Quelques jours seulement que le Spring Break a commencé et pourtant, Andréa a l'impression que ça fait une bonne semaine qu'elle se trouve ici. Ce n'est pas forcément négatif, au contraire. Le paysage est magnifique. Le soleil est au rendez-vous pour peaufiner son bronzage. L'alcool coule à flot. Elle peut se faire de nouveaux amis du moins, rencontrer de nouvelles personnes. Faut dire qu'elle est arrivée au mois de Septembre et qu'elle n'a pas eu le temps de se faire de grands amis. Elle est plus du genre à traîner en soirée, dans des lieux peu fréquentables et fréquentés par les étudiants d'Harvard. Elle en profite donc un maximum. Trop même. Les heures de sommeil sont rares et les soirées sont beaucoup trop nombreuses. Ici, au moins, on ne peut pas la juger. C'est son premier Spring Break, tout le monde pense qu'elle en profite alors que la vérité, c'est qu'à Boston, son rythme de vie est aussi intense. Plus elle sort, plus elle se sent vivante. Ce soir encore, il y a une soirée en bord de plage. Les mexicains sont très accueillants et très généreux sur l'alcool. Andréa enchaine les verres au point d'avoir la tête qui tourne. Elle rigole pour rien, pianote sur son portable et finit par appeler Tybalt qui ne lui répond pas. Surement qu'il est occupé, à Boston. Du coup, elle laisse un message sur sa messagerie. C'était pour te dire qu'ici... C'est trop bien... J'suis un peu déçue que tu sois pas là... J'voulais que tu viennes me chercher parce que je sais pas où se trouve ma chambre... Elle rigole pour rien et finit par raccrocher pour rejoindre les autres sur la piste de danse. Elle abandonne son portable dans un coin et prend un nouveau verre. La moitié du contenu finit sur la piste de danse improvisée dans le sable ou sur ton débardeur. Elle finit par capter le truc et le retire. Petit short en jeans et haut de maillot de bain noir, elle grimpe sur le comptoir pour continuer à bouger ses fesses sur un rythme inconnu qui, apparemment, lui plait. Forcément, ça plait aux autres aussi. Mais c'est pas grave ça, Andréa a toujours aimé attiré l'attention sur elle. C'est plus fort qu'elle. Etre le centre de l'attention, c'est son truc.

Le regard songeur à travers la vitre de la voiture, Tybalt écoute une nouvelle fois le message laissé sur son répondeur. Celui d'une voix éméchée, baignée dans l'alcool depuis plusieurs minutes, peut être une heure ou deux, il ne sait pas trop. Cette voix aussi qui l’ensorcelle, celle de la jolie blonde qu'il voyait habituellement sur Boston. Andréa. Rien que de se murmurer ce prénom lui donnait envie de réécouter le message et c'est ce qu'il fit. C'était pour te dire qu'ici... C'est trop bien... J'suis un peu déçue que tu sois pas là... J'voulais que tu viennes me chercher parce que je sais pas où se trouve ma chambre... . Au volant, un regard un peu rieur qui le contemple et lui fait une grimace. Tybalt lui lance un regard noir mais sourit quelques secondes plus tard : c'est Bart, son big bro. Celui qui l'aidait tout ce temps financièrement et leur offrait un week end au Mexique dans un décor qui était paradisiaque. Au début, Tybalt n'y croyait pas : jamais il n'aurait pu se payer le luxe de venir ici avec ses économies, lui qui pensait troquer son scooter pour une belle moto. L'offre de son frère était tombée à pic étant donné que cela lui donnait l'occasion de retrouver du monde là bas et... accessoirement revoir Andréa. Son grand frère se doutait sûrement de quelque chose mais le jeune homme n'avait pas envie de donner des explications, il lâcha simplement un : _ c'est bon, t'inquiète, c'est juste parce qu'elle a besoin d'aide, c'est pas sérieux.  Sûrement pour se convaincre lui-même, chose à laquelle Bart répondit, en regardant dans le rétroviseur pour faire son dépassement. _ ouais, tu te fais beaucoup de soucis pour une grande fille, non? . Ils se regardèrent et s'accordèrent un nouveau sourire alors que la voiture filait en ligne droite à fond la caisse. Ils allaient profiter du temps ensemble mais il était certain que Ty allait rejoindre Andrea à sa soirée.

