@Tomy Moretti JAN, SAT, 23:40 Une énième soirée étudiante. C'est une énième soirée, et si une chose est bien sûre, c'est que tu as l'impression de ne faire que ça, depuis que tu es entrée à la Pforzheimer House. C'est au détriment de tes études, mais tu vas te rattraper, tu te le promet. Ce quotidien et ces soirées... elles te donnent l'impression de te sentir intégrée et te sentir vivante, alors, qui dirait non à cela ? Avec une certaine nonchalance, tu ajustes les manches de ta robe noire et croises ton reflet dans le miroir. T'es assez fière de tes cheveux et du maquillage que tu as su te faire. Ta peau de plus en plus claire te rappelle qu'il serait temps de t'envoler vers une destination au soleil pour retrouver ton teint halé. Tu secoues la tête, et tentes de chasser ces pensées superficielles de ta tête. Tu attrapes les clés de ton appartement, enfiles tes escarpins noirs, un gros manteau tout aussi sombre et rejoins le taxi qui t'attends en bas de ton immeuble. Ta meilleure amie Meluzine t'as parlé, un peu plus tôt dans la journée, d'une soirée de retour de vacances à la Pfo House. C'est désormais où tu te rends, pianotant sur ton téléphone à l’arrière du taxi en attendant d'arriver à la dite soirée. Tu arrives enfin, et sors rapidement du véhicule pour rejoindre la chaleur de la pièce où se tiennent déjà de nombreux étudiants. L'ambiance est plutôt bonne, et semble montrer crescendo au rythme des verres d'alcools qui descendent. Tu traverses la pièce, à la recherche de la sublime blonde qui te sert de meilleure amie, malheureusement en vain. Tu files dans la partie dortoir de la résidence et vas déposer ton manteau dans la chambre d'un Pfo que tu connais, histoire que tes affaires restent en sécurité et au sec pour la durée de la soirée. Tu redescends rapidement dans la pièce principal, où se tient la soirée, et vas te servir un verre de jus de fruits, histoire de garder pleine possession de tes moyens, pour le moment. Ton regard glisse sur la foule animée et enjouée par la soirée. T'as l'impression d'observer la scène au ralenti, alors que tes pensées se bousculent dans ta tête. Ton regard s’arrête sur un visage, tes paupières se plissent et tes sourcils se froncent, alors que tu fais appel à tous tes souvenirs dans le but de comprendre pourquoi ce visage attire ton attention. Et c'est là que tu te souviens. Marius. Putain. de. Marius. Tu ne remarques pas de tout de suite ton verre qui te glisse entre les doigts et vient s'écraser sur le sol, aspergeant tes chaussures du jus d'ananas que tu comptais jusqu'alors boire. Tu restes choquée par ce que tu viens de voir, alors que ton regard se penche pour observer ton verre au sol, interdite. Ça ne peut pas être lui, c'est impossible. T'as rêvé, c'est sur. C'est juste un mec qui lui ressemble énormément. Marius est en Italie, à l'autre bout du monde, il ne peut pas être là. Et puis, toute cette histoire, c'était il y a deux ans, tu n'es pas vraiment sûre de te souvenir de ton visage. Tu prends un grande inspiration, calmes les battements de ton cœur, et ça va mieux. T'as juste eu sacrement peur, tu ne sais pas du tout comment tu aurais réagit si c'était vraiment lui. Heureusement, ce n'était qu'une illusion, ça va aller. Tu vas pouvoir te concentrer sur le fait de ramasser ton verre désormais vide au sol, aller te laver le bas des jambes et piquer des talons à l'une de tes co-membre Pfo. Tu plies les genoux, ramasses le verre en carton rigide au sol puis te redresses doucement, pour ne pas perdre l'équilibre, perchée sur tes escarpins de dix centimètres. Tu te redresses, le regard bien droit devant toi et tu te retournes. Il se tient juste là, devant toi, à moins d'un mètre. Marius. Cette fois c'est sur, pas de doutes possibles, tu le vois bien, tu le vois lui. A quelques putains de centimètres de toi, en chair et en os, son regard fixé sur toi. « Putain, c'est pas vrai... » ces mots sortent comme un souffle. Tu n'arrives pas à y croire, t'es figée, bloquée, tu n'entends plus rien. Ni les rires, ni les gens, ni même la musique. Rien sauf ton cœur au triple galop.