i'm a mess, i'm a loser.
★ ─ w/ @Kaiden Winston

j'aimais pas ce weekend. sans doute parce que j'avais été arrachée aux bras de markus et que je e sentais comme une étrangère dans cette famille qui semblait avoir du mal à accepter ma place. pourtant insignifiante sur le papier... et quand j'y réfléchis, je prends sans doute plus de place que je ne le croyais.
est-ce que j'étais trop présente ? trop encombrante ? trop chiante ?
assise sur mon lit à regarder par la fenêtre le temps ensoleillé, de ces quelques nuages blancs qui ne gâchait en rien la merveilleuse journée qui s'annonçait et pourtant je restais assise là à me demander si j'étais vraiment un poids pour le monde.
c'est difficile de manquer de confiance en soi... d'attendre qu'on soit rassuré sans oser le demander.
et zéro nouvelle sur mon téléphone, la déception doit surement se lire sur mon visage. eden me regarde et je ne peux m'empêcher de lui sourire. « ça te dit qu'on sorte ? » le seul mot qu'il a du comprendre c'est sorte et il se lève, commence à japper avant de sauter devant la porte. « attends, faut que je me prépare quand même. »
optant pour un slim élastique gris, un tshirt verte et une veste en cuire marron, je file prendre une douche et me permets de renvoyer un message à markus.
après tout, j'avais le droit de m'inquiéter et d'être légèrement agacée.
j'avais le droit.
mais comme chaque chose que je fais, j'ai besoin d'avis... ou du moins de me sentir soutenue, donc j'envoie un message en parallèle à mes nuages confits. kaiden ne manque pas de s'inquiéter rapidement alors que j'entends déjà veïa dans la cuisine.
je rentre dans le douche, et une fois apprêtée, je continue de discuter avec markus et kaiden alors que veia me tend un sac avant de me faire une bise sans rien me demander.
c'était plaisant d'être comprise.

filant jusqu'en forêt où je ne dis pas un mot sur ce qui me tracasse, je lâche eden qui s'échappe dans la forêt en bordure de la ville alors que je soupire. « je crois que je foire toujours tout. » mes relations, mes sentiments exacerbés qui feraient fuir n'importe qui.
j'étais un putain de monstre qui absorbait les maux et les joies du monde. c'était pénible. « j'ai appris un gros mot en anglais, c'est asshole. c'est mark qui m'a appris mais il a pas su m'expliquer ce que ça voulait dire. » marchant doucement, posant les pieds où il fallait, de mes chaussures de randonner qui maintenant la cheville, le plâtre ayant laissé place à une atèle.
je respire l'odeur de la nature et profite du chant des oiseaux qui n'avaient pas migré. « merci d'être venu. » que je dis en le laissant prendre la tête. les yeux rivés sur le téléphone, à l'affut de la moindre réponse de mark.
de cette confidence sur le meurtre qui me poursuivait toujours, plus ou moins.

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J'avais l'impression d'être un boulet dernièrement, tout simplement parce qu'un poignet était dans un plâtre. C'était difficile de passer de tout à rien en un claquement de doigts. Tu sais pas toi, tout ce que je faisais en tant normal. La cuisine, le ménage, la vaisselle, les courses, les travaux d'appoint quand il y en avait besoin. Alors maintenant que j'étais incapable de faire tout ça, je me sentais réellement boulet. C'était fou cette façon de se juger soi-même, que personne n'ait besoin de le faire. Je sais pertinemment que tu ne penses pas ça de moi, mais si je viens à te réclamer de l'aide pour des choses stupides, comme ouvrir une bouteille bouchonnée, est-ce que tu finiras par le penser éventuellement ? Toi, non. Une autre personne, peut-être. C'était comme ça, la nature humaine. Ceux qui ont pas la bonté innée sont de cet accabit. Quoiqu'il en soit, j'avais besoin de prendre l'air moi aussi, alors quand tu admettais vouloir aller dehors, sortir le chien dans la forêt, j'ai sauté sur l'occasion. De toute façon, j'étais déjà en route pour les pancakes de V', c'était une pierre deux coups. Je n'avais même pas eu le temps de monter dire bonjour à la deuxième plus belle, tu étais déjà en bas, prête à y aller. C'était silencieux, mais appréciable tout autant. Je savais que si tu voulais dire les choses, tu les ferais en temps et en heure, je voulais pas te presser. « Je pense que tu as tord » finissais-je simplement par dire. Je ne voulais pas polémiquer, mais il était évident que c'était ton point de vue et qu'il n'était pas partagé par ma personne. « Asshole ? Et si t'essayes de décomposer le mot, ça t'aide pas ? » Je n'avais aucune notion de français pour le coup, alors il me serait difficile de t'être d'une moindre aide. Je sais que c'était la meilleure chose à faire. Et puis, je me rendais compte que je marchais trop vite, devant toi et non à côté, alors je ralentissais un peu, histoire d'être au même niveau. Glissant ainsi mon bras sur tes épaules, je baissais doucement la tête pour toucher la tienne le temps de quelques instants. « Toujours. Jour et nuit même. Tu veux parler à coeur ouvert ? Sans jugement aucun ? »

