(antonio) blinding lights

Les rendez-vous dans les bars, c'était rarement dans mes habitudes. J'veux dire, m'y rendre avec des amis, pour sortir et faire la fête, oui, d'accord. Mais, m'y rendre pour parler avec toi alors qu'on ne se parle plus depuis des mois déjà... C'est étrange. Je ne suis pas à l'aise, je me dandine sur ma chaise, allumant mon écran de téléphone toutes les minutes pour regarder l'heure. Même le barman en a marre de moi. Avoir une nana assise dans un coin, sans aucun commande qui ne fait que dire désespérément qu'elle attend quelqu'un. En temps normal, j'aurais boudé pour que tu me fasses un coup pareil, mais là, impossible. Je ne vais pas plus m'enfoncer que je ne le suis déjà. Enfin. Tout n'est pas de ma faute non plus, c'est 50/50 dans l'histoire. Je lâche un soupir et pour une fois, je n'entends pas la porte s'ouvrir, si bien que je suis très surprise de te voir en face de moi quand je redresse le nez. "Salut" que j'dis faiblement, les joues rouges. "Merci d'être venu" en retard.

@Antonio Munoz

Quand j’ai reçu le message de Marla j’étais en route vers le stade d’athlétisme pour y faire ma séance de sport et au lieu de faire demi-tour pour me rendre au plus vite au bar afin d’être sûr de ne pas arriver en retard, j’ai pris la décision de ne pas changer mes plans. Après tout elle attendra, histoire qu’elle sache bien que je continue de lui en vouloir quand même et puis après tout je suis égoïste, mes activités passant avant tout. Avant probablement que j’aurais sacrifié cette séance pour la voir mais plus maintenant. J’ai changé et elle n’a pas idée à quel point toutes ces histoires m’ont changé. Ma vie ne ressemble définitivement pas à celle que j’avais l’habitude de mener il y a quelques mois de ça. Plus de colocation, plus de couple, plus rien, juste quelques filles passagères pour occuper mon esprit et me rappeler à quel point c’est bien plus simple d’agir comme ça et d’être ce bon vieux connard. Quand ma séance se finit je prends tout de même la peine de repasser chez moi pour me laver et me changer. Elle attendra peut être un peu plus mais au moins je serais pas tout plein de sueur. Quand j’arrive au bar, je la remarque au bout de ce dernier et je me dirige vers elle, hochant la tête quand elle me salue comme ci elle était une vulgaire inconnue que je viens tout juste de croiser dans la rue « Salut » Elle me remercie pour la venue et j’hausse les épaules sans trop savoir quoi dire si ce n’est « Je t’en prie » Relativement froidement. Non je ne vais pas m’excuser de mon retard mais ça elle doit le savoir après tout. Je prends place face à elle, détournant le regard vers le barman afin de lui signaler mon intention de commander, puis je reviens vers Marla « Donc du coup maintenant que je suis là je t’écoute » Les bras croisés contre mon torse, j’appuie mon dos contre la chaise, les prunelles dirigées vers les siennes. Je ne sais pas si j'ai bien l'intention de rester longtemps à discuter. Les discours, les discussions, tout ça ce n'est pas pour moi.

