La plupart du temps, tu te demandes par quel heureux hasard Arwen est ta soeur. Vous n'avez vraiment rien en commun elle et toi hormis votre chevelure blonde. Ça part du simple fait qu'elle est prévoyante et qu'elle a déjà acheté sa robe pour le bal de fin d'année, à quelque chose de plus gros comme le fait qu'elle préfère gâcher sa vie pour sa relation avec Mikke qui, d'après tout ce que tu as pu comprendre, est plus qu'un ami à ses yeux. Arwen est beaucoup trop sérieuse, elle ne peut pas s'empêcher de marcher sur des oeufs avec tout le monde. Elle s'accroche, elle persévère et elle fait tout pour garder les personnes qu'elle apprécie à ses côtés, même si ça la rend malheureuse. C'est comme avec toi d'ailleurs. Plus t'es ignoble et plus elle vient vers toi. Tu te comportes mal, tu lui parles comme un chien et pourtant, tu restes la petite soeur qu'elle a envie de protéger. Aujourd'hui, elle a proposé d'aller choisir une robe avec toi et si tu n'étais pas aussi désespérée, sans doute que tu aurais refusé sous prétexte que vous n'avez pas les mêmes gouts en matière de fringues ou tout simplement, que tu n'avais pas envie de passer du temps avec elle. D'ailleurs, tu te demandes bien de quoi vous allez pouvoir parler. Sauf que, c'est la première fois que tu vas à un bal. Habituellement, ce n'est pas ta tasse de thé. Tu préfères traîner dans les endroits auxquels on ne t'attend pas. T'as envie de faire l'effort parce que, maintenant, tu es à Harvard et il faut que tu commences à te fondre dans la masse, que tu te fasses des amis de ton âge, de ta branche. Bref, le genre de conneries que tous les étudiants font. Donc, tu te dis que Arwen a sans doute une idée de ce qu'on attend de cette soirée et qu'elle pourra te filer un coup de main. De plus, t'as vraiment envie de comprendre pourquoi elle se rend à cette soirée seule plutôt qu'avec le premier venu, avec un ami ou encore avec ce fameux Mikke pour qui elle a des sentiments. Tu lui as proposé de la retrouver chez elle afin qu'elle te montre la robe qu'elle a choisi. T'as pas envie de te pointer avec la même, tout le monde va savoir que vous êtes soeurs après ça. Tu pars de la coloc, mets le GPS pour aller jusqu'à chez ta soeur parce qu'on ne peut pas dire que tu lui aies rendu visiter de nombreuses fois et encore moins sobre et parce que tu l'avais proposé. Tu arrives devant l'immeuble, sonnes et tentes de te rappeler à quel étage elle habite. La dernière fois, tu te rappelles que les escaliers étaient compliqués à monter donc, ce n'est déjà pas au rez-de-chaussée... Tu regardes sur chaque sonnette et par chance, la sienne est indiquée. Tu fais comme chez toi et tu rentres directement parce qu'elle t'a demandé de faire comme ça. T'es pas plus à l'aise pour autant, au contraire. T'as presque l'impression d'arriver chez une inconnue à l'improviste. Tu prends une grande inspiration en serrant un peu plus ton sac entre tes doigts. Hey, je suis arrivée ! Je me suis rappelée du chemin ! Que t'as envie d'ajouter mais la vérité, c'est que ce n'est pas tellement le cas. T'as même l'impression de venir ici pour la première fois de ta vie.

