J'crois que c'est pas mal de fêter mon année académique réussie ici. Cela change du Lord Hobo ou du People's Republik. Je voyage pas assez, je m'en rends compte. Je suis le genre de personne qui aime son petit confort, rester chez soi et basta. Je ne regrette pas. De plus, je suis à la tête d'une équipe à la compétition, que demander de mieux ? Etant un grand joueur stratège, il était évident pour moi qu'une équipe ait besoin d'Ottis. Après avoir passé le premier jour à faire connaissance avec mon équipe, je voulais faire autre chose. Un peu déçu de pas avoir Katalia dans ma team. Cela voudra dire que je pourrais moins la voir. Enfin, disons que si on était ensemble dans l'équipe, les choses auraient été plus simples. Quoi qu'il en soit, je lui réserve des moments comme celui-ci. En ce début de soirée, je lui ai proposé d'aller faire un tour dans le quartier d'Akasaka. Là où règne l'ambiance folklore et surtout, les bars karaokés plus fun que jamais. C'est une surprise. On marche pendant un long moment pour arriver jusque là. Entre temps, on s'arrêtait pour photographier tout ce qui se passe devant nos yeux. Deux gamins accro à leur téléphone. Mais nous y voilà, et arrivés devant le bar, je me décale pour qu'elle puisse lire ce qui est marqué sur la vitrine, illustrée de néons lumineux. « tadaaaa ! » je suis heureux comme un gosse et sans attendre la moindre réaction de la brune, je l'attrape par la taille pour l'inviter à entrer la première. « j'ai vu des avis et des commentaires assez prometteur sur ce genre d'endroit. si tu vas à tokyo un jour, tu dois absolument t'arrêter là. » l'intérieur est sublime. Un peu trop coloré et fluo mais l'ambiance y est bonne. Y'a pas mal de monde et je peux même repérer d'autres caucasiens, surement des touristes et des summer campers comme nous.

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tokyo, lundi 29 juin ─ w/ @Ottis Heimann

Un simple week-end entre amis ou un enterrement de vie de jeune fille, l'un laisse à penser que des actions peuvent être effectuées sur un coup de tête. Pourtant pour toi, ce n'est pas celui qu'on pense. Bien entourée et l'esprit beaucoup plus léger lors de ce nouveau week-end à Vegas, rien pas même l'affreux décalage horaire n'arrivera à t'arracher ta bonne humeur. Pour ton premier soir à Tokyo, t'as eu le choix entre une soirée avec ton équipe ou balader en ville avec Ottis. T'as fais ton choix. Tu devrais peut être revoir ton ordre des priorités ? pourtant, t'en a pas vraiment envie. Ça te rappelle un peu New York, cette façon de jouer aux parfaits touristes à travers la nuit. Téléphones en main, il ne boude pas (trop) lorsque tu le fais s’arrêter toutes les cinq minutes devant une devanture vivement colorée. Tantôt prenant la pose tantôt tirant juste la langue à l'objectif. En soit, tu passes une excellente soirée, malgré tes cernes dues au voyage habilement dissimulées par le maquillage. Alors que ton attention commence à s'échapper de nouveau plus loin dans la rue, tu remarques qu'il s’arrête devant un bar en particulier. Les paupières plissées, tu te concentres pour lire la traduction en tout petit de l'endroit dans lequel il semble bien décidé à entrée. Karaoké. Et merde, il ne manquait plus que ça. C'est quoi sérieux, leur lubie à tous de vouloir te faire chanter ? Après Neal, Lukas, voici qu'il s'y met aussi ? Il ne te voit surement pas souffler et faire la moue parce qu'il te laisse entrer la première et résolue, tu te laisses attirer à l'intérieur par les néons tel le chant des sirènes. Ok, l'endroit est canon et à l'air hyper cool, mais bon voilà quoi. Depuis quand t'as besoin d'une vraie raison pour bouder ? ça se saurait s'il t'en fallait une, de bonne raison. Tes yeux visitent la grande pièce où se trouve plusieurs portes donnant très probablement aux petites salles où chanter. Tu te tournes alors que lui, ranges ton téléphone dans la poche de ton jean et fais mine de rouler les yeux au ciel « ok bon je te préviens, je ne chante que dans ma douche ou après pas mal de verres, donc étant donné que je ne compte pas me mettre nue et me verser de l'eau dessus ici, tu devrais vite aller au bar nous chercher quelque chose de fort ! » tu finis par rire, incapable de ne pas jouer le jeu, résolument piquée par sa bonne humeur communicative.

