set fire to my purpose
w/ @Meluzine I. Heatherton
playa del carmen, ven 20 mars
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Cauchemar du clair de lune brillant sur la lame tranchante dans sa main, souvenir d'une vie qui est la tienne. Insomnie cruelle et sanglot mortuaire. L'esprit est si bien fait qu'il t'avait fait oublié. Et toi pauvre idiote, bécasse écervelée, tu as poussé tes pensées dans cette direction. Dans la direction de ce souvenir disparu désormais devenu ton pire fardeau. La scène tourne en boucle dans ta tête, encore et encore et encore. Tu pourrais presque jurer ressentir l'odeur de la mer près de la cabane dans laquelle tu as cru mourir et cette voix... cette voix. 'Al' tout ce que tu sais d'elle, elle et sa voix qui te hantera. Tu veux fuir, tu ne peux pas rester ici. Pas avec tous ces étudiants qu'il doit connaitre et qui s'empresseront de le prévenir s'ils te voient t’effondrer.
Lui, Tomy. Lui qui t'a envoyé cette femme aux airs d'ange de la mort. Tu dois partir loin, très loin, le plus loin possible d'ici. T'as supplié ta mère de te prendre deux billets et ton vol vers Milan est dans quatre heures. Quatre heures pour embarquer toutes tes affaires et ton cœur meurtrit dans cet avion. Quatre heures pour prévenir tes amis présents ici, à commencer par Meluzine, à qui tu as écris un texto dans le bateau ce matin pour demander de te rejoindre dans ta chambre à onze heures. Il est onze heures, elle va arriver et toi, tu balances les vêtements dans ta valise, apeurée de devoir lui exposer la vérité à voix haute.

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Tu reviens de la plage, tu balances ta serviette sur ton lit d’hôtel et tu check tes mails. T’es soulagée de voir que la réservation de ton vol est prise en compte, que tu vas retourner à Boston. T’en as besoin, t’étouffe déjà ici, tu te rends compte que t’es qu’une idiote qui ne fait que se faire avoir par le même gars. Il changera jamais, ça c’est une certitude. Tu lances ton portable sur ton lit, tu t’assied sur le bord de celui-ci et t’agrippes ta chevelure alors qu’à nouveau, ça vibre. Tu l’attrapes à l’aveugle, tu te laisses tomber sur le matelas et tu lis le message de ta meilleure amie. Elle veut que tu la rejoignes et machinalement tu lui envoies plusieurs points d’interrogations. Elle insiste, t’as compris que c’était urgent, et pourtant t’as l’intime conviction qu’elle va encore te parler de son nouveau Roméo. Tu ne réponds rien, tu te lèves et tu files sous la douche pour finalement enfiler une jolie robe estivale. Rien de fou, une tenue dans laquelle tu te sens bien, des chaussures compensées aux pieds, tu finis par la rejoindre. Tes phalanges viennent à l’encontre de la porte de sa chambre, et sans attendre qu’elle te permette d’entrer, tu te le permets. « Yo » dis-tu avec beaucoup de recule. T’es blasée depuis la superbe annonce de Tiago, t’as pas vraiment l’humeur au beau fixe, mais tu réponds présente lorsqu’elle te quémande. Tu t’assieds sur son lit, puis tu remarques qu’elle balance ses fringues dans une valise « Qu’est-ce que tu fais ? » Tu lis sur son visage de la peur, de l’inquiétude, ou tout simplement de l’angoisse, et t’as l’impression que ta question n’aide en rien. Tu te lèves, tu pousses la valise loin d’elle et tu l’attrape par le poignet « Allo Kat, arrête avec ces fringues ils ne t’ont rien fait et explique le souci » tu ne la quittes pas du regard, tu cherches à comprendre « Laisse-moi deviner, t’as découvert que Toni était en couple avec la nana de l’anniversaire de Neal ? »

