La nuit a pris le contrôle de Boston, laissant place à une autre vie beaucoup plus sombre, beaucoup moins morale. Âme obscure et meurtrie, c'est sans surprise que t'es dans ton élément. Cette nuit, la vie a décidé de se moquer de toi, une fois de plus. Tu finis par t'y habituer. Elle se joue de ton passée, une mise à l'épreuve ? Peut-être, mais elle s'est trompée de protagoniste. Ce soir tu vends la mort. Pas la tienne, pas ton ancienne kryptonite, mais plutôt de la cocaïne. Raté la vie ! T'as pas l'habitude de dealer et t'aimes pas ça. Ça te fait bizarre d'être de l'autre côté, t'es pas à ton aise et t'essayes d'écouler ton stock au plus vite. Un homme a déposé un sac poubelle assez lourd chez toi dans l'après-midi en échange de la poudre blanche. T'aurais jamais dû accepter. Toi qui ne prend que le liquide, t'aurais pas dû faire exception. Impossible de consommer la marchandise, t'as plus qu'à la vendre mais t'y arrives pas. T'espère qu'une nana en manque apparaisse et te rachète tes sachets au prix fort, une nana comme t'étais à New York. Le malheur des autres pour ton bonheur à toi, égoïste Blake. Mais ce ne sont pas les pas incertains d'une toxico que t'entends mais des sirènes de police. Son redondant que tu reconnaitrais entre tous. Il se rapproche. Regard périphérique, tu vois pas les lumières clignotantes, t'as une chance de t'en sortir. Sans réfléchir tu cours, à toute vitesse, zigzague entre les rues. La came ! Impossible de la garder, si ils t'arrêtent t'es foutue, t'auras plus la moindre chance de récupérer ta fille. Virage à gauche, un mec sur ta droite. Tu réfléchis pas, tu lances tout sur lui. Prête à envoyer un innocent derrière les barreaux, sa liberté ou la tienne, ton choix est vite fait. Cruelle Blake.

Tu continues ta course sur près de cent mètres avant de t'arrêter pour écouter le silence. Plus de sirènes. Les as-tu semé ? Te poursuivaient-ils ? Tu ne le seras jamais mais t'es toujours dehors, c'est ce qui compte. Retour au boulot ! Tu sais pas si le mec qui a ta marchandise est toujours là où s'il s'est fait embarqué. Dans le deuxième cas, tu ne peux plus rien pour lui, dans le premier, t'aimerais récupéré ton bien. Tu retournes donc sur tes pas, à sa recherche. Surprise, il est toujours dans le coin. Pas très malin... Avec ta nonchalance caractéristique parsemée d'un brin d'insolence, tu t'approches de lui et tends la main. Rends moi la came. Ordre simple, ton ferme, regard appuyé. Obéir serait la meilleure des options.

