Je souris, effectivement, en tant que femmes, on sait comme on peut être chiantes. Enfin moi, je détiens un niveau jamais atteint par d'autres auparavant. « Heureusement qu'on n'est pas de même famille, imagine elles auraient eu mes gênes ? Tu serais encore plus dans la galère. » dis-je en rigolant. Je pense que tu serais d'accord avec ça vaut mieux qu'elles te ressemblent à toi, je suis sûr qu'elles seront de parfaites petites filles comme leur mère.  « Je reviens, je vais voir si on les résultats de ta prise de sang. Ne pars pas, je sais où tu habites, ne l'oublies pas. » Je dépose un baiser sur ton front en direction du laboratoire pour avoir les résultats qui sont déjà là. J'adore quand tout va vite comme ça, surtout que je ne veux pas non plus te garder trop longtemps dans l'hôpital. Avant de te rejoindre, je fais juste un détour par le service obstétrique pour prendre de la documentation nécessaire pour la suite de ta grossesse. Je te montrai ton dossier de maternité après que tu sois partie, j'ai encore du temps de garde, et le service se montre toujours aussi calme. Quelques minutes plus tard, je fini par te rejoindre alors que j'ai lu ta prise de sang en même temps. Mes doutes se confirment, je passe le rideau derrière lequel tu te trouves encore. « Contente de voir que tu es toujours là. J'ai bien les résultats de ta prise de sang...» Je cherche à capter ton regard car ce n'est pas rien. « Je te confirme, tu es bien de 19semaines, on n'a pas fait une échographie de datation, mais ton terme sera autour du 20juin environ, on pourra être plus précis si tu veux faire une échographie appropriée. Sinon ton bilan est bon, toi aussi tu es en pleine forme. » Et ça c'est tout aussi important pour moi. « Tu as des questions ? » Je fini par te tendre toute la documentation que j'ai pu trouver pour essayer de t'aider un maximum sur les démarches, mais aussi sur ce que tu peux et ne peux pas faire pendant ta grossesse. « Si tu veux, je te libère, je vais m'occuper de toi jusqu'au bout de toute façon et avec un confère gynécologue si tu veux, donc tu as mon numéro à la moindre question, et même si tu veux juste parler. » Il va te falloir du temps pour tout digérer, je ne veux pas non plus t'en mettre plein la tête, d'où les papiers que tu liras en tant voulu.

Tu expliques rapidement à Charlotte que tu n'as en rien la fibre maternelle c'est juste que, comme elles ont réussi à se planquer autant de temps, comme elles ont réussi à te rendre malade comme jamais et à compliquer la vie de tout le monde alors, tu te dis que ce sont forcément des filles et tu n'as aucun doute là-dessus. Elle confirme que c'est le cas et tente de détendre l'atmosphère en t'expliquant que si elles avaient le même caractère qu'elles alors, ça serait pire encore. Je préférerai qu'elles te ressemblent. Elles auraient peut-être moins de problème. Certes, Charlotte est également une catastrophe ambulante en matière d'histoires de coeur mais pour le reste... Elle a réussi dans la vie. Bientôt, elle sera médecin. Elle est forte, indépendante, elle a de l'argent et une famille qui la soutient quoiqu'il arrive. Toi, tu ne peux compter que sur Louve, occasionnellement sur Colin quand il est dans les parages. Tu n'as plus une tune et qui plus est, tu es enceinte. Tu ne fais rien correctement.
Charlotte te laisse seule quelques instants et t'en profites pour prendre une grande inspiration. Tu poses tes mains sur ton ventre et le masses délicatement. Ravie de devenir une baleine dans quelques jours à cause de vous. Petites pestes ! Tu secoues la tête et très vite, Charlotte revient avec les résultats. Comme tu l'as dit, t'as mon adresse. Autrement dit, tu n'as pas le choix. Jusqu'à la fin de ta grossesse, Charlotte va te fliquer c'est une certitude. Après, tu sais que c'est pour ton bien. Du coup, tout roule que ça soit pour toi comme pour les filles. Elle t'explique que tu devrais accoucher le 20 juin mais t'es clairement pas prête à l'entendre alors, t'y fais abstraction et tu secoues la tête négativement quand elle te demande si tu as des questions. Elle s'est mis en mode docteur quelques minutes et tu détestes ça.
Quand elle t'annonce qu'elle te libère, tu ne te fais pas prier pour te lever, remettre ton t-shirt en place et esquiver un sourire en prenant sa documentation. Tu fourres le tour dans ton sac en évitant de lui dire que t'en as plein à la maison parce qu'il fut un temps où tu essayais de convaincre Khaled d'en avoir un. Bref, tu déposes un bisou sur sa joue avant de te rhabiller. Merci. T'as rien de plus à ajouter pour le moment. T'as qu'un envie, c'est de te tirer d'ici.