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w/ @Meluzine I. Heatherton
playa del carmen, ven 20 mars
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La belle blonde entre dans la chambre et tu ne la voit pas. La belle blonde entre dans ton champ de vision et s’impose avec sa question. Frisson, traits du visage tirés, pupilles agitées, ces dernières terminent par s'accrocher sur Meluzine. Meluzine, ta Meluzine. T'as envie de t’effondrer et te réfugier dans ses bras rassurants et aimants, mais tu dois d'abord terminer ta valise. Oui, tu dois fuir. Elle se lève, elle pousse la valise loin de toi, tu gémis, tends le bras pour la récupérer, mais elle intercepte ton poignet. Elle veut comprendre, elle veut savoir, elle plonge dans ton regard, mais, contrairement à d'habitude, elle ne saura pas y lire ce qu'il se passe dans ta tête. Dans ta tête Katalia, c'est le bordel. Un ouragan, une tempête, un naufrage de ton âme à la merci de la peur. Elle te parle de Toni, de Neal, de cette nana. Tu la fixes, les yeux grands écarquillés, avant de secouer la tête de gauche à droite en laissant ton regard se perdre sur le sol de la chambre. « non... je... non non. » tu marmonnes entre deux tremblements. Sa main sur ton poignet arrives à t'encrer à la réalité et pourtant, cette impression de sécurité que tu ressens d'habitude avec elle, elle a disparu. Tu voudrais pouvoir t'asseoir sur le lit, pour arrêter de gigoter et tout lui raconter, mais tu n'y arrives pas, t'es paralysée. « je... 'me suis souvenue de ce qu'il s'est passé l'autre nuit... » ta voix tremble, elle est presque inaudible. « 'me suis cognée la tête dans la ruelle... poubelle... » les idées se mélangent, rien n'est dans le bon sens. T'as tellement mal de tête... tu peux entendre ton cœur jusque dans tes tempes, ça te fait un mal de chien « j'ai perdu mon ordi... elle avait un couteau... 'me suis fait kidnappée... » le mot est sorti et une saveur étrange devient prédominante dans ta bouche. Ce gout d'adrénaline, de la peur, la saveur de la rouille et du sang de ta langue restée trop longtemps coincée entre tes dents dans ta mâchoire qui se crispe. « 'trois choix... il fallait le laisser tranquille... » un sanglot te secoue, ton histoire et tes mots sortent dans le désordre, tu n'arrives pas, c'est trop dur.

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T’as même pas pris le temps de t’annoncer lorsque t’as passé la porte de la chambre de ta meilleure amie. Tu t’es pas dit qu’elle était peut-être occupée, non. Elle t’a demandé de la rejoindre à 11h, c’est ce que tu fais. T’es surprise de la voir fourrer tout dans sa valise, surtout de cette manière. T’es surprise d’être face à un visage si fermé. T’es encore plus surprise de voir autant d’inquiétude et de peur dans ses yeux. Tu la connais, ta Katalia. Tu sais qu’un truc ne va pas, qu’il s’est passé quelque chose et elle ne pourra pas te dire le contraire, parce qu’elle aussi te connait. Elle a conscience que tu ne la lâcheras pas tant qu’elle ne t’aura pas dit le fond du problème. Parce que oui, il n’y a qu’à voir sa tête pour comprendre qu’il y a bien un problème. Elle ne te répond pas, et tu te forces à retirer cette valise de son champ pour qu’elle cesse de torturer ses fringues. Tu parles de Toni, c’est la seule chose qui semble la faire retrouver la parole, même si peu de syllabes ne sortent de sa bouche. Tu la vois trembler et tu comprends pas ce qu’il s’est passé entre la dernière fois où vous vous êtes vues, et aujourd’hui. Tu te sens impuissante, tant qu’elle ne te donne pas l’un ou l’autre indice. Katalia finit par te parler de souvenir, de son agression et tu fronces les sourcils. Tu la pousses à s’asseoir sur le lit délicatement, alors que toi tu t’accroupis face à elle. Tu attrapes sa main avec la tienne pour qu’elle se rappelle que t’es là et qu’elle ne risque rien. Non, pas là, pas tout de suite. Tout ça c’est du passé, pour elle comme pour toi. Tu te rappelles l’angoisse que tu as ressenti sans avoir aucune nouvelle de sa part, sans savoir où elle se trouvait. « Bébé Calme toi okay. Tu prends ton temps, tu inspires profondément, tu expires et quand t’es prête, tu me dis » tu veux qu’elle évite la crise de tétanie, tu fais les exercices de respiration pour qu’elle se calque sur toi, et qu’elle trouve le souffle pour parler. Tu comprends pas tout ce qu’elle est en train de t’expliquer, elle te parle de poubelle et tu continues à faire l’effort d’essayer de comprendre ce qu’elle t’explique. Ta main caresse le dos de la sienne, pour essayer de la calmer et la rassurer et puis tu lâches complètement le fil lorsqu’elle parle de kidnapping. Pourquoi ?  Tu comprends pas tout, tu cherches à te rappeler à quel moment elle t’a parlé d’un kidnapping, mais tu ne t’en rappelles pas. Pas du tout. « Kat, tu t’es pas faite Kidnapper, t’as été agressée dans une ruelle et t’as perdu connaissance. » T’as pas envie de te dire qu’elle est en train de devenir folle, non. Juste qu’elle angoisse et que c’est probablement dû au traumatisme suite à ce genre d’agression. Tu ne vois que ça. Ta main se pose sur son visage pour essayer de la calmer. Tu mets ça sur le coup de l’angoisse, la crise d’angoisse, la tétanie, tout ce que tu veux mais au fond ton subconscient refuse juste de te dire que tout ça pourrait être vrai « Tu t’es souvenu de ça quand ? Avec Toni ? Et tu comptais aller où là ? »