Vas-y punis-moi. Prends-y plaisir au moins. Je n'ai pas été la meilleure des amies ces derniers moi, c'est vrai. Mais j'ai quand même été là au début. J'ai insisté pour que tu restes, pour qu'on parle, pour que je sois une présence quotidienne. Alors peut-être que je ne t'ai pas accueilli comme tu l'aurais voulu, mais tu n'as pas agis correctement non plus. Tu n'as pensé qu'à toi dans l'histoire. Tu as décidé de ce qu'il était le mieux pour toi, tu n'as pas voulu m'écouter, tu m'as repoussé. Puis, quand tu as décidé de tu voulais revenir, il fallait que ça soit le moment. Celui-ci en particulier. Il n'y avait pas vraiment de choix à faire de mon côté apparemment. Non, il fallait que je me plis à ton envie et tes besoins. Et moi, je suis les conseils d'Agathe, comme une débile. Je prends rendez-vous pour parler et j'attends là que tu daignes te pointer. Tu passes pour une victime. Tu l'as été oui, mais pas avec moi. Tu n'as pas été ma victime à moi. Tu verras que j'ai toujours eu l'habitude d'encaisser. Je suis très patiente, alors je reste assise ici jusqu'à ton arrivée. Mais, je ne me laisserais pas traiter comme une merde. Pas comme avec tes messages. « Salut. Je t’en prie » Les lèvres se pincent. Je cherche les mots en attendant que le silence et toi vous vous installez tranquillement. T'es froid et ça me donne juste envie de rire, mais j'me retiens. C'est quand déjà que la situation a viré au pathétique ? « Donc du coup maintenant que je suis là je t’écoute » Cette fois, je pouffe de rire. C'est trop. "Si tu commences déjà avec ce comportement, ce n'est pas la peine" Soyons clair. "T'as merdé autant que moi dans cette histoire, alors arrête de te comporter comme si j'étais le bourreau et toi la victime. Ce n'est que moi, mets ta fierté de côté" On a pas besoin de l'attirail du coq qui bombe le torse et prend ses airs ténébreux. Sinon, ça veut dire que je suis la seule sincèrement touchée par la perte de notre amitié.

J’suis égoïste ce n’est pas nouveau, je ne pense qu’à moi et je n’écoute pas les autres, on ne me changera pas je suppose et à vrai dire je ne compte pas changer pour quelqu’un, c’est inutile, ça n’en vaut vraiment pas la peine, car tôt ou tard le couperet fini toujours par tomber. Je l’ai expérimenté récemment avec Agathe et je ne tiens pas à refaire la même bêtise à l’avenir. Intérieurement je prends plaisir à la faire attendre, lui faisant payer tout cela à ma façon. Je ne suis plus aussi bienveillant, bien plus malsain justement mais est ce par fierté ou simplement parce que je ne la considère plus de la même façon ? Je l’ignore totalement actuellement, mais peut être que cette discussion m’apportera des réponses. J’suis froid avec elle, totalement distant, attendant de voir ce qu’elle compte me dire mais l’entendre pouffer de rire a le don de m’agacer, ma mâchoire que je serre alors que je la regarde avec ce même regard noir. Très clairement on n’est pas du tout sur la bonne voie pour une réconciliation, au contraire. Je l’écoute m’expliquer son point de vue pour remettre les choses au clair, mes paupières que je plisse tout en passant ma main dans mes cheveux avant de soupirer, faisant quelques bruits avec ma bouche de désarroi. « Il n’est pas question de bourreau ou de victime. » Absolument pas même, après tout ce serait la première fois que l’on verrait un bourreau aussi inoffensif. « Juste j’pense que c’est mon droit de réclamer du calme, de la solitude dans un moment pareil. Si tu n’es pas capable de le comprendre j’peux rien pour toi » Oui effectivement cela signifie qu’elle doit se trouver à ma disposition en quelques sortes mais après tout n’est ce pas un minimum normal ? « J’aurais peut être pas dû revenir comme une fleur l’air de rien, mais j’me voyais pas me pointer comme ça à l’appartement et faire comme si de rien était. » Ma commande que je passe en vitesse auprès du barman quand il arrive à nous et mon regard que je plonge dans celui de la jeune Witherspoon. « Et j’suppose qu’on est ici pour s’expliquer n’est ce pas alors faisons le » Inutile de se sauter à la gorge et s’insulter comme lors de nos derniers échanges de sms en revanche. « J’te laisse commencer, honneur aux femmes »

