stay lost ★ jeu 21 mai ─ w/ @Ottis Abatucci

Jamais t'as passé autant de temps à la pforzheimer house, jamais. Meluzine et Lukas ne s'en inquiètent pas cependant (du moins tu essaies) car tu t'appliques à leur envoyer à longueur de journée des messages. Officiellement, tu passes tes journées à réviser tes partiels avec des copines de promos. Officieusement, tu t'appliques surtout à te changer les idées. Certes avec les révisions, mais aussi avec beaucoup de temps avec Thialda, à parler, à regarder des conneries drôle sur internet. Y'a aussi ce souhait que tu réprimandes mais qui t’anime : celui de croiser Ottis au détour d'un couloir. Ce n'est pas arrivé cependant. Mais depuis l'avant veille où tu t'es endormie dans son lit et duquel tu as fuis au beau milieu de la nuit... T'as eu peur qu'il ne t'en tienne rigueur, mais il ne t'en a pas reparlé. Peut être qu'il n'a juste pas remarqué ? La veille, t'as été récupérer ton pull et ton soutien gorge sur le bout de son lit. T'as piqué un far juste à l'idée qu'il ai pu prendre le temps de soigneusement les replier à ton attention. Sa chambre était vide à ce moment là, c'était très probablement un mal pour un bien. Une attention du destin qui n'a pas voulu te propulser dans une situation gênante. Tranquillement allongée dans ton lit, tu te perds dans les pages de ton roman, bien trop longtemps que l'air qui entre par ta fenêtre est littéralement glacial. Tu fermes le livre, te lèves pour aller la fermer, vas éteindre la lumière et vas te cacher sous la couette pour trouver le sommeil. T'es seule ce soir. Thia est partie dormir ailleurs et toi, tu t'es dis qu'une dernière nuit tranquille avant ton retour à l'appartement ne pourrait pas te faire de mal. Le sommeil cependant, tu ne le trouve pas. Sur conseil de ton médecin en début de semaine, t'as enfin arrêté les somnifères mais désormais fermer les paupières est devenu un cauchemar. Car, si ce ne sont pas les souvenirs de la cabane qui reviennent, c'est tes pensées agitées qui t’empêchent d'aller vers Morphée. Tu restes bien une heure, ou deux, t'en perd le compte, à te tourner et te retourner dans ce lit. Impossible. T'es énervée, et résolument encore moins prête à trouver ce putain de sommeil. De rage, tu balances ta couette au bout de ton lit et te lèves pour aller dans ta salle de bain. Tu farfouilles dans tes affaires à la recherche d'un cachet que t'as obtenu avec ta précédente ordonnance. En vain. Tu balances ta trousse de toilettes par terre et le fracas ne fait rien d'autre que d'éveiller encore plus tes sens. Deux ou trois larmes de rage s’échappent de tes pupilles alors que tu retournes dans la chambre, allumes la lumière et ouvre ton ordinateur pour relire tes notes de cours. Foutue pour foutue, tu n'as plus que ça à faire. Seulement, tu n'y arrives pas. Tu n'arrives à rien. Tes pensées vont plus loin. Pas très loin en fait, juste au bout du couloir. Pourquoi il ne t'a pas sorti un seul mot sur le fait qu'il se soit réveillé seul dans son lit le lendemain matin ? Parce qu'il s'en fou finalement royalement de toi ? Parce qu'il a tellement bu qu'il n'a pas de souvenirs de votre fin de soirée dans sa chambre ? Et d'ailleurs, pourquoi tu te poses autant de questions à ce sujet, merde ? T'arrives pas à lire ces foutues notes alors tu refermes vigoureusement l'écran de ton ordinateur et te lèves d'un bond, sans réfléchir une seule seconde. Tes pas vont dans la direction de la fameuse chambre et tu frappes une fois tout doucement avant d'entendre un "oui" à travers la porte. Que tu pousses doucement pour passer seulement la tête « heu.. salut.. le livre que je t'ai prêté l'autre jour, est-ce que je peux le récupé.... » ok c'est bon il est tout seul. Pas besoin de jouer la comédie plus longtemps. Ton petit corps gêné entre et reste à se tenir dans l'embrasure de la porte « j'arrive pas à dormir, ça te dis de regarder un film ? » Il est posé dans son lit, téléphone à la main, il ne dormait pas mais il est déjà minuit passé et... « sauf si tu veux dormir, pas de soucis, je comprends, je te laisse tranquille... »

