Le répit ne s’invite pas réellement dans ma vie. Après une année de tourmentes et de tempêtes, une supplémentaire s’annonce dans des jours pourtant déjà emplis d’orages. Mon meilleur ami Duncan s’est fait opérer aujourd’hui pour tenter de regagner sa pleine amplitude de marche. Mais lorsque j’ai tenté de joindre l’hôpital ils m’ont invité à appeler directement sa famille. Chose que j’ai fait auprès de Bleach, la peur au ventre. J’apprends qu’il est actuellement en réanimation et que le risque de paralysie est important. Mon âme se brise parce que Duncan est un jeune homme brillant, promis à de grandes choses, la bonté incarnée, et tout simplement il ne mérite pas ça. Il mérite le meilleur. Je ne peux pas craquer, je dois rester digne, même si la panique s’empare de mes phalanges, même si le souffle se prend en otage face à l’air devenu irrespirable. Je préviens Lex. Je préviens Hadès. Je te préviens toi en premier, parce que malgré nos guerres cela reste un réflexe quand la vie vient me tourmenter. Je viens suffisamment te reprocher ton acier mais je suis la première à l’apprécier lorsque le mien se voit trop durement entaillé. T’es ce socle qui ne bouge pas, cette main qui reste affirmée, ce regard impossible à flancher. Mon souffle trace de nouveau un semblant de chemin lorsque tu me proposes d’être là. Même si nos rancœurs ne sont jamais loin, il y a des choses que les corps ne comprennent pas, des appels qui résonnent. Je me prépare tant bien que mal, échangeant quelques messages avec Hadès, me trouvant emplie d’une nouvelle mission dans tout ça, celle de rendre également visite à Hardin. Ce sont tout simplement mes années les plus jeunes qui volent en éclats. De celles que j’ai côtoyé au lycée quand tout était encore possible. Et regardez ce qu’on devient là. Je rassemble quelques affaires, ignorant tout simplement le temps pendant lequel je vais rester à New-York. J’appelle un taxi qui me transporte fébrile jusqu’à l’aéroport. Je me rends aussitôt de cette démarche affirmée, presque automate vers la zone dédiée aux jets privés. On m’apprend que tu n’es pas encore arrivé mais que l’avion se prépare. Il y a ces moments où je souhaiterai être partout ailleurs que dans ma vie actuellement. Mon apparence reste pourtant impassible. Je suis de celles qui ont appris à dompter la glace pour masquer le feu qui se débat là au fond. Des lueurs rougeâtres puis bleutées précèdent une berline ébène, et je distingue quelques mouvements sans en voir davantage. Quelques minutes passent avant qu’on ne vienne me prévenir que tu es arrivé, directement monté à bord. Je te rejoins donc par le couloir dédié, me retrouvant sur le tarmac avant de monter l’escalier spécialement affrétée. Je reconnais le jet pour l’avoir partagé avec Hadès par le passé, lorsque nous étions partis en quête de Jesus. Faut croire que cet avion rime avec malheurs. Le personnel m’invite à rejoindre l’espace où tu te trouves, où tu as sans doute préféré t’isoler. Je m’attends à te voir au téléphone, ou bien à gérer encore mille dossiers dans ton impatience. L’important c’est que tu ailles mieux, que tu t’affaires comme par le passé. Mais c’est un Abelard droit comme un piquet que je retrouve entre les sièges. Une tenue officielle bardée d’insignes militaires  digne d’un protocole vieux comme le monde. Je dois avouer.  « ça fait son effet. » Un mince sourire vient pincer mes lèvres alors que je m’approche pour te retrouver. « Go raibh maith agat as a bheith ann domsa. » que je dis une fois arrivée à ta hauteur. Je pense que tu peux voir sur mes traits précédemment impassibles, la glace qui se fendille, le barrage qui menace de céder à l’eau qui vient me tourmenter de toutes parts, mais je tente de rester digne, même face à toi. Je ne calcule plus vraiment lorsque mes bras t’entourent, lorsqu’ils se resserrent contre ton corps trop formel, lorsque mes joues se plaquent contre le métal froid et lugubre des insignes. Je reste là. Souffle un peu. Puis me recule avant d’atterrir de nouveau dans tes yeux. « Désolée. » d’être moi, d’être ce poids, la plus vile des épines dans une peau dédiée au règne.