Tu détestes ma façon d'agir, je déteste la tienne. Parfait. On arrivera pas à sortir d'ici avec un sourire. Aucun accord pour se faire pour que notre amitié redémarre, je le sens. Pour ma part, j'attaque dans la seconde. Tu n'es pas le seul à avoir changé Antonio. Je n'en peux plus de me laisser faire, de me laisser marcher sur les pieds. Ma douceur est toujours là, tu sais, mais à un moment donné, je ne peux plus rester stoïque quand ça m'agace. « Il n’est pas question de bourreau ou de victime. » Très bien, alors quoi ? Mon regard ne déroche pas du tien, je reste ainsi, à attendre que tu continues de parler. « Juste j’pense que c’est mon droit de réclamer du calme, de la solitude dans un moment pareil. Si tu n’es pas capable de le comprendre j’peux rien pour toi » Mes yeux se ferment quelques secondes, ça va se transformer en dialogue de sourds Antonio, j'le sens. "Ce n'est absolument pas ce que je te reproche". Je ne t'ai pas reproché de prendre du recule. J'te reproche surtout de m'avoir repoussé, de n'avoir jamais donné de nouvelle et de trouver que je n'en fais pas assez, ce qui est culotté. « J’aurais peut être pas dû revenir comme une fleur l’air de rien, mais j’me voyais pas me pointer comme ça à l’appartement et faire comme si de rien était. » - "Non. Peut-être venir à l'appartement, venir me voir et discuter une bonne fois pour tout plutôt que d'arriver en mode "oh, ça fait un bail" et d't'enflammer dans la seconde parce que ma réaction n'est pas assez parfaite à tes yeux." Parce qu'il est là le gros problème. De devoir être parfaite aux yeux des autres, mais de ne pas être capable de donner en retour un minimum de respect. « Et j’suppose qu’on est ici pour s’expliquer n’est ce pas alors faisons le. J’te laisse commencer, honneur aux femmes. » Bah tiens. Tssss. Je laisse échapper un soupir, un léger blanc et je redémarre. "Je suis sincèrement désolée de ce qu'il t'est arrivé Antonio. Vraiment. C'est horrible et j'aurais aimé être là pour toi. Tu as préféré te retirer, très bien, il n'y a pas de problème. Ce que je n'aime pas, c'est que tu attends une certaine façon d'être de ma part, tu attends à ce que je réagisse et ce que je me comporte comme toi tu en as envie et si ça n'arrive pas, alors je suis la pire des personnes. Tu m'as insulté Antonio. Tu te rends compte où on en est arrivé ?" Peut-être que j'ai pas bien réagis, j'en sais rien. Mais c'était puéril.

Est-ce que l’on va finir par s’entendre en fin de compte dans cette histoire ? J’en doute vu la tournure des événements. En fait j’ai l’impression que plus le temps passe et plus ça va être compliqué d’arriver sur un terrain d’entente. « Sauf que ça n’est pas moi tout ça Marla. Discuter de ça, m’ouvrir à ce propos ça n’est pas moi et ça ne le sera jamais, ce même si maintenant la vérité a explosé. J’peux pas parler de ça comme si de rien était. C’est pas une question de ne pas te considérer, c’est juste que ce n’est pas le genre d’évènement dont je veux parler. Si j’ai gardé ça pour moi depuis toujours c’est pour une raison et non pas pour me livrer dessus une fois que la bombe explose. Je n’aime pas la pitié et je sais que tu aurais eu ce regard sur moi, je te connais assez. Izzy a déjà essayé de le faire le soir même et ça n’a rien donné de concluant. » Certains ressentent le besoin de parler, d’extériorisé de la sorte, moi ça n’est pas mon cas, je garde pour moi et j’extériorise à ma façon c’est-à-dire en me dépensant et justement à cette période il valait mieux pour moi, pour elle et les autres que je reste seul vu à quel point j’étais hors de contrôle. Une consolation, une oreille attentive n’aurait fait qu’empirer les choses c’est une certitude. « Ceci