@Ashton Perry JAN, MON, 16:00 PM La fascination. Action de fasciner, fait d'être fasciné, hypnotisé. Cette définition qui parvient jusqu'à tes oreilles te procure comme un frisson le long de ta colonne vertébrale. Accoudée sur la chaise tablette, tu écoutes avec avidité les mots du professeur de marketing se tenant devant vous, là un tout petit peu plus bas, sur la grande scène de l’amphithéâtre. Ce cours sur la personnalisation des marques est terriblement passionné. Et surtout ce mot qui vient de sortir de la bouche du professeur : fascination. Il résonne en toi, mais pour une raison bien supérieure et différente que l'exemple qu'il vient d'émettre dans le cadre du cours. Ce mot te fait penser à quelque chose, où plutôt à quelqu'un. Ton regard glisse sur le cadran de ta montre, le cours est bientôt terminé, et tu sais où tu vas aller. Tu veux aller lui parler, tu veux aller le voir. Le cours se termine enfin, tu ranges soigneusement ton ordinateur dans ton sac à dos et prends à la main ton énorme bouquin d'économie, hors de question de te casser le dos avec ce dernier. Ton pas pressé te permet de passer au delà de nombreux étudiants flânant dans le couloir. Tu sais où tu vas, ce chemin ton corps le connait par cœur, alors que tes pensées sont déjà obnubilées par que tu vas bien pouvoir inventer comme mensonge pour justifier ta présence, aujourd'hui. Tu arrives devant l’amphithéâtre, son amphithéâtre, celui où il intervient plusieurs fois par mois. Tu penches la tête pour permettre à ta vision de faire un tour visuel de la salle à travers l'embrasure de la porte. Personne. Tous les étudiants sont déjà sorti. C'est parfait, tu fais mines de toquer à la porte avant d'entrée, puis tu le vois. « Bonjour Monsieur Perry. » Tu approches avec un sourire chaleureux mais non moins poli. Tu sais faire ça, tu excelles en cet art, paraître bien, paraître polie, paraître dans le moule. Il est en train de ranger quelques affaires au niveau du bureau de l'orateur. Un brin de soleil traverse les grandes fenêtres de l’amphithéâtre et viennent éclaircir ses mèches et la peau de son bras gauche. Mon dieu, en plus d'être doué et intelligent, il est exceptionnellement beau. Lorsque tu arrives à sa hauteur, tu tends un bras dans sa direction pour lui proposer une poignée de main et prends la parole pour lui expliquer ta présence. « Katalia Borgia. J'ai participé à vos deux dernières interventions, qui étaient géniales soit dit en passant. On avait pu un peu échanger ensemble à l'issue de vos interventions. » Tu pars du fait qu'il se souvient de ton visage, c'est plus facile ainsi. Plus facile pour la suite de la conversation, et plus facile pour ton ego. Tu déposes ton livre d'économie affreusement lourd sur la table du premier rang de l’amphithéâtre et reprends la parole. « Je suis en double cursus, et pour mon cours d'économie, je dois établir le portrait sur un auto-entrepreneur à succès, et j'aimerai parler de vous. » Tu glisses un regard sur ton bouquin déposé sur la table, comme pour donner du crédit à tes mots. Tu laisses passer un silence, t'adores ça, instaurer une ambiance, une tension, dans un échange. « Est-ce que vous seriez d'accord ? » Tu souris largement. Si l’intelligence et le charisme est l'arme de tout Homme, ton sourire et ton audace sont clairement certaines des tiennes.