Les fêtes de fin d’année sont bien moroses depuis quelques années pour toi. Une bougie de plus sans qu’il ne soit présent, une année de plus sans le revoir. Tu y croyais tellement après les attentats puis tu as appris que c’était fini, que cela ne servait plus à rien de se battre parce que même toi tu ne peux rien faire contre la faucheuse. Les gens ne savent pas, ils ne comprennent pas non plus. Tu as passé la fin de l’année avec ton ancienne belle famille, tes beaux parents dans leur principauté au milieu de l’Europe et ta belle-sœur, celle que t’apprécie, pas l’autre. Tu as été à la chasse à courre, tu as été à la messe, tu as été a des conférences, a des galas, des diners. Tu as toujours eu d’excellents rapports avec cette famille parfois même plus qu’avec le tienne et tu as l’impression d’en apprendre plus aux cotés du Roi du Liechtenstein qu’avec ton propre père. Il y avait aussi Antonatien qui avait sa femme originaire de ce pays et enterré là-bas. Il fallait que tu passes de derniers instants avec lui, avant qu’il ne parte lui aussi même si tu paies cher pour qu’on te le laisse encore pas mal de temps. Il est bien plus heureux là-bas qu’avec toi au milieu d’une ville et d’un continent pour lequel il n’a aucune affinité. C’est un choix, une décision difficile que de le laisser si loin mais tu l’as fait pour lui pour une fois en lui promettant de faire attention et de venir au moins un week-end sur trois et aux vacances. Il est le père que t’as eu même si ton géniteur porte ce titre. Faut croire qu’avec les années tu évolues un peu. Tu en avais presque oublié la réalité avec tous ça. Tu finis par récupérer ton téléphone et tu retrouves ta meilleure amie, ta belle, les autres. Tu finis par penser à rentrer mais c’était sans compter sur ta dame de pique qui est partie ou sur le point de le faire. Tu étais à cette soirée de charité pour l’armée américaine, tenue officielle de l’armée Belge portant les différents titres que tu as eu au cours de ta pré-carrière. Tu t’es engagé après le scandale, tu devais t’en aller et partir au plus loin du monde était sans doute la solution la plus censé que tu as trouvé. Tu as intégré l’armée et les forces spéciales pendant un peu plus d’un an parcourant le monde. Un futur roi se doit de faire son service militaire et faut croire que tu as fais d’une pierre deux coups. Enfin, te voilà à l’aérodrome, tu lui as dit de t’attendre là-bas, elle trouve à redire mais tu es formel : tu viens elle n’a pas le choix finalement. Tu arrives près d’elle et tu la vois avec cet air triste que tu ne lui connais que trop peu. Elle te sourit doucement en commentant ta tenue, tu reprends simplement Oui, je n’ai pas eu le temps de me changer, pas fort discret je le conçoit. oui dans le genre on fait mieux. Elle te remercie et tu sens de l’honnêteté avec caché derrière une sorte de détresse qu’elle n’est pas prête à montrer. Tha e àbhaisteach que tu reprends posément. Tu vois son visage se transformer a mesure qu’elle se rapproche jusqu’à plonger au cœur de tes bras. Tu la laisses faire ne bougeant pas et passant un bras derrière son dos pour la garder contre toi. Elle te serre un peu plus fort comme incapable de te laisser. Elle finit par s’éloigner s’excusant, tu comprends pas franchement de quoi mais bon, tu t’approches d’elle un instant déposant un baiser sur ses lèvres pour ensuite reprendre Ne t’excuses pas. tu es simplement présent comme tu dois l’être peu importe en réalité. Ton regard plongé dans le sien tu finis par reprendre On va prendre cet avion ? Plus vite on part, plus vite on arrive. oui n’oublions pas le sens des réalités.