dit tu sais à quel point je ne suis pas démonstratif et oui ce n’est pas très fin de m’en vouloir pour m’être terré pendant des mois » Quand elle s’est faite les veines à deux reprises je ne lui en ai pas tenu rigueur, je l’ai aidé à remonter la pente au mieux et c’est tout, chose qu’elle n’a pas fait en revanche. Je ne demandais pas grand-chose, juste quelqu’un qui ne me tienne pas rigueur de tout ça, comme Agathe a pu le faire avec moi. Je lève les yeux au ciel en soupirant « Tu vis c’est ça que je ne veux pas typiquement. La pitié. N’en sois pas désolé c’est arrivé, fin de l’histoire Marla. Et oui j’attendais que tu sois plus accueillante que ça. Je t’ai peut être blessé en m’éloignant mais ça n’était pas contre toi mais pour moi. Je ne pouvais pas rester, je serais devenu fou sinon et agressif. » Je remonte mes manches et tends mes bras vers elle tout en serrant mes poings « La preuve, regarde les vestiges de mes poings six mois après, alors imagine l’état des murs » J’aurais tout simplement saccagé l’appartement et je doute que ça soit une bonne idée. « Je ne sais pas si t’as des secrets, probablement on en a tous, mais le jour ou ce dernier sera dévoilé, peut être que tu comprendras un minimum ma position » J’hausse les épaules tout en la regardant « Je ne dis pas que j’ai eu raison de le faire, mais sur le coup oui je n’ai pas pu m’empêcher de réagir comme ça car c’est moi et tu le vois encore là dans mon attitude, j’suis une boule de nerf, un rien peu me faire vriller. »

« Sauf que ça n’est pas moi tout ça Marla. Discuter de ça, m’ouvrir à ce propos ça n’est pas moi et ça ne le sera jamais, ce même si maintenant la vérité a explosé. [...] Izzy a déjà essayé de le faire le soir même et ça n’a rien donné de concluant. » La tête se penche doucement, les yeux se perdent dans le vague. Tes paroles résonnent dans ma tête, se font échos entre elles. On ne peut pas en parler et j'ai la sensation qu'on est coincés tous les deux. Coincé à ce stade précis. On ne peut pas parler parce que tu n'y arrives pas. Mais tes agissements à l'heure actuelle tournent justement autour de ce que l'on ne peut pas dire. C'est compliqué, tu ne trouves pas ? Tu es devenu l'ombre de toi-même et je ne peux rien faire pour te réparer. L'truc, c'est que je suis une scientifique moi, Antonio. Tu sais, j'ai besoin de prouver, réparer, comprendre, résoudre... C'est mon cerveau qui fonctionne ainsi. « Ceci dit tu sais à quel point je ne suis pas démonstratif et oui ce n’est pas très fin de m’en vouloir pour m’être terré pendant des mois » J'avais l'impression que tes propos étaient incohérents avec les miens. Comme si on avait 5 ou 10 minutes de différences. J'prends sur moi. Si tu veux me faire passer pour la pire personne, vas-y, j'vais pas lutter et m'acharner si t'es pas capable de comprendre ce que je te dis. « Tu vis c’est ça que je ne veux pas typiquement. La pitié. N’en sois pas désolé c’est arrivé, fin de l’histoire Marla. Et oui j’attendais que tu sois plus accueillante que ça. Je t’ai peut être blessé en m’éloignant mais ça n’était pas contre toi mais pour moi. Je ne pouvais pas rester, je serais devenu fou sinon et agressif. » On en revient au même problème. Tu souhaites que je sois là d'une certaine manière, que j'existe à ta façon quand tu entres en scène. Ça, j'en suis plus capable. J'en ai trop envie, je l'ai trop fait avec d'autres par le passé. Tes manches se remontent, tes poings me font face. Ils sont abimés et je n'aime pas forcément cette vision. J'ai beau m'être fait du mal, j'le souhaite à personne. « La preuve, regarde les vestiges de mes poings six mois après, alors imagine l’état des murs » - "J'ai pas envie" Parce que ça me fait du mal à moi aussi, tu vois. Ça me renvoie à mes propres blessures. « Je ne sais pas si t’as des secrets, probablement on en a tous, mais le jour ou ce dernier sera dévoilé, peut être que tu comprendras un minimum ma position. Je ne dis pas