J'suis restée accroché au bitume
★ ─ w/@Agathe A. de Belgique-S

J’avançais sans regarder en arrière et si dans mes ténèbres, on pouvait avoir l’impression que je sombrais, j’étais en réalité plus vivante que jamais. Remontant doucement la manche de mon manteau pour libérer la cadrant de ma montre. Trois heures pétante du matin et donc le signe que bientôt l’aube se lèverait pour laisser place aux robots. Foutu peuple, qui enchaînait les journées, comme une succession d’engrenage relié les uns aux autres. J’avais envie de crier au monde, que la vie était plus précieuse que ça, que la fin était à la fois si loin et si proche et qu’en une fraction de seconde tout pouvait basculer. Reposant ma tête sur le sol, je fixais les étoiles, le cœur tambourinant. Et si quelqu’un arrivait ? Et si la fameuse seconde frappait à ma porte ce soir ? Étais-je suffisamment égoïste pour espérer que ce soit mon heure ? Non. Est-ce que j’aimais jouer avec le feu ? Certainement. Posant la paume de mes mains sur le bitume, je prenais une grande respiration avant de fermer les yeux. Peut-être que toi, qu’était au loin et que je n’avais pas encore remarqué, t’allais me prendre pour une folle, mais t’étais loin de la réalité. Je n’étais pas comme les autres, de par mon éducation, mais parce que j’avais ce grain de folie, celui qui fait peur autant qu’il attire. Alors viens, rejoins-moi et viens prendre une dose d’Izzy, parce que sous cette folie, sous cette facette de jeune femme sulfureuse, j’étais épuisée de me battre et si je n’aimais pas le reconnaître, j’avais besoin de compagnie à cet instant. Allongé au milieu d’une rue desserte, je me sentais ici, comme chez moi, aussi étonnant que cela puisse paraître.

#rplibre

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Trois heures du matin, ça c'tait l'heure où je rentrais chez moi après une fête chez une pote. Même si j'étais plus calme qu'il y a un an ou deux, j'restais pas moins fêtarde. On pouvait pas chasser le naturel chez moi, c'tait mission impossible. Difficile d'essayer de changer une indomptable, clairement. J'étais un peu beaucoup déchirée mais j'tenais sur mes pieds et probablement pas en état pour rentrer chez moi comme ça. Sauf que j'avais envie de retrouver mon lit et de décuver seule. J'empruntais une rue qui était le chemin le plus court pour se rendre à l'arrêt d'autobus. Mains dans les poches de mon manteau, je circulais sur le trottoir. Telle une fille docile qui savait pertinemment que de marcher dans la rue dans cet état était la pire idée du siècle. J'parlais en connaissance de cause, étant donné que j'avais déjà été percuté par un trouduc y'a deux ans. Je regardais quelques fois derrière moi, histoire d'avoir la conscience tranquille que j'étais pas suivie. Agathe et les ennuies, l'histoire de ma vie j'avais envie de dire. C'tait calme comme nuit, pas de vent, seul les bruits de mes chaussures sur le sol se faisait entendre. C'était une rue déserte, y'avait personne. Du moins, quelques secondes plus tard et j'apercevais une silhouette couchée au sol. J'savais pas pourquoi mais j'étais en train de m'faire des milliers de scénarios. Y'avait un cadavre près de moi, quelqu'un qui était en état de psychose, un suicidaire. Je marchais plus vite pour m'approcher du corps au sol. « Hé ça va?! » demandais-je en me penchant jusqu'à.. reconnaître Izzy. « Hamburger? » disais-je à cette dernière, c'tait l'effet de l'alcool mélangé à la marijuana qui faisait que j'inventais des surnoms ah ah.   

J'suis restée accroché au bitume
★ ─ w/Agathe A. de Belgique-S

J’étais dans une phase de ma vie, ou l’inconnu m’effrayait. Il m’effrayait tellement, que j’avais besoin de jouer avec le danger pour me sentir en sécurité. Foutu paradoxe. Foutue vie de merde. Depuis le départ de Connor, j’étais obligée de me rapprocher de mon frère Devon qui devenait peu à peu mon pilier. Malgré ses travers il restait d’un soutien sans faille, et n’avait pas peur de me dire mes quatre vérités, pour m’aider à m’en sortir. Je battais le fer, pendant qu’il était encore chaud, et allongé sur cette route pour l’instant déserte, je me retrouvais avec moi-même. J’essayais d’organiser mes pensées et trouver un semblant d’équilibre dans le foutoir qu’il y avait là-haut. Reposant mes paumes sur le sol, fermant les yeux après avoir longuement contemplé le ciel d’un noir presque total. Tes pas résonnaient pourtant, sous les aiguilles de tes talons, qui s’accéléraient à mesure que tu t’approchais de moi. C’était à ta voix de venir inonder un peu plus mon cerveau d’information. J’ouvrais un œil, puis l’autre, pour voir ton visage sous un angle inédit. « TACOS ! » Quoi, ce n’était pas un jeu ? Hamburger, Bulger, ah non, c’était moi. « J’ai faim. » Que je soufflais en posant ma main sur mon ventre. « Wow… » Que je soufflais en écarquillant les yeux. « T’es belle, même vu d’ici. » Ma main jouait avec l’une de tes mèches, poster non loin de mon visage. « Viens, installe-toi. » Que je soufflais en tapotant le sol à côté de moi, pour regarder à nouveau le ciel.

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