Quand ils arrivèrent deux heures plus tard, Tybalt se dépêcha de laisser ses affaires dans sa chambre d'hôtel et promit à son frère de le retrouver le lendemain matin pour le petit déjeuner. Bart acquiesça (en même temps avait t-il le choix?) et Tybalt parvint à trouver la soirée bien animée qui se déroulait. Il jeta un regard rapide au spectacle devant lui : de l'alcool à flots, de la musique entraînante et des belles gosses sans oublier les mecs qui se la crânaient aussi. Soudain, il la vit. Elle, sur le podium en haut de maillot de bain et mini short. Bon sang qu'il allait baver, c'était certain. Il savait qu'il ne tiendrait pas longtemps face à elle mais il souhait faire durer le suspense, qu'elle l'aperçoive au loin en se demandant par quelle opération divine il avait pu atterrir ici. Il jouait de son regard pour la contempler puis s'approcha de l'endroit où elle était comme pour la scruter davantage avant de lancer, d'en bas.
_ alors, j'tai manqué ?
Il jouait un coup de bluff. Déjà parce qu'elle ne l'avait pas vu arriver mais aussi car il se demandait si elle le reconnaîtrait véritablement et ne le prendrait pas pour quelqu'un d'autre. Il espérait échapper au râteau, déjà qu'il avait ramé pour venir jusqu'ici.

Andrea ne peut pas s'en empêcher. Elle pianote sur les touches de son portable et finit par tomber sur le nom de Tybalt. Cette pensée la fait sourire. Après lui avoir envoyé plusieurs sms, elle l'appelle. Elle tombe sur la messagerie et lui explique qu'elle aimerait qu'il soit là. Appel d'une jeune femme totalement éméchée qui prétend être en danger puisqu'elle a tellement bu, qu'elle serait incapable de retrouver son chemin jusqu'à la chambre. D'ailleurs, même jusqu'à l'hôtel ça risque d'être compliqué. Pourtant, elle avait prévu d'écrire le numéro de sa chambre dans la paume de sa main quelques heures auparavant. Juste avant d'aller taper un plongeon avec le premier mec venu. Ensuite, elle a remarqué qu'il était beaucoup trop collant alors, elle l'a abandonné pour regagner la soirée et enchaîner les verres, à nouveau. Elle s'en est fait payée une tonne. Des shooters de vodka, des cocktails à la tequila et des rhum coca. Elle a beaucoup dansé aussi. Chantonnée faux sur des airs inconnus mais entraînant jusqu'à terminer sur le comptoir. Remuer ses fesses pour les beaux yeux de ses hommes. Trop bourrée pour avoir un minimum de rester pour sa propre personne. Qu'on la traite de pute, de pétasse, de chaudasse, elle s'en fout à cette heure-ci.
Elle continue son petit jeu jusqu'à ce qu'une voix familière l'interpelle. Celle-ci sort de l'ordinaire. Un accent d'Amérique qu'elle ne connait que trop bien. Un fin sourire se dessine sur ses lèvres lorsqu'elle pivote pour se retrouver en face à face avec Tybalt. Elle oublie les sifflements d'encouragement. Elle lève les yeux suite aux commentaires désobligeants de certains : enlèves le haut!, continues de danser! bébé, j'te paye dix dollars pour passer la nuit avec moi. Franchement, elle sait pas vraiment pour qui ils se prennent ou plutôt, pour qui ils la prennent. Quoiqu'il en soit, elle n'a d'oeil que pour Tybalt. Elle lui tend les bras, s'appuie sur ses épaules pour descendre de son piédestal. A quelques millimètres à peine de son visage, elle se mordille la lèvre inférieure, petit sourire toujours posé là. Je pensais que tu pouvais pas quitter Boston... Ses mains toujours nouées derrière sa nuque, elle ne peut qu'apprécier le fait qu'il soit là. T'es venu pour moi ? Elle le questionne, petit air provocateur sur le visage, sourcils qui se haussent instinctivement avant qu'elle ne se mette à rire parce qu'elle n'y croit pas trop.