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w/ @Meluzine I. Heatherton
playa del carmen, ven 20 mars
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Meluzine te force a t'asseoir sur le lit, tu te laisses faire, poupée que t'es entre ses doigts expérimentés. Elle te connait si bien, elle sait y faire, elle sait quoi dire. Elle est tout pour toi et te connait si bien, c'est assez flippant, au fond. Mais à la fois tellement rassurant. Elle s'accroupit devant toi, son visage si beau et tiré par l'inquiétude et ses sourcils froissés lorsqu'elle t'écoute baragouiner ton histoire. Elle attrape ta main dans la sienne, et pendant une mili seconde, le monde est a nouveau beau et simple. Et puis, elle te dit de te calmer, de lui raconter et le raz de marée des souvenirs te submerge à nouveau. Elle fait des exercices de respiration, tu tentes de te caler sur elle, en vain. Elle semble perplexe à ton histoire et pourtant... « si, c'est ça qu'il s'est passé... il y avait un flingue... et un couteau... » T'as pas envie de forcer les souvenirs, les images sombres dans ta tête sont déjà insupportables. Tu plisses fort les paupières et une plainte de douleur s'échappe de tes lèvres. Ses doigts glissent sur le revers de ta main, et pourquoi, t'as l'impression de ne rien ressentir de tout ça. Tu ressens juste la peur, et la hâte de fuir ce voyage pour tenter de t'éloigner de tes démons. Sa main vient sur ton visage. Douce paume de Meluzine n'arrive pas à te calmer. Rien n'y parviendra. Elle ouvre la bouche pour te poser les questions, tu restes un instant interdite, incapable de trouver la force de lui répondre. Puis tu prends une grande inspiration et les mots sortent difficilement de ta bouche « hier soir Meluzine... j'étais avec Toni, on était sur la plage à s'embrasser et... » les traits de ton visage se froissent à nouveau et tes pupilles s’agitent, avant d'enfin retomber sur elle « en Italie... je... j'ai besoin de prendre du recul... Toni va venir avec moi. »