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les yeux rivés sur mon téléphone d'une discussion étrange avec markus. l'impact de mes sentiments qui se faisaient violence, débordaient de mes lèvres alors que son silence commençait à tuer petit à petit la confiance que je mettais en nous.
car si j'étais éperdument sous le charme de markus, que mes sentiments naissaient à m'en mettre plein la tête, de ne penser qu'à lui du matin au soir.... je commençais à douter qu'il éprouve pareil passion pour moi.
d'une jeune femme qui ne fête pas encore ses trente ans, bousillé par les ragots et les rumeurs. trahie par la vie et ses déboires.
souvent vue bafouée, utilisée... secouée. sans jamais connaître le grand amour. à toujours croire qu'on prendrait finalement soin de ce cœur bien trop fragile. j'y ai cru. j'y crois toujours.
mais j'ai peur d'être bien trop intense pour lui, qu'il m'abandonne. me laisse seule. et que je retourne à cette case départ. celle que je ne supporterai pas de retrouver.
levant les yeux quand il dit que j'ai tort, je soupire doucement.
déviant le sujet sur un gros mot anglais qu'on n'arrivait pas à m'expliquer. je pouvais l'utiliser dans bien des phrases, je n'en doute pas.
et la technique de kaiden me fait réfléchir. plissant les yeux, les doigts arrêtant de pianoter des mots, la canne sous le bras sans en user pour marcher. « cul trou ? trou du cul ! » le français employé, d'une langue que ne connait pas l'ami. et comme un éclair de génie, je comprends tout à coup le sens. « d'accord ! c'est un équivalent de merdeux en somme ? »
oui, une discussion sur les gros mots, katja.
pour cacher qu'au fond c'est une véritable tempête d’émotion qui envahit l'espace, submerge les côtes et noie le cœur... bâtisse centrale d'un monde en perdition.
finissant par accepter les torts et les travers. mais surtout que je n'étais plus seule. « tu es gentil, merci. » posant ma tête au creux de son épaule, le cœur battant bien trop vite pour la décence.
et si markus disait ne pas ressentir la même chose. et s'il me riait au nez ? pianotant quelques mots maladroits sur mon téléphone, m'octroyant le plaisir de la forêt en saluant mon amant.
je me rends compte, en me relisant, des derniers mots que j'ai envoyé. ce je t'aime qui trône fièrement à la fin de mon message. « non... » les yeux écarquillés, tanguant d'un pied sur l'autre. « non ! comment on efface ? on peut effacer ça ? » que je demande en appuyant si fort sur les touches que je perds l'équilibre par moment, manque à deux reprises de tomber. « kaiden, enlève ça. je peux supprimer ? » les larmes aux bords des yeux, je tends mon téléphone.
par pitié, je ne suis pas prête à affronter un refus... je suis bien dans cette relation sans mots. mais la réponse ne tarde plus.
et ce heu ok. me tue. j'ai beau m'excuser... je suis en train de tout perdre.
pas vrai ?