Quelque part, Tybalt se sent con à ce moment précis. Stupide de ne pas l'avoir prévenu de son arrivée à sa soirée, idiot de ne pas avoir autre chose à lui offrir que sa seule présence. Il ne sait pas exactement combien de temps il a réfléchi avant de venir ou si même il a vraiment pensé au fait de venir. C'était quelque chose qui lui avait traversé l'esprit sans même avoir de suite logique. Il savait pertinemment qu'elle était la première personne qu'il avait envie de voir à son arrivée. Elle était si belle, si charmante alors même qu'elle serait bourrée. Il se demanda subitement si elle le reconnaîtrait au final, si il ne s'était tout bonnement pas fourvoyé dans cette quête. Celle de se faire remarquer, celle de compter à ses yeux. Il sait comment sont les autres mecs à son égard. Il sait qu'il peut être ce gars parmi tant d'autres, de ceux qui laissent leurs yeux se perdre sur sa chevelure, sa silhouette svelte ou sa poitrine. Il sait qu'il n'a pas le droit d'être son petit copain, son "officiel". Il ne sait même pas au fond s'il le souhaite vraiment, s'il aimerait qu'il y ait plus. Il voit seulement que c'est le bordel,qu'avant même d'y avoir vraiment songé, il était là en bas de ce podium à la regarder se trémousser en espérant qu'elle daigne le remarquer.

Et ça a l'air de marcher. Un sourire qui se dessine sur ses lèvres, contrastant avec ces mecs et leurs obscénités habituelles : quand bien même pouvait t-il les blâmer, il n'aurait pas le cran de les défoncer un par un et gâcher la soirée. Ce n'était que des envieurs alors que Tybalt espérait maintenant être le meilleur, le chanceux : oui il serait celui qui enlèverait le haut et serait le plus gentleman de tous ces crevards. Du moins, il continuait de l'espérer. Il les regarde, ces mecs qui ne pourront jamais lui offrir tout ce dont elle désire. Il la voit lui tendre le bras, à son tour un sourire s'affiche et il l'aide à descendre. Elle n'est plus dans les cieux mais elle le regarde dans les yeux. Et ça, ça vaut même le caprice des dieux. Il enregistre son sourire si timide mais si sincère et elle semble surprise. Bon point pour le moment, elle noue ses mains autour de sa nuque. Il est content d'avoir pu venir pour avoir un tel accueil. Il lui murmure. _J'ai pu me libérer grâce à mon bienfaiteur de frère... je vois que tu t'amuses bien! . Il roule des yeux pour capter son attention, pour lui montrer qu'il est aussi là pour que la fête soit encore plus appréciable en sa présence._On peut dire que j'suis venu aussi pour toi... histoire de voir ce que tu peux me proposer... Il répond à sa manière à sa provocation, à ce petit air de séductrice qu'il connaît que trop bien et pour lequel il flanchera.Tôt ou tard.

Andrea profite de sa soirée un maximum. Elle aime faire la fête et elle ne s'en cache pas. Elle ne s'en cache pas à Boston et ici, encore moins. Elle n'a pas peur de sortir tous les soirs parce que c'est les vacances et que tout le monde est là pour s'amuser et profiter avant de reprendre les cours et le train-train quotidien. Elle danse au milieu de parfaits inconnus. Surement qu'il y a quelques étudiants d'Harvard qu'elle recroisera par la suite. Y a surement beaucoup de mexicains et à cette heure-ci, elle ne comprend pas grand chose avec leur accent trop prononcé. Elle a la tête ailleurs, à des années lumières de cette terre. Son corps se mouve au rythme de la musique. Son âme s'échappe, se libère. Elle se sent libre. Si son frère était encore de ce monde, il serait surement en train de péter les plombs. Là voir ici, au milieu de tous ces mecs en transe... il n'a jamais trop aimé qu'elle se donne en spectacle. C'était une bonne fille, de celle qui ne commette aucun dérapage. Et il l'a abandonné alors, elle est partie en sucette la gosse.