Dans ce monde obscur, tu restes un de mes seuls repères. Quand tout s’est effondré, tu étais là, toujours debout, impitoyable mais la main tendue. Ce que j’en récolte dans tout ça, c’est que ça ne vaut plus la peine de s’égarer, ça ne vaut plus la peine de s’éloigner. Et alors que mon meilleur ami est dans un état préoccupant, tu es la seule personne près de laquelle je peux envisager une forme de repos. Ta silhouette se distingue bientôt et je dois avouer être impressionnée par ta tenue. J’ai beau savoir que tu as un rôle plus officiel, je ne l’avais encore jamais vu de mes propres yeux. C’est naturellement que je me réfugie entre tes bras, un léger sourire venant étirer mes lèvres car ce n’est pas ton genre d’être modeste. « C’est élégant, mais ça ne doit pas être très pratique. » Je culpabilise de toujours venir te tirer dans mes ennuis, de finalement rester cette égoïste qui te demande dès qu’elle va mal. Mais même si tu es souvent peu clément à mon égard, tes mots m’apportent un réconfort bienvenu, tout comme tes lèvres qui viennent doucement se poser sur les miennes. Je ne t’aime jamais tant que lorsque tu laisses la douceur venir étreindre tes gestes. « Allons-y. » que je rétorque finalement en baissant le front avant de te regarder à nouveau, laissant ma main se perdre dans la tienne. Parce que c’est difficile pour moi d’avouer dans un moment pareil à quel point je suis vulnérable, à quel point perdre un proche de nouveau serait un désastre, je ne préfère pas y penser, mais sentir ta peau contre la mienne vient apaiser cette angoisse. Nous montons le petit escalier qui mène à l’intérieur du cockpit, nous sommes accueillis par ton personnel, installés l’un à côté de l’autre. Je commande un whisky naturellement mais ce sera le seul car je tiens à garder les idées claires. Mon visage se penche vers le tien alors que mes billes azurées décryptent l’expression de ton visage. « Tu étais où ? » Je me demande pour quelle occasion tu as revêtu une tenue officielle mais aussi où tu étais ces derniers jours où je n’ai pas eu de tes nouvelles. On a ça en commun, le goût de la liberté, de l’indépendance et je ne vais pas te le reprocher, même si j’ai mon idée des fantômes qui sont venus te hanter.

Tu détestes cette période, tu restes souvent en hermite dans ton coin le temps que ça passe et que tu reprennes tes grands airs de prince glacial. Tu es comme ça, on t'a apprit à être comme ça, a cacher ce que tu peux ressentir, à cacher ce que tu peux penser pour le "politiquement correcte". Tu as finis par être obligé de rentrer après plusieurs semaines dans ta belle famille. Enfin ex belle famille mais bon... d'un côté Deirdre n'a pas de famille donc ce sera celle que tu auras toujours eu, les seuls. Le père de Potter est des seuls a avoir été là. Sans parler d'Anton qui est plus ton père que n'importe qui d'autre. Il est rentré au Liechtenstein tu l'as laissé entre de bonnes mains et tu es rentré. Tu étais à cette soirée dont tu te fiches éperduement, une soirée de collecte de fonds pour l'armée américaine ou l'une des causes qu'elle défend. Tu la retrouve au milieu de l'aérodrôme, elle semble un peu perdue, pas vraiment en forme et tu ne sais pas trop à quoi t'attendre. Elle te serre dans ses bras et tu déposes un baiser sur ses lèvres toujours aussi douce. Tu te damnerais pour elle faut croire qu'elle est vraiment spéciale. Tu te sens apaisé quand elle est là, tu oublies tes problèmes, comme la solution à tous tes maux. Tu hausses les épaules à sa remarque Et encore j'ai pas une armée en acier. Mais on ne peut pas porter la tenue n'importe comment. oui, t'as pas le droit de desserrer le col, de retirer ta cravate ou autre, tu dois rester et honorer