que j’ai eu raison de le faire, mais sur le coup oui je n’ai pas pu m’empêcher de réagir comme ça car c’est moi et tu le vois encore là dans mon attitude, j’suis une boule de nerf, un rien peu me faire vriller. » - "En l’occurrence, tu me rabâches les mêmes choses depuis le début et j'ai beau te parler pour t'expliquer, tu n'écoutes absolument pas. Tu me reformates les mêmes réponses. J'te parle du problème qui n'a rien à voir avec la révélation en elle-même, j't'ai parlé de nous, de notre relation et à la place, tu continue d'me dire les mêmes choses..." Alors que j'ai expliqué que je n'étais pas en accord. Que j'pouvais pas être là dans un entre deux incertains. J'pouvais pas être à ta demande. Jamais Ô grand jamais je n'avais espéré que tu te calques à qui j'étais dans le moment pour me venir en aide. "J'me suis excusée, j't'ai dit que c'était pas le fait que tu sois parti le problème et tu continues à me le mettre dans la gueule". J'sais pas, passe à autre chose maintenant.

C’est agaçant tout ça, on est là pour parler justement et lorsque je commence à le faire elle me le reproche. C’est quoi son but en fait ? Que je me taise et me lève sans la moindre hésitation de ma chaise pour la laisser en plan et que l’on ferme ce bouquin définitivement ? Non parce qu’elle sait très bien que j’en suis capable justement. Elle veut une discussion, mais une discussion qui va dans le sens qu’elle désire alors finalement elle a beau me reprocher un tas de choses, elle fait la même chose, exactement la même chose même d’ailleurs. Et c’est justement ce qui me vaut un long soupir car là pour le coup je suis carrément blasé de la situation. « Mais c’est pareil pour toi, tu me dis la même chose depuis tout à l’heure. Ton discours est le même là que par message, sauf qu’à un moment faut savoir ce que tu veux. Soit tu veux discuter de tout, soit on discute pas. Non parce qu’on ne peut pas discuter de ce qui t’arrange toi et tout ce qui ne va pas en ton sens, l’occulter. » Depuis tout à l’heure je l’entends me rabacher qu’elle est désolé, qu’elle voulait être là pour moi, que je l’ai insulté et patati et patata. Pourtant je ne lui reproche pas de le faire il me semble ? Je lui signale juste que ça n’est pas possible en lui expliquant la situation donc si pour elle une discussion ne va que dans un sens c’était inutile de me demander de venir et elle aurait pu rester devant son miroir et avoir une discussion avec une photo de moi en imaginant d’elle-même mes réponses, les tournants de la sorte qu’elle aurait voulu pour tout arranger. Sauf que non j’vais pas lui dire ce qu’elle veut entendre, c’est mon droit d’avoir ma façon de penser. « Mais je me suis excusé aussi de t’avoir blessé il me semble » Elle entend définitivement ce qu’elle veut et c’est ce qui rend la chose encore plus chiante. Sa tendance à jouer à la drama queen pour un oui pour un non devient agaçant à la longue et je me surprends même d’avoir supporter cela pendant tout ce temps. On a beau lui dire qu’on est désolé, mais lui expliqué que c’est pas possible pour plusieurs raisons, elle retient juste ce qui lui convient pas comme le fait que je lui dise que oui selon moi c’est pas très malin de sa part d’avoir réagi de la sorte. Le problème est là, c’est qu’elle aime trop se faire plaindre derrière auprès de qui veut bien l’entendre. Elle a fait ça quand elle était en couple avec Philip, idem avec Miles et je suppose que toute sa vie ce sera comme ça en fait, elle se plaindra de tout ce qui lui convient pas sauf que je n’ai pas besoin de ça actuellement, j’ai d’autres choses à me préoccuper. « Sauf que t’écoutes que les parties qui te permettent derrière d’aller te plaindre. J’sais pas moi, mais arrête un peu de te focaliser sur ce qui ne va pas dans ton sens et essaye d’écouter la totalité du propos non ? » Il y a clairement un manque d’écoute c’est flagrant ou alors c’est volontaire et dans ce cas là c’est d’autant plus grave.