Les yeux rêveurs, les yeux ailleurs jusqu'à ce que son regard bleuté se pose sur une silhouette connue. Il était beau, Tybalt, parmi la foule. Son regard était posé sur elle. Sa voix l'interpelle et elle y répond, rapidement. C'est comme l'appel d'un ange parmi les démons. Elle descend de son piédestal pour gagner la terre ferme et surtout, se reconnecter au monde ou plutôt, à lui. Trop éméchée pour tenir sur ses deux pattes, immobile, elle se cramponne à lui comme si sa vie en dépendait. Elle le questionne sur son arrivée ici, sur les raisons de sa présence. Comme toujours, elle souhaite être au centre de l'attention, de son attention. Elle se met en avant, petit sourire collé sur les lèvres. Celui-ci lui donne un côté angélique. Cette facette qui revient petit à petit alors que quelques minutes auparavant, elle était prête à se jeter sur le premier venu comme un démon assoiffé de sang. Il lui explique que son frère lui a payé le voyage et de suite, elle s'empresse de raconter : Il a l'air d'être un mec bien. Tu devrais peut-être me le présenter. Evidemment, ça la fait rire, Andréa. Ses doigts glissent, de sa nuque à son torse tandis qu'elle fait semblant de réfléchir à sa proposition. Je peux peut-être commencé par te payer un verre... Mais, j'espère que t'es pas trop fatigué du voyage parce que j'ai un tas de trucs à te proposer par la suite et, se reposer n'en fait pas forcément partie... Elle s'approche de son oreille avant de murmurer : T'as le droit à un bonus si tu retrouves le numéro de ma chambre... Elle lui adresse un clin d'oeil avant de rire et de se retourner pour demander deux verres au barman.

Il y avait ce quelque chose, d'indéfinissable et de magnétique qui planait au dessus de leurs têtes. Loin d'être des serpents malicieux, c'était plutôt une atmosphère ambiguë, à la pointe de l'adrénaline : ce n'était que du désir qui montait en puissance, de la tendresse aussi qui ne tarderait pas à s'immiscer entre eux deux. C'était aussi une chose qu'il ne contrôlait absolument pas, lui qui était plutôt du genre à mettre des barrières, à refuser de devenir ce mec attachiant, celui qui rappelait les nanas et qui jouait au parfait petit ami. Il n'avait jamais voulu choisir car il pensait perdre ainsi sa liberté. Sauf qu'en réalité, à cet instant précis, il ne ressentait aucunement cette crainte se réaliser. La voir en chair et en os, bien que ce fût au milieu d'inconnus l'avait ravi quelque peu. Il faut dire qu'il avait fait de la route et qu'il pouvait remercier encore et encore son bro de lui avoir permis de venir au SB. Il la contemplait, la belle, il en était subjugué et il ne pouvait rien faire d'autre. D'autre que l'observer encore et encore, d'entendre ces chuchotements et voir sa séduction opérer sur lui tel un artiste sur sa marionnette.


Elle a ce côté si parfait, si angélique qu'il ne peut qu'occulter le fait de l'avoir aperçu au milieu de tous ces gars assoiffés de désir et de reproduction. Bon, pour le coup, il espérait être celui qui passerait la nuit avec elle, il y pensait déjà comme toutes les autres fois. Il y en avait eu plusieurs, beaucoup dont il se souvenait et qu'il avait souhaité prolonger le plus possible. Maintenant qu'il n'y avait ni les cours, ni le boulot pour le stopper, il s'y donnerait également à coeur joie, il le savait. Elle garde ce sourire si malicieux sur ses lèvres et lui parler de son frère. Une personne très chère à Tybalt et dont elle ironisait joyeusement pour susciter sa jalousie. Piqué, il l'était. : _ Je crains que pour l'instant, tu n'ais que moi à te mettre sous la dent... Douce torture quand elle joint ses mains derrière sa nuque, il doit se mordre la lèvre inférieure pour ne pas céder. Pas tout de suite du moins, même s'il en crève d'envie. Elle commande deux verres et finit de le ravir. Il lui répond avec un large sourire. _ Je te suis où tu veux, surtout que tu me payes le verre! Tu ne seras pas déçue, je te le dis!. Elle s'approche une nouvelle fois de lui, il sait qu'il va encore plus aimer la suite. Elle le tease comme dans GOT et le met au défi de trouver le numéro de sa chambre. Il fait mine de réfléchir pendant qu'elle commande les verres et lui répond, près de son oreille également. _ Si je te dis des numéros, tu peux me dire si je chauffe... ou si je suis froid ? Dans tous les cas tu seras à moi... Il attend le verre et se risque à tenter, juste pour le plaisir les premiers numéros. _ 242, 300 ? . Petit joueur au commencement, rien ne l'arrêtera pour autant pour franchir le plus rapidement possible la ligne d'arrivée.