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Je veux pas croire une seule seconde que ta vie est foireuse de bout en bout, c’est pas possible. Tu étais d’une gentillesse inégalable, d’une douceur incomparable. De bien des façons, je te trouvais comme la meilleure version de moi-même, assumant qui tu étais ainsi que les sentiments que tu pouvais avoir. Etait-ce ça vraiment la vie ? Réussir à avoir ce qu’on souhaite le plus au monde en ayant le courage d’assumer ses sentiments et ses choix ? Alors tu deviens de toute évidence mon modèle dès à présent. Entendre les mots sortir de ta bouche dans une langue semblant être ta langue native, je me mettais à sourire. Tu semblais avoir trouvé la traduction et je confirmais par les quelques mots qui suivaient. « En somme ouais, c’est ça » souriais-je doucement. Tu me faisais du bien, cette légèreté qu’on pouvait avoir quelques fois, comme maintenant, avec une conversation des plus banales mais qui, de toute évidence, te faisait du bien. Proposant mon épaule pour te confier, tu t’en servais surtout pour poser ta tête. C’était tout aussi bien, pour le coup. Seulement, tu te stoppais d’un coup, te rendant compte d’une erreur que tu venais de faire. Une erreur liée à ton téléphone, et tu cherchais un moyen d’annuler l’action émise. Effacer un SMS ? Je n’étais pas certain que ce soit faisable mais je tentais de te rassurer. « Hey, calme toi, tu vas te faire mal à bouger comme ça » J’étais obligé de te tenir par les deux épaules avant d’attraper ton téléphone que tu me tendais. « Qu… Pourquoi t’as envoyé ça aussi ? » soufflais-je en voyant le Je t’aime affiché sur la conversation que tu avais avec Markus. Non pas que je suis de nature curieuse, mais j’avais pas le choix que de lire ce qui était écrit. « Je… Je sais pas comment enlever ça Kat, je crois pas qu’on puisse en fait » soufflais-je, prêt à recevoir tes foudres, mais surtout ton désespoir et ta frustration. Il a répondu et c’était pas vraiment l’idéal, pour le coup, je l’admets. Mais c’était mieux que rien, n’est-ce pas ? « Perds pas espoir, d’accord ? Je suppose que ça va arriver pour lui aussi, éventuellement un jour » Je voulais pas que tu fasses une connerie sous le coup de l’impulsivité. Tu étais bien trop importante pour moi pour que je te laisse faire n’importe quoi.

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la brise qui venait caresser la cime des arbres n'est pas suffisamment légère et rassurante pour que mon cœur arrête de tambouriner dans ma poitrine et je sens au fond de moi que c'était une erreur. un moment d’égard, une inattention qui pourrait faire perdre sens à tout ce que je construisais. cette relation qui avait sauvé cette âme en peine, fait redécouvrir l'amour... et qui prenait tellement de place que mes propres sentiments ne se maintenaient bientôt plus dans ma tête et mon cœur, mais devaient exploser à la vue du monde.
cette détresse émotionnelle, incapable de dompter la charge. essayer pourtant, contrôler... mais l'hypersensibilité c'était dérangeant parfois. de passer de l'extase aux pleurs, de l'amour à la haine.
et vivre ces choses là à dix mille pour centre, c'était signer un peu l'arrêt d'un cœur peut-être trop sensible.
et si je te tends le téléphone, c'est pour que tu effaces les maux du monde, que tu m'aides à contrôler ces émotions qui se faisaient si violentes... si elles étaient belles à regarder, c'était ingérable à vivre. et toi, tu pouvais m'aider, non ?
tu me tempérais, calmais les vagues qui me submergeaient. rendais les choses plus facile, moins importantes. minimisant ou relativisant là où j'en faisais des affaires d'états. et j'ai beau m'excuser, je n'ai pas la réponse à cette tentative inconsciente de voir où nous allions... est-ce que je venais de tout gâcher ?

ne pas perdre espoir, oui. et je te regarde un instant, les yeux brillants, puisant une force là où j'avais perdu la mienne.
tes mains sur mes épaules, cette stabilité sur mes pieds. tu vois ? le contrôle, ce n'est pas moi qui l'ai : c'est toi. « d'accord. » que je finis par dire en glissant mon téléphone dans la poche de mon pantalon, glissant la canne entre mes doigts pour reprendre appui dessus. et affronter la pente de la forêt déjà fort boisée, de ses petits chemins qui découlerait sur une plaine sauvage où eden pourrait disparaître dans certaines hautes herbes, aussi bien que mon âme souhaite disparaître. vexée mais surtout gênée par ces mots que je dis bien trop facilement, que j'offre toujours au mauvais moment.
et toi, est-ce que tu m'aimerais si je te donnais trop ? je regarde un bref instant kaiden, avant de marcher si lentement que l'impression de faire du sur place commence à avoir raison de ma patience. « comment on fait pour se protéger des autres ? » que je demande en m'arrêtant finalement pour reprendre mon souffle, ma jambe me faisant trop souffrir pour avancer davantage.
eden bondit, court, vient et détale. bien heureux là où finalement, j'hésitais à me terrer quelque part par là. « je fais n'importe quoi... pourquoi faut qu'on soit si ouvert ? » pourquoi faut qu'on parle, qu'on exulte. qu'on se découvre des choses au fond du bide... pourquoi faut que ça sorte ?
je souffle, attrape sa main, entrelace mes doigts aux siens, les regarde un instant. « promets-moi de dire ces mots qu'à celle qui t'aimera, toi, vraiment. »