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stay lost ★ jeu 21 mai ─ w/ @Katalia Borgia

Cela fait deux jours maintenant que je n'ai pas croisé Katalia. Deux textos, c'est tout ce qu'on s'est échangé. Je ne suis pas quelqu'un qui me prend la tête ou qui calcule tout ce que les gens font mais j'aurais bien aimé savoir ce qui s'est passé dans la tête de Kat pour être absente de mon lit lorsque je me suis réveillé. Je pensais recevoir un message du style 'j'arrivais pas à dormir je suis retournée dans ma chambre'. N'importe quoi en fait. Mais un signe de vie. Le lendemain de cette fameuse soirée, j'ai pas beaucoup bougé. Je suis resté la plupart du temps dans mon lit pour récupérer et j'ai du utiliser la salle de bain commune pas plus de dix minutes. J'me suis dit qu'elle devait aussi être dans un sale état. Bref, je me suis pas inquiété plus longtemps. On se recroisera bien de toute façon. Elle crèche ici et moi aussi. Quand elle est venue chercher ses affaires dans ma chambre, je ne devais pas être là. Ou alors je devais dormir à points fermés car je n'ai rien entendu. Le deuxième jour après la fête, même chose. Le silence complet. Qu'est-ce que j'attendais en fait ? Katalia et moi, même avant la soirée, on s'écrivait de temps en temps mais pas tous les jours. Je crois que... j'crois que ça m'embête en fait de ne pas avoir reçu de message. Je peux le faire oui, mais y'a encore quelque chose qui me chiffonne. C'est comme si on avait fait quelque chose de mal. J'avais fait. Mais il ne sait rien passé, pas vrai ? A par s'endormir dans les bras l'un de l'autre d'une façon toute mignonne. Je ne me suis pas réveillé à poil. Bref, je crois que je porte trop d'importance à quelque chose qui n'en a pas. C'est vrai Ottis, c'était juste une nuit normale entre amis. Te casse pas les noix avec ça. Du coup, j'ai arrêté d'y penser, malgré le fait que ne plus penser à Kat est difficile. Je m'occupais plutôt l'esprit à regarder des trucs débiles sur mon téléphone. Ce soir, j'étais tenté entre aller boire un verre avec Ilhan mais je sentais que ce plan était foiré et qu'on allait forcément avoir conflit de parler de Danna et d'Hanne. Je décline l'invitation, trouvant l'excuse que je suis crevé et je reste dans ma chambre à rien foutre. Demain je réviserai, ouais, toujours reporter à demain. Soudain, au-delà de minuit, quelqu'un frappe à ma chambre. « ouais ? » que je lance l'air absent en pianotant mon téléphone. Je redresse la tête que lorsque je reconnais le son de sa voix. L'excuse du livre m'amuse. Mes soupçons et mes doutes s'envolent, mon inquiétude aussi. Elle est là. Elle est venue vers moi. Un film ? Pourquoi pas. Ca commence à être de plus en plus fréquent. « ça dépend, tu vas t'enfuir avant la fin du film si je m'endors ? » question qui lui montre que j'ai été légèrement piqué par mon précédent réveil. Puis je laisse tomber, je suis pas rancunier. Je recule pour lui faire de la place et j'allume mon pc. « qu'est-ce qui s'est passé ? je t'ai bousculé dans mon sommeil, t'es tombée par terre et tu m'en veux ? » légère petite moue. S'il faut avoir une discussion sérieuse avec Katalia, je vous conseille d'y aller en douceur, en la taquinant. A force de la côtoyer, j'ai pris de l'expérience.

