when I'm like this, you're the one I trust
★ ─ w/@Luna Moon

Je crois que ces mots avaient eu l’effet d’une bombe. Pouvais-je réellement être utilisé comme objet par mes parents ? Je n’étais ni prête à répondre à leur exigence, ni prête à me donner au premier venu. Je ne comprenais pas leurs réactions, ni cette envie qu’ils avaient de vouloir berner notre entourage politique. Étais-je devenue, l’atout charme de la famille, depuis le départ de Vasilli ? Une marionnette qu’ils pourraient manipuler pour parfaire l’image de notre famille ? Alors quand j’arrivais dans les locaux de Sofia & Co, les traits tirés autant par la fatigue que par l’inquiétude, c’était dans ton bureau que je me réfugiais. J’avais simplement besoin de me changer les idées, m’engouffrer dans mon monde, dans ma passion pour canaliser toute la rage que je dissimulais sous mon sourire d’ange. J’étais passée au Starbucks, prenant deux refresha, en espérant que ma petite attention te ferait plaisir. Je le déposais sur ton bureau, ajoutant sur un petit post-il : Pour apporter un peu de fraîcheur à ta journée, signant d’un simple S. Je m’éclipsais, trouvant place près d’une fenêtre ou la lumière illuminait ma feuille. Mes écouteurs dans les oreilles, je commençais à dessiner une silhouette de femme pour un événement prochain. J’avais l’impression d’être dans mon cocon, en sécurité, parce que ta bienveillance à mon égard – depuis le début - m’avait touchée et elle stimulait ma créativité. C’était le brouhaha ambiant derrière la douce mélodie emprisonnée dans mes tympans que je remarquais ton arrivée. Je te laissais prendre place avant de quitter mon poste et me poser contre la porte le sourire aux lèvres. « J’ai hésité avec le café, mais je ne voulais pas affoler tes méninges. » Ma voix était enjouée et à l’image du bien que ça me faisait de te voir.

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souffle doucement, musique dans les oreilles pour se couper du monde comme bien souvent. les talons qui claquent sur le bitume, se surprend à envier les étudiants chanceux, prêt à partir pour une destination de rêve quand elle allait rester bloquée ici à boston. quand elle passe les portes de l'agence, le badge qu'elle scanne à chaque porte d'entrée, elle souhaite secrètement que le soir arrive, l'envie d'une ivresse soudaine au bar que tient sa soeur. récupère à l'accueil une pile de dossier, article à trier, corriger, le tout avant de présenter moins d'un tiers de ce qu'elle avait désormais en main. journées lassantes, qui se ressemblent parfois trop et l'envie parfois de tout abandonner une nouvelle fois. comme elle avait pu le faire avec les études. mais ne serait-ce pas prouver à ses parents qu'ils avaient raison ? qu'elle avait fait la pire erreur de sa vie en quittant les bancs de l'université ? soupir de dépit quand elle passe la porte de son bureau, pile qu'elle laisse tomber, découvre un refresha posé à côté de l'ordinateur, le post it qui signale d'où ça vient et un fin sourire qui vient étirer ses lèvres. c'est parfait, comme toujours. stella et ses attentions constantes. c'est quoi ton planning ce matin ?

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C’était sous les coups de crayon, habillement posé sur la feuille canson, que je semblais m’exprimer. Je m’enfermais dans ma bulle, pour laisser exprimer ma créativité et taire mes craintes. Vassili me manquait, énormément, alors je comblais le vide qu’il avait laissé derrière lui, ici. J’avais pris racine lors de mon stage ne souhaitant jamais perdre le pied que j’avais mis dans l’univers qui me correspondait réellement. Peut-être bien après tout que je faisais fausse route et que mes conservateurs de parent me forceraient à faire de la politique, mais je me devais de répondre à leurs exigences. Sauf peut-être sur ce que j’avais entendu au détour d’une pièce, avec des murmures soufflant un vent changeant. Je m’approchais de ton bureau en entendant le brouhaha ambiant et c’était avec le sourire que je m’approchais de ton bureau. Sourire qui étirait mes lèvres à tes mots, je m’avançais, me retournant, je regardais la salle semblable à une fourmilière tant tes employés s’activaient, avant de clore la porte derrière moi. « Je suis sur les croquis Urban chic. » Que je soufflais en prenant place sur l'un des sièges face à toi. « Dis… » Te demandais-je, fébrile. Je manquais cruellement d’assurance comme toujours, avec cette peur de toujours déranger, mais pour le coup, tu étais ce qui se rapprochait le plus d’un modèle et je ne savais pas à qui me confier actuellement. Et puis n'avions-nous pas dépassé la ligne du professionnalisme ? « Tu as cinq minutes à m’accorder ? »

