Rejoindre une confrérie, ça n’a jamais été une priorité pour lui, même s’il l’a toujours fait. Il n’a pas passé un jour à Harvard sans être dans une maison ou bien en passe d’en intégrer une. Car comme toujours, finalement, Kian pense à son image. Les confréries permettent à la fois de se noyer de la masse mais aussi, ironiquement, de s’en distinguer. C’est se mettre dans une case en goûtant à un pan indissociable de la vie université. L’apparition des nouvelles maisons a apporté un vent de renouveau bienvenue. Quatre maisons, pour remplacer toutes les autres. Kian n’a pas hésité longtemps avant de faire son propre choix. Ça semblait évident. Il a choisi la PFORZHEIMER house, car ça fait sens, ça lui colle à la peau. Il n’est pas parfait, l’écossais, mais il a de l’ambition à revendre, une soif de grandeur et puis d’importance et il fait tout ce qu’il faut pour s’assurer un avenir brillant.

Problems always start long before you really, really see them.

before him: Killian sr. et Tiphanie, les parents de Kian l'ont eut quand ils étaient jeunes. A peine sortis de l'adolescence, ils se fréquentaient depuis une dizaine de mois lorsque Tiphanie est tombée enceinte. Une nouvelle qui a eut l'effet d'un tsunami. Les mois de grossesse ont été placés sous le signe du débat. Alors que le ventre de la future maman continuait à s'arrondir, le futur papa, lui, essayait bec et ongles de convaincre sa petite amie de faire adopter l'enfant. Ce serait mieux, qu'il lui disait. Ils n'avaient pas les outils pour éduquer un enfant et puis leurs vies venaient à peine de commencer. Ils auraient tout le temps pour fonder une famille plus tard, une fois leurs études achevées et leur couple solidifié par le temps. Et puis ils n'étaient encore pour ainsi que des enfants, bon sang, comment diables allaient-ils parvenir à en élever un. Tiphanie, cependant, n'en démordit pas. Elle n'abandonnerait pas son petit garçon auquel elle ne s'était déjà que bien trop attaché. Face à l'entêtement de sa femme, Killian lâcha l'affaire et entrepris de tout préparer en prévision de la venue au monde du gamin. ||

birth/parents's divorce: Kian (Killian Dyce Jr., de son nom complet) a vu le jour lors d'une nuit de novembre. || Durant les premières années de son enfance, le mariage de ses parents a perduré. C'était une relation mouvementée que la leur, mais il y avait de l'amour, alors il y avait de l'espoir. || Kian n'a manqué de rien. Ses parents ne roulaient pas sur l'or et s'efforçaient d'organiser leurs vies autour de lui, mais il n'en a nullement souffert. || Quand il avait huit ans, la nouvelle du divorce de ses parents est tombée, le perturbant naturellement. S'il était alors suffisamment grand pour s'apercevoir par lui-même que l'union de ses parents était maculé de lacunes, il n'en a pas moins évidemment était impacté par l'explosion du foyer. || Sa mère a vite retrouvé chaussure à son pied en la personne de Paul Nesbitt, un riche homme d'affaire. Kian a donc écopé d'une seconde famille par ce biais. (un beau père + une demi-sœur, roxane)

home: le divorce des parents de kian s'est fait relativement sereinement et une garde partagée fut décidée. kian a donc passé des années à jongler entre deux maisons. une semaine c'était chez sa mère, puis chez son père et rebelote, encore et encore. une situation qui avait toutefois le luxe de ne pas exiger de lui un changement d'école, les deux foyers étant suffisamment proches pour éviter ce genre de complications. il préférait être chez sa mère, bien qu'il n'ait jamais été très fan de son beau-père. || kian a des rapports très différents avec ses parents. sa mère a toujours été particulière et assez embarrassante, même durant ses plus jeunes années, mais ils ont toujours eut de bons rapports. kian est le premier né, l'éternel bébé et il a toujours sut composer avec les défauts de sa mère. il l'aime, même s'il a maintes fois ressenti l'envie mordante de mettre des kilomètres entre elle et lui. avec son père, c'est différent. là où tiphanie peut-être fatigante, killian, lui, a toujours à la fois inspiré crainte et admiration à son fils. un père de famille rude et très exigeant qui a toujours beaucoup poussé kian, ne lui autorisant qu'une liberté très contrôlée. les soirées que kian passait chez son père, il les passait à bosser, la tête dans ses bouquins avant de filer direct au lit.