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A n'importe quel autre moment t'aurais pu aller vers lui, Katalia. Alors, pourquoi ce soir ? Pourquoi au beau milieu de la nuit ? Après, tu vas te plaindre qu'on s'abandonne à des rumeurs faciles à ton sujet, pourtant, tu sembles quelque peu le chercher. La rage d'un instant a laissé place à la gêne, lorsque tu te tiens sur le pas de sa porte, sans savoir quoi foutre de tes mains ou ni où poser ton regard. Tu finis par le poser sur lui lorsque sa question aux airs de pique s'invite dans la conversation. Ça répond à tes interrogations, du coup. Non il n'a pas eu de black out. Oui, ça l'a visiblement déragé que tu te barres comme ça sans prévenir puis sans nouvelles. Tu sais pas si c'est une bonne ou mauvaise nouvelle, au fond, t'as pas encore décidé. Tu avances et fermes soigneusement la porte derrière toi. Tu portes juste un short ample, sweat, tes cheveux attachés en chignon sur l'arrière de ta tête et ta paire de lunettes de vue. Tu t'approches et déposes un coin de fesse sur le bout de son lit, une jambe repliée et l'autre touchant le sol sur le bord du lit. Tu lui fais face et croises enfin de nouveau son regard. Deux options s'offre à toi, la vérité ou l'humour « bien sur que non, hors de question de manquer la chute de l'intrigue. » Seconde option. Il finit par reculer, se redresser, se décaler, et tu vas t'asseoir à côté de lui en faisant tomber tes claquettes par terre pour rabattre sa couverture sur tes jambes nues. Puis il te questionne encore, décidément le sujet n'est pas clos, pas de son côté, du moins. Tu pinces tes lèvres en silence, regardes devant toi, regardes le mur, bref, tout sauf son visage « non c'est juste que... je me suis dis que je serais mieux dans mon lit. » Combien ça va te coûter, Katalia, d'avouer la putain de vérité, au moins une fois dans ta vie ? Tu soupires longuement, te questionne, le faire ou pas le faire ? Oh et puis merde, t'as pas été gênée lorsque t'avais ce pot de sel à la main, ce quartier de citron, son visage dans ton cou au moment de dormir, alors pourquoi le devenir maintenant ? « et puis j'avais pas envie me réveiller dans un autre lit... c'est tout con, parce que ça voulait rien dire, mais bref, c'est psychologique. je suis bizarre, je sais. »

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Je m'attendais peut-être à la croiser d'ici peu. Je sais qu'elle est souvent à la pforzheimer house et qu'elle y passe ses nuits chez une amie. Mais si je m'attendais à la voir dans ma propre chambre en pleine nuit ? Pas du tout. Je suis pris entre plusieurs émotions et sentiments qui se mélangent. Si au début, je pensais me montrer un peu grincheux, quelques secondes après, mon visage se détend déjà. Que voulez-vous ? Cette fille peut parfois jouer -beaucoup- avec mes nerfs. Je peux monter en flèche rapidement et retrouver mon calme et ma paix phénoménale en un rien de temps. Borgia, elle dérègle mon humeur comme elle le veut. Je pense qu'elle m'a manqué en fait. Clairement. Deux jours sans avoir de ses nouvelles, j'en suffoquais presque. Néanmoins, je ne peux pas m'empêcher de faire une remarque sur sa disparition de ma chambre au petit matin. Je le vois à sa façon de s'expliquer qu'elle est gênée. C'est ma spécialité de la foutre mal à l'aise. Elle donne une réponse, puis une deuxième. Puis je la regarde perplexe. « c'est bizarre ouais... t'as honte de moi ? » what, j'ai vraiment dit ça ? Oui, c'est sorti de ta bouche. Peut-être qu'elle n'avait pas envie qu'on la trouve dans ma chambre au petit matin, que ça s'ébruite et qu'elle soit encore la rivée de nouvelles rumeurs. Moi je suis du genre à m'en foutre, mais pas elle. « psychologiquement, ça te dérange ce qu'on ressent l'un l'autre ? » je n'y vais pas de mains mortes. Je suis franc comme elle le sait et si bien trop souvent elle m'a empêché d'en parler pour reporter le sujet à plus tard, là, je veux en parler. Je veux qu'elle sorte de sa zone de confort à ne pas réfléchir à ce qui nous arrive. Je veux la brusquer. Je soupire et je laisse tomber mon dos contre le mur, je plie mes jambes, imite sa position et regarde un point fixe en face de moi. « tu viens vraiment me voir juste parce que tu n'arrives pas à dormir ? » que je demande doucement. Je tourne finalement le regard vers elle, pose mon menton contre mon épaule, attendant sa réponse.