l'uniforme officiel de ton armée. Elle semble soulagée que tu sois là, soulagée que tu sois près d'elle. Dire qu'à un moment elle t'a dit de pas venir : n'importe quoi. Tu finis par lui proposer de prendre le jet histoire d'arriver là bas plus vite. Elle accepte ta proposition et tu gardes une main autour de sa taille avant d'avancer te penchant un instant pour déposer un baiser sur son front. Tu oublies tes problèmes et tu es fort pour elle, rien de plus ne peut compter. Tu la laisses monter dans l'appareil la regardant un peu au passage, elle est toujours aussi belle même dans une tenue aussi simple. Elle commande un whisky, toi un gin et tu t'assois près d'elle alors qu'elle se rapproche de toi. Elle te pose une question, billes azures dans les tiennes. Tu te rapproches pour l'embrasser maintenant que vous êtes tranquilles. J'étais à une soirée en l'honneur de l'armée américaine. Et toi ? tu sais que c'était sans doute pas exactement sa question mais bon, tu vas éviter les problèmes en lui disant que tu étais en compagnie des Von Liechtenstein. Tu ne veux pas qu'elle se sente en concurrence avec Potter, il n'y en a plus, elle n'est plus là. Aujourd'hui c'est elle et depuis un moment. Elle est dans ta tête et ton coeur depuis longtemps, avant même que tu ne t'en rendes compte.

Je sais que la période des fêtes de fin d’année est loin d’être ta préférée. Je sais alors que tout te ramène à Lui ou Elle. A tous ces êtres chers qui ne font plus partie de ta vie. Je ne t’en ai jamais voulu de ton éloignement, de ta solitude dans ces moments ci. Tout simplement parce que je n’aime pas non plus cette période également. On est pas de ceux qui forcent la joie, qui viennent s’embarrasser d’un devoir superficiel. Alors je t’ai laissé partir, mon consacrant à ma thèse. Mais c’était avant Duncan. C’était avant cette angoisse supplémentaire qui s’invite dans ma partie. Je suis encore fragile, encore ébranlée de ces failles que j’ai essuyées. Et je déteste l’admettre mais j’ai besoin de toi plus que jamais. Je sens le soulagement s’emparer de moi lorsque je te retrouve, lorsque ma peau rencontre la tienne, lorsque je sens ton odeur à nouveau mais surtout ton calme. T’es ce roc qui bouge pas dans mes tempêtes. Qu’importe ma violence, qu’importe mes bassesses. Ta main vient se poser sur ma taille tandis que nous montons dans le jet. On s’installe et quelques instants plus tard, je viens tout de même te questionner sur ton absence. Tes lèvres viennent me cueillir furtivement et ma peau s’embrase, parfois, il n’en faut pas plus. « Je me doute au vu de ta tenue officielle même si je pourrais me mentir et dire que tu as sorti le grand jeu pour moi. » Un sourire empli de sarcasme vient se pendre à mes lèvres. Je pose ma main sur la tienne pour resserrer doucement mes phalanges pour que nos jumelles s’entrelacent. « Je veux dire, ces derniers jours, tu as fait quoi ? » La faiblesse pourrait m’amener à demander si j’ai manqué dans cette absence, si quelques pensées se sont tournées vers mon sillage, mais j’ai bien trop d’orgueil pour m’y abaisser, bien trop de blessures pour oser m’exposer de la sorte. « J’ai travaillé sur ma thèse, je la soutiens en mars. Tu seras là ? » Je soupire doucement parce que c’est un enjeu très important pour moi. Une étape déterminante pour ma carrière. Et puis je repense à mon meilleur ami. A l’inquiétude qui me gagne. « Parfois je voudrais que tout s’arrête. » Mon regard reste figé vers le vide, mon visage est glacial me donnant ce port altier si caractéristique de ma personne. On ne voit que la force, un aspect redoutable et charismatique mais je sais que toi, tu vois les failles, je sais que toi tu sais ce que mes gestes expriment.