« Mais c’est pareil pour toi, tu me dis la même chose depuis tout à l’heure. Ton discours est le même là que par message, sauf qu’à un moment faut savoir ce que tu veux. Soit tu veux discuter de tout, soit on discute pas. Non parce qu’on ne peut pas discuter de ce qui t’arrange toi et tout ce qui ne va pas en ton sens, l’occulter. » J'peux pas m'empêcher de pouffer de rire un instant. "De ce qui m'arrange ? J'essaie juste de comprendre la situation, de la dénouer, ça n'a absolument rien à voir avec moi là. Il n'y a aucun arrangement derrière une amitié qui se brise. À aucun moment j'ai dit que j'étais parfaite, au contraire, j'ai reconnu mes erreurs et tu connues de me les balancer, tu veux que j'fasse quoi ?" J'vais pas non plus rester assise ici et attendre que t'aies fini de me jeter des pierres. « Mais je me suis excusé aussi de t’avoir blessé il me semble » - "Oui, et j'ai entendu, j'ai compris". Mais à un moment, on est pas là non plus pour se tourner les pouces. J'comprends pas en fait. Alors quoi ? J'ai le droit d'être là, mais c'est pas possible au final, parce que ça sera quand tu l'auras voulu. Okay. D'accord, ainsi soit-il, revient quand tu auras envie, mais ne m'insulte pas quand tu l'fais. « Sauf que t’écoutes que les parties qui te permettent derrière d’aller te plaindre. J’sais pas moi, mais arrête un peu de te focaliser sur ce qui ne va pas dans ton sens et essaye d’écouter la totalité du propos non ? » - "J'essaie surtout de comprendre la situation Antonio, j'en ai absolument rien à foutre du reste. C'est culotté d'me dire que j'pense qu'à ma gueule alors que j'ai pas arrêté de t'envoyer des messages pour revenir vers toi alors que t'as pas arrêté d'te faire désirer..." C'est qui en début de soirée qui faisait son mec comme si j'étais une ex ? C'est bon, à d'autres. J'ai toujours reconnu mes erreurs, je fais toujours en sorte de me remettre en questions. Peut-être que c'est juste pas assez pour toi. "Tu veux du calme et de la solitude, très bien, j'te l'ai déjà dit que je comprenais. Tu ne veux pas en parler, okay, très bien. Tu es de mauvaise compagnie, tu te fais du mal, t'es en colère. J'connais ça mieux que personne. Mais tu penses que non, parce qu'à tes yeux j'comprends rien. Je ne suis qu'une égoïste, stupide qui plus est, qui apparemment veut tourner cette situation à son avantage pour se faire plaindre." J'écoute ce que tu me dis Antonio, t'en fais pas. "Et tu vois, malgré tout, je suis toujours en face de toi à essayer de comprendre et d'arranger la situation". Peut-être qu'on peut aussi dire que j'suis conne.

