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Je sais bien que j’ai tout gâché entre nous, que j’aurais du me taire et vivre avec ces sentiments, les étouffer pour ensuite mieux rebondir. C’était sûrement la meilleure chose que j’aurais du faire. Mais au contraire, j’avais tout dévoilé et on s’était tous deux embourbés dans une relation plus compliquée, qui a fini par exploser, emportant avec elle les bases d’une amitié solide. Alors oui, les choses ne sont plus comme avant et possible que rien ne le sera à présent. C’était difficile à accepter, difficile à avaler. Mais c’était la réalité. Et on était tous les deux fautifs dans cette histoire, parce que si j’avais avoué mes sentiments, tu avais tenté de voir si je pouvais correspondre à tes attentes, pour ensuite me jeter et ensuite aller dans les bras d’un autre, puis encore d’un autre de toute évidence. « Ouais… » Peur de te déranger, peur d’être de trop. Au final, c’était sûrement ce qui avait causé le fossé entre nous. Deux êtres incapables de communiquer correctement, s’éloignant peu à peu en pensant que c’était ce qu’il y avait de mieux à faire. Et les cœurs qui se brisent sur les restes d’une amitié supposée indestructible. « J’ai rien dit…. » Et je dirai rien, parce que c’est pas le moment. Je suis là pour toi, tu vois ? Je suis là pour t’aider à surmonter le pire traumatisme que t’aies eu à vivre. Ce que la vie a décidé de te balancer dans la gueule, comme si c’était drôle de vivre la même chose plusieurs fois. Le coup du boomerang, apparemment. « Je sais » Je sais que j’ai une copine, mais il y a bien une raison pour laquelle je ne lui ai encore jamais dit que je l’aimais. Parce que j’en étais incapable. Peut-être parce que j’en aime encore une autre ? Ou que je suis alors qu’un idiot en train de laisser passer sa chance. Seul l’avenir nous le dira. Je finissais alors par me redresser pour rester en position assise et je tournais le visage vers toi. « T’en fais pas pour moi, ça passera » Je suppose, j’espère. C’était dur de vivre avec tout ça, alors au bout d’un moment, il faudra bien que je lâche prise. « Dis moi ce que je peux faire… pour soulager ta douleur » Ta peine, et tous ces ressentiments que tu peux avoir en toi actuellement.

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tu le vois à quel point c’est difficile ? à quel point vos mondes se sont soudainement renverser ? parce que six mois en arrière, si n’importe qui était venu lui compter un truc pareil, elle aurait probablement rit de toutes ses forces devant l’absurdité. aurait juré à n’importe qui que c’était impossible. que toi et elle étiez comme les deux parts d’une seule et même personne et que jamais rien ne pourrait vous ébranler. parce qui aurait pu venir vous fissurer après tout ce que vous aviez partagé ? risible de se rendre compte que vous étiez pour le coup seuls responsables du fossé creusé entre vous désormais. et elle regrettait. elle regrettait sincèrement de ne plus pouvoir te regarder comme avant. d’avoir l’impression dérangeante que plus rien ne serait jamais pareil. parce que c’était pas de cette façon qu’elle avait imaginé sa vie. l’envie probablement idiote de vivre dans ce cocon avec toi pour toujours. le destin était définitivement une drôle de chose impossible à comprendre la plupart du temps. tu le penses juste si fort que je le comprends parce que dans le fond, peu importait l’éloignement, elle était toujours celle qui te connaissait le mieux. capable de lire en toi comme dans un livre ouvert. t’avais pas besoin d’user de mot en sa présence parce qu’elle pouvait tout saisir. tout comprendre. tout interpréter sans jamais avoir faux. tu peux pas me demander de pas m’en faire kai parce que peu importait la suite, peu importait les chemins que vous finiriez par prendre, t’aurais toujours plus de son intérêt que les autres. le besoin irrépressible de toujours faire en sorte que les choses tournent bien pour toi. je.. je sais pas l’impression que finalement, y avait pas grand chose qui pourrait la soulager. comme si les démons qui venaient de refaire surface était finalement bien plus puissant que tout le reste. j'ai l'impression d'avoir plus mal intérieurement qu'à l'extérieur et les peines mentales étaient souvent celle que l'on ne pouvait pas faire disparaître.