Capuche qui cache ton visage. Tu t'étais éclipsé de ton appartement pour venir rejoindre les ruelles agitée de Boston. T'avais besoin d'occuper ton esprit trop préoccupé par ce qu'il venait d'apprendre. Elle était enceinte de toi, gauthier ! T'avais merdé et tu te retrouvais dans une situation qui te surpassait à bien des points. T'avais pris ta décision, la rayer de ta vie. Teresa Debnam se foutait un peu trop de ta gueule, t'étais pourtant le mec qui ressentait facilement. Là, tu t'étais fais niquer dans tout les sens du terme. Envoûté par une illusion surfaite, t'en avais oublier les bases. Tu marches parce que sa te fait du bien. En vrai, tu sentais que tes nerfs étaient mis à rude épreuve. Elle ne te ménageait pas. Ce gamin était-il bien de toi ? ta mâchoire se crispe. Finalement, heureusement qu'elle était loin. T'étais pas en mesure de parler de quoi ce soit de toute manière. Sa naïveté aujourd'hui t'insupportait au plus au point. Bref. Tu marchais, le visage légèrement caché par l'ombre de la ruelle. Clope au bec, tu te retrouvais à enchaîner les cigarettes depuis tout à l'heure. Une habitude. Ton visage se relève légèrement et tu vois une meuf courir. Tu fronces légèrement les sourcils, elle semblait fuir un truc. Etrange, elle arrive à ta hauteur et sans que tu captes quoi ce soit. Elle te balance un sac en plein dans la tronche. Ta cigarette tombe à terre, et tu grognes : " Putain ! mais t'es taré ! " t'es pas d'humeur gauthier. Vraiment pas. Elle continue sa course sans s'arrêté. Tu ouvres légèrement le sac et y découvres la marchandise. SÉRIEUSE LA MEUF ? décidément ces femmes semblaient vouloir se venger de toi. Seulement, elle tu ne la connaissais pas. Sans plus attendre et parce que tu comprenais ce qui pouvait t'arriver si on te trouvait avec ce sac dans les mains. Tu le balances dans le buisson. Au même moment, tu vois en face de toi des policier qui se dirigent vers toi. Arrivé à ta hauteur, ils te menacent. " PAPIER D’IDENTITÉ ! TU FOU QUOI CI ? " tu prends sur toi putain. Tu sors tes papier de ton porte feuille. " quoi il est interdit de ce dégourdir les jambes ? " ferme ta gueule gauthier. Il analyse tes papiers et étrangement ne cherche pas plus loin. Normal, t'es le fils de l'ancien maire de Boston. Il se barre et toi tu décides de rester ici. Elle reviendra la camé t'en es certain. Et là, tu la vois débarqué. Sourire léger sur ces lèvres, t'aurais envie de lui effacer rapidement mais tu la laisses faire. Elle arrive à ton niveau, t'as les mains dans tes poches et tu la toises tout comme elle. Tu rigoles parce qu'elle te fait rire. Sans le moindre mot, tu bondis sur elle la plaquant sans ménagement contre le mur de la ruelle. Tu lui as fait mal ? tant mieux ! Tu bloques ces mains pour l'empêcher de se débattre " et la camé ! fallait penser à ce que tu faisais avant de le balancer, ton sac, je l'ai plus ! " t'avais envie de rajouter connasse mais étrangement tu te retiens. " maintenant, t'es pas tomber sur le bon mec parce que de toute évidence, t'as eu de la chance que je n'ai pas de problème à cause de toi ! "

T'as jamais vraiment respecté la loi. Toujours fourrée dans une affaire louche, c'est devenu ton quotidien d'éviter les forces de l'ordre. Le plus souvent tu ne deales pas alors t'as pas de soucis à te faire, cette soirée est la seule exception et il faut qu'ils soient dans le coin ! T'es pas chanceuse, tu l'as jamais été, sinon ta vie aurait été bien différente. A partir de quand t'as commencé à merder ? Ta petite enfance ou ton adolescence ? La mort de ta mère t'a beaucoup affecté, même si tu ne l'as pas connu. Puis il y a eu le couvent. Période sombre, supplice moral et physique. C'est sans doute là que t'as pris conscience que quelque chose n'allait pas et que t'étais irrécupérable. Prisonnière des ténèbres à jamais. A toi de vivre avec ta noirceur, à toi de l'apprivoiser correctement. Mais elle est trop sauvage. Elle prend le dessus, c'est elle qui t'apprivoise. C'est elle qui te pousse à dériver, à faire le mal comme en jetant ce sac rempli de cocaïne sur un pauvre mec qui passait dans le coin. L'envoyer derrière les barreaux à ta place ça ne te fait rien. T'en as rien à foutre des autres, il n'y a que toi qui compte. Tu retournes sur tes pas à la recherche de ta marchandise et tu tombes sur ta victime. Tu ne sais pas si elle s'est faite contrôlée, tu t'en fous un peu, toi tu veux juste ta came. Tu lui demandes de te la rendre, calmement, presque poliment, et il... rigole ? T'es surprise. Étrange réaction pour un mec qui a failli être mêlé à un trafic de drogue. Ton regard se durcit, t'es pas patiente. T'ouvres la bouche, prête à te répéter quand tu sens ton dos taper contre un mur. La douleur se diffuse doucement dans ton échine mais elle n'est rien comparée à la rage qui t’envahit. Tu la sens pulser dans tes veines, incontrôlable. C'est là que t'es la plus impulsive, la plus dangereuse. T'entends à peine ce qu'il dit, trop occupée à te débattre, à essayer de te libérer de l'emprise de cet inconnu que t'as juste envie de tuer. Pulsions meurtrières qui ont trop souvent abouties. Tu rassembles assez de force pour lui mettre un violent coup de tête , ton front contre son nez. J'te conseille de me lâcher tout de suite. J'veux pas te faire encore plus mal. Menteuse, ton regard enragé te trahit. Tu rêves de lui couper les mains, et la langue dans la foulée pour qu'il ferme sa gueule plutôt que de faire le malin.