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Tout ce que je voulais, c’était ton bonheur, que tu sois heureuse. Tu sais que tu le mérites, n’est-ce pas ? Des fois, j’avais des doutes sur ça, sur ta propre conviction. Alors que tu avais tout pour toi, tu semblais manquer d’une confiance cruelle en toi et tes capacités à séduire une personne. Markus a de la chance de t’avoir, c’est tout. Et s’il ne s’en rend pas compte, c’est qu’il est complètement fou. Si je me retrouvais à une place similaire à la sienne, il serait hors de question de te laisser m’échapper. Hors de question. La panique s’était emparée de toi mais j’avais su te calmer doucement mais sûrement. C’était pas forcément une chose que je savais faire en tout temps mais… disons que ça arrivait, tout simplement. Je te rendais ton téléphone, espérant que mes mots aient un impact sur toi et ta vision des choses. « Je crois qu’on peut pas… pas entièrement tout du moins. Certains se mettent des carapaces, d’autres sont associables. On gère chacun à notre façon. » Je suis pas associable mais j’essaye de pas trop m’engager avec l’autre. Me confier était une chose bien trop difficile pour mon cœur, pour mon esprit également. Introverti et clairement difficilement approchable, seules les personnes courageuses savent se faire une place dans ma vie. Le chemin se dessinait fasse à nous, trouvant alors la clairière voulue, celle qui ferait du bien à ton chien, et nous par la même occasion. « Te rabaisse pas comme ça, ok ? Tu… tu es parfaite comme tu es, ouverte et acceptant l’amour à chaque instant, de quelque façon qu’il t’est donné » Et c’était le plus important, non ? Aimer et être aimé, le but de toute une vie pour certains. Ma main se retrouvait dans la tienne, tes doigts glissant entre les miens, ce qui me faisait alors sourire. « Promis » soufflais-je avant de te prendre dans mes bras. Je ne voulais pas que tu ailles mal, que tu te sentes mal d’une quelconque façon. Tout ce que j’espérais pour toi, c’était que tu te sentes bien dans ta peau et heureuse, seule ou bien accompagnée. « Promets-moi de ne jamais changer, pour qui que ce soit. » Reculant ma tête, je plongeais mon regard dans le tien, dans le but de t’arracher cette promesse, afin d’être certain que tu restes celle que tu es.

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alors j'étais vouée à être fragilisée à la moindre incartade ? c'était triste comme constat. mais est-ce qu'on pouvait me reprocher d'être entière ? d'être vraie ? c'est vrai que mes choix ne sont pas toujours les bons. que la douleur des autres se retrouve souvent plus vive que la mienne... et pourtant, j'avais espoir qu'un jour, je puisse parvenir à. à être heureuse. à vivre en paix avec moi-même, et cesser de douter.
je lui avais dit que je l'aimais, bon... certes par pur instinct, perdue dans mes pensées, focalisée sur un mal bien plus rongeur qui me faisait du mal au ventre. ne devrais-je pas plutôt penser que c'est tant pis pour lui s'il ne m'aime pas ? que d'autres le feront ? mais qui je crois leurrer ? personne.
j'avais perdu cette confiance depuis longtemps. j'étais devenue vulnérable, maintenant. et même si kaiden se voulait pragmatique, voire rassurant. il me perdait plus qu'autre chose.
j'étais folle de markus. un véritable coup de foudre. et pourtant, plus les jours avançaient, plus les semaines s'accumulaient... plus je sentais que j'étais la seule à vivre cette relation de la sorte.
relevant la tête vers mon ami, mon nuage... cette bouffée d'oxygène finalement, je rougis, les larmes aux yeux. évidemment que j'ai envie de le contredire, mais je suis si touchée par les mots que je finis par simplement sourire, lui faisant promettre de ne dire je t'aime qu'à celle qu'il aimera vraiment. peut-être alix, peut-être une autre.
entrelaçant nos doigts pour aussi m'aider à mieux franchir le passage jusqu'à la clairière où enfin ma jambe pourrait se reposer en paix.
finalement c'est dans ses bras que j'atterris, une place agréable... de laquelle je ressens bien quelque chose, mais quoi ? « je te le promets. » car même si je le voulais, je ne saurais sans doute pas faire.

un groupe de randonneurs passent près de nous et je les interpelle en claudiquant jusqu'à eux. « bonjour, vous voulez bien nous prendre en photo, s'il-vous-plaît ? » donnant mon téléphone à l'homme, retournant vers kaiden, trébuchant finalement, la canne valdinguant, les genoux au sol. « aïe. » que je siffle entre les dents alors que la douleur de ma cuisse se réveille soudainement. j'ai trop forcé.