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tokyo, lundi 29 juin ─ w/ @Katalia Borgia-Locke

Après New York, nous voilà à Tokyo. Changement de décor radical mais c'est tout aussi bien. Sauf qu'ici, aucun de nous n'y avons déjà mis les pieds. New York, Katalia connaissait, elle était un peu comme mon guide dans cette grande pomme. Donc, effectivement, on a plutôt l'allure de deux touristes qui gambadent dans les rues lumineuses, une fois le coucher de soleil endormi. Ce lieu où je l'emmène, il est réputé pour mettre l'ambiance. C'était obligé qu'on y aille, et je ne me voyais pas aller là sans elle. On découvre l'endroit et j'ai déjà le sourire enfantin qui s'affiche aux coins des fossettes. Katalia, elle a l'air plus réticente à l'idée de chauffer ses cordes vocales. Elle me propose d'aller chercher quelque chose à boire avant de s'y mettre. « je rêve ou tu as dis 'te mettre nue' ? » je ricane et je m'exécute, laissant la brune nous choisir une table qui est encore libre. Je fais la file au bar, ça prend du temps car personne ne me laisse passer. Ils sont tous en train de parler entre eux, de rigoler et ils ne voient même pas que j'ai envie de passer ma commande. Je finis tant bien que mal après quelques minutes à atteindre le serveur et je plisse les yeux devant tout l'alcool qu'on nous propose. Fort heureusement, il parle anglais et je lui explique que c'est la première fois qu'on vient ici et qu'on a envie de goûter le meilleur alcool japonais. Il me propose plusieurs boissons à base d'alcool de riz. Une japonaise à côté de moi semble avoir entendu notre conversation et vient à moi pour me montrer sur la carte ce qui a le plus de succès. Pour me convaincre, elle demande au serveur de nous servir deux shots. Pourquoi pas ? Au moins goûter pour être convaincu. Je n'ai pas envie de donner de la pisse de chat ou du poison à Kat. Je tends mon verre et on le boit d'une traite. C'est... pas mauvais du tout. Un peu fort, mais c'est bon. Je m'apprête à demander au serveur de me laisser la bouteille pour la ramener jusqu'à ma table mais la japonaise insiste pour qu'on en boive un deuxième. Je décline en disant qu'on m'attend mais elle me tend déjà le shot d'alcool de riz qu'elle vient de remplir. Bon, on ne va pas gaspiller hein ? Surtout que c'est vachement bon. Promis Kat, j'arrive, c'est le dernier.

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tokyo, lundi 29 juin ─ w/ @Ottis Heimann

Tu prends la mission de trouver une table au calme particulièrement à cœur. La voici, la victime de ton choix alors que tu t'y installer sans te faire prier, pour sortir ton téléphone de ta poche et envoyer quelques textos à ta meilleure amie. Elle est retournée à New York, elle ne reviendra probablement pas à la rentrée... tu t'occuperas du manque plus tard, pour l'instant tu n'y pense pas trop et ne veux pas laisser entrer la peine de son absence de nouveau dans ta vie. Quelques minutes, beaucoup trop de minutes qui filent, tu relèves le nez pour regarder en direction du bar, cherchant Ottis du regard. La patiente à des limites, et ces dernières sont très fines chez toi. T'as hâte qu'il revienne par ici et t'as encore plus hâte de passer une bonne soirée. Quelques secondes supplémentaires à plisser les paupières et tu finis par le trouver, accoudé à ce dernier, en train de... boire des shots avec une gonzesse. Wait what ? donc toi tu es en train de poiroter seule comme une idiote pendant que lui fais la conversation ou pire avec une nana ? Ouais là d'un coup, tu réalises que t'as pas voulu voir toutes les facettes de la situation lorsque t'as demandé à y aller doucement, sans vous foutre la pression ni même en parler. Toi, t'as juste vu ce que tu voulais voir, comme d'habitude. Le fait de prendre ton temps, de pas avoir de discussion sérieuse, de lutter contre ton attachement. T'as pas vraiment réalisé le fait que... c'est toujours un type célibataire et qu'il a bien le droit de faire ce qu'il veut avec qui veut. Peu importe le rouge de colère que ça peut mettre à tes joues, comme à cet instant. Alors d'un bond et déjà lasse d'observer ce spectacle de loin, tu te lèves et vas dans leur direction. Tu déposes un avant-bras sur l'épaule d'Ottis, prends un faux sourire et lances « ça va je ne te dérange pas ? » Pourtant le regard que tu passes sur la fille avant de venir accroché à ses pupilles, il est bel est bien noir.