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Le pire dans tout ça, dans le fait que nos chemins prenaient des directions différentes, c’est que je détestais d’être relégué au second plan. Je savais que je n’étais plus ta priorité quand tu restais la mienne envers et contre tout. Est-ce que j’étais encore ton numéro d’urgence ? Est-ce que j’étais la personne à prévenir en cas d’impair ? Je sais pas, je crois pas. Lux, le prénom qui sortait de tes lèvres, la personne qui partagera ton quotidien quand tu auras décidé de partir d’ici. Et bien sûr que mon cœur se brise. Pas parce que mon cœur bat encore pour toi, mais sûrement parce que le tien ne bat plus de la même façon pour moi. Il fallait s’y faire, je le sais. J’avais Katja et toi, tu avais ta nouvelle vie depuis bien avant. Un soupir en guise de réponse, ne voulant pas rebondir sur le sujet. J’ai une copine et maintenant, tu as un nouveau copain. Comme quoi, c’était bel et bien moi le problème dans l’équation. Plutôt de me dire que tu n’étais pas du genre à avoir des petits amis, t’aurais du me dire que tu voulais juste coucher avec moi. La pilule aurait été plus simple à avaler, crois-moi. Mais je n’étais pas là pour te faire la guerre, au contraire. Le moment serait possiblement opportun à un autre moment. Là, je me devais de soulager tes peines. Évitant le sujet de ma personne et des sentiments que je pouvais avoir, je sautais sur l’occasion de passer sur toi, sur le soulagement que je pouvais t’apporter. « Attends, ne bouge pas, je reviens. Promis je reviens. » Je sortais du lit en vitesse pour aller dans ma chambre afin de fouiller dans mes affaires. Je n’étais pas vraiment un gros matérialiste, au contraire, alors je ne mettais pas longtemps à retrouver ce que je cherchais. Revenant à tes côtés, sourire en coin sur les lèvres. « Tu t’en souviens ? » C’était une peluche difforme, qui datait de notre enfance. « Oui je sais, j’aurais pas du la garder mais… Ça me raccroche à ce qu’on a vécu et… je pense qu’elle peut t’aider à extérioriser toute la haine que tu as envers lui » Les aiguilles étaient encore enfoncées dedans, cette peluche vaudou qui n’avait quasiment plus aucune forme reconnaissable.

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c’était comme si son corps pouvaient tout recevoir, tout surmonter quand son esprit, lui, avait plus de difficulté. et si elle s’était battus tout ce temps pour sortir de ses travers, tenter le tout pour le tout en arborant cette image de gosse solaire, à rire et faire des blagues idiotes, elle avait l’impression que c’était cette part qu’on tentait de lui arracher. comme si elle n’était vouée à rien d’autre que s’éteindre, souffrir en silence et espérer que ça finisse par passer. gamine abusée par le temps et la vie qui ne savait plus vraiment quoi faire pour s’en sortir. sensation constante d’être tirée vers le fond sans qu’on ne lui laisse la moindre chance de remonter à la surface. elle souffre alix, beaucoup trop la plupart du temps et aidan venait de lui infliger ce que l’on pourrait considérer comme le coup de trop. et elle se redresse, surprise quand tu quittes soudainement la chambre, toutes les interrogations dans sa tête qui ne trouve réponse que quand tu reviens finalement. et elle a le sourire triste quand elle voit le jouet dans tes mains. jouet qu’ils partageaient gosse, convaincus que s’en prendre à l’objet suffirait à annihiler ce qu’ils pouvaient ressentir. t’as encore ce truc tends les mains pour le récupérer, nostalgie malsaine qui l’envahit alors qu’elle croise ses jambes. et si extérioriser la colère ne servait à rien ? elle remonte ses opales vers toi, l’air sincèrement partagé. j’veux dire.. ça n’effacera pas le reste, pas vrai ? parce que peu importait combien de fois ils s’étaient abandonnés à ce genre d’activité ? et est-ce qu’ils se sentaient réparés de l’avoir fait ? les bras qui retombent mollement sur ses jambes alors qu’elle ne cesse de te fixer, l’impression de t’avoir si près et pourtant si loin à la fois. je t’aime tu sais ? vraiment. sincèrement. et du plus profond de son être.