Je soupire, on tourne en rond et on va jamais réussir à se mettre d’accord, c’est évident. « Mais je t’ai tout expliqué, je peux pas te dire plus que ce que je t’ai dit, j’vais pas inventer pour t’aider à mieux comprendre » J’me doute que je ne pense pas comme tout le monde mais je ne suis pas comme tout le monde, là ou tout le monde aurait eu besoin de soutien, j’ai préféré être seul, me recentrant sur moi-même, sur cette douleur, sur cette haine mais non pas pour mieux la canaliser, pour la laisser s’exprimer, faisant des murs mes victimes favorites ainsi que de quelques connards de passage sur lesquels j’ai pris plaisir à me défouler, prenant plaisir à voir le sang gicler de leur nez à chaque coup assené. Je ne suis pas parfait, elle devrait le savoir depuis le temps sauf que le changement pour elle doit être brutal puisque j’ai toujours été différent avec elle, mais pas cette fois non, d’où la surprise de la rouquine. « Rien si ce n’est d’arrêter de chercher des réponses là ou il n’y en a pas » Le problème est bien là, elle veut des réponses mais je ne peux pas lui en dire plus que ce que j’ai déjà dit car justement je lui ai tout dit. M’étant excusé, je ne vois pas ce que je peux faire de plus à présent pour qu’elle se sente mieux. Je ne sais pas ce qui cloche dans cette discussion mais en tout cas on ne se comprend absolument pas ça saute aux yeux. « Sauf que tu cherches à comprendre des choses inutiles. On a pas la même façon d’agir, de réagir alors forcément que pour toi c’est idiot, que tu ne saisis pas mon comportement et à quoi bon essayer de le comprendre ? Tout ça t’avancerai à quoi ? Mais je n’ai pas dit l’inverse, mais justement depuis tout à l’heure tu tournes en boucle sur : t’arrête pas de me mettre si ou ça dans la gueule. Alors que je n’ai fait que t’expliquer les raisons pour lesquels je n’ai pas voulu revenir à l’appartement pour en discuter, ainsi que de t’expliquer que je ne suis pas démonstratif et que oui c’était pas très fin de t’emporter mais fin de l’histoire. Et avec tout ça tu te focalises juste sur ma remarque sur le fait que j’ai trouvé ça idiot de ta part d’agir ainsi. Comme tu as trouvé idiot que je me terre dans le silence mais j’en fais pas un foin à le remettre sur le terrain dès que tu ouvres la bouche. C’est en ça que je te dis que tu ne penses qu’à ce qui te convient pas car sur tout ce que j’ai pu te dire depuis le début de cette discussion tu soulignes à chaque propos ce point là, il revient sur le tapis sans cesse » A tel point que ça ne cesse de résonner dans mes oreilles. A chaque fois elle le formule d’une manière différente mais à chaque fois elle me parle de ça, du fait que je lui mette si ou ça dans les dents, que je lui rabâche la même chose et j’en passe. Sauf que si elle se bloque sur ça à chaque fois même quand j’en parle pas, ça va être compliqué d’avancer dans cette discussion. Et la voilà encore qui se tourne en victime alors finalement qui joue au petit Calimero dans cette histoire ? Je doute fortement que ça soit moi comme elle semblait le dire au tout début. « A l’heure actuelle le seul moyen c’est de tirer un trait et de ne plus en parler parce qu’on se comprend pas. Quand on essaye d’avancer dans la discussion, bim on se focalise sur un simple propos et on tourne autour pendant 10 heures. Depuis que je suis arrivé on n’a fait que de parler de mes reproches sans avancer d’un poil » C’est quand même grave. Je lui ai expliqué la situation, mon ressenti comme elle m’avait demandé et même en faisant ça, cela n’a pas été suffisant puisqu’elle a bloqué sur ce reproche qui n’en est pas un, mais qui a juste été mon ressenti sur sa réaction. Oui je l’ai pas spécialement respecté, comme elle a pu me répondre en retour sauf que je tourne pas autour de ça depuis tout à l’heure. Je vais pas m’excuser toute la journée ni inventer une raison qui lui conviendra parfaitement et qui fera refonctionner la machine, je ne vois pas ce qu’elle attend de moi là en fait. C’est comme si elle parlait une langue étrangère « Du coup tu attends quoi très clairement ? Qu’on arrange les choses ? Qu’on continue de tourner en rond et de se renvoyer la balle ? Qu’on se bloque sur un propos ? Dis moi parce que là je saisis pas » Mes yeux qui se plissent d’eux même alors que je bois une grosse gorgée de ma bière pour m’apaiser et apporter un peu d’humidité dans ma bouche qui se veut sèche à force de parler.