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tokyo, lundi 29 juin ─ w/ @Katalia Borgia-Locke

Je crois que je viens de goûter cinq alcools différents. J'ai les joues rouges et je commence à avoir un peu la tête qui tourne mais c'est l'euphorie du moment. Je suis quelqu'un de sociable, qui adore faire de nouvelles rencontres et sur le coup, la japonaise est venue vers moi de son plein gré, j'ai rien fait. Elle m'explique les lieux sympas à aller voir dans un anglais presque parfait lorsque quelqu'un prend appui sur mon épaule. Je réagis pas tout de suite, pensant que c'est quelqu'un qui m'a juste bousculé ou qui cherche un appui, que-sais-je. Mais quand j'entends la voix de Katalia, je me déconnecte du discours de l'habitante locale pour me retourner vers la brune. « Kat ! Il faut que tu goûtes ça. » j'ai vu comment elle lance ce regard à la japonaise et illico presto, je suis dans l'obligation de la distraire pour qu'elle puisse se dérider. Je reconnais, c'est pas cool, ça fait au moins vingt minutes que je suis au bar mais je ne vois pas le temps filer. Je dépose un shot à l'italienne sur le comptoir, devant son nez. « j'sais plus comment ça s'appelle mais c'est trop bon. » tout ce que je sais c'est que c'est un mélange de riz et de bambou. Ouais, ça existe. J'avais déjà goûté l'alcool de palmier mais jamais ça. Je sens que le Japon va me plaire. Première soirée et je me sens déjà sur une autre planète. Comme si c'était pas la terre sous nos pieds mais quelque part d'autre dans la galaxie. Lorsque je quitte l'attention de Katalia, je me rends compte que l'asiatique n'est plus à mes côtés. Mais sous son verre à shot vide, elle y a glissé un petit papier. Je le prends entre mes doigts et souris en le lisant. C'est l'écriture japonaise, qu'est-ce que je peux bien faire avec ça moi ? Je ne réfléchis pas et je montre le papier à la brune. « à ton avis ça veut dire quoi ? » un numéro de téléphone ? Une adresse d'une chambre d'hôtel ? Personnellement, ça me fait beaucoup rire. Et le serveur aussi il rigole, mais pas Kat. Pourquoi tu ne souris pas Kat ? C'est drôle de se faire draguer par un habitant local ? Un peu gênant, mais je ne prends pas du tout cela au sérieux.

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tokyo, lundi 29 juin ─ w/ @Ottis Heimann

Les deux humeurs dénotent clairement. La sienne et la tienne. Pendant une seconde, tu te demandes même s'il n'est pas en train de jouer avec tes nerfs. Tu réalises rapidement que ce n'est pas du tout le cas. Non, il est juste comme ça. C'est pas parce que toi t'es du genre à tout calculer, le monde et les réactions que tout le monde l'est, hm. Voilà qu'il remarque enfin ta présence. Vexée, t'abandonnes le regard noir pour fixer le shooter qu'il dépose devant toi. Il a clairement pris de l'avance, il a déjà l'euphorie de l'alcool. Mais cette avance n'est pas si grave étant donné que toi, tu ne tiens en rien l'alcool. Tu veux pas être jalouse mais tu l'es, t'y peux rien, t'aimes pas qu'on te vole l'attention de la sorte. Qu'on te la vole tout court, en fait. Insupportable gamine qui ne vit que pour éveiller l'attention et la fierté dans le regard des autres. Tu soupires, laisses tomber ton bras de son épaule et attrapes le verre pour le boire cul sec. outch, une saveur particulière et forte mais pas mauvaise. Tu humectes tes lèvres et veut déjà en redemander mais t'as toujours ce truc dans le coin de la tête « elle voulait quoi ? » Pas le temps de répondre à ta question qu'il attrape un petit papier visiblement laissé par les soins de la demoiselle pour l'agiter sous ton nez. Tu fronces les sourcils en observant le papier sans le prendre entre tes doigts et finis par désigner du menton le serveur qui ricane avant de lancer sur un ton un peu piquant à ton cavalier du soir « j'en sais rien, t'as qu'à demandé la traduction si tu veux. » Pourquoi t'es tant perturbée par ce qu'il vient de se passer ? c'est déroutant. Tu commandes la même chose pour vous deux et en attendant que ça arrive, tu attrapes le papier entre ses mains et l'écrases entre tes doigts avec un sourire fier, là.