T'as toujours été ce roc, ce mur qui enterre tous, tu ne laisses jamais rien paraitre. On t'a apprit a rester fort, on t'a apprit a garder pour toi tes sentiments parce que les gens veulent un Prince, pas un émotif. Tu as déjà tant perdu et c'est sans doute la seule façon rationnelle que tu as trouvé pour littéralement survivre a tous cela. Tu finis par la retrouver elle et ses manières, sa peau, son parfum, tu te sens toujours moins seul quand elle est là, la solitude s'en va un peu et tu te sens un peu mieux même si tu n'en parles pas. Tu finis par monter avec elle dans l'appareil pour t'assoir sur un siège et commander ton poison tandis qu'elle en fait autant. Tu l'embrasses avec plus d'envie cette fois et tu l'écoute alors te vanter, complimenter ta tenue officielle. C'est vrai que t'es parfait dedans tu ne diras pas le contraire et franchement tu es bien né, dans tous les sens du terme. Dieu sait faire des miracles avec la royauté pour faire de vous des êtres naturellement supérieurs. Elle sort une phrase que tu devines pleine de sarcasme, tu la connais maintenant, par coeur même et tu sais déceler ces choses là avec elle, avec les autres cela reste compliqué tu as du mal avec le subtil dirons nous. Je ne pense pas que c'est dans cette tenue que tu me préfères. que tu lances sans aucune arrière pensée, parce que oui, elle elle préfère la chemise, la cravatte, la veste, le noeud papillon des choses comme cela classiques et classes. Elle pose sa main sur la tienne et tu regardes dans le hublot l'avion décoler et tu te perds un instant dans tes pensées avant de te reconcentrer sur elle Excuse moi j'étais ailleurs, tu me demandais quoi ? Tu relèves sa main en bougeant la tienne pour l'embrasser au dos un instant et l'écouter parler de sa thèse. T'es toujours pas passionné ni convaincu par les plantes en général mais bon, c'est important pour elle. Tu m'enverras la date exact dès que tu l'as que je puisse arranger mon emploi du temps en fonction, je ne sais plus ce que j'ai en mars mais ça se rempli vite ma nouvelle assistante ne connait pas encore ce que veut dire "répartir les évènements", elle risque de ne pas faire long feu. Un silence s'installe un instant et ton téléphone vibre, tu le regardes un instant avant d'entendre ses paroles. Tu te tournes vers elle pour plonger ton regard dans le sien Pourquoi ça ? La vie est difficile mais il faut se battre, toujours.

