Dimanche 15 mars. Affreuse, horrible, épouvantable mère. T’es mauvaise, ta sœur avait raison. T’as dû te tromper, portée par ton conte de fée avec Basile, persuadée que tu serais à la hauteur. Au lieu de ça, t’as tout abandonné. T’as baissé les bras, profondément blessée par l’incident de ce tramway au lendemain de ton accouchement. T’es retombée dans tes travers, faible louve que tu peux être. Immonde. La honte devrait probablement porter ton nom. T’es là, un verre à la main alors que t’as abandonné ta fille et ton mari à Boston, portée par la cocaïne qui ruine tes narines et le peu de neurones qu’il te reste. En attente de ce quelque chose qui pourrait te faire sentir revivre.

Les gens sous estime la chaleur du Mexique, même pour un mois de mars. La plupart des étudiants, bien trop occupé à faire la fête ne pensait pas à s'hydrater. A boire comme des trous, à s'amuser, oui. Mais à s'hydraté. " J'pourrais avoir un verre d'eau ? Il y a une femme devant le bar qui a fait un malaise " demanda-t-il au barman. Assise devant le comptoir, une jeune femme semble absente devant son verre. " Même si vous continuez de le fixer, il y a peu de chance qu'il se transforme en or vous savait. " dit-il avec un petit sourire, juste pour plaisanter.

Le regard pensif, braqué sur le verre qui tourne sans trop de délicatesse entre tes doigts. Une voix qui résonne dans ton oreille, si sourde pourtant. « Hein ? » que tu réponds de ta chaleur habituelle, marquant ta soudaine incompréhension… à moins qu’il ne s’agisse de surprise ? Probablement. « Désolée, je me suis paumée. Tu disais ? » Tu tentes de te reprendre, tes pupilles dilatés par la cocaïne se braquant aussitôt sur ton interlocuteur, feintant une éventuelle politesse de ta part.

La demoiselle qui fixe son verre semble perdue dans ses pensées. Elle finit par poser son regard sur lui et ses yeux sont tellement injectés de sang, qu'il a un léger geste de recul. " Conjonctivite ?" demande-t-il sans vraiment y croire. Aider une inconnue ne fait pas vraiment partit de ses habitudes, mais il y a une première fois à tout non ? " Besoin de quelque chose ?"

Tes billes azur plantées sur ton interlocuteur, sa question t’arrache un rictus amusé. Conjonctivite. Bien sûr. Bien vu, en tout cas. Tu sens bien toute l’ironie de sa question. « Conjonctivite, ouais. A croire que les courants d’air du Mexique ne me vont pas. » que t’ajoutes en relevant ton verre à tes pulpeuses pour en boire une bonne gorgée. Et puis, quand il te demande si t’as besoin de quelque chose, tu le reposes machinalement sur le bar qui vous fait face. « De connaître ton nom, éventuellement. » Rusé, non ?

L'inconnu soutient son humour, captant vite qu'il ne croit pas vraiment à cette histoire de conjonctivite, qu'il a lancer ça au hasard pour faire l'humour. Au choix soit elle se drogue, soit elle vient de se faire larguer et elle a beaucoup pleurer. Peut etre un mix des deux. On sous estime trop l'effet nefaste des vents Mexicain reprit-il avec un air faussement désolé. Elle a quand meme pas l'air super bien et il se sent d'humeur a aider une inconnu. Liam. Mais tu peux m'appeler Enrique Après tout ils etaient au méxique non ?

Plongée dans ta bulle, perturbée par son arrivée, l’humour s’immisce entre vous comme un moyen de détendre l’atmosphère et de t’arracher un sourire dont tu manques probablement trop. « C’est ce que je me dis aussi. On devrait y faire plus attention, ça fait pas que du bien finalement. » Un clin d’œil pour souligner tes propos et tu ris quelque peu avant qu’il ne te demande si t’as besoin de quelque chose. Liam, Enrique. Un rictus qui s’ajuste à la commissure de tes pulpeuses et tu lances, taquine : « Je préfère Pablo, ça te va bien au teint. » Bien sûr. « T’es tout seul ? »

Une conversation sans importance avec une inconnue. Passer le temps, chasser l'ennui. Voilà de quoi il s'agissait. Ni plus ni moins. Il balança son prénom mais en vrai un simple Enrique aurait pût suffire. " Non Enrique c'est un prénom qui a du charme. Pablo ça fait un peu... pas beau." Autant dire que les deux n'étaient pas comparables. " Ici oui. Mais pas dans la vie." Traduction, elle pouvait oublier tout rapprochement physique. Son cœur était déjà prit.

Un échange en détente, en toute simplicité, autour d’un verre déjà bien entamé. Tu lui demandes son nom et il s’amuse de l’air mexicain en te proposant de l’appeler Enrique. Pablo, selon toi, c’est mieux. « Enrique, ça fait trop Iglesias. » que tu lances en souriant fièrement. T’as l’audace de lui demander s’il est seul, là tout de suite, et comme un avertissement, il te dit qu’il n’est pas seul dans la vie. « Eh, pas de fausses idées hein, je suis mariée. » Mariée, ouais. Pas encore divorcée en tout cas et un bébé de moins de deux mois. En tout cas, ça a le don de te refroidir.

«  Justement. Il est réputé pour avoir du charme » répondit-il sans se laisser démonter. Elle l’interroge alors sur sa situation. Est-ce qu’elle avait des vues sur lui ? Il n’en a aucune idée mais on est au SB ! 98% des personnes présentes cherchent à pécho et à se lâcher. Il n’est donc pas prétentieux de penser qu’elle aurait pût en avoir. En plus… il est plutôt beau gosse, il faut l’avouer. Donc autant être clair : il est prit ! Offusqué sans doute qu’il mette les pieds dans le plat sans tact, elle lui annonce alors un truc qui le surprend. «  Et où est-il ? » Si elle est marié, où est l’heureux élu ?