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tokyo, lundi 29 juin ─ w/ @Katalia Borgia-Locke

Je vous ai dit un nombre incalculable de fois que je suis un gamin. Bien sûr que j'agis comme ça pour titiller un peu Katalia. Savoir qu'elle peut sortir les crocs quand une fille s'approche de moi, c'est quelque chose qui n'arrive pas souvent. Voir jamais. C'est la première fois non ? En tout cas, c'est la première fois qu'elle lance ce regard noir à quelqu'un devant mon nez. C'est peut-être le coup de l'alcool qui me fait prendre ça trop à la rigolade, ou pas. J'ai une tête à claques et je vous jure que parfois, y'en a qui se perdent. Je regarde la brune enfiler le shot que je lui ai mis devant le nez - et offert par la japonaise allumeuse en plus - et j'attends sa réaction impatiemment. « alors ? » curieusement, je prends la note laissée par la demoiselle précédente et je demande à Katalia si elle comprend quelque chose. Comment pourrait-elle ? Elle ne parle pas le japonais ou le chinois, à ce que je sache. Le faire traduire ? Je n'y avais pas pensé. J'ai comme une lampe magique qui s'allume dans ma tête mais pas le temps de demander au serveur que je sens de griffes se planter dans mes mains pour m'arracher le bout de papier. Je regarde Katalia, stupéfait. « rends-le moi. » je cligne des yeux puis fronce les sourcils. Allez, c'est pas cool. J'aurais voulu savoir ce qui était écrit, juste ça. Cela ne veut pas dire que je vais l'appeler ou accourir à son hôtel en l'abandonnant ici au bar, comme une conne. C'est juste la curiosité qui me prend jusqu'aux tripes. Mais je laisse tomber, Kat ne semble pas vouloir coopérer avec moi. Je soupire et je prends nos shots pour revenir à notre table. Je m'assieds et j'attends que l'italienne prenne la chaise d'en face. « j'allais rien faire, tu le sais au moins ? » parlons de jalousie, maintenant, et pas à la fin du Summer Camp car si on n'étale pas le sujet maintenant, on va se retenir et se faire les pires crasses pendant deux mois à venir. « elle m'a juste fait goûté un alcool et elle m'a indiqué des activités chouettes à faire "en amoureux". » je fais des guillemets pour le dernier mot et je soupire en plongeant mon regard dans mon verre. J'avais pas répondu à la question de tout à l'heure.

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Cette histoire de japonaise allumeuse et de papier, ça attire l'attention sur autre chose que son projet de vous tirer à chanter dans un karaoké. Pourtant, t'aurais largement préféré qu'il en soit autrement. Genre, tout mais pas ça. Pas cette sensation que tu viens de ressentir à l'idée qu'il puisse se détourner de toi. Ouais, tu prends les choses beaucoup trop à cœur, chercher à recontacter cette nana est peut être le cadet de ses soucis. Mais t'as la peur provoquée par tes insécurités. Blasée, tu ne le caches pas et finis par lui arracher le papier des mains avec un sourire et quelques mots piquants. Il veut que tu lui rende, évidemment. Petite pointe au cœur, tes sourcils qui se froissent à la suite des siens et un ton neutre à peine audible avec la musique dans le bar « non.. » Voilà Ottis, tu rencontres la Katalia pas sure d'elle-même qui serait capable de faire une crise de jalousie pour un oui ou pour un non. Pas trop déçu du voyage ? Avec retenue cependant, tu vas pour le suivre et t'asseoir en face de lui. Il est pas question de le faire flipper alors que... que vous êtes quoi en fait ? des amis plus si affinités bien que l'idée de savoir que n'est peut être pas la sa seule "amie" de la sorte te fasse flipper ? Une définition bien longue et bien complexe, à l'image de votre relation. « non, enfin j'en sais rien, j'imagine. » vas-y, perds toi dans ta réponse avant de changer de sujet « oh d'accord, j'imagine que sur ce bout de papier, c'est une heure et un lieu pour l'une de ses activités. » tes lèvres se tordent légèrement sous le dernier mot, tes paupières plissée et ton regard fixé sur lui qui ne regarde que son verre. Bon allez détend toi Katalia, il n'a absolument rien fait de mal, pour l'instant. Tu finis par lâcher le papier qui vient doucement s'écraser sur la table entre vous deux puis tu attrapes le verre pour le boire en même temps que lui. Un soupir puis un sourire un peu plus chaleureux et franchement plus sincère s’étire sur tes lèvres alors que tu mets une nouvelle fois les pieds dans le plat « tu ne m'as même pas demandé comment s'est passé Vegas. »

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tokyo, lundi 29 juin ─ w/ @Katalia Borgia-Locke