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C’était tout ce que je voulais t’éviter dans le fond. Des souffrances encore et encore. Mais qui étais-je à présent pour toi ? Je ne pouvais pas te dire quoi faire et ne pas faire. Je n’étais pas ton père, encore moins ton copain. J’étais cet ami qui prenait la dérive, dans une autre direction de toute évidence. De toute façon, tu avais toujours été plus sociable que moi, plus rayonnante. Certes, je gardais le sourire la plupart du temps mais j’étais en retrait. Timide. Ne croquant pas forcément la vie à pleines dents pour m’assurer un avenir, une vie plus rayonnante que ce que mon enfance avait bien pu être. Mais c’était pas pour autant que je ne tenais pas à toi et que j’enviais pas ton indépendance. J’étais peut-être trop dépendant à toi, à la recherche de la moindre attention, quand toi tu regardais ailleurs. Une idée en tête, je finissais par aller dans ma chambre, fouillant mes affaires pour retrouver la peluche en question. Revenant sur mes pas, je te présentais notre vaudou. « Ouais, c’est idiot je sais » Mais c’était une façon de me rappeler d’où je venais et tout ce que j’ai affronté pour arriver là où j’étais aujourd’hui. Un cœur brisé n’est rien comparé aux souffrances passées, c’est comme ça que je relativise. « Ça n’efface pas le reste, mais ça peut t’aider à aller de l’avant, faire de ces épreuves une force » Je ne suis pas psychologue, encore moins analyste. Mais tout ce que je sais, c’est qu’extérioriser m’a aidé en quelques sortes. J’ai toujours des relents de colère, notamment à certaines dates clés comme mon anniversaire, celui de ma mère, ou celui de notre départ de Seattle. Installé sur le lit, le regard posé sur la poupée vaudou, je finissais par le relever pour croiser le tien posé sur moi. « Je t’aime aussi » glissais-je avec un petit sourire. Plus que tout au monde, c’était bien pour ça que j’avais mal. Je finissais par me réinstaller dans le lit, tournant le visage vers toi. « Tu veux regarder un film ? J’opte pour un Disney qui fait pas pleurer » N’importe lequel, sauf ceux qui font avoir la larme facile.

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elle voudrait. voudrait sincèrement s’en sortir, aller bien. elle voudrait des millions de choses mais à chaque fois qu’elle semblait s’en approcher, effleurer ce bonheur du bout des doigts, c’était seulement pour le voir s’échapper un peu plus loin. elle souffre alix. elle souffre beaucoup trop pour que ça soit humainement gérable et parfois, elle avait l’impression que rien ne serait jamais capable de la faire se sentir mieux. alors peut être que c’était juste ça son but sur terre. encaisser continuellement, tenter de prouver qu’elle pouvait se relever jusqu’au jour où elle ne serait plus capable de le faire. quand est-ce que la limite serait atteinte ? question qui trotte dans sa tête, tourne en boucle. parce que du haut de ses vingt cinq ans, elle avait déjà l’impression d’en avoir trop vécue. non, non, c’est pas idiot. elle avait jamais dit ça, jamais pensé. parfaitement consciente que chacun avait une manière étrange de se raccrocher au passé. et avec tout le package qu’elle se traînait, comment pourrait-elle juger ? go pour un disney souffle légèrement alors qu'elle se réinstalle correctement, les draps qu'elle tire sur elle, le soupir qui s'échappe. l'air à la réflexion, peine à se décider avant de finalement lâcher un nom. aladdin ? classique et pas du genre à tirer des larmes en soit. ou mulan, j'aime mulan. tu te souviens ? petite, elle prétendait parfois être son alter égo, avoir la capacité de changer le monde, de devenir une guerrière et pourtant, elle avait prouvé une nouvelle fois que c'était loin d'être le cas.

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C’était compliqué, d’être nous. D’être ces enfants meurtris par la vie, incapable de voir une possibilité d’avenir propre et idéale. C’était dommage, parce qu’on aurait pu avoir du potentiel. Tu aurais pu en avoir, si la vie ne t’avait pas poussée à être comme ça, aigrie à présent du moindre bonheur que tu pouvais avoir, la peur que ça vienne s’en aller aussi vite que c’était arrivé. Mais j’y croyais moi, à cette rédemption. À cette paix qui allait enfin t’embrasser, maintenant que tu avais touché le fond. Pinçant mes lèvres, je te regardais regarder la poupée, avant de la poser sur le lit, sans rien faire de plus avec. C’était logique, dans le fond, ça n’allait faire de mal à personne, c’était juste un exutoire pour enfant. Quoi qu’il en soit, après la déclaration d’amour, c’était une proposition pour un film que je venais te faire. Un Disney, quelque chose qui n’est pas triste, qui fait plus rire qu’autre chose. « Va pour Mulan alors » J’attrapais la télécommande afin d’allumer la télé et je mettais Disney+ dans le but de choisir le film qui nous occuperait pour les deux prochaines heures. Tête calée contre la tienne, épaule contre épaule, au moins on pouvait considérer qu’on se retrouvait le temps que quelques instants, avant de repartir à la dérive, comme on le faisait si bien depuis quelques semaines maintenant.

FIN DU RP


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