what do I say
to make me exist ?
@Ottis Abatucci
cambridge, dim 17 mai
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"Sors, allons dehors, prendre l'air !" c'est ce que @Lukas O. Spritz t'avait répété tout l'après-midi alors que t'étais avachie sur le canapé, en train de regarder des vieux films larmoyants en mangeant des chips aux oignons. Misérable, c'est le bon mot. La veille au matin, t'as eu une longue discussion avec ton colocataire avant de décider d'aller promener Naska, la bébé chienne de ta meilleure amie. En fait, c'est plutôt Naska qui t'a promené. Tu ne tiens plus debout, tu n'as pas dormi de la nuit après le bal (et pas beaucoup depuis), tu t'es retourné plusieurs fois dans ton lit à la pfor avant d'abandonner et passer le reste de ta nuit à sécher tes larmes dans la salle de bain. Au petit matin, t'es arrivée dans ton appartement que tu partages avec Lukas et Meluzine pour récupérer ton portable, laissé dans la poche de veste de Lukas pendant la soirée. Désormais le lendemain, t'es toujours aussi mal. T'as dans les mains ton téléphone dont t'es en train de saigner la batterie en appelant encore et encore @Toni Caldwell. Sans surprise, pas de réponse... Et à chaque fois que tu finis par cliquer sur le petit bouton "raccrocher" au moment où sa voix te propose de lui laisser un message, t'as l'impression d'avoir encore un peu plus mal. A chaque fois que l'un ou l'autre de tes colocataires passe derrière le canapé et dont tu sens le regard posé sur toi, tu prends bien soin de cacher ton téléphone sous le plaid. Ils ne le disent pas mais tu sens clairement qu'il n'en peuvent plus de te voir dans la même position depuis plus de vingt quatre heures. Il est presque dix sept heures et ça suffit comme ça, tu dois te bouger, et surtout aller te doucher. Tu vas jusqu'à ta salle de bain et y reste bien une heure, profitant de l'eau brûlante sur ta peau un peu tremblante. Tu pleures un bon coup encore dans la douche et te jures d’arrêter à partir du moment où tu mettras un pied hors de cette dernière. Ce que t'arrives plutôt bien à faire, tu t'en félicite en appliquant un coup de mascara (waterproof, faut pas déconner non plus). Un petit jean confortable, blouse noire et baskets, tu sèches tes cheveux rapidement et les attaches en queue de cheval dans ton dos. Un coup de parfum histoire de et tu décides enfin de suivre le conseil de Lukas. Sortir. Ok, d'accord. Tu ne sais pas où tu vas, mais t'y vas. Tu vas très probablement juste faire le tour du pâté de maison en te retenant d'aller chez Toni frapper à sa porte pour le supplier de te laisser lui parler. Clairement. pas. le. moment. Tu t’échappes de l'appartement rapidement pendant que Lukas se prépare encore et laisses tes pas te guider en direction de l'université dans le but d'aller récupérer deux-trois livres de cours dans ta chambre à la pfor. En route, ton attention est happée par les néons un peu trop vifs pour tes yeux fatigués. Le cinéma de Cambridge semble te tendre les bras et toutes ces couleurs sur sa façade sont telles le chant des sirènes. T'es "sorti" non ? Lukas devrait être content. Même si tu vas finalement t'enfermer dans un cinéma, ça, il ne le saura pas... Tu entres et prends un ticket pour un film quasiment au hasard, un espèce de blockbuster d'action où les personnages principaux sont visiblement un binôme d'agent secret. Des cascades surjouées et de la musique d'action bien forte à t'en péter les oreilles, c'est parfait ça, non ? Tu te diriges vers le second guichet, celui des confiseries et au lieu de prendre ton petit bol de pop-corn habituel, tu commandes un soda et un pot de glace Haagen Dazs au caramel beurre salé. Un peu honteuse de ton choix, tu te dépêches de payer et récupères le tout avec la cuillère en plastique que te tends la caissière avant de t’engouffrer dans la salle du film. Tu te cherches une rangée avec peu de monde, la trouve et vas t'installer en plein milieu. Les bandes annonces commencent à peine que t'es déjà en train de t'acharner sur ton petit pot de glace. Tu sens une présence à ta gauche s'approcher, quelqu'un qui semble vouloir s'asseoir à trois sièges du tien, pourtant, c'est toujours beaucoup trop proche à ton goût « ce siège est pris désolé, j'attends des amis. » Tes amis imaginaires, oui oui. Tu piques encore une fois dans ta glace et en dégustes une bonne cuillère avant de relever le nez et de le remarquer. « oh, c'est toi... » tu souffles doucement, plus qu'étonnée de sa présence. Sérieux sur tous les cinémas de la ville, sur tous les films et toutes les séances, il faut qu'il tombe sur LA tienne.