Il y a des moments où je me sens plus légère, où les soucis semblent moins lourds. Souvent lorsque je suis avec toi. Pourtant Dieu sait qu’on s’est déchirés dans nos violences, comme on a faillit se perdre aussi. Mais je crois qu’on s’est définitivement trouvés désormais. Je viens faire cette petite remarque sur ta tenue officielle, sans en penser la moindre nuance mais ta réponse m’arrache un sourire plus léger, quoiqu’un peu surpris. Je me vois devenir légèrement plus rouge en songeant à la tenue que je préfère lorsqu’il s’agit de toi mais impossible que tu penses comme moi. Je sais que tu n’es pas doué en humour et encore moins pour les provocations et autres second degré. Je viens racler ma gorge, heureusement ma gêne passera sans doute inaperçue. « Effectivement non. » Et on va dire que j’ai pas besoin et surtout pas envie de te donner des détails. J’ai besoin de me changer les idées, de penser à autre chose pendant le trajet que l’état de santé précaire de Duncan. Alors je viens te demander où tu étais passé mais tu sembles tout à coup happé par tes pensées internes. « Je te demandais où tu avais passé ces derniers jours ? » Loin de moi c’est une certitude et sans doute dans une temporalité qui ne m’appartient pas et qui ne m’a jamais appartenu car tu resteras toujours insaisissable, tout comme je peux l’être. « Ta nouvelle assistante ? Qui est-elle ? » J’avoue préférer que tu choisisses un assistant plutôt que la version féminine de la chose, mais bon. « Ce sera le 4 mars. » J’ai eu la date ces derniers jours et je tiens à ce que tu sois présent alors autant que tu puisses t’arranger le plus tôt possible. Et puis les ténèbres viennent me regagner à mesure que mes songes se déroulent par la contemplation des nuages au travers de la fenêtre. Parfois je suis fatiguée, parfois je m’interroge sur l’intérêt de toujours se battre et mon regard vient rencontrer le tien lorsque tu me questionnes. Pourquoi ? C’est bien là, la question. « Parce qu’il y a toujours des malheurs, toujours des évènements contre lesquels se battre, toujours des peurs qu’il faut veiller à museler. Parfois je voudrais juste la paix, même si c’est illusoire. » La vie est plus une guerre qu’un nuage pacifique mais parfois on peut la cueillir même si c’est éphémère. Même si la paix ne se savoure parce qu’elle ne dure qu’un temps. « Avec toi c’est plus calme. » Mes phalanges viennent presser doucement les tiennes. Et c’est doux, mais effrayant car aujourd’hui plus que jamais c’est angoissant de me laisser faiblir dans les bras d’un autre, de m’autoriser le repos et de baisser la garde.

Quand elle est près de toi tu arrives a faire le vide. C'est étonnant parce qu'avant elle beaucoup ont échoué. Elle éteins le feu qui s'anime toujours au fond de moi et que personne n'est réellement prêt a contempler. Ce n'est pas parce que tu ne montres rien que finalement tu ne ressens rien. Tu as bati une sorte de mur avec un nombre de couches que personne n'arrivera jamais a réellement transpercer parce que quand on pense l'avoir fait on se rend compte que le pire n'est toujours pas révélé. Elle fait sans doute ressortir tes deux extrêmes, le meilleur comme le pire comme quand elle se perdait auprès d'un autre et que ça t'en rendais malade. Aujourd'hui tu es apaisé, elle est avec toi et personne d'autre. Vous vous retrouvez et elle semble soulagée d'enfin pouvoir t'avoir proche d'elle. Tu la gardes a tes cotés, t'as pas franchement envie qu'elle s'éloigne même si tu resteras toujours un véritable éléctron libre. Vous parlez de ta tenue bien trop protocolaire mais ce mêm protocole impose une stature, une façon de la porter et tu la respectes. Elle doit surement préferer te voir dans un 3 pièces de marque qui te taille mieux que ça. Tu hoche la tête à sa réponse et vous monter dans l'appareil sans tarder. Tu as compris que l'un de ses amis est mal en point et qu'elle veut le voir. Tu seras là pour elle. Lors du décolage tu te retrouves dans tes pensées un instant a calculer la vitesse potentiel qu'il vous faut pour décoler avant d'évaluer à vu d'oeil vore altitude, des calculs de base certes mais que veux tu. Elle t'a posé une question que tu n'as pas franchement écouté et tu le lui fais comprendre. Ah oui j'étais avec Anton chez mes beaux parents. Sa femme était originaire de là bas donc je l'ai installé. et