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s’intéresse un peu, le sourire sur le bord des lèvres. stella et son don de tout apaiser dans la pièce. chasse les nuages noirs pour une atmosphère plus douce, moins oppressante. curieusement, elle était désormais ce qui se rapprochait le plus d’une amie. une des rares à ne pas fuir en courant devant les traits asiatiques qu’on prêtait comme coupable pour un virus où elle n’avait rien à voir. les gens et l’étroitesse d’esprit, le racisme qu’ils marquent mais tentent de camoufler tant bien que mal. parfait. n’oublie pas de me faire des updates. souffle un coup, les longues mèches brunes qu’elle dégage derrière ses épaules, regarde la tonne de mail qui étouffe son ordinateur. fais chier. une tonne de boulot s’amassant encore et toujours lui donnant parfois l’impression de ne plus pouvoir respirer. mais elle fait bonne figure luna. tente de prouver que dans tout ça, elle peut réellement s’en sortir. faire taire définitivement son père et les reproches fusant quant à son choix de carrière considéré comme peu sérieux. les yeux qui se reportent sur stella, analyse le ton de la voix, penche la tête légèrement sur le côté à la question. oui, bien sûr. douce luna qui fait craquer ses longs doigts fin, se laisse happer un peu plus par le siège en cuir, les jambes qu’elle croise avant de porter toute son attention sur la brune en face d’elle. qu’est-ce qui s’passe ? et tu la vois, non ? la brise d’inquiétude qui traverse soudainement ses traits. parce que c’est du luna tout craché, s’inquiéter de tout, tout le temps.

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Je ne voulais pas dépasser certaines limites, pourtant, je me sentais emprisonnée dans le monde dans j’avais grandi. Pouvais-je seulement vivre ma vie, sans trop prendre en compte l’avis de mes parents ? J’essayais, tant bien que mal, mais ma conscience me poussait à le faire, toujours. J’imaginais qu’ils voulaient mon bien, mais n’avaient-ils pas pensé une seule seconde que mon bonheur pouvait rentrer dans l’équation ? Egoïstes. J’étais épuisée et je n’avais plus personne derrière qui me cacher pour être tranquille. Vassili et sa décadence, son don inné pour se mettre dans des situations délicates me manquait. J’étais douée pour tromper les apparences, affichant se sourire, redoublant d’efforts pour être parfaite aux yeux du monde et toujours excellé malgré mes pensées négatives. « Oui, comme toujours. » Tu étais bien placée pour connaître ma rigueur et mon investissement. Éclaircissant ma voix, cherchant mes mots avant de t’interrompre, je sautais le pas. « Tu crois que des parents peuvent forcer leur enfant à se marier ? » Te demandais-je en me grattant la tête. Rumeur ou bruit de couloir à travers l’ambassade qui n’était pas tombée dans l’oreille d’une sourde, je m’interrogeais. Le monde de la politique ressemblait drôlement aux époques des royaumes, du moyen-âge, s’ils en venaient à ce stade-là. « J’ai peur… » Je baissais doucement les yeux, fixant mes mains qui s’affolaient l’une avec l’autre.