C'est comme si, parmi la foule, elle ne voyait plus que lui. Bien trop éméchée pour flipper de ses propres sentiments, elle se laisse aller, sans aucune barrières. Si d'ordinaire, elle aurait sans doute cherché à le rendre jaloux ou, aurait volontairement posé ses yeux clairs sur un autre pour le faire réagir, ce soir elle lui tombe dans les bras. Dans tous les sens du terme parce que l'alcool l''empêche de pouvoir descendre de ce comptoir toute seule. Si c'était une soirée comme les autres, soit elle aurait foncé sur le premier mec un tant soit peu canon pour lui demander de rentrer ou de danser, soit elle aurait casser des gueules parce qu'elle ne supporte pas qu'on lui manque de respect. Mais les on dit ce soir, très peu pour mademoiselle Davenport qui noue ses mains derrière la nuque de son sauveur d'un soir pour lui promettre mont et merveilles.

Elle a ce sourire angélique. Les yeux qui divaguent un peu. Les sons chauds du Mexique résonnent dans sa tête et sans doute que demain, elle se réveillera avec la gueule de bois. Mais elle s'en fiche, parce qu'elle sait déjà qu'elle aura Tybalt. Parce qu'il n'arrive pas à lui résister. A moins que ça ne soit l'inverse. Peut-être même les deux. Il parle de son frère qui lui a payé ce voyage et elle en fait des tonnes en précisant qu'il devrait lui présenter. Faut croire que je préfère traîner avec les petits cons dans ton genre de toute façon. Elle hausse les épaules et finit par lui dévoiler le programme de ce soir. Sans grande surprise, elle casse le suspens en précisant qu'il rentrerait avec elle parce que c'est ce qu'elle veut et qu'elle obtient toujours ce qu'elle désire la gosse. Il n'a pas l'air contre tant mieux parce qu'elle n'avait pas envie de se battre avec lui pour lui prouver qu'il y avait plus de pour que de contre. Andrea finit par lui rendre sa liberté afin de commander deux verres d'alcool. Elle opte pour de la tequila parce que les mélanges en tout genre risquent de ne pas lui réussir. Lorsque le barman se met à la confection, elle lui propose de laisser la bouteille et il s'exécute alors qu'elle tend un généreux billet... Heureusement que ce sont les parents qui payent. Un frisson la parcourt tandis que Tybalt se rapproche et qu'elle lutte contre ses pulsions pour ne pas se retrouver, l'embrasser et lui demander de rentrer tout de suite, là, maintenant. Elle se bouffe la lèvre inférieure, résiste contre ses propres démons. Tybalt tente de trouver le numéro gagnant précisant qu'il ne la laissera rentrer avec personne d'autre ce soir. Forcément, son assurance la fait sourire. C'est bien, t'es ambitieux mais, la vérité, c'est que je l'ai oublié moi aussi donc, on va devoir tester tout le troisième étage de l'hôtel. J'espère que t'avais rien de prévu... L'alcool, ça fait des dégâts et c'est pas tous les jours que la demoiselle pense à noter le numéro de sa chambre dans la paume de sa main. Ce soir, c'est un loupé donc, ils vont devoir chercher. Bon un indice tout de même, c'est au troisième donc plus proche de 300 que de 242. Elle lui tend son verre avant de prendre le sien en main. Elle aime jouer avec ses nerfs, elle aime jouer tout court en réalité. Peut-être un peu trop. Qui te dit que je ne vais pas rentrer avec ce mec là-bas ou celui qui se trouve de l'autre côté du bar ? Elle le provoque, comme toujours. Elle s'arrête jamais de toute façon. Andrea, c'est Satan en personne.