et puis, les années collège ont commencées et les problèmes sont arrivés. la situation professionnelle du père de kian, qui s'était entre temps remarié, a commencé à se dégrader. il rentrait du boulot stressé, énervé et un soir, il a évacué cette colère sur kian. il est rentré dans sa chambre comme il le faisait tout le temps, a attrapé les devoirs de son fils pour les contrôler et en apercevant une erreur, il a pour ainsi dire pété les plombs. il avait trop de colère en lui alors il a explosé, trouvant dans son gamin alors âgé de treize ans une cible toute indiquée. une soirée traumatisante pour kian et, malheureusement, ce n'était qu'un commencement. ça a duré durant deux ans, dans le secret total. kian ne parvenait pas à se résoudre à en parler à sa mère alors il a gardé les lèvres scellées. il a essuyé bleus et blessures, les dissimulant sous ses vêtements, jusqu'à ce que le pot aux roses finisse par surgir sous les yeux de sa mère.

fifteen: il avait quinze ans. lycéen populaire, il était devenu un menteur d'élite, apte à dissimuler sa peur sous des sourires travaillés. un gamin à l'assurance feinte, qui régnait sur les autres alors même qu'il se sentait minuscule dès que son père faisait une apparition dans un champ de vision. kian, il s'est rabattu sur l'illusion. sa peau égratignée cachée aux yeux des uns et des autres, il feignait d'avoir le contrôle alors même qu'il se sentait invariablement ployer sous une force bien trop prononcée. il se sentait nul, lâche, faible. incapable de repousser les coups de son père car il persistait stupidement à croire que c'était peut-être sa faute. qu'il n'était peut-être pas assez bon, pas assez bien. il ne savait pas quoi faire de plus pour satisfaire son père (il était déjà à la tête de la chaîne alimentaire au lycée et premier de la classe avec ça) et il commençait sérieusement à le détester purement et simplement. il était fatigué de dissimuler, de mentir, mais il ne se sentait pas pour autant la force d'agir. peut-être pour préserver les autres. sa mère et puis son père aussi, en un sens. c'était absurde, mais tout l'était alors.
finalement, kian n'a pas eut à révéler quoi que ce soit. un soir, son père a tant et si bien perdu le contrôle que sa belle mère a enfin été spectatrice de tout ce cauchemar. elle est intervenue et a appelé sur le champ la mère de kian. tiphanie est arrivée dans la foulée, le visage grave et le regard humide. kian ne l'avait jamais vue aussi dévastée. encore maintenant, il se souvient l'avoir trouvé vieillie, elle qui n'en finit pourtant pas de se caractériser par son refus de céder du terrain face au poids des années. et il se souvient qu'elle était folle de chagrin, de culpabilité, aussi et puis de rage. elle avait l'air à deux doigts de tuer son ex-mari. finalement, elle est rentrée avec kian et il a été décidé sans même en parler que la garde partagée était révolue.
tiphanie voulait révéler tout ça. elle voulait mettre son ex derrière les barreaux, mais c'est finalement kian qui l'a supplié de ne rien en faire, désireux qu'il était de ne pas altérer l'image de lui qu'il avait passé trop de temps à monter. sa mère a accepté de mauvaise grâce, à la seule condition que kian accepte de se faire aider par un psy. il a dit oui, à défaut de réel choix, bien qu'une telle perspective ne lui fasse vraiment pas envie.

the after: et la vie reprend toujours. même dans la peine, le regret et l'absence. le poids de deux années perdues. un poids que kian se traîne depuis l'âge de quinze ans. il regrette sur le fond. il regrette de ne pas avoir été assez fort pour mettre fin à tout ça plus tôt. combien de temps ça aurait put durer encore ? il n'en sait rien, il n'en saura jamais rien, mais il se le demande quand même. il a été chez une psy, mais c'était bizarre car il n'est pas doué, kian, pour ce qui est de parler de ce dont il ne veut pas parler. et il ne veut pas parler de ce que son père lui a fait subir. ça ne l'aidera pas, ou du moins c'est ce qu'il se répète. ça ne changera pas le passé, même s'il y a toujours moyen que ça influence l'avenir. quoiqu'il en soit, il est trop têtu, trop fissuré.
alors il a fait ce que son père aurait voulu, ironiquement : il s'est focalisé sur ce qu'il pouvait gérer, contrôler. à défaut de pouvoir oublier le passé, il a choisit de se tourner vers l'avant. vers ses cours, vers son avenir. il a bossé avec une énergie redoublée et il a finit le lycée en tête de promo. son père était là lors de la remise des diplômes. c'était pénible. une longue journée, pas aussi glorieuse qu'elle aurait dut.

et puis, l'université. une nouvelle page et un nouveau départ. il y a tenu. il a quitté l'écosse, il a laissé Glasgow, car il en avait besoin. c'était un