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« je... non. c'est pas pour les autres ou leurs avis que je suis partie, mais pour moi. » sérieusement, c'est quoi cette histoire de honte dont il te parle ? Ça sort tellement de nul part et c'est si infondé que provoquer une réponse est compliqué, car en soit, tu t'attendais à tout sauf à ça. Clairement, si tu te doutais avoir à un moment où un autre cette conversation en venant ici, jamais tu n'aurais pensé que cela arriverait aussi vite. Ni aussi brutalement. T'es perturbée, mais surtout dépassée. Mais tu vas jouer le jeu, car Ottis l'a toujours fait et qu'il est enfin temps que tu lui rende un peu la pareille. Pourtant, sa prochaine question te pique vivement, certainement beaucoup trop. Envolées, les bonnes résolutions d'un instant. Il bouge pour te retrouver dans la même position, si bien que tu ne peux même le regarder en face, même si tu le voulais. Désormais, sa proximité te dérange et tu pinces les lèvres, les sourcils froncés alors que tu te concentres sur la réponse que tu vas lui donner. T'es tellement contradictoire que tu te fatigues toi même. Très souvent, d'ailleurs. Tu te redresses et t'appuies sur tes mains pour faire une volte à 180 degrés et te retrouver de nouveau face à lui, presque comme au début, à l'autre bout de son lit. Tu comptes plusieurs fois dans ta tête, calmes ta respiration et tes pensées agitées. Merde, loupé, ça marche pas « mais tu le fais exprès ou tu veux pas comprendre ? putain réfléchis deux secondes ! je peux pas, seulement quatre jours après la fin d'une relation, aller dormir avec n'importe qui ! » dans l'emportement d'un instant, t'as pas mesuré tes mots et tu réalises seulement maintenant à quel point le "n'importe qui" peut être vexant et blessant. Et puis c'est loin d'être vrai, Ottis n'est pas n'importe qui. N'est plus n'importe qui. Puis quand bien même il l'était, ça se fait juste pas de dire ça aux gens. « avec toi... » tu réussis enfin à te calmer et à dire doucement en lieu en place de ce foutu terme à la con échappé trop vite. Tu redresses la tête et croises son regard. T'as cet air dans les traits que tu prends lorsque tu t’apprêtes à balancer une vérité, mais d'un ton si venimeux que ça en devient blessant. Une peste, comme aime t'appeler ta cousine lorsque tu fais des trucs comme ça. « donc non ça me dérange pas "ce qu'on ressent", mais ce qui me dérange c'est que tu veux pas comprendre ! » En soit, il mérite pas ça mais c'est le tout dernier rempart que t'as : la colère. Il a déjà fait tomber les autres remparts, la feinte de l'ignorance, la gêne. Il ne te reste plus que ça, Katalia. Il s'approche de la vérité et ça te fait tellement flipper, tellement. « non je... bref, tu sais quoi ? je déteste me retrouver au pied du mur. » tu commences à te redresser, sans un mot mais au ralenti, avec une gestuelle qui veut juste lui faire rappeler sa promesse d'il y a deux jours ne me laisse pas tomber.

