Il est dix heures lorsque j'ouvre les yeux. J'ai l'impression que le monde s'est arrêté hier. Je n'arrive pas à y croire. Mon frère ne m'adresse plus la parole et Wesley est fiancé à Hope. Je ressens un pincement au coeur et déglutis difficilement. Seulement, il ne faut pas que je me laisse abattre. Dimitri finira par comprendre et pour Wesley, j'aurais le temps d'y réfléchir plus tard. Je me lève parce qu'il est déjà assez tard pour trainer au lit. Un détour par la salle de bain pour laver mes dents, me recoiffer et regarder mon reflet dans le miroir. Mes yeux ont bien dégonflé, j'ai juste l'air un petit peu fatiguée, ce qui est le cas. J'attrape mon déshabillé blanc et le passe par dessus ma nuisette en satin blanc. Je me dirige vers le salon et regarde le foutoir qu'est mon appartement. Il y a encore des papiers partout par terre et le cadavre de mon Mac traine toujours au milieu du chemin. Je n'ai pas eu le courage de ranger quoi que ce soit hier, j'ai juste tout pousser pour que Thaïs ne voit pas le chantier, elle ne comprendrait pas. Alors, l'estomac vide, je m'agenouille sur le sol de mon salon et commence à regrouper tous ces documents dont je n'aurais absolument plus la moindre utilité. Ou peut-être bien que si. Parce que je n'ai pas travaillé comme une folle pendant presque trois semaines pour que tout mon boulot tombe à l'eau. Workaholic, oui. Mais il y a un minimum de respect à avoir pour mon travail et pour mon temps. J'attrape mon mac que je ferme et pose sur la table. Il est tout cabossé mais ce n'est pas bien grave. Je me dirige ensuite vers le salon et ramasse tout ce qui traine. Rapidement, j'attrape le téléphone et compose le numéro de la ligne directe de Greg. J'attends quelques secondes et j'entends sa voix. Un sourire se dessine sur mes lèvres. " Bonjour Greg. Tu pourrais me monter un toast saumon-avocat, un toast blanc et un oeuf bénédict, s'il te plait ? Avec un jus d'orange " Parce que si je veux commencer cette journée, il faut que je mange quelque chose. Je ne sais pas ce que je vais faire. Je n'ai pas envie d'aller au bureau travailler et je ne peux plus le faire de chez moi. Peut-être que je vais me reposer. Mais pour commencer, il faut remplir ce petit estomac parce qu'on réfléchit toujours mieux l'estomac plein.

Ma vie est partie en cacahuète hier. Je n'arrive pas à y croire. J'ai du mal à tout encaisser. J'ai parlé avec Francesca hier. De tout ça, de ce que je ressens, de comment je me sens. Et la réponse est simple : mal. Je me sens mal, pitoyable et brisée. Il va falloir du temps pour que tout revienne à la normale avec mon frère mais je ne lâcherais pas. Il a été mon dernier message hier et mon premier aujourd'hui. Et je continuerais cela jusqu'à ce qu'il daigne me reparler. Il est mon premier bonjour et mon dernier bonne nuit, c'est clair et net. Le message a été envoyé, je vois qu'il l'a vu puisque les deux petits 'check' sont bleus. Il est en vie, c'est déjà ça. Surement entrain de jouer avec Thaïs pour se changer les idées. Et j'aimerais en faire autant. Juste tout oublier le temps de quelques heures. Pour reposer mon cerveau. Le travail n'aide pas avec cela. La nourriture non plus mais il me faut de quoi manger. Je n'ai rien mangé depuis mon repas de midi hier. Le numéro est enregistré sur mon Cisco Phone alors j'appelle directement Greg. J'aime sa rapidité, son sérieux et ses initiatives. Je sais très bien que s'il voit le désordre dans ma suite, il demandera à une des femme de ménage de venir tout remettre en ordre dès que j'aurais quitté ma suite. Il toque à la porte, entre comme il en a l'habitude et je lui adresse un léger sourire. Oh, j'aurais besoin de tellement d'autres choses. Je me lève de mon canapé et me dirige vers Greg. Je prends l'assiette et le verre de jus