Nul, elle n'a même pas donné son avis sur le shot au riz. Je fais intérieurement une petite moue boudeuse, mais ma tête ne peut pas être aussi sévère que la sienne. Je m'amusais bien et maintenant, je sens comme une atmosphère froide s'abattre sur nous. Je pensais qu'on allait s'éclater à chanter des chansons japonaises en tout genre, rire jusqu'au bout de la nuit et peut-être même refaire un plongeon dans une fontaine. Au lieu de cela, nous avons Katalia et Ottis, chacun sur leur chaise à table, à fixer leur boisson respective. Silence... c'est tendu, il y a de l'électricité dans l'air. Finalement, je me lance et je lui explique que je n'avais rien de mal intentionné avec cette asiatique. Et d'ailleurs, qu'est-ce que ça pourrait lui faire ? On est pas ensemble, on est juste partenaire de sexe, pas vrai ? J'essaye de lui parler sérieusement mais elle répond d'un rictus qui me donne envie de lever les yeux au ciel. Mais je me retiens fort de le faire. « ça suffit ta mauvaise humeur, si tu m'expliques pas ce que t'as, je préfère encore passer ma soirée à l'hôtel. » Katalia tente ensuite d'apaiser les choses et maladroitement, ou intentionnellement, elle me reproche de ne pas lui avoir demandé comment s'est passé Vegas. Ah ! Elle veut vraiment me parler de ce sujet car niveau énervement je peux vite monter, y'a pas de soucis. Je serre mes dents. « j'attendais que tu m'en parles de toi-même. » sourire faux que j'affiche sur le visage. Si elle joue avec mes nerfs, elle peut aussi jouer avec les miens. Faut pas me faire des frayeurs comme ça, me faire ces yeux de tueurs et utiliser ce ton. Je le vis mal, je le montre pas mais ça me fait mal à l'intérieur. Comme si j'étais accusé de quelque chose dont je suis innocent.

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tokyo, lundi 29 juin ─ w/ @Ottis Heimann

Peut être qu'il ne l'a pas volé, ta réaction. Ou peut être que t'es juste en train de sur-réagir. Probablement. Foutu décalage horaire à la con qui te fou à fleur de peau. C'est facile de mettre la faute sur le décalage horaire. Clairement plus facile que d'admettre que la faute vient de ton caractère. Ton caractère et ta frousse de le voir s'intéresser à une autre alors que toi tu ne regardes plus que lui. Ouais, c'est une chose que t'es enfin décidé à admettre à toi-même, avant de l'admettre aux autres, lui en seul et premier bien évidemment. Perturbée par cette idée, tu frisonnes légèrement et discrètement alors que ces mots te ramènent à cet instant. Pique au vif, tu pinces les lèvres avant de souffler doucement, capituler. « j'avais pas envie que tu m'abandonnes pour aller passer la soirée avec un autre nana. » et ton regard qui fuit un peu sur la droite, juste derrière lui. C'est pas si dur à admettre mais c'est toujours aussi déroutant. Et puis le sujet Vegas arrive par tes propres soins. Ah vegas vegas vegas... Son ton un peu sec, son faux sourire reconnaissable à des kilomètres ; bon, rattrape toi Katalia. C'est maintenant ou jamais de faire les choses bien « c'était cool, les filles étaient adorables, on a fait pas mal d'activités et trimbalé la future mariée dans des nouvelle tenues toute la journée. j'ai même été la première à me coucher. » pourquoi tant de détails qui veulent juste dire "t'as vu je suis une nana bien qui sait apprendre de mes erreurs" ? Peut être parce que t'as juste envie qu'il comprenne à quel point votre dernière conversation par messages a été importante et a résonné en toi, tous les jours qui se sont écoulés depuis. « et je suis revenue aussi seule que je suis partie. » sous entendu par mariée, hahem. Pourquoi toujours et avec tout le monde tu fais attention, tu contrôles ce que tu dis, et avec lui, tu perds tout tes moyens ? C'est bourde sur bourde et pourtant, tu mords doucement ta lèvre avec un sourire et te souviens que tous les meilleurs moments que vous avez passé ensemble, c'est ceux où tu as arrêté de cogiter et que vous vous êtes juste laissé vivre. Tu tends ta jambe sous la table et fais glisser ta cheville à l'intérieure de sa cuisse avec un sourire innocent avant de lancer guillerette « je vais nous chercher un autre verre et après on va chanter ? » Les rôles s'inversent quelque peu. Pour la première fois, c'est toi qui va jouer le rôle de la bonne humeur face à la morosité, et il n'aura pas le choix que d'adopter le même sourire sincère qui se dessine sur tes lèvres. Ce sera juste comme ça, il ne pourra pas se débarrasser de Katalia Borgia.

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