te voilà encore une fois à essayer, persévérer. parfois tu te dis qu’il n’y a plus aucune raison de continuer à parler à ta petite soeur, parfois tu te dis que tu devrais simplement la laisser faire sa vie. mais le portrait typique de la famille heureuse, vous l’aviez connu. une relation presque parfaite avec andréa ce n’était pas si impossible à tes yeux. après tout elle était ta préférée avant, ta chouchou, celle à qui tu glissais encore des bonbons quand les parents l’interdisaient, celle que tu protégeais qu’importe le prix. tout s’est effondré en un instant, t’as tout perdu, andréa aussi. et depuis votre relation était tout bonnement misérable. la dernière fois que vous vous êtes parlées, tu voulais te confier un peu à elle, t’ouvrir à nouveau. alors tu as parlé de mikke. directement tu as senti qu’andréa ne l’aimait pas. mais elle n’était pas la première à te le faire savoir alors tu avais continué. et ça a fini par déraper quand elle a parlé de son amie, différence d’opinions et ça part directement en disputes entre vous. elle te voyant comme une fille aveuglée par l’amour et toi, la voyant comme une gamine qui n’est pas capable d’admettre qu’elle n’est pas entourée de saints sans aucune fautes et que tout le monde n’a pas la même opinion qu’elle. après cela, tu avais décidé de ne plus lui parler pendant un moment. la seule fois où tu avais essayé de te confier, voilà comment ça tourne. mais le bal approche à grand pas, tu sais que c’est le premier d’andréa. alors tu lui as renvoyé un message. de fil en aiguilles vous voilà désormais sur une après-midi shopping pour trouver la robe de ta soeur. honnêtement tu es persuadée qu’elle est désespérée de trouver son bonheur et qu’elle a accepté uniquement pour avoir un avis extérieur et trouver la perle rare au plus vite. toi tu espérais passer un bon moment avec elle, que vous pourrez discuter sans vous prendre la tête. juste une fois. tu prépares ta robe pour la lui montrer quand tu entends une voix s’élever dans ton salon. andréa est arrivée. t’es un peu étonnée qu’elle se soit rappelée où tu habitais. “j’arrive !” tu attrapes ta robe et viens à sa rencontre. “hey, comment tu vas ? du coup voilà la robe pour le bal.” et ce que tu avais galérer pour la trouver. c’est un peu bizarre entre vous, tu le sens. tu poses la robe sur le sofa et attrapes ton manteau. “on peut déjà y aller et on fera une pause café plus tard ? si la robe te plait, la boutique où je l’ai eu ont pleins de robes élégantes comme ça qui rentreraient dans le thème. si tu détestes on peut aller ailleurs, ton choix.” tu enfiles ta veste. “et… désolé pour l’embrouille de la dernière fois. autant qu’on crève l’abcès maintenant mais… je me suis sûrement emportée.” au fond t’es pas désolée de ta colère, de ton opinion. mais cette dispute était ridicule et tu t’excusais pour cela.

Le bal de fin d'année approche. Voilà encore une raison pour te rapprocher de ta soeur aînée. Tu ne comprends pas pourquoi elle persiste. A croire qu'elle n'a toujours pas accepté que tu te trouves être désormais un cas désespéré. Miss Problem qui s'amuse à s'attirer des ennuies tout simplem. ent pour se sentir exister. Ce besoin constant d'attirer l'attention, de mettre ta vie en danger. A la recherche d'adrénaline dans le seul but de sentir son coeur vibrer. Parce que depuis la mort du jumeau, il semblerait que ça soit la seule façon pour elle d'accepter mais surtout de comprendre qu'elle, elle est en vie. Elle se doit de profiter de sa jeunesse, de faire toutes les conneries qu'il aurait potentiellement pu faire s'il était encore de ce monde. Tu tentes toi-même de te convaincre alors que ça le boufferait de l'intérieur de savoir que tu te détruis de cette manière. Arwen tente de se confier à toi et ça te met les nerfs de savoir qu'elle est éprise d'un mec qui en a rien à faire de sa gueule. Il joue sur plusieurs tableaux. C'est un connard. Et dire que les gens s'amusent à raconter que c'est toi qui les attire, que Neels et toutes les personnes de sa classe sociale se trouve être néfaste. Souvent, on te demande de les éviter. Même lui tente de faire en sorte que tu t'éloignes. Et pourtant, jamais il ne te laissera tomber ça, tu l'as bien compris. Il sera toujours présent pour toi parce qu'il tient à toi. Est-ce qu'il en est de même pour ce pauvre mec qui se joue de ta soeur ? Tu estimes être la seule à pouvoir la faire souffrir. Tu as le droit de te montrer odieuse parce qu'elle se trouve être ta soeur. Lui, lui tu te détestes vraiment et tu te ne prives pas pour donner ton avis sur la situation. Tu marches jusqu'à l'appartement d'Arwen, GPS en mains. Tu arrives sur les lieux, tentes de t'y sentir comme chez toi ou du moins, de ne pas montrer que tout cela te met mal à l'aise. Tu sers ton sac contre toi tandis qu'elle te rejoint pour te montrer la fameuse robe dont elle te parlait. Tu acquiesces en l'observant sous toutes ces faces. Tu laisses le temps s'échapper sans même prendre la peine de répondre à sa question qui semble être uniquement une formule de politesse. Elle est vraiment magnifique. Je suis sûre qu'elle te va à ravir. C'est ton premier bal de fin d'année. T'espères que tu ne fais pas une connerie en t'y rendant. Ok, on a qu'à faire comme ça. Tu secoues la tête de haut en bas quand elle t'explique le programme qu'elle a concocté. Ça semble lui tenir à coeur alors, autant faire l'effort de passer une journée normale. Juste aujourd'hui. Tu passes une main dans tes cheveux, sautillant d'une jambe sur l'autre en attendant qu'elle soit prête et que vous puissiez quitter son espace personnel. Tu parles des messages qu'on a échangé au sujet de ce Mickael ? T'as même pas retenu son nom, c'est pour dire !