croyez moi que ça a été un effort surhumain pour toi. Ne plus l'avoir proche de toi est un sacrifice que tu as encore du mal a faire parce qu'il est dans ta vie depuis toujours, il est sans doute le seul qui connaisse absolument tous de toi. C'est un mentor, un père, un frère, c'est un peu tous, un équilibre. Mais t'as décidé de penser à lui aussi. A ce qui lui ira et il sera bien mieux au Liechtenstein près d'elle, a pouvoir aller se recueillir tous les jours et a recevoir les soins adaptés. A parler la même langue parce que l'anglais était pas son fort. Tu parles de ton assistante et tu reprends Oui c'est Alison et autant te dire qu'elle a pas inventé l'eau chaude. Elle a été choisi par le Roi. Elle est belge. oui encore une idée de ton père même si elle n'est pas mauvaise. Tu demandes alors sa date de partiel et tu t'intéresse à elle même si la botanique c'est clairement pas ton truc. Je lui envoie. que tu reprends bien décidé a etre présent ce jour là. La ton change et elle semble bien plus abattue. Tu lui poses plus de question alors que tu écoutes sa réponse bien maurose. La vie n'est pas toujours simple. Mais il faut réussir a trouver une activité, des gens qui t'aident a garder la tête hors de l'eau même dans les pires moments. oui même si franchement certains jours tu ne veux pas franchment te lever toi non plus. Elle est là et ca compte. Elle te dit alors qu'avec toi c'est plus calme et tu plonges tes prunelles dans les siennes attrapant sa main un instant Avec toi aussi. et tu peux plus luter contre ça.

Un instant mien, l’instant d’après tu m’échappes. C’est toi aussi ça Abélard. La plupart des femmes te l’ont reproché. Elles se sont obstinées là où il vaut mieux te laisser. Te faire confiance. Parce qu’on ne te dicte pas ton règne, ni même ton appartenance. C’est paradoxal car venant de n’importe quel autre cela aurait représenté une angoisse. Mais pas toi. Tu es resté toujours. Même lorsque je t’ai ordonné de partir. Tout ceci est derrière nous désormais. Je viens te répéter cette question, de cet instant donc, où tu m’as échappé. Mon regard s’accroche simplement au tien. Dans ce qu’on peut échanger sans que nos bouches ne se parlent. « Comment va-t-il ? » Je sais le rôle qu’il a joué pour toi. Le rôle qu’il jouera encore. Quand moi je ne récolte qu’un Absent au décor. Mais je peux imaginer, ce que ça fait d’avoir un père. Un vrai dans le cœur, pas un dont on hérite le sang dans les veines. « Et tes beaux-parents ? Tu as passé un moment ressourçant au Liechtenstein, j’imagine. » Même si cela a dû être aussi difficile. Je sais comme elle te hante parfois. Comme tu imagines une vie toujours à ses côtés. Comme elle aurait pu être digne de partager ce rôle pour lequel on te destine. Comme moi je ne serai qu’une imposture. Et sans doute qu’une lueur plus froide, plus morose passe dans mon regard. L’échappatoire est toute choisie lorsque tu me parles de ta nouvelle assistante sur laquelle je t’interroge. Une grimace emplit mes carmines et mes sourcils se froncent légèrement. « Elle est sexy ? » que je ne peux pas m’empêcher de demander. Et je me fouetterai trois fois sans doute pour avoir osé poser une question pareille. On peut être cruche mais attirante après tout. Même si je sais pertinemment que ce n’est pas ton genre. J’oublie quelques instants pour te donner la date de ma soutenance, happée par cette réalité qui me ramène à Duncan. A la précarité de son état de santé. A cette lassitude que j’exprime de me voir toujours traverser des tempêtes, des orages. Mes mains se resserrent autour de tes doigts lorsque je viens admettre que oui, avec toi c’est plus doux. Même si on sait également créer nos propres orages. Nous sommes la constante. Et je sens une pression similaire animer ta main dans la mienne. C’est simple. Précieux aussi. Pas besoin de longs palabres ni de promesses. Je laisse aller ma tête contre ton épaule. Je laisse le silence s’emparer de nos ombres quand l’avion nous mène vers le ciel, nos mains toujours liées, mon pouce passant distraitement sur ta peau comme pour me rassurer. Je suis bien malgré le chaos qui me traverse à l’intérieur, parce que à tes côtés, je me sens plus forte. « Hadès m’a aussi demandé d’aller voir Hardin. » Même si des différents se sont dressés entre Hardin et moi, je ne refuserai pas une demande de la part de ton frère.

