toujours le même vacarme qui vient retentir dans ses oreilles, l’empêche de dormir, la force à sortir du lit une nouvelle fois. son téléphone affiche dix heures, lumière qui transparaît à travers les rideaux de la chambre. soupir de frustration et migraine ambiante, ses mains qu’elle passe sur son visage, accroche ses cheveux dans un anneau accroché à son annulaire gauche. wait, what ? les yeux grands ouvert cette fois, elle observe sa main l’air interdite, sors des draps l’air préoccupé. point positif, elle est chez elle, reconnait le format de sa chambre même si la décoration semblait avoir considérablement changé. sur la commode à l’opposé, traîne une photo d’un mariage, le sien. camille dans une voluptueuse robe blanche, le sourire prêt à se décrocher et.. sung ? se frotte les yeux, se pincent le bras, constate que rien n’a bougé. délicatement, elle ouvre la porte, sent l’odeur de bacon qui vient glisser jusqu’à elle, le bruit de la vaisselle qui lui prouve qu’elle n’est pas toute seule. sung ? avance doucement jusqu’à la cuisine où elle le découvre de dos, en pleine préparation d’un brunch. j’ai bu hier soir ? elle avait toujours eu des problèmes avec l’alcool camille, avait tendance à perdre la raison après un verre. ouais, ça expliquerait pas mal de chose.

elle a l’impression de nager en plein milieu d’un rêve. de voguer sur une illusion et pourtant, tout autour d’elle lui semble bien trop réel. elle inspire lentement, décale une mèche de cheveux derrière son oreille alors que sung lui fait désormais face. non c’est juste que.. que quoi ? rien de ce qu’elle pourrait dire ne semblerait logique là.  j’ai l’impression d’être déconnectée souffle un coup alors qu’elle attrape une tasse à café, y verse le breuvage noir pouvant éventuellement lui servir à se remettre les idées en place. qu’est-ce qui te rend heureux comme ça ? demande intuitive qui survient quand elle voit son visage. elle y lit le bonheur dans ses yeux, veut savoir si elle en est responsable. et elle sait pas pourquoi est-ce que les choses lui semblent aussi confuse tout en ayant l'air extrêmement normale en même temps. drôle de sensation à laquelle elle fait face alors qu'elle continue de l'observer.

probablement qu’elle est à côté de ses pompes. ce serait pas spécialement nouveau venant d’elle. dangereux esprit oscillant trop souvent entre le fictif et la réalité. ouais, c’est sûrement ça qu’elle souffle doucement, minimisant totalement le fait d’être perdue dans toute cette scène se jouant devant elle. j’suppose que c’est un critère que tu as longuement étudié avant de.. m’épouser le mot est étrange dans sa bouche et une nouvelle fois ses opales dérivent sur l’alliance à son doigt. les prunelles qui se redressent quand une assiette arrive sous son nez, regarde ce qui était visiblement un pancake avant de froncer les sourcils. un dalmatien ? probablement pas mais ça restait une tentative et c’était probablement mieux que rien. attrape la bouteille de sirop d'érable versant une portion généreuse. tu veux des enfants ? tentative de renseignement soudaine. savoir sur quelle longueur d'ondes ils pouvaient être.

elle en aurait des tas de questions de ce genre et alors qu'elle place un morceau de pancake dans sa bouche, c'est tout son intérêt qu'elle porte sur celui qui lui a passé la bague au doigt. ravie de savoir que je suis pas n'importe qui du coup. décale une mèche brune derrière son oreille, plus amusée qu'autre chose. la magie des rêves rendant les choses étranges on ne peut plus normal en une fraction de seconde. un dinosaure ? sait on jamais que le coup de bluff passe tranquillement. et elle est consciente d'avoir soudainement jeté un froid. la preuve à la fourchette de métal qui tinte sur le bar alors que sung reste fixé sur elle. juste peut être ? elle grimace, ses couverts qu'elle pose à son tour, l'air à la réflexion. baaah, je me dis que si je t'ai épousé c'est.. aussi pour ça ? et certes, maintenant serait pas vraiment le mieux mais le peut être lui donnait un goût d'amertume. si tu voulais pas d'enfant t'aurais dû me le dire avant reste calme, descend de son tabouret, son assiette qu'elle abandonne. laisse tomber souffle finalement. camille qui comme toujours met un terme aux conversations douloureuses.

qu'est-ce qu'elle pourrait bien dire de toute façon ? elle avait lancé le sujet soudainement et aussi surprenant que ça puisse être, la réponse était douloureuse à entendre. épouser quelqu'un et apprendre par la suite que le désir d'enfant n'était pas forcément présent avait le don de mettre un sacré coup au moral. elle roule des yeux, son tabouret qu'elle quitte et sung qui attrape sa main pour la retenir dans son élan. je sais pas elle soupire camille, garde les yeux rivés sur le sol, ses doigts coincés entre ceux de son mari. tout le monde a peur de pas être la hauteur. parce que forcément que l'être humain cherchait toujours à savoir s'il pourrait gérer un engagement aussi fort que celui-là. avoir un enfant demandait tout un changement du mode de vie et.. tu serais un merveilleux père ses doigts qui caressent doucement les tiennes, léger haussement d'épaules qui survient. j'comprends pas pourquoi on en a pas parlés avant c'était sûrement le genre de sujet qui venait sur le tapis avant même le mariage. histoire de s'assurer d'être sur la même longueur d'onde. j'veux dire.. moi je veux des enfants avec toi, c'est sûr et elle aurait fait quoi si tu lui avait annoncé que c'était pas ce que tu voulais toi ?