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peut être qu’elle ne devrait pas réagir de cette façon. porter autant d’inquiétude à des choses qu’elle ne devrait pas. mais il s’agissait de stella et stella avait fait son bout de chemin. assez pour que l’asiatique se sente concernée dès que quelque chose ne se passait pas bien. alors c’est les sourcils froncés qu’elle observe la brune en face d’elle, tente de comprendre par elle même si la situation était potentiellement grave ou non. les muscles qui se raidissent un peu, entends finalement les inquiétudes, soupir qui s’échappe de ses lèvres carmins. non. réponse catégorique. et pourtant, luna était bien placée pour savoir que parfois, les familles pouvaient se montrer contraignante. elle même élevée dans la rigueur et rigidité d’une famille exposant les valeurs coréennes. elle en avait souffert gosse. de ce besoin de contrôle, de cette obligation à briller. jusqu’à prendre son émancipation et envoyer valser le reste autour. le libre arbitre stella. à la fin de la journée, tu décides de ta vie. information que luna avait mit bien trop de temps à comprendre mais qui l’aidait à s’épanouir peut être un peu plus désormais. la main qu’elle tend, la pose sur celle de la brune, l’air qui se veut réconfortant. ne les laisse pas décider pour toi. jamais. et les mariages, aux états-unis, ça ne pouvait être imposé. elle était libre de refuser, de fuir, de taper du poing pour se faire entendre. ne le laisse pas te faire croire qu'ils peuvent t'enfermer t'enchaîner de ces liens invisibles qui te poursuivront jusqu'à la fin de tes jours.

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J’avais cette drôle d’impression de ne pas être à ma place aujourd’hui, ni à l’ambassade, ni dans ce pays et peut-être même pas dans ces bureaux. Tu savais pourtant que ce job, ce lien, il me tenait à cœur, mais j’en venais à regretter ma vie en Estonie. L’époque où Vassili était là et que l’image de la famille ne reposait pas que sur mes épaules. Enfin, je lâchais la bombe, un peu stressée de t’entendre me dire que je ne devais pas le faire. Parce que tu semblais être très semblable à mon frère et quand bien même je ne connaissais pas en détail ton passé, tu dégageais la même aura. Celle d’une femme forte et indépendante, autant dire mon contraire. Un souffle de ta part qui confirmait mes inquiétudes, qui anéantissait un peu plus mes espoirs. Tout n’était que des bruits de couloir, mais j’étais suffisamment intelligente, pour comprendre que c’était la suite logique, pour pallier aux frasques de mon frère adoptif. « L’art, le magazine, toi… Ce sont les seuls choix qui m’appartiennent vraiment. » Et t’étais une bouffée d’air frai pour moi, la seule aujourd’hui qui m’avait permise de m’accomplir un peu comme Stella et non comme une Lyov. « Ne l’ont-ils pas déjà fait, m’enfermer ? » Soufflais-je en prenant toute la force que tu me donnais par tes conseils, par tes gestes et le ton de ta voix. « Je ne sais pas dire non. » Encore moins à eux, qui m’avaient dès mes premiers jours offert la vie de palace. Sourire qui étirait peu à peu mes lèvres lorsque je te regardais, t’étais de loin l’une des plus belles personnes que j’avais rencontré ici et peut-être que t’avoir à mes côtés m’aiderait à supporter toutes cette histoire, ce potentiel mariage.

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parce que luna, elle s’était débattus avec ce genre de lien. l’impression constante d’être coincée dans une cage à devoir sans arrêt montrer le meilleur d’elle même. les moon n’avaient pas de failles. les moon étaient parfaits et avaient engendrés de ce fait des gamines parfaites. le besoin d’exceller dans tous les domaines quitte à se tuer à la tâche, quitte à passer à côté de ce qu’était l’enfance à la base. elle en avait souffert luna. de tout ça. de cette pression constante sur ses épaules lui donnant l’impression qu’elle n’avait pas le droit à l’échec. tout ça pour quoi ? une voie qu’elle n’avait même pas choisit. contenter les désirs d’un père bien trop élevé. alors c’était tout l’inverse qu’elle souhaitait pour stella. jeune brune qui se devait de comprendre qu’elle avait le choix. qu’elle pouvait s’émanciper et prendre ses propres décisions. ils pourraient tous t’appartenir tu sais ? tous les choix du monde. parce que luna elle avait cru ça impossible elle aussi. se battait encore parfois entre ses rêves et le désir d’approbation qu’on avait fait naître chez elle. ça ne veut pas dire que tu ne peux plus avoir la liberté mais l’avoir n’était pas chose aisée. il fallait probablement se battre plus que les autres quand on venait de famille aussi conservatrice que les leurs. mais si dire oui te rends malheureuse, tu crois pas que ça vaut le coup d’essayer ? de dire non. de sortir pour une fois des standards imposés. parce qu’un mariage, c’était pas rien. c’était une prison qu’on refermait à vie et l’amour était sûrement la seule chose valant réellement la peine d’être vécue. bats toi stella. pour ce que toi tu veux vraiment et si tu trouves la force, y a plus rien qui t’arrêtera.