Il donnait des regards à la belle, gardant ses mains autour de sa nuque. Histoire de le réchauffer, de lui donner aussi du baume au cœur. Il était un homme heureux à cet instant T, peut être parce qu'il était avec elle... ou sûrement parce qu'il était avec elle ? Il n'a pas vraiment envie de réfléchir alors que les verres d'alcool ne tarderaient pas à venir au comptoir et avec eux, lui faire encore plus tourner la tête. Il n'avait pas ressenti cela depuis un moment , avec une demoiselle qui lui fait oublier tant de choses : son quotidien pas toujours des plus funs, ces gars qui viennent lui chercher des noises, cet avenir dont il n'est pas certain. Il lui suffit de poser ses yeux sur la demoiselle pour se sentir pleinement composé comme si elle apportait une vitalité, une douceur et un renouveau qu'il attendait. Serait t-elle celle qu'il attendait depuis tant de mois, voire d'années ? Non, non stop. Ca va trop vite, ne pas penser au lendemain et à plus loin, juste profiter. C'est le credo du début de la relation, il doit en rester ainsi. Pas d'attaches = pas de remarques, pas de reproches. Il pensait ainsi enlever tout le côté prise de tête à la chose, empêcher les conflits et retarder les questionnements inévitables.

La musique l'aide un peu à ne plus penser à cette lutte dans son for intérieur entre la raison et la passion. Il sait qu'elle lui fait envie, encore plus que ce verre de tequila qui n'attend que lui. Elle a l'air consciente qu'elle devra rencontrer son frère, elle sent bon de préciser qu'elle le préfère tout en l'assénant d'un majestueux "petit con". Pourtant ça sonne bien dans sa bouche, ça ressemble presque à une marque d'affection. Il affiche un sourire en coin et lui dit, tout en la fixant. _ Moi je préfère carrément être avec toi aussi. . Certes, il aurait dû attendre de boire le verre de tequila pour lui dire cela car l'abus d'alcool est dangereux pour la fierté. Tant pis, il est déjà sur ce terrain glissant et c'est sûrement pas encore qu'il y redescendra. Autant continuer la glissade jusqu'au point de non retour. Il la voit se mordre la lèvre inférieure, il croit d'abord halluciner mais réalise bel et bien qu'elle le regarde avec insistance presque... avec envie. Il retient son souffle, son rythme cardiaque s'accélère à la manière d'un athlète en plein effort. Pas le moment de flancher mais elle est si belle, si sensuelle qu'il sait que ce n'est qu'une question de minutes avant qu'il ne craque. Elle lui dit qu'elle espère qu'il n'a rien prévu car la chambre risque d'être difficile à trouver. Il rigole, il aime son petit sens de l'humour qui la rend encore plus tendre, encore plus mignonne. Il la serre et la ramène contre lui avant de lui murmurer tout en jouant avec une mèche de ses cheveux. _ J'ai toute la nuit et nous aurons amplement le temps de faire tout ce qu'on veut dans cette chambre.... Autant la teaser autant qu'il se peut pour lui montrer qu'il était bien là, qu'il était intéressé comme au premier soir, comme à leur rencontre. Il se détache légèrement et elle lui tend le verre avant d'essayer de le titiller, de le rendre jaloux. Ce à quoi il hausse les épaules tout en fronçant les sourcils. Elle joue avec ses nerfs, il va craquer. _ Je le sais que tu n'iras pas. Parce que j'suis le mec pour toi.
Et là dessus, il prend une gorgée de son verre et le repose sur le comptoir. Avant même de lui demander son avis, il chope son verre et le pose également avant d'attraper son visage entre ses mains. Il la regarde un instant et l'embrasse fougueusement. Sans crier gare, il craque. Et c'est l'explosion littérale dans sa tête.