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J'arrive enfin à mettre des mots sur ce que je peux ressentir pour elle. Elle me plait. C'est aussi simple que ça. Elle m'intéresse comme jamais je ne me suis intéressé à quiconque. Est-ce qu'elle a conscience à quel point je commence à être dépendant ? Quelle place elle occupe dans ma vie actuellement ? Bien sûr que non, car on n'en parle pas. Car elle refuse d'écouter quoi que ce soit. Elle reste bloquée. Bloquée alors qu'elle est libre de faire ce qu'elle veut et qu'elle doit rien à personne. Elle devrait savoir que quoi qu'il arrive, je ne suis pas celui qui va dicter sa conduite. Un rire nerveux sort de ma bouche quand elle se lève et qu'elle me prend pour n'importe qui. « va te faire foutre. » sourcils froncés, le regard fuyant. Mais elle essaye de se rattraper. En vain. J'ai toujours été respectueux avec elle mais cette insulte spontanée, je m'en fiche. Je suis trop gentil depuis un bon moment et j'en ai marre qu'elle recule et qu'elle s'avance. Un baiser citronné puis l'abandon au réveil. Aucune nouvelle d'elle et son apparition soudaine dans ma chambre. Je ne sais clairement plus sur quel pied danser avec elle. Elle me reproche de ne pas vouloir comprendre et j'enchaine sans mâcher mes mots. « et moi ce qui me casse les noix c'est que tu veux pas assumer ! » si elle veut hausser la voix et s'énerver, moi aussi je peux le faire. Je balance mon ordi plus loin sur le lit et je me lève, marche jusqu'à la fenêtre pour y planter mon regard sévère dans la nuit sombre. La lune est cachée par des nuages et je crois même que je pourrais provoquer des éclairs rien qu'à la pensée. Un pansement, c'est ça que je suis. Un putain de pansement qui cache la plaie faite par Toni. Elle me garde juste pour l'oublier, à sa façon. Dès que ça dérape, elle s'enflamme. J'suis pas ton médoc pour dormir Kat. Je suis une personne, un être humain qui s'attache à toi. Je demande pas grand chose à part qu'elle se laisse porter. Taire ce qu'on ressent, c'est peut-être la connerie de notre vie qu'on en train de faire. On sait pas à côté de quoi on peut passer. Moi-même j'en sais rien. Mais je veux vivre cette passion qui n'engage à rien, juste la vivre. « si tu veux pas me dire pourquoi t'es venue ce soir alors... retourne dans ton pieu et laisse-moi en paix. » je forme de la buée sur la vitre et je lui tourne toujours le dos. Je peux pas toujours te ramasser Kat. Je peux pas être tout le temps celui qui te rattrape, qui tend le bras pour attraper de la fumée. Je peux pas tout faire pour préserver ce le lien spécial qu'on a. Alors si t'es pas capable de faire un effort, même minime, la porte est derrière toi.

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Dire que tu ne l'a pas cherché, ça serait mentir. A toi la première. Tu l'as su au moment où t'as ouvert la bouche, directement et aussitôt. Pourtant et malheureusement, tu ne le regrette qu'à moitié. La défense par l'attaque, c'est une technique que tu ne connais que trop bien et dont t'as tendance à abuser, même quand l'interlocuteur ne le mérite pas. Même quand Ottis ne le mérite pas. Mais c'est trop tard, tu ne peux pas revenir en arrière et plutôt que le regret et les excuses, vient plutôt la fuite. Encore une grande histoire de ta vie, Katalia, la fuite. Pour tout et sans réfléchir. Mais il ne te laisse pas fuir, car il te pique avec une insulte qui te fait beaucoup trop mal pour simplement en rester là. Tu l'as cherché mais tu ne sais pas l'accepter. Comme d'habitude, tu penses égoïstement, à toi et à personne d'autre. A ton petit bonheur personnel sans penser qu'en face il y a quelqu'un doté de sens et d'émotions. Comme d'habitude. Inlassablement. Le même schéma de merde qui fait que t'as cette affreuse sensation de ne jamais arriver à rien. A rien du bon, du moins. Là, tu te demandes juste pourquoi tu t'évertues à cacher ce que tu penses vraiment. Donc oui, c'est le bordel dans ta tête mais y'a quand même quelques informations un peu plus claires que d'autres, si seulement tu voulais bien te donner la peine de les accepter plutôt que de les ignorer. Il sait que vous allez sur la même pente, tu le sais aussi. Tu sais qu'il le sait, depuis que tu l'as avoué sans un mot avec ce putain de shooter de rhum. Alors pourquoi est-ce si dur de l'avouer ? Tu te sens nulle, tu te sens sale, d'admettre si vite qu'il te plait parce que ça serait admettre qu'il y avait déjà quelques questions dans ta tête des semaines auparavant, quand t'étais encore en couple. Et ça, tu ne peux pas l'accepter, même dans l'intimité de ta propre tête. Alors tu repousses, tu le repousses et tu t'enfonces, encore et toujours plus car t'arrives pas à le lâcher non plus. La preuve, t'es là ce soir, à être