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Je n’aimais pas te voir dans un tel état. Après tout, quel véritable ami pourrait apprécier voir l’esprit d’une amie torturé à ce point ? Tu l’étais oui, en cet instant précis. Et je voulais tout faire, tout ce qui est en mon pouvoir pour faire en sorte que tes souffrances viennent à disparaitre. Certes, je ne pouvais rien à celle de ta jambe, malheureusement. J’ai fait tout ce que j’ai pu lors de l’accident de métro, non sans avoir peur de mal faire les choses. De toute évidence, tu n’avais pas perdu ta jambe, ce qui prouve que j’avais bien fait de t’écouter ce jour là. Seulement, tu avais mal ailleurs aujourd’hui, peur de t’engager dans cette relation avec des sentiments à sens unique. Même si tu l’aimais, ça ne résolvait pas tout. De toute évidence, tu étais même perdue à cause de ça. Des promesses lancées, acceptées. Enfin, tu attendais d’être arrivée dans la clairière pour accepter la mienne. Dans mes bras, sourire aux lèvres. C’était tout ce qui comptait. Que tu ne changes pour rien ni personne. Sourire à présent sur mes lèvres, je me sentais déjà un peu mieux, j’avais l’impression que tu allais déjà un peu mieux, et c’était l’idéal dans ce genre de situation. Il ne fallait pas que tu te prennes la tête. Va savoir cependant, tu décidais d’interpeler les gens qui passaient par là pour nous prendre en photo. Je ne comprenais pas tellement pourquoi, mais faut croire que tu voyais ce moment en tête à tête comme un souvenir à garder. Sauf qu’au moment de revenir vers moi, tu trébuchais, finissant les deux genoux au sol, et une douleur clairement vive. « Hey, fais attention… » que je disais en me penchant vers toi pour que tu viennes récupérer ma main afin de te relever. Mais assez rapidement, je te prenais dans mes bras, telle une mariée. J’avais bien fait attention à mon poignet pour pas aggraver ma blessure, t’en fais pas. « Excusez-moi, vous pouvez m’aider à récupérer sa canne s’il vous plait ? » Et puis rendre le téléphone aussi par la même occasion, sans imaginer qu’ils avaient capturé ce moment exactement, celui de toi dans mes bras.

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la prévenance de kaiden était douce. je pouvais à nouveau respirer, trouver un repos là où le chaos semblait pourtant vouloir se jouer de mois.
de ces sentiments que je ressentais qu'à sens unique, est-ce que j'allais encore rencontrer des difficultés à rester en couple ? est-ce qu'on m'abandonnera à nouveau ?
je ne sais pas pourquoi je cherche toujours compliqué, quand l'évidence semblait se dessiner dans le silence.
mais on ignore souvent ce qui est juste devant nous, voulant avoir ce qui nous semble inaccessible. je ne comprendrais jamais le désir de l'homme pour ces choses puériles.
et pourtant, tu sembles me comprendre. et apaiser des douleurs, toi aussi, tu cherchais l'inaccessible au final.
est-ce qu'on finirait tous les deux comme des gueules cassées ? malheureux. je ne nous le souhaite pas, mais surtout c'est à toi que je pense. à toi que je souhaite tout le bonheur du monde.
j'aimais si fort kaiden, il était l'une des personnes les plus chères à mon cœur. qui battait légèrement plus vite à ses côtés, mais je ne m'en rendais pas forcément compte. parce qu'on ignore ce qui est évident.
c'est bête.
une demande de photo, les genoux qui rencontrent finalement le sol. la douleur qui m'arrache une grimace, niche une larme au bord des yeux. et soulevée dans les airs. « attention aussi... » que je dis doucement alors que je devenais la reine du monde ici.
pourquoi on s'en est pas rendu compte ?
récupérant la canne et le téléphone. « merci, désolée du dérangement, bonne journée. » avant de demander gentiment. « on redescend vers la voiture ? » un baiser sur sa joue. les doigts qui glissent sur le téléphone alors que je me tiens à son cou, la canne dans l'autre main. « oh. » que je dis en apercevant la photo. « wah. » tournant l'écran vers kaiden, peut être un peu trop près à l'en faire loucher. « elle est superbe ! » et hop, envoyé à veïa. eden sur les talons qui file à toute allure.

et le reste de la journée s'évapore, s'égraine les secondes et les minutes du temps.
ignorants encore.

FIN DU RP

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