Tu as toujours été l'insaisissable et elle la mystérieuse. Vous avez apprit avec le temps a jouer avec ça, vous domptez d'une certaine façon et vous apprivoiser. Tu es parfois dans un autre monde, une autre galaxie, bien trop proche des étoiles et lointaine de la réalité. Tu finis par revenir vers elle et lui répondre sur ce que tu as fais pendant ces absences là. Elle te demande comment il va, elle sait qui il est, elle sait qu'il est plus important que la plupart des personne présentes sur Terre pour toi. Il a toujours été le calme dans ta tempête malgré un long moment où tu l'as éloigné. Quand tu as appris sa maladie tu n'as pas supporté et quand tu as appris qu'il refusait de s'alimenter, tu es revenu en foli tel un ouragan dans sa vie. Parce qu'il a peut être déjà perdu la femme de sa vie, il n'a jamais eu d'enfant bien trop absorber par une tâche : toi. Et dans un certain sens, tu es son fils même si la filiation n'est rien. Tu hausses les épaules pour reprendre Il se bat encore. C'est ce que moi je lui demande même si il est fatigué parfois. toi quand tu étais au plus mal tu t'es battu, notamment pour lui et t'en attends autant de lui. Qu'il se batte. Elle te questionne sur tes beaux parents, elle ne le prend pas mal, ils l'ont été pendant de nombreuses années il faut le dire, ils ont été ces personnes publiquement et tu t'es toujours extrêmement bien entendu avec eux ce n'est pas un secret. Ils vont bien, Il y avait aussi Cassie et l'autre casimodo. oui autant dire que tu adores Cassie mais Cecilia a toujours été une plaie. Physiquement elle ressemble à Potter mais mentalement il y a un monde, elle est franchement bête a manger du fouin. Cassandra est complètement différente mais tu t'es toujours entendu avec, c'était sans aucun doute l'âme soeur de ton frère. Enfin, tu reviens vers des sujets plus joyeux. Tu parles de l'incompétence de ton assistante pas franchement futée et capable même pour tenir un agenda chose a priori pas si compliquée mais apparemment... Enfin. Elle te pose une question et tu tournes les yeux vers elle en fronçant les sourcils pour reprendre Pourquoi tu me demandes ça ? Je la regarde pas, je lui demande juste de répondre et d'être efficace le physique n'était pas un critère d'embauche. oui pourquoi elle te demande ça ? Tu veux pas d'une bimbo, tu veux d'une fille un peu intelligente capable de suivre ton rythme et ta pensée chose que l'autre tordue a du mal a faire. Enfin. Son regard se ferme quand elle parle de son ami, toi tu l'appréciais pas franchement enfin tu ne le connaissais pas. Mais elle en est touchée et t'es là pour elle, t'es présent tu l'as toujours été. Elle pas toujours mais elle reste une contante dans ta vie. Elle sert un peu plus ta main en te faisant un compliment. Avec toi la vie est plus calme. En même temps t'es pas comme toutes ces perruches qui piailles toute la journée tu parles quand c'est nécéssaire. Mais avec elle aussi, le feu s'éteins, le mal disparait un peu, les pensées sombres s'évapores. Tu serres un peu plus sa main et tu reprends Tu es un peu ma valeur "x", une constante. oui un truc comme ça, pour toi ça te semble claire en tous cas. Elle finit alors par te parler de Hardin et tu la regardes pour hausser les épaules. Tu veux boire un truc ? Pourquoi voir Hardin ? il a quoi celui là ? C'est ton pote même si faut le dire, le temps a creser un sacré fossé. En même temps personne ne sera jamais Cole, ou même Franklin.