d'orange du charriot et les pose sur la petite table à côté du canapé. " Non, c'est tout. Merci Greg " Que je souffle avec un léger sourire. Je le regarde et pose les deux mains sur le charriot. " Je n'ai besoin de rien mais envie de quelque chose " Mon regard ne quitte pas le sien et je m'approche doucement, mon doigt glissant sur le charriot avant de toucher sa main. Il est tellement beau. Je m'interdis de craquer depuis des mois mais là, je n'ai plus aucune volonté. Pourquoi se retenir, pourquoi s'interdir de craquer. Je baisse les yeux sur ma main qui caresse doucement la sienne et vais pour le regarder à nouveau dans les yeux. C'est mal. Putain. Ella. Ressaisis toi. Mais avant que j'ai pu penser quoi que ce soit, mes lèvre sont sur celles du jeune homme. Voilà un bon moyen de reposer son cerveau : écouter son corps. Ma main droite se glisse dans ses cheveux et je soupire doucement contre ses lèvres. " Je n'aurais pas du " Que je lance, toute contre ses lèvres, rouvrant les yeux pour me perdre dans ses yeux gris. Et je le défie un peu, lui laisse l'occasion de partir et de laisser cette folie derrière nous. Ou de transformer ce baiser en quelque chose de clairement fou. Et divin.  

Je vous écoute. Je ne sais pas ce qui me fait le plus vibrer dans ces trois petits mots. Le fait qu'il m'écoute - ce qui n'arrive pas souvent malheureusement -, le fait qu'il me vouvoie ou le mélange des deux. Et au lieu d'user de mots, je laisse mon corps parler. Après tout, c'est lui qui craque, qui fond, qui vibre dès qu'il voit le jeune Longdale. Ma tête n'est plus en état de faire quoi que ce soit, de dire quoi que ce soit. J'ai laissé mon cerveau dans mon lit et quand je glisse ma main sur la sienne, une drôle de sensation m'anime le coeur. Et le corps. Je l'ai attrapé plusieurs fois par le bras, j'ai souvent mis ma main sur son épaule pour discuter rapidement avec lui mais rien de si… sensuel. Ce contact là, c'est le premier qui a vraiment un sens tout sauf professionnel. Parce que tout ce que je veux, c'est être tout sauf cette Ella rigide qui compartimente sa vie. Si j'ai baissé mes gardes avec cet abruti de Patterson, je ne vais pas me gêner pour faire la même chose avec Greg. J'en ai envie. Dès que Dimitri et Francesca m'en parlent, je réfute tout mais l'idée m'a traversé la tête plus d'une fois. Je suis bien faible, bien incapable de résister à son sourire, à ses yeux. C'est d'ailleurs pour cela que mes lèvres finissent sur les siennes. J'en ai envie, terriblement envie. Et si mes deux acolytes m'ont toujours rabattu les oreilles en me disant qu'il le voulait aussi, je commence à en douter. Je n'aurais pas du. Mais sa réponse me laisse perplexe. La façon dont il prononce Mademoiselle me fait chavirer. " Je ne fais que ce dont j'ai terriblement envie Greg… " Que je souffle, ne lâchant pas ses yeux du regard. Je fais peut-être une énorme connerie mais c'est une connerie dont j'ai très envie. Nous sommes toujours très proches et quand il lève une main pour détacher la ceinture de mon déshabillé, je soupire doucement. Il ne m'a même pas touché que je suis déjà folle de ce qu'il pourrait faire. Mais surtout, me faire. Un sourire se dessine sur mes lèvres lorsqu'il regarde ma tenue. Il n'a pas beaucoup de tissu mais cette tenue met mon corps en avant. Comme chacun de mes tenues, de toute façon. En tout cas, chacun de ses mot me fait me sentir appréciée, voulue et choisie. Et c'est ce dont j'avais besoin, on ne va pas se voiler la face. Ses lèvres sont à nouveau sur les miennes et mes bras montent le long de son corps pour venir se placer autour de la nuque du jeune homme. Le baiser est passionnel, doux à certains moments et si fort à d'autre que je suis déboussolée et presque à bout de souffle quand je m'écarte d'un pas. Je