venue dans sa chambre sans t'annoncer et surtout, à toujours y être, malgré le fait qu'il t'a, sans ménagements, dit d'aller te faire foutre. Il se lève et va se planter devant la fenêtre. Son regard dans la pénombre que tu ne souhaiterais pour rien au monde voir se poser sur toi. Pas maintenant. Pas comme ça. T'en a assez qu'on te regarde mal et tu ne saurais l'accepter ni même le supporter si cela venait de lui. Pas lui... « je suis venue parce que je veux comprendre, ok ? » et parce qu'il ne se contentera pas de en-core une réponse voilée (comme tu sais si bien le faire). Alors tu te lèves, te tiens debout au milieu de pièce et continues « je veux comprendre pourquoi j'arrive pas à me sortir de la tête la soirée, le ciné, même ce putain de bal à la con. » Ces moments là ne sont pas énumérés par hasard. C'est autant de moment que t'as senti, sur le coup, quelque chose que tu n'avais pas voulu voir ni même accepter « parce que j’arrête pas de penser à toi et que je sens bien que je suis incapable de te voir juste comme un "ami". là, t'es content ? » ta voix s'envole de nouveau et tu soupires longuement pour calmer le jeu. Le but n'est pas de venir le confronter, de base, juste de lui parler. Et si tu ne fais pas ne serait-ce qu'un putain d'effort pour calmer le jeu, la situation ne va encore rien faire d'autre que de s'empirer. Ce qui n'est absolument pas ton but. « j'vois pas ce que tu veux que je te dise de plus... » Tu prends teneur de tes mots prononcés à haute voix, cette saveur d'aveux qui fait monter l'adrénaline. Tu rougis quelque peu et soupires à nouveau en regardant le sol à tes pieds. Il n'a pas bougé, il a toujours le visage tourné vers sa putain de fenêtre alors que toi, t'as juste l'émotion qui te monte aux yeux. Tu regrettes déjà d'avoir dit ça. Ou pas. Tu regrettes pas. T'en sais rien. T'es soulagée ? Rien de tout cela. Rien sinon la peur. De ne pas le voir se retourner. De ne plus le voir se retourner. Jamais.

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Si y'a qu'avec la colère qu'on peut bien communiquer, moi y'a pas de soucis. Ce n'est pas dans ma nature de m'emporter et parler avec des cris et des insultes mais elle ne me laisse pas le choix. Je veux pas m'écraser sous ses incertitudes impulsives. Je veux pas que notre relation devienne un caprice sur lequel il faut débattre à chaque fois. Je veux pas me battre avec toi Katalia. Je suis pas là pour ça et tu n'es pas venue pour ça. Lui tourner le dos et montrer ma froideur a le don d'avoir un élément déclencheur en elle. La voilà qui parle sans filtre, la voilà qui brise le drap invisible entre nous. Le voilà enfin ce moment. Je reste immobile mais j'écoute ses mots. Je les inhale comme la bouffée d'oxygène qu'on me rend après avoir pressé ma gorge avec des mains invisibles. Je ferme les yeux un moment. J'écoute ses paroles, mélangées avec les battements de mon coeur. Elle sort tout haut ce que je pense tout bas. Au final, on est pareil. On pense pareil. Mais on a une façon différente de fonctionner. Je suis dans ses pensées, elle est dans les miennes. Le truc, c'est qu'elle culpabilise avoir pensé à moi en étant avec un autre. J'ai l'impression d'être le cheveu dans la soupe dans sa vie. Celui qui débarque n'importe comment à n'importe quel moment. Et elle doit vivre avec ça. J'veux pas être son fardeau. Tout comme je ne veux pas être son ami, non plus. Je pivote ma tête sur le côté, quelques minutes pensives et mon corps suit le mouvement pour se retrouver face à elle. Mes yeux brillent, et j'ai ce putain de sourire qui veut s'afficher alors que je m'efforce de le faire taire. Encore quelques pas vers elle, jusqu'à ce que ma tête la surplombe. Je passe mes doigts sur ses joues que je masse doucement et je pose mon regard sur ses lèvres. « je crois que t'as pas besoin de comprendre. les réponses tu les as déjà. » que je souffle tout proche de ses lèvres. T'as les cartes en main Kat, mais tu ne le sais pas encore et tu viens de le découvrir. Ta crainte, il suffit de l'envoyer chier. Un mouvement de plus et je ferme les paupières, guidant dans l'obscurité le désir qui m'habite. Je réduis les centimètres entre nous. Je frôle le bout de son nez et j'entre-ouvre lentement ma bouche pour venir embrasser sa lèvre inférieure. Ma main descend le long de sa colonne vertébrale et j'ai la sensation que cette main caresse mon dos car j'en frissonne. Après ce court baiser mais tout de même lourd de sens, je relâche ses joues et je souris contre ses lèvres qui se séparent des miennes par la suite. « je voulais voir si ça t'aidait quand même... dans le doute. » mes épaules se haussent et je plonge mon regard dans le sien. Essayant de déchiffrer quelque chose. Quoi ? Je ne sais pas. N'importe quoi.

