Jeudi, bientôt la fin de la semaine, mais ce n’est pas pour autant que tu dois te relâcher. Au contraire, si tu veux pouvoir profiter de ton weekend, c’est plutôt le temps d’être productif! Alors après ta journée de cours, tu donnes rendez-vous à quelques amis dans un café pour travailler. Bien sûr, tu ne peux ignorer cette fête qui aura lieu demain, mais considérant le fait que tu es célibataire, cela ne te touche pas. D’ailleurs, tu n’as pas l’intention de sortir ce soir-là, car tu ne veux pas : 1. Supporter tous ces couples heureux. 2. Gérer les filles célibataires qui voudront avoir le premier homme qui passe. Bref, tu marches en direction du café, ton sac d’école sur le dos, ton porte-feuille dans ta poche arrière. Ton téléphone est dans l’autre et tu le sens vibrer. Tu le prends donc dans tes mains pour répondre à l’un de tes amis qui te demande l’adresse du café que tu as choisi. Continuant de marcher, tu prends donc le temps de lui envoyer, un peu distrait de ce qu'il se passe autour de toi.

L’adresse envoyée, ton ami essaie de changer le lieu de rendez-vous. Ça t’énerve un peu parce que tu es littéralement à quelques pas du café, alors tu n’as pas vraiment envie de reprendre ta voiture. Soupire qui quitte tes lèvres, tu cherches quoi lui répondre. Pendant une seconde t’as l’impression que quelqu’un te frôle mais le temps de tourner ta tête, tu ne vois rien. Enfin, que plusieurs personnes qui marchent dans diverses directions. Geste automatique, tu poses ta main sur ta fesse et réalises que ton porte-feuille n’y est plus. Moue sur les lèvres, yeux écarquillés, tu cherches du regard qui pourrait s’en être approprié. Plusieurs femmes. Plusieurs couples. Merde quoi ça l’air un voleur. Finalement, ton regard se pose sur un jeune homme que tu vois de dos, les mains dans les poches. « Hey! » Tu es vraiment dans la merde si tu te trompes de personne parce que… tu pars directement à courir en sa direction.

Tu es pas mal certain que le jeune homme en question c’est reconnu. Enfin, surtout si c’est lui qui t’a volé ton porte-feuille… Pourtant, il ne semble pas réagir et continue tout bonnement son chemin. Les sourcils froncés, tu le rattrapes simplement et viens poser ta main sur son épaule pour attirer son attention. « Hey, est-ce que tu as pris m-… » Sa tête se tourne vers toi et tu crois reconnaitre ce visage. Tu t’arrêtes brusquement, les sourcils froncés. Tu dois devenir fou soudainement car cela fait des années que tu n’as pas vu cette personne. Pourtant, tu en es presque certain. « Salem? » Tu en oublies un instant ton porte-feuille. Si c’est quelqu’un d’autre qui l’a pris, il sera déjà loin.

Le jeune homme semble s’énerver sur toi et tu vas te sentir vraiment mal si tu l’accuses à tort… Littéralement il pourrait porter plainte contre toi. Mais c’est le premier qui avait attiré ton regard, qui avait l’air davantage suspect. Sauf qu’une fois face à face, tu ne peux nier la ressemblance avec un ancien ami. Tu ne sais même pas pourquoi vous vous êtes perdus de vue. C’est la vie. Tu peux voir que le même processus a lieu dans sa tête et enfin, il prononce ton prénom. « C’est moi! » Une évidence probablement, même si les années avaient passé, l’âge ne paraissait pas chez toi et on te reconnaissait sans problème en général. « Est-ce que tu m’as pris mon…? » Tu te sens mal de le questionner là-dessus, après tout, il a été ton ami pendant une certaine période et a été très généreux avec toi. « Putain t’es devenu quoi? » Si t’as raison sur ton voleur, tu peux deviner qu’il n’a pas pris un bon chemin…

Salem semble étrangement détendu et ça te déstabilise davantage. Tu ne pouvais oublier la disparition de ton porte-feuille… l’argent à l’intérieur comptait peu, c’était plutôt toutes les cartes que tu devrais refaire qui t’énervaient… Il vient te faire une accolade et tu ne peux retenir un petit sourire… jusqu’à ce qu’il sorte ton porte-feuille de sa poche. Une petite moue apparait sur tes lèvres tandis que tu le prends entre tes mains. « T’es con… » Tu le pousses un peu, ta main sur son épaule. « Tu peux pas juste demander comme tout le monde. » Il faut reconnaitre qu’en quêtant, il doit être plutôt rare de recevoir plus que 5$... mais ce n’était pas une manière de vivre! Tu te demandais comment il avait pu en arriver là, mais il semble directement s’intéresser à toi et devines plutôt bien ce que tu deviens. « Étudiant oui, je suis à Harvard. Et… je bosse comme coach pour des équipes. » Tu hausses les épaules, quoi dire de plus sur ces années qui avaient passé? « Ah, et beaucoup plus calme… » Tu lâches un petit rire en te remémorant tes souvenirs avec l’asiatique. Tu étais jeune à ce moment-là, mais Dieu sait que tu en as fait des conneries et que tu as essayé des choses peu légales. « Et toi…? » Curieux à ton tour, tu ne peux t’empêcher de le questionner davantage à ton tour.