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what do i say to make me exist  ★ ─ w/ @Katalia Borgia

Elle a insisté, et j'ai accepté. Ma grande sœur veut aller au cinéma. Je la connais, elle va vouloir aller voir des films cucul à l'eau de rose. Elle m'a juré que non, et pour la peine, j'ai le le droit de choisir le film. Que demande le peuple ? En plus, c'est elle qui offre. Oui, j'ai beau être plein aux as, je suis tout de même un radin. Mal éduqué sans doute. J'ai certains principes et la charité ne fait pas partie de mon vocabulaire. Je dépense tellement illégalement. Mais ça, elle n'est pas au courant. Seul Bowie, mon brave frère - encore plus grand - connait mes secrets les plus vicieux. C'est au pied de son appartement que j'attends Alessandra. Toujours en retard. A croire qu'elle doit vraiment être parfaite à mon bras. Meuf, t'es ma sœur. Les gens s'en foutent. Lorsqu'elle arrive, je lui lance une pique comme à mon habitude et je la laisse ébouriffer mes cheveux qu'elle aime tant. Je ne bronche pas. Mais un jour, je vous jure, je vais mettre de la glu ou je ne sais quoi et elle va moins rire après. Tout compte fait, moi aussi, je ne vais pas rire. Bien que me raser le crâne ne me fait pas peur. Ma mère a juste été sous le choc en me voyant sans mes boucles, s'indignant sur le fait qu'on ne m'ait jamais coupé les cheveux aussi courts. Moi ? J'ai explosé de rire en lui disant que ça repousse comme les poils pubiens. Ouais, Ottis et sa grande délicatesse. On presse le bas à l'entrée du cinéma pour prendre les billets et je choisis ce film d'action et d'aventure. Le teint livide qu'affiche ma sœur me fait rire. Trop hâte de lui faire peur et de la voir cacher ses yeux si y'a un peu trop de sang. Quand on débarque dans la salle, l'obscurité est déjà présente et le film va tout juste commencer. Je descends les marches pour accéder aux sièges du milieu et je tire Aless par la main pour ne pas qu'elle se casse la figure. Je me faufile dans un rang et je viens m'asseoir sur un siège, plus ou moins au centre, parfait. Je laisse la rousse poser ses affaires à côtés de moi et mes oreilles sont attirées par une voix voisine. Je penche la tête vers la demoiselle et je lève les sourcils. Tiens donc... Elle est là. « c'est moi. » que je réponds naturellement en faisant un léger hochement de la tête. Merde, je me sens un peu nerveux tout à coup. D'un côté, Katalia, de l'autre, ma sœur. Aless me chuchote quelque chose à l'oreille qui me fait rire. N'importe qui pourrait croire qu'on est ensemble. Pourtant, on a le même sang, même si on ne se ressemble pas physiquement. « je crois que tes amis se sont trompés d'heure. » que je lance à l'italienne. Je ne veux pas la piquer en lui disant que ses amis lui ont posés un lapin, ou son Toni tiens. Elle a tout l'air d'être venue seule et pourtant, ça m'étonne vraiment de sa part. Depuis le bal, on a cessé de se parler et la voir comme ça à côté de moi, ça me fait quelque chose.