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Y'a quelque chose de facile, au fond, ce truc qui fait qu'au lieu de te braquer de plus belle, tu balances juste tout. T'es honnête, tu avoues et le fait qu'il soit de dos t'aide surement beaucoup à ça. T'as juste cette sensation d'être seule avec tes pensées que t'arrives enfin à dompter, même si c'est pour l'histoire d'un instant seulement. Peut être un instant de trop, en fait. Car, malgré tes mots, il ne se retourne pas. Il reste de dos, figé et le regard là dehors. Il finit par pivoter sa tête sur le côté, ne se retourne pas cependant. Ton regard se perd sur le sol à tes pieds, résolue et blessée qu'il ne veule plus de toi au moment où t'as enfin le courage de voir une part de réalité en face. L'instant dure et tu ne bouges pas. Pas parce qu'il te manque l'envie, mais parce qu'il te manque la force. La force de te retourner et de quitter cette chambre, pour de bon et pour toujours. De devoir tirer un trait sur ces trop peu nombreux bons moments passés avec lui et oublier ceux qui auraient pu arriver par la suite. C'est comme ça, juste comme ça, et tu vas devoir oublier tout ça pour avancer. De ton côté. Mais alors que le schéma de la déception se précise dans ta tête, il finit par se retourner. Tu ne le vois pas mais peu le sentir se rapprocher et tu sembles juste attendre en silence le coup de grâce, ces quelques mots qui te diront de sortir. Sinon il aurait déjà répondu quelque chose, non ? Cependant, t'es surprise de sentir ses doigts sur tes joues, te forçant et redresser la tête pour observer son visage. T'essais de lire dans ses yeux mais tu galères, tu sembles juste comprendre que tu t'es peut être trompée... Assurément car il prononce des mots que tu n'entends plus, trop grisée par cette proximité et son regard sur tes lèvres. Puis il s'approche, toujours plus et, surprise et piquée, tu sens ses lèvres venir rencontrer les tiennes. Plus de citron, ni de tequila, juste la douceur de ces dernières qui ne semblent pas vouloir trop te brusquer. Sa main descend dans ton dos, la tienne vient toute seule dans son cou et il finit par reculer avec un sourire. Ce qu'il est bien plus beau, avec cet air là plutôt que de quelques instants auparavant. Tes doigts pianotent nerveusement sur sa peau dans son cou alors que son regard accroche de nouveau le tien et ses mots réussissent à t'arracher un léger rire. Mais tu sais pas vraiment quoi répondre à ça et le voir si près de ton visage comme ça te perturbe plus que de raison. « hm.. ouais. » tu souffles doucement sans en dire plus, comme pour combler l'instant. T'en sais absolument rien, au fond, si cela t'aide. Enfin si, un peu. Mais dans le doute et avec une fausse mauvaise foi, tu arrêtes d'agiter tes doigts dans son cou et t'en sers plutôt pour les faire glisser doucement sur le coin de sa mâchoire presque jusqu'au niveau de la commissure de ses lèvres. Ton regard visé sur ces dernières, ton autre main qui remonte doucement le long de son avant bras, l'instant s'étire et te laisse hésitante beaucoup trop longtemps pour te permette d'agir spontanément. Alors tu laisses retomber ta main sur son visage le long de ta hanche, recules légèrement le buste et vas de nouveau accrocher ses billes noisettes avec les tiennes. « ok, est-ce que tu veux bien qu'on se fasse une promesse s'il te plait ? » Tu anticipes si facilement le fait qu'il va soupirer et reculer, alors tu enchaînes très rapidement pour ne pas lui en laisser le temps, ta main toujours sur son coude « encore une, je sais, mais celle là sera mieux promis. » il sait bien sur à quoi tu fais référence. Cette promesse imposée par tes soins alors que tu venais à peine de le rencontrer, il y a déjà plusieurs semaines... « je te promets de me laisser plus porter sans trop cogiter et tu me promets de me laisser du temps. tu voudrais bien ? » C'est tout ce que tu peux faire maintenant, ce dont t'es capable. T'espères juste qu'il ne va pas prendre ça comme un énième pas en arrière mais comme le pas en avant que tu fais réellement. Vers lui.