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Tu ne comprends pas tout ce qu’il se passe. Tu ne reconnais pas vraiment ta meilleure amie, tu ne l’as, autant dire, jamais vue comme ça. Elle te fait de la peine, tu t’inquiètes pour elle et tu n’es même pas sûre de pouvoir l’aider si réellement elle à son tour, ne t’aide pas un petit peu. Tu veux qu’elle te raconte et au lieu de ça, elle te sort une histoire complètement tirée par les cheveux. T’es en train de te dire qu’elle perd la tête, qu’elle angoisse et ne peut s’empêcher de faire des films. Tu ne la juges pas, oh non. Tu te dis que c’est peut-être un truc… comment ils appellent ça, les médecins ? Post-traumatique ? Voilà, ça doit être ça. Tu ne peux t’empêcher de froncer les sourcils quand un couteau et un flingue font apparition dans le récit. Quoi ? Ca non plus, les médecins n’en ont jamais parlé. Mais encore que c’est possible, si réellement elle s’est faite kidnappée ? Tu veux lui laisser le bénéfice du doute et pourtant, ça te ronge. Tu continues de la regarder, tu veux essayer qu’elle se calme, qu’elle reprenne ses esprits.  Elle parle de Toni de leur soirée, et puis finalement tu fronces à nouveau les sourcils lorsque la bombe tombe. C’est comme ça que tu la prends, cette info : comme une bombe qu’elle vient de désamorcer. Une bombe prête à éclater. « Quoi ? » Tu le prends mal, Mel. Tu le ressens au fond de toi que tu piges rien à ce qu’elle te raconte, et que rien n’a de sens. Alors tu mets quelques secondes à réfléchir, quelques secondes à te faire un scénario bien ficelé, parce que toi t’es capable d’y arriver. Toi t’as toute ta tête. Elle c’est… du cinéma ? « Kat, évite d’inventer toute cette histoire pour finalement dire que tu veux juste te barrer avec ton nouveau Roméo. » dis-tu d’un ton froid et distant alors que tu viens toi-même de te relever et de la regarder avec un mélange d’appréhension et de reproche « T’as pas envie d’être intègre une fois dans ta vie non ? Plutôt que de me prendre pour la dernière des débiles en me racontant une histoire à coucher dehors juste pour te rendre intéressante ? » ton sang ne fait qu’un tour, toi l’impulsive. C’est ton caractère et Kat le connait, mais c’est plus fort que toi, ça te met hors de toi, même.  

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playa del carmen, ven 20 mars
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Tu ne la vois pas vraiment reculer jusqu'au moment où tu la perds. Ses mots blessant te glacent le sang. Elle te soupçonne de raconter une histoire fausse juste pour t'enfuir roucouler tranquillement. Mais il n'en est rien, elle ne comprend pas... Elle se relève, son regard sur toi n'est plus ni chaleureux ni bienveillant. Il y a juste ce froid et... ces reproches qui fusent de son regard en ta direction. La pièce se remplit d'une atmosphère nouvelle et malsaine. Cette atmosphère qui vient se loger entre fou lorsque vous vous disputez. Mais là, il n'y a pas de raisons de se disputer. T'es juste mal, tes souvenirs sont revenus, t'as besoin de ta meilleure amie et... « T’as pas envie d’être intègre une fois dans ta vie non ? Plutôt que de me prendre pour la dernière des débiles en me racontant une histoire à coucher dehors juste pour te rendre intéressante ? » C'est trop dur, t'arriveras pas à le supporter plus longtemps. Ta lèvre supérieure commence à trembler légèrement, sa main abandonne la tienne. T'es toujours assise sur le lit, puis l'instant d'après tu trouves la force de te lever. Ton regard passe sur son visage, ses pupilles assombries par sa colère sont fixées sur toi. Tu prends une grande inspiration et retrouves soudainement l'usage de la parole. L'adrénaline, très probablement « C'est la vérité Meluzine, tu crois que j'inventerai un truc pareil ? » Tes pommettes se rougissent d'une nouveau sentiment négatif à son égard « t'es sérieuse à me dire un truc pareil ?! t'es.. cruelle. » Ta voix se casse un peu sur le dernier mot, mais tu te reprends et lui offre à ton tour un regard sombre pour soutenir le sien. T'arriveras pas mieux à lui expliquer ce qu'il t'es arrivé, cette nuit là, parce que c'est trop dur et pas encore net dans ta tête. Tu sais juste la sensation de peur et de panique que ça éveille en toi, et ça, elle ne peut pas le comprendre. T'aurai pensé, ça oui, mais la réalité en est toute autre. Sans un mot de plus, tu te penches pour tirer à nouveau la valise vers toi et continuer à y jeter des vêtements avant d'aller récupérer tes chargeurs près de la table de nuit auprès du lit.

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