tu savais bien que c’était pas une sortie shopping qui allait arranger les choses. mais tu avais envie de partager ça avec elle, son premier bal, sa première robe. alors quand elle arrive enfin tu perds pas de temps et rentres dans le vif du sujet. montrant ta robe, racontant le programme concocté. tu la sens mal à l’aise, ne sachant pas trop où se mettre. tu peux comprendre, tu te sens plus à l’aise uniquement parce que vous vous trouvez chez toi. “merci. du coup si tu la trouves belle, on va aller au même magasin.” t’enfiles ta veste et tu en profites pour t’excuser de votre dernière dispute. tu regrettes pas d’avoir maintenu ton opinion mais tes mots étaient peut-être trop forts, tu as sûrement jugé trop vite. t’as vraiment envie que ça se passe bien entre vous aujourd’hui, tu veux pas de tension. du moins pas plus qu’il y en a déjà. de plus vous disputez à propos d’une histoire qui vous ne concerne pas, c’était idiot à tes yeux. elle ne connaissait pas son amie à l’époque et toi, tu ne connaissais pas mikke. cette histoire est du passé, un passé dont vous ne faisiez pas parties. à l’entente de “mickael” tu éclates soudainement de rire. un rire sincère, trouvant juste la phrase hilarante. tu t’attendais à un olivier, julien, alphonso. quelque chose qui n’avait réellement rien à voir. mikael, mikke. lointain mais pas si pire. “mikke. mais t’y étais presque.” aucune prise de tête là-dedans, tu as ri comme si elle venait de raconter la blague du siècle. vous quittez ton appartement et vous rendez à la voiture. “t’en fais pas, je te saoulerai pas ces histoires aujourd’hui. c’est un peu ta journée. comme c’est ton premier bal.” et surtout que t’avais pas envie d’en parler avec elle. surtout que maintenant toi et mikke ça avait évolué, vous couchez ensemble. ouais t’oses pas imaginer ce que dirait ta soeur, elle se foutrait ouvertement de ta poire. “et pour ton premier bal, comment tu te sens ?” c’était son tout premier. toi t’avais l’habitude depuis la dernière année de lycée. “t’y vas avec un certain mayron c’est ça ? c’est qu’un ami lui ou…?” tu laisses la phrase en suspend mais la fin est évidente. t’es légère, tu parles tranquillement avec le sourire comme si vous étiez des potes. t’avais envie d’installer une bonne ambiance.

Tu pourrais lui dire que tu détestes la robe juste pour la blesser. Tu pourrais parfaitement mentir, lui dire que sa robe est très jolie et en réalité la détester. Juste pour être gentille pour une fois dans ta vie. Sauf que tu l'aimes vraiment bien et tu es persuadée qu'elle sera ravissante dedans. Donc pour une fois, tu décides d'être sincère avec elle. Elle prend une veste et te propose d'aller dans cette même boutique. Tu acquiesces avant que la conversation ne devienne plus chiante étant donné que celle-ci comporter des excuses. Il vaut mieux pas parler de tout cela et pourtant, tu te questionnes encore sur ce dont elle parle. La soirée suite à laquelle elle a du te ramener parce que tu voulais suivre un parfait inconnu jusqu'à chez lui. Ou les échanges que vous avez eu par texto au sujet de son meilleur ami, de son mec ou tu ne sais plus trop quelle étiquette. Mikke ! Le fameux Mikke. Arwen t'assure que vous n'aurez pas à discuter de cela mais toi, t'es trop curieuse pour la laisser se défiler de la sorte. Ca a beau être mon premier bal, j'ai quand même envie de savoir ce qu'il se passe avec ce fameux... Mikke. Tu esquives un petit sourire. Mine de rien, t'es pas sûre de t'en rappeler. Ta soeur te demande comment tu sens cette première fois. A vrai dire, elle semble plus excitée que toi à l'idée de t'y voir. Tu hausses légèrement les épaules. Bah écoute, ça va... Je vois pas vraiment pourquoi tout le monde en fait tout un plat... C'est qu'une soirée parmi tant d'autres. Tu sors tout le temps. Une soirée qui promène d'être un peu plus ennuyante parce que dans l'enceinte de l'établissement, il va quand même falloir bien se comporter. Mayron oui. C'est juste un ami, faut pas te faire d'idée. Tu te mets à rire. Si seulement elle savait Arwen. Un mec avec qui tu te défonces parfois. Un mec avec qui tu traînes en soirée. Mais, c'est pas ce bad-boy là qui t'intéresse. T'en préfères un autre qui t'aurait surement rit au nez qui tu lui avais proposé de t'accompagner à cet événement !