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Tu étais bien placée pour me donner un avis objectif, tout en connaissant ma façon d’agir. J’étais une poupée articulée par un père et une mère trop envahissants. Et de toutes les âmes que j’avais rencontrée ici, t’étais l’une des rares en qui j’avais confiance pour me donner un avis, même catégorique. Ta franchise et ta force m’impressionnait toujours un peu plus à chacune de nos collaborations et j’aimais me dire que tu devenais une véritable amie. Et dans le fond, je ne savais pas de quoi j’avais réellement peur ? Décevoir ceux qui m’avaient sortie d’une probable vie de galère ? Mais est-ce que ça leur donnaient le droit de me façonner à leur image ? « Tu l’as fait toi ? » Tout envoyer en l’air et te concentrer sur tes envies ? J’avais envie de prendre le taureau par les cornes et prendre mon destin en main, comme tu pouvais m’encourager à le faire, mais c’était compliqué. « Si je suppose que si. Un pas après l’autre. » Si le changement n’était pas brutal, je pourrais y arriver ? Dire non une première fois, expliquer les raisons de mon refus, avant de recommencer et leur faire comprendre que j’avais moi aussi mon libre-arbitre. Petit sourire qui étirait mes lippes à tes mots, tu avais raison et une chose qui me tenait vraiment à cœur. « Je sais déjà par où commencer pour m’imposer. » Me redressant doucement sur mon siège, laissant derrière moi la mine de chien battue. « Mes études… L’art, la mode me correspondent plus que l’économie et le droit. » Maintenant, il ne me restait plus qu’à me créer un plan de carrière pour pouvoir leur exposer mon choix et leur montrer ma détermination. Regard pétillant plongée dans le tien, tu étais une petite fée et tes mots, aussi simple qu’ils pouvaient l’être me donnaient des ailes, ton soutien aussi.

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fallait surtout pas entrer dans ce cercle vicieux. et si on y était, fallait tout faire pour s’en sortir. parce qu’il était improbable de se voir dicter sa vie par quelqu’un d’autre que soi. le résultat n’était jamais beau à voir et luna avait été majoritairement malheureuse de vivre de cette façon. oui qu’elle lui répond simplement. oui, elle avait choisit de s’émanciper et de vivre comme elle le voulait. pas encore totalement mais c’était sur la bonne voie. du moins, elle voulait le croire. tout ça là, c’était pas la carrière qu’on m’avait tracé léger sourire quand elle y repense, hausse les épaules. j’aurais dû être astrophysicienne. bosser pour la nasa dans le meilleur des cas et regarde là, à tenir un magasine contre toute attente. mais ça je l’ai bâtit toute seule et si son premier choix ce serait tourné vers la danse, si elle n’avait pas encore osée aller au bout de ses rêves, elle avait au moins commencée à faire des choses pour elle et non plus pour les autres. alors fonce stella. fais ce que toi tu désires et tu le savais dans le fond que luna, elle resterait là pour te soutenir, peu importait sur quoi ton choix final se porterait. si les études étaient ton premier pas, elle ne pouvait que te laisser faire. espérant en silence qu'elle ne se laissera pas emporter dans un mariage non désiré.