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stay lost ★ jeu 21 mai ─ w/ @Katalia Borgia

Je peux pas vous expliquer ce que je ressens quand je goûte ses lèvres. Un baiser tendre, pas trop provoquant, pas trop sensuel. Juste ce qu'il faut, enfin je l'espère, pour essayer que Katalia ait les idées claires. Je suis peut-être franc, spontané, mais cela ne veut pas dire que je trouve facilement les bons mots. Parfois, un simple geste peut tout changer. Et je pense que ce baiser, il devait arriver. Tôt ou tard, il devait pointer le bout de son nez. C'était inévitable. On ne pouvait pas continuer cette relation remplie d'une tension bizarre sans que le moment fatidique arrive. Un de nous devait se lancer, et j'ai vite compris que c'était mon rôle, c'était à moi de provoquer le signe. C'est à moi de rassurer, d'instaurer la confiance, de donner mes ondes zen. Katalia, c'est un noeud à problèmes, elle est tiraillée, angoissée, elle se pose trop de questions. Je suis le vent qui souffle pour arracher le poids sur ses épaules, comme le vent avec le pollen. Et si je dois endosser ce rôle à chaque fois pour l'apaiser, je le ferais, un nombre incalculable de fois s'il le faut. Nos lèvres séparées, je pince les miennes. Les doigts de Kat qui me massent la nuque me donnent envie de fermer les yeux et de laisser mon âme s'envoler. C'est plaisant. Je rouvre les paupières quand elle se détache de moi et qu'elle reprend la parole. Une promesse. Bon sang, quand est-ce qu'elle va finir avec ça ? A croire que je suis quelqu'un qui sait pas tenir ses engagements. L'épisode Danna/Ilhan est différent. Danna m'en avait parlé mais n'a jamais stipulé que cela devait rester secret. Bref, je fronce les sourcils, me mettant déjà sur la défensive, prêt à répondre en grognant. Mais pour une fois, sa promesse imposée a le don de me faire sourire tendrement. « toi ? ne pas cogiter ? tu te lances un défi impossible. » je rigole pour me moquer gentiment d'elle mais rien de bien méchant. Ah, malgré ce rapprochement, tu ne pourras pas échapper aux taquineries et aux blagues lourdes d'Ottis. Désolée ma belle. J'arrête de rire puis je hausse les épaules. « je crois qu'on a tous les deux besoin d'un peu de temps... je ne sais même pas ce qui vient de se passer en vrai. je... putain kat j'te jure que j'ai eu la trouille de ma vie en t'embrassant, de peur que tu m'étrangles. » je fais une petite grimace faussement apeurée en faisant de gros yeux avant de la regarder calmement. Ce fucking sourire qui ne veut pas lâcher mes fossettes. J'ai mon coeur qui bat tellement vite que je vais presque manquer d'air. « quoi qu'il se passe ce soir, ne t'enfuis plus. » tu le vois dans mes yeux comme j'ai été inquiet pour toi ? Je passe mes bras autour de sa taille et je viens poser mon menton sur son épaule. Je l'enlace fort, comme j'avais tant envie de le faire. Sens dans mes muscles qui se contractent que je ne veux plus que tu m'échappes.

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✧. ❛ love on top. i know nothing's perfect but it's worth it after fighting through my tears and finally you put me first. it's you.