mordille sur ma lèvre inférieure et hausse les épaules deux fois pour faire glisser le tissu le long de ces dernières. Le déshabillé au sol, je pose mes mains sur son torse et dirige mes doigts vers les boutons de sa chemise, sans quitter son regard. Il a quelque chose d'hypnotique. " La réelle question Greg est : est-ce que toi, tu en as envie ? Si tu préfères quitter cette suite maintenant, je comprendrais. Ça ne changera rien à notre relation professionnelle " Il ne me doit rien, absolument rien. Le consentement, c'est des deux côtés. Et si j'ai déjà donné le mien, j'ai terriblement envie d'entendre le sien avant de faire sauter les boutons de sa chemise un par un. Ah, les hommes en uniforme…  

Je bafoue tellement de règles à ce moment même que je pense que lorsque ça sera finie, j'aurais envie de me foutre des baffes. Mais juste des baffes. Parce que je ne regretterais clairement rien là dedans. Son sourire m'envoie au paradis, ses yeux me rappellent sur terres et ses lèvres sur les miennes signent un contrat tacite. Ce qu'il se passe dans cette suite reste dans cette suite. Je ne dirais rien, je ne changerais pas mon comportement envers lui. Il sera toujours mon Majordome et qui sait, nous pouvons peut-être profiter tous les deux de cette nouvelle facette de notre relation. Mais je veux que tout soit clair. Je ne veux pas qu'il pense que je le force, que j'attends cela de lui parce qu'il est normalement sous mes ordres. S'il se passe quelque chose, nous sommes à égalité. Nous sommes tous les deux des adultes consentants. Moi, je le suis, c'est sur. Et quand il confirme que lui aussi, il en a envie, toutes mes barrières tombes. La limite pro-perso ? Ça n'existe plus. Ma pudeur face à lui ? Inexistante. Mes doigts sur sa chemise, ils sont clairement là. Il s'occupe des premiers boutons pendant que je sors le tissu blanc de son pantalon et défais les boutons en partant du bas. Mais il a été plus rapide que moi. Cette fougue. Oh. Mon. Dieu. C'est pour ça que je vis. Pour cette fougue, cette passion, ce désir qui me brûle la peau. Un baiser aussi fougueux que le précédent, si ce n'est pas plus. Je n'existe plus en tant qu'individu sur la planète terre. Je suis perdue dans ses bras et quand il me soulève, j'éclate de rire. Mes jambes s'enroulent autour de sa taille et mes mains glissent sous sa chemise, sur son dos musclé. Plaquée au mur, je me détache de ses lèvres pour reprendre ma respiration. Je le regarde droit dans les yeux et mordille doucement sa lèvre inférieure. " Je ne savais pas que tu avais autant de forces Greg.. " Que je souffle tout contre ses lèvres, ralentissant le rythme accéléré de cette rencontre. La fraîcheur du mur me fait du bien, tellement de bien. Je n'ai jamais vu des yeux comme ça. Et je pourrais rester comme ça pendant des heures, il n'y a pas à dire. " Donne moi ton oreillette, s'il te plait " Je glisse l'une de mes mains dans ses cheveux et dessine le contour de son oreille de mon index. Et quand il me la tend, je la passe avant de poser mon index sur ses lèvres. " Bettany ? C'est Ella. Greg s'est coupé en m'apportant mon petit-déjeuner " Que une voix paniquée. Bonne comédienne. " Non, ne t'inquiète pas. Juste une coupure ou deux. Je lui ai dis d'attendre là, le temps qu'on lui monte une nouvelle chemise, il y a du sang sur la sienne " Je bouge mon bassin contre le jeune homme et l'embrasse du bout des lèvres. " Je prends soin de lui et dès qu'il va mieux, je le renvoie " J'hoche la tête, balance des mmh mmh de temps en temps et finis par lancer " Je dois aller chercher les pansements. A plus tard " Je termine l'appel et balance l'oreillette à l'autre bout de la pièce. Plus de teasing, je serre les abdos pour qu'il puisse me lâche quelques secondes et lui descend la chemise sur les bras.