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@Ottis Abatucci
cambridge, dim 17 mai
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C'est un peu comme si le sort s'acharnait contre toi. Désir de solitude, schéma vite envolé au profit de ces deux petits mots que tu entends sur ta gauche. Il est là et ne prend même pas la peine de changer de rangée lorsqu'il te voit assise pas très loin. T'as envie d'aller six pieds sous terre, tu t'enfonces un peu plus dans ton siège, tête voûtée entre les épaules et jambes croisées devant toi. T'aimerais juste disparaître et t'enfuir loin, en fait. Puis t'as le courage de tourner un peu plus la tête vers lui et remarques qu'il est accompagné d'une sublime rousse qui lui chuchote quelque chose à l'oreille et ils rient ensemble. Oh putain, il ne manquait plus que cela. Donc en plus de devoir te coltiner une séance de cinéma toute seule, tu vas aussi devoir supporter la vue et l'écoute de son rencard ? Tu sais pas vraiment pourquoi, mais y'a quelque chose qui fait que t'as pas envie de voir ça. Genre, vraiment pas. Ça te soûle juste et tu t'acharnes tellement sur la petite cuillère en plastique dans ton pot de glace que cette dernière vient se rompre entre tes doigts. Toujours plus. T'as envie de te mettre à pleurer. Oui oui, pour un pot de glace et... pour tout le reste. Tu pestes en silence avant de remettre la cuillère cassée dans son petit sachet que tu déposes dans ton sac à côté de toi, tu la jettera en sortant. Tu penses à te lever car il est hors de question que tu restes à côté d'Ottis et son date, surtout lorsqu'il te souffle que tes amis se sont trompés d'heure. T'as pas envie qu'il voit que tout ça n'est qu'un vaste mensonge pour t’apparaître un peu moins misérable. Y'a aussi et surtout le fait que t'as pas envie de le voir pecho, très peu pour toi. T'as une certaine fierté qui fait que tu supportes pas l'idée d'avoir été le vendredi et que la rousse, c'est le dimanche. Pendant le temps où t'es en train de tergiverser, le film commence et toute la salle se retrouve dans l’obscurité la plus totale, et merde. « chuuuut. » tu souffles doucement lorsque tu les entends rire doucement encore une fois. Tu penches légèrement la tête sur la gauche, en sa direction, telle une fidèle membre de la communauté des gros lourds ne supportant pas le moindre petit bruit dans une salle obscure. T'as plus de cuillère mais il est hors de question de gâcher ta délicieuse glace au meilleur parfum du monde. Alors ni une ni deux et à l'abri de l'obscurité de la salle, tu plonges ton index dans le délicieux dessert et le porte à ta bouche. Ce truc a vraiment été inventé pour être un remède contre la tristesse.

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Je vous le dis, avec Kat, le destin nous réserve quelque chose. Ce n'est pas possible autrement. Comment est-ce possible qu'à presque tous les coups, on se tombe dessus par hasard ? Je veux dire, une fois, deux fois, ça passe, mais je ne sais pas c'est la quantième fois qu'on tombe sur le même chemin. Je commence à croire que ce n'est plus forcément le fruit du hasard. Y'a quelque chose, et ça me trotte dans la tête. J'essaye de ne pas trop me préoccuper d'elle, papotant avec ma soeur en essayant de ne pas trop faire de bruit. Elle est stressée avec ce film d'action, que voulez-vous ? Son petit frère la met en condition. La rousse sort quelque chose qui ressemble à un cris et ma voisine, Katlaia, ne peut pas s'empêcher de souffler. Je tourne le regard vers elle et je fronce les sourcils, je ne dis rien. Elle mange de la glace, elle est seule et je devine dans son regard que ses yeux sont totalement desséchés. Une pointe au coeur, je regarde de nouveau Alessandra en lui disant de ne pas bouger et je me lève, recule de deux sièges sur le côté pour venir à côté d'elle. « c'est meilleur avec les doigts. » je lui glisse discrètement, en la voyant sucer son index sucré. Je ne vais pas lui voler sa glace, même si ce n'est pas l'envie qui me manque. Plus je suis proche d'elle, et plus je peux ressentir sa tristesse, comme une éponge qui absorbe son chagrin. Je me sens coupable. Je ne sais pas si elle est peinée pour moi ou pour autre chose. J'ai bien vu son regard qu'elle m'a lancé deux jours plus tôt. Mais celui-ci, celui qu'elle affiche actuellement, c'est une expression que je n'avais encore jamais vue sur son doux visage. Et ça me fait de la peine. L'envie de lui décocher un nouveau sourire, de la faire rire, d'illuminer à nouveau ses pommettes... « qu'est-ce que tu as kat ? » un brouhaha retentit dans la salle, quelque chose a effrayé les clients sur l'écran mais pas moi, je garde mes yeux rivés sur ceux de la brune, même si elle ne tourne pas la tête pour me faire face. J'insiste. « je vois bien que ça ne va pas... dis-moi. » je suis Ottis, celui qui te connait mieux que toi-même, celui qui s'inquiète quand le sujet se prénomme Katalia. Et également celui qui a forcé un peu les choses au bal, creusant un fossé entre nous.

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@Ottis Abatucci
cambridge, dim 17 mai
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Cette séance de cinéma est la pire idée du monde, tu le réalises ici et maintenant alors que les premières images du films s'agitent devant tes pupilles fatiguées. T'es seule avec ton pot de glace et tes pensées, sans personne pour te divertir ou te changer les idées. Et tu penses à Lukas... Putain, Lukas qui a voulu aller faire un tour avec toi et que t'as lâchement abandonné pendant qu'il était en train de terminer de se préparer. Tu vas te prendre une soufflante, encore. Pas méchante, il s’inquiète juste pour toi. T'as juste plus la force de le voir te regarder avec ses pupilles inquiètes et son air tout doux sur le visage à ton égard. T'as besoin de te changer les idées et optionnellement que quelqu'un te balance à la figure "merde réveille toi Katalia, t'es vraiment pitoyable, il te méritait pas !" avec le ton le plus sec possible histoire que t'ai l'impression de vraiment y croire. Pourtant, t'as fuis tout le week-end tes amis capables de te tenir un tel discours, preuve de ta volonté et de ton courage frôlant l’inexistence. T'as l'impression que y'a que des couples ou rencards autour de toi, devant, derrière, même à côté de toi en la personne d'Ottis et de la belle rousse. Même à l'écran, tu réalises que les protagonistes sont un binôme de collègues qui vont terminer ensemble à la fin du film, ça se voit comme le nez au milieu de la figure. Tu roules les yeux au ciel devant cette probabilité. Finalement, t'es surprise de voir Ottis s'approcher pour s'asseoir juste à côté de toi, sur le siège libre à ta gauche. Tu hoches simplement une fois la tête suite à ses mots avant de, sans le prévenir, venir coller le pot de glace dans ses mains pour écrire un texto à @Lukas O. Spritz le prévenant que tu t'excuses de t'être envolée et que t'es partie voir un film avec un ami. Tu tentes de cacher au maximum le petit écran lumineux pour ne pas déranger tout le monde. Puis discrètement, tu prends une photo de l'écran pour lui envoyer, histoire de lui fournir une preuve et qu'il ne mette pas à alerter la terre entière sur ta "disparation". Téléphone rangé dans ton sac, tu reprends le pot de glace et y fourre à nouveau ton index avec gourmandise et sans gènes aucunes. Il voit que ça ne va pas, il te questionne. « y'a rien Ottis, chut, tu me fais louper le film. » pas crédible étant donné qu'une scène ridicule à la musique dramatique se déroule sous vos yeux. En vrai, tu pourrais clairement suivre le film tout en chuchotant avec lui, car il semble assez simple à comprendre mais lui demander de se taire pour te "concentrer" est beaucoup plus facile. Il insiste et même si, honnêtement, t'aurais bien envie de lui dire ce qu'il t'arrive, t'es encore un peu soûlée à l'idée de devoir tenir la chandelle dans cette rangée du cinéma. « tu devrais retourner près de ta copine si t'as pas envie qu'elle te quitte après t'avoir vu avec moi. » tu siffles doucement en désignant du menton la rousse. Sérieusement, il joue à quoi ? Amener une fille ici pour finalement l'abandonner et aller parler avec une autre ? Soit il est très confiant, soit il ne tient pas tant que ça à sa meuf...

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Je ne suis pas le genre de personne qui est à l'aise pour consoler les autres. Mais pourtant, j'ai cet instinct de m'inquiéter pour autrui. Cela dépend les circonstances. Disons que je suis sensible à la détresse de mes proches, mais pas du reste. Pleins de questions se bousculent dans ma tête en voyant Katalia avec une mauvaise mine. J'ai l'habitude de la voir en train de râler, prête à lancer une pique, à rouler des yeux ou à soupirer d'exaspération. Mais ici, je ne la reconnais pas. Je préfère même qu'elle me crache son venin plutôt que de m'avouer qu'elle souffre. Comment avouer ça à quelqu'un ? Dire qu'on se sent mal, c'est pour se faire blâmer, pour qu'on ait pitié de nous. J'aimerais qu'elle sache que si quelque chose lui pèse sur le coeur, qu'elle ressente un poids insupportable sur ses entrailles, qu'elle pense à moi. Vivre selon l'image qu'on donne aux autres ne doit pas être très facile, surtout dans un moment de faiblesse ou t'as envie de lâcher prise. Je récupère le pot de glace qu'elle me donne pendant qu'elle pianote sur son téléphone et je m'amuse à rapprocher mon nez pour renifler, essayer de trouver le goût sans les papilles gustatives. Mh, c'est froid. Forcément. Dans un jour meilleur, Katalia en aurait profité pour pousser ma tête dans le pot, mais sa glace est beaucoup plus importante à ses yeux. Un moyen de se consoler que je connais que trop bien. Mais la fumette c'est encore mieux et tu ne prends pas un kilo. Katalia reprend ses esprits en rangeant son téléphone et je lève un sourcil à sa réponse. Ah enfin, je pensais presque qu'elle m'avait oubliée. Je gonfle mes joues pour me retenir d'éclater de rire. J'ai pas envie que tout le monde me lance son paquet de pop-corns à la figure. « ELLE ? mais c'est ma soeur. » j'affiche un air mi-dégoûté et mi-amusé. Je me décale dans le fond de mon siège pour que Katalia inspecte mieux Alessandra. « demande lui pour voir, elle va te rire au nez et faire semblant de vomir. » Aless regarde dans notre direction en fronçant les sourcils et je lui tourne le dos, m'intéresse de nouveau à Katalia. « allez Kat, depuis quand t'as peur de me dire quoi que ce soit ? » je tapote son avant-bras de mes doigts, geste tendre, tout ce que je peux faire pour essayer de la mettre en confiance. On se fait confiance non ? J'ai presque fait une grosse boulette au bal mais je l'ai pas faite. Je suis quelqu'un d'honnête et elle sait que je ne mâche pas mes mots. Si quelqu'un lui a fait du mal, je le démonte, c'est simple comme bonsoir.

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@Ottis Abatucci
cambridge, dim 17 mai
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La glace à nouveau dans tes mains, tu te jures de ne pas en laisser une seule miette. T'as les doigts tout collants à cause des allers-retours pot de glace jusqu'à ta bouche, alors tu sors de ton sac un petit mouchoir pour épousseter ses derniers en faisant mine d'être complètement fascinée par le film. Ouais, car t'aurais beau tout faire ou tout essayer, de regarder ailleurs, de penser à autre chose, tu sentiras toujours son regard visé sur toi. Lorsque tu reprends la parole pour lui conseiller de retourner auprès de celle que imagines être sa copine, t'as l'impression qu'il va s'étouffer avec sa propre respiration. Sa.. quoi ? Sa sœur ? Tu fronces les sourcils en te penchant pour que ton regard passe au delà de son buste et observer la dite sœur qui t'offre en retour un regard incompréhensible. Ok bon, ce n'est pas sa copine, d'accord. Sinon jamais elle ne se serait contenter de souffler en se concentrant à nouveau sur l'écran. Elle aurait pété un câble, elle l'aurait tiré à lui ou elle t'aurait fusillé du regard, bref, elle aurait fait n'importe quoi d'autre que juste vous offrir un regard à la volée. Il te propose de lui demander pour t'en assurer et tu secoues simplement la tête de gauche à droite en soupirant « non non c'est bon, je te crois. » Il insiste encore et cette fois ci, pas moyen de te dérober. Surtout maintenant que t'es satisfaite de savoir que c'est pas son rencard. Pourquoi t'es satisfaite, en fait ? Parce que tu sentiras moins seule au milieu de cette foule de couples dans la salle. Probablement... Tu sens ses doigts tapoter doucement sur ton avant bras par dessus ta blouse sombre, tu ne te dérobes pas et viens juste perdre ton regard sur tes propres doigts en train de malmener le carton du petit pot de glace déjà presque à moitié mangé. « j'ai pas peur... » non t'as pas peur, t'es justement complètement terrifiée, nuance. Tu ne veux pas le dire, parce que ça rend la chose bien trop réelle. Tu l'as déjà bien trop dit, t'en peux plus, t'es fatiguée, t'es peinée. Alors et parce qu'il comprendra très bien, tu lui dis, le regard toujours sur tes mains « que tu balances ou gardes pour toi cette foutue histoire de baiser, ça ne changera plus rien, maintenant... » Long soupir et lèvre inférieure que tu mords un peu trop fort. Tu sens cette dernière endolorie mais tu t'abandonnes à cette brève douleur qui t’empêche juste de craquer ici et maintenant, et devant lui.

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Bien, elle me croit assez rapidement. Je l'imaginais plutôt me rire au nez et me traiter de menteur mais non, faut croire que la confiance est pas si nulle entre nous. De toute façon, si j'avais vraiment amené une fille qui m'intéressait ici, est-ce que j'aurais calculé un tier de seconde la belle Katalia ? Bien sûr que non. En secret peut-être. Un regard dans sa direction pour voir si elle me regarde, ou si elle s'en fiche de savoir que mon coeur est déjà pris. Plus je lui parle et plus je la sens se détendre un peu. Pas physiquement, car elle est crispée comme si elle venait de voir la vierge à l'écran. Mais elle laisse entrer mes paroles, elle ne me repousse plus. J'me dis que c'est à ce moment là que je dois creuser un peu plus. Et même si un jour je touche le fond avec elle, soyez sûr que je continuerai de creuser. « tu mens mal. » je lève un sourcil et fronce le second. Elle a peur, je sens sa peur jusqu'au bout des doigts, sa peau tremble sans qu'elle ne s'en rende compte. Allez, dis-moi. Je te lâcherai pas. Jamais. D'abord, je ne comprends pas tout de suite ce qu'elle veut dire. Le secret... ah oui, celui de notre rencontre. Pourquoi n'est-il plus un danger ? Pourquoi ne suis-je plus le danger ? Réfléchis Ottis. Son état, son coté très irritable, sa voix brisée... « oh... tu veux dire que t'es... tu ? » seule, rupture, abandonnée, triste. Je ne lui souhaitais pas ça. Même si égoïstement au fond de moi, une partie de moi avait envie de lui appartenir. En aucun cas j'avais souhaité son malheur. Je sens une boule dans ma gorge et je baisse doucement le regard vers mes doigts sur sa manche. J'ai un contraste d'émotions qui me prend les tripes. Je suis content, désolé pour elle, mais content. J'ose le penser. Sèche tes larmes, envoie balader tes ondes négatives et laisse une seconde chance à la vie. Je suis là. « si t'as besoin de quoi que ce soit, je suis là ok ? je sais que j'ai un peu déconné au bal mais... je suis toujours ton ami. » si elle veut toujours de mon amitié. Une amitié surement toxique mais je ne peux clairement pas la laisser dans cet état. Je déplace ma main de son bras pour venir appuyer doucement mes doigts dans sa nuque. Je la masse affectueusement et je me  rends compte qu'elle est vraiment tendue. Ses nerfs et ses muscles sont mis à rudes épreuves avec tout ce qu'elle traverse.

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@Ottis Abatucci
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Faut vraiment être quelqu'un de bien pour accepter d'amener sa sœur au cinéma un dimanche soir. Faut aussi être quelqu'un de très bien pour ne pas poser un tel lapin à ton colocataire qui a pourtant été là pour toi tout le week-end. Mais plus t'avances dans la vie et plus tu réalises que le terme "bien" n'est pas vraiment une qualité qui te définit, Katalia. A en croire les circonstances et le discours que tu t'es prise de pleine fouet ce vendredi... Tu te retrouves là dans ce cinéma, mais honnêtement t'aimerais être partout ailleurs sauf ici. Tes pensées vagabondes quelque peu, s'éloignent du chemin tout tracé que tu veux leur forcer de prendre pour juste oublier. Pourtant, pendant une seconde, t'es là à te demander ce que tu ferais ce jour à cette heure avec Toni si seulement le bal ne s'était pas terminé comme ça pour vous... Tu secoues la tête pour tenter de chasser ces pensées qui ne servent à rien sauf te blesser encore plus. Et puis il insiste et tu ne saurais rester là sans rien dire car tu sais pertinemment qu'il ne va pas te lâcher avec ça. « ouais.... » tu souffles complètement dépassée. T'as juste envie de lui balancer à la figure "après qu'il nous ai vu parler dehors, là, t'es fier de toi ?!" mais honnêtement, à quoi ça va t'avancer ? Le mal est faire et en vouloir à Ottis n'arrangerait rien sinon provoquer une nouvelle personne à te détester. T'as pas vraiment besoin de ça. Ses paroles t'étonnent quelque peu mais te font plaisir, au fond. Franchement et après cette discussion plus que houleuse au bal, t'aurais eu tendance à imaginer qu'il ne veille plus jamais te parler. « pour l'instant, j'ai juste besoin de rester là avec mon pot de glace à maudire la nana qui gâche toujours tout, que je suis. » long soupir, ton regard toujours perdu dans la contemplation des couleurs claires de la vanille et du caramel dans le petit pot entre tes paumes désormais gelées. Un sursaut provoqué par une scène du film secoue toute la salle mais toi, tu relèves juste doucement le nez pour croiser son regard une demi-seconde avant de tourner la tête vers l'écran. Vers ses couleurs qui s’agitent sous tes pupilles mais que tu ne fais même plus l'effort de suivre. Puis tu souffles doucement et calmement après un instant « et que tu me promettes de ne pas me refaire de coup pareil. » parce que tu ne saurais continuer à faire comme si de rien n'était, cette fois ci. Il sait très bien de quoi tu parles, ce coup là qu'il t'avait fait juste avant que tu le repousses et prennes tes jambes à ton cou pour de bon. Ce coup là dont t'as toujours pas pris le soin de penser ou d'analyser. Parce c'est pas le moment et que t'as surtout peur des réponses que tu pourrais trouver en échos à tes questions. Sa main grimpe jusque dans ta nuque et, d'abord septique, les sourcils froncés et sans bouger, tu soupires légèrement sous le soulagement que peuvent provoquer ses doigts sur tes muscles tendus. T'as vraiment pas réalisé que t'es complètement braquée depuis quelques jours et que ça s'est retranscrit dans tout ton corps. Bon sang, ça fait tellement de bien que t'as pas envie qu'il s’arrête. Puis il appuie un peu plus fort sur un nerf qui te fait mal, alors tu sursautes sous la douleur et par réflexe veut poser la main sur l’accoudoir entre vous. Sauf que lorsque tu réalises que tu t'es trompée de quelques centimètres et que ta main s'est en faut posée sur le bas de sa cuisse, tu retires aussi sec ta main, comme si tu venais de la poser sur une plaque de cuisson brûlante. « désolé. » à quoi tu joues Kat ? c'est pas grave, tu ne pas non plus t'excuser de tout et de rien avec lui, comme cette fois là où t'as été beaucoup trop sèche et que t'as été le voir sur la terrasse dehors. T'es comme ça, tu ne changeras pas et s'il ne t'accepte pas, ce sera encore une histoire qui se terminera comme vendredi soir...

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Je vais surement avoir une remarque de ma soeur après la séance. Elle va râler sur le fait que j'ai préféré profiter du cinéma à parler avec une fille plutôt qu'elle. Après tout, c'était un moment entre frère et soeur, comme on en a peu malheureusement. Mais c'est plus fort que moi. Je ne peux pas profiter de l'écran en sachant que j'ai une Katalia triste à deux sièges de moi. Je reste à côté d'elle le temps qu'elle voudra. Le film, je m'en fiche, c'est son état qui m'importe. La rupture avec Toni a le don de m'interpeller fortement. J'ai envie de savoir pourquoi, où, comment. Des questions qui ne me regardent pas mais qu'elle me donnera les réponses peut-être plus tard, quand elle en aura envie. Malgré la boulette que j'ai faite au bal, sous l'arbre, je lui fais part de mon intention de vouloir toujours être là pour elle. Ami, oui, c'est ce que j'emploie. Car Katalia, elle ne veut entendre que ce mot. Lui parler de mon attirance pour elle ne pourrait que la troubler davantage. Pourtant, j'ai bien envie qu'elle sache - elle l'a d'ailleurs surement deviné le soir du bal - mais pas maintenant. Pas alors qu'elle est en train de sécher les larmes d'un autre homme. J'humecte mes lèvres et je secoue doucement la tête. C'est compris, plus de coup pareil. Pour le moment. « j'te promets d'essayer. » car au fond, je tiens jamais mes promesses, c'est pour ça que j'en fais jamais. Quand on me demande de jurer quelque chose, je fais en sorte de jouer avec les mots pour pouvoir me justifier si je lâche la bombe. Je suis comme ça. Mes doigts viennent naturellement masser sa nuque. C'est magique pour détendre quelqu'un. Je vous jure. Ma mère le faisait quand j'étais trop hyper actif et qu'elle me foutait à la sieste. Je suis surpris par tant de pression qu'elle ressent dans ses cervicales. Elle ne dit rien, donc j'me dis qu'elle apprécie assez pour que je continue. Je veux décoincer le tout comme je peux et je touche la zone la plus sensible car elle sursaute sur son siège. Sa main dérape et se retrouve sur ma cuisse, un tier de seconde, assez pour qu'elle la retire aussi vite. Elle s'excuse. « t'inquiètes. mais t'es vraiment, vraaaaiment tendue. » je fais de gros yeux pour peser mes mots en hochant la tête. Je retire mes doigts du bas de sa tête et je lance un regard vers ma soeur. C'est risqué, mais tant pis. Je me rapproche de l'oreille de la pforzheimer. « tu veux qu'on se fasse un truc après ? on peut se poser, manger ce que tu veux, boire ce que tu veux, même regarder un disney sous les plaids si tu veux. » Katalia sait qu'en chillant avec moi, y'aura forcément de quoi se détendre et je pense qu'elle en a réellement besoin. Mais je sais aussi que quand on déprime, on a pas forcément envie de faire quelque chose. J'espère juste qu'elle va accepter. Je veux que son sourire retrouve sa place initiale.

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