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Quelques années auparavant, ça ne se serait pas fait. Andrea n'aurait jamais eu le courage de partir au Mexique sans son frère jumeau. Elle n'aurait pas pu quitter la maison familiale plus de quelques jours parce qu'une lueur était toujours bel et bien présente et elle pensait que, Ethan pourrait revenir du jour au lendemain, la prendre dans ses bras, essuyer ses larmes et lui dire que plus jamais il ne la quitterait. C'était son plus beau rêve mais également son pire cauchemar. Régulièrement, celui-ci revenait souvent. Ensuite, le corps inerte de son frère n'étouffe cette pensée. Des flashs dramatiques mais pourtant réels. A ce moment, Andie avait du mal à respirer et elle se réveillait souvent encore criant, en pleurant, le souffle court et les joues rosies. Ses parents ont du subir ses crises plusieurs années avant que la demoiselle décide de se réfugier dans d'autres passe-temps. Plus facile d'oublier sa tristesse dans l'alcool. Plus simple de faire son deuil avec un peu de drogue. Tellement mieux pour les parents qu'elle se laisse approcher par le premier venu et qu'elle découche, nuit après nuit. Cela leur permettait surement de souffler un peu. Jamais ils ne se sont réellement inquiétés pour elle. Andie, le petit ange si parfait. Ange de la mort oui ! Ce soir encore, elle se trouvait accompagner mais, ce soir était un soir spécial puisque ce n'était pas le premier garçon qu'elle avait trouvé à cette fête. Ce soir, Tybalt avait fait le déplacement plus elle. A chaque fois qu'elle le voyait, que ses yeux se noyaient dans son regard, son coeur ratait un battement puis, tachycardait. C'est comme si, lorsqu'elle était en sa compagnie, Andréa était quelqu'un de meilleure. Elle n'avait plus envie de faire n'importe quoi. Elle n'avait plus envie de grimper sur le comptoir pour attirer le regard des hommes puisqu'elle captait son attention. Elle n'avait pas envie de boire trop, trop jusqu'à s'en rendre malade parce qu'elle voulait que la soirée se poursuivre, elle voulait garder des souvenirs de leurs moments, à deux. C'était une sensation étrange qu'elle ne saurait expliquer. C'était quelque chose qu'elle tentait d'étouffer, par peur. Elle l'insulte mais dans sa bouche, ça sonne tellement bien. Comme un compliment, sans doute le meilleur qu'elle puisse lui faire. Ouais, Andréa a toujours eu un problème en ce qui concerne les hommes. Elle les préfère avec du caractère parce que sinon, ils se font bouffer. Elle aime qu'on lui tienne tête. Elle aime être surprise. Elle aime quand ils ont du répondant et lorsqu'ils lui en font baver. Andrea adore jouer et quand c'est trop facile, elle se lasse. Mais c'est bien avec Tybalt. C'est dangereux aussi parce qu'elle ne semble pas ressentir ce qu'elle ressent lorsqu'elle est avec une personne lambda. Est-ce que ça lui fait peur ? Oui mais par fierté, elle ferme sa gueule et elle lui offre un verre. Elle s'avance pour commander mais rapidement, se retrouver à quelques millimètre à peine, tout contre lui. Elle pourrait presque sentir son souffle contre sa peau. Un doux frisson la parcourt alors qu'elle esquive un sourire en l'entendant dire qu'il avait toute la nuit. Tu me donnes envie de rentrer toute suite... Qu'elle finit par avouer d'une voix à peine audible sans le quitter des yeux une demi seconde. Elle est malheureusement obligée de se détacher de lui pour attraper les verres d'alcool qui sont enfin prêts. Rien de telle pour commencer la soirée enfin, bien qu'elle ait déjà commencé depuis plusieurs minutes voire quelques heures pour elle. Elle le pousse toujours plus dans ses retranchements. Elle tente de se déstabiliser, de l'énerver mais comme à chaque fois, il arrive à détourner la situation et la placer en victime. Ouais au final, c'est peut-être elle le petit poisson rouge qui s'est fait prendre dans les filets. Parce qu'il a raison Tybalt, elle n'iras pas. Elle n'ira pas parce que c'est lui dont elle a besoin. Elle boit en guise de réponse. Une seule et unique gorgée parce qu'il prend les devants. Il lui retire son verre des mains pour attraper son visage et l'embrasser. Un baiser plus de désir, d'envie, de plaisir, de fougue et son coeur bat plus vite, trop vite. Ses mains glissent sur ses avant-bras comme pour le forcer à rester, à ne pas s'échapper après ce moment. Elle poursuit l'échange. Ses lèvres se pressent contre les tiennes comme si sa vie en dépendait. Sa langue vint titiller la sienne dans l'espoir de lui donner encore plus envie de rester. Me laisse pas Tyb... Quelques mots qui s'échappent dans un murmure. Des mots qu'elle n'aurait jamais cru oser dire. Des mots qui prouvent qu'elle a besoin de lui et qu'elle n'a aucune envie qu'il s'en aille, ni maintenant, ni au beau milieu de la nuit. Juste quand elle en aura envie ou, après qu'ils en aient parlé. Parce que Tybalt, il la rend faible, il la rend différente. Un peu plus humaine sans doute et son coeur de pierre fond à vitesse grand v lorsqu'il se trouve dans les parages.