J'ai l'impression qu'il sait exactement quoi me dire pour me faire vibrer. Il a tellement raison. Il y a tellement de choses que j'ignore sur lui. Je connais son prénom et nom, quelques informations et c'est tout. Je n'ai jamais appris à le connaître puisque je n'ai le temps de rien. Je cours entre le bureau, la maison, mes amis, les cours et c'est fatiguant. Je n'ai même pas pris le temps d'en savoir plus que ça sur la seule personne - en dehors de mon frère - que je vois tous les jours ou presque. Il faudrait que ça change. Et je trouve que ce type de présentation est vraiment pas mal. Ma peau est brûlante et quand il m'appelle Medemoiselle Marriott, c'est comme s'il allumait une nouvelle flamme. Je suis une putain de bougie et je me consume comme jamais. Et puisqu'il est en service, je sais qu'il risque d'être ennuyé sous peu s'il est trop long. Et je n'ai aucune envie d'être dérangé pendant que nous ne faisons qu'un. Alors, c'est simple, il faut que je prévienne sa supérieure directe. Je pourrais descendre de mon perchoir et appeler depuis ma ligne mais c'est trop loin. Je sais comment ces oreillettes fonctionnent et je ne me gène pas pour utiliser celle du jeune Longdale pour arriver à mes fins. J'ai une imagination débordante et je compte bien lui coller quelques pansements Hello Kitty sur les doigts pour rendre ce mensonge plus que crédible. C'est quand Greg commence à m'embrasser dans le cou que je sais qu'il faut que je termine l'appel. J'aime beaucoup de force de persuasion mais je sais aussi que je ne serai pas capable de tenir une conversation plus longtemps. L'oreillette au loin, probablement sous le canapé, je ferme les yeux et hoche la tête pour unique réponse à sa question. On va mutuellement prendre soin l'un de l'autre, c'est bien ça quand j'y pense. Je gémis doucement à l'un de ses baisers au niveau de mon  omoplate. Partie très sensible. Je rouvre rapidement les yeux et lui enlève sa chemise. J'ai vraiment envie de tout envoyer valser, le charriot qui est dans le chemin vers le canapé, son pantalon qui doit le mouler parfaitement. Il a toujours eu de très belles fesses dans ce costume… Je l'écoute, souris et l'embrasse furtivement avant de reposer les pieds sur le sol. J'ai les jambes qui tremblent et il me faut quelques secondes pour être sûre que je puisse faire un pas sans m'écrouler. " J'ai tout ce qu'il faut, ne t'inquiète pas là dessus " Tout ce qu'il faut et plus encore. J'ai de quoi nous tenir pour des semaines. Parce qu'il faut toujours être préparée et varier les plaisirs et envies aussi. " J'ai beaucoup que tu me vouvoies… " Que je finis par souffler en glissant les yeux sur son torse, ses muscles mais aussi… plus bas. Eh bah. Putain. Ma nuisette remonte le long de mes cuisses et je lève rapidement les bras pour qu'elle quitte mon corps. Et je suis donc à trois quart nue face au jeune homme. Je n'ai plus que ma petite culotte en dentelle qui ne cache pas grand chose, on ne va pas se voiler la face. Et mon corps - ou plutôt ma poitrine - ne font pas exception. Tout se voit. Je fonce sur ses lèvres à nouveau et déboucle sa ceinture d'une main experte. Le bouton et la braguette ne me résiste pas. C'est à son tour de montrer l'effet que je lui fais. " Tout est à l'étage " Que je souffle doucement en faisant un pas en arrière, en direction de l'étage. Avant, il y avait aussi ce qu'il fallait dans le tiroir de la petite table où se trouve le Cisco Phone. Seulement, depuis que Thaïs ouvre tout ce qu'elle trouve, j'ai tout monté à l'étage pour être sûre qu'elle ne trouve rien. Je me tourne et fais un pas en direction des escaliers. Je tourne le visage pour le regarder et lui souris. " Suis moi… " Et j'attends que son pantalon quitte ses chevilles pour continuer mon chemin, lui offrant mon dos comme vue pendant quelques secondes. J'ai déjà hâte qu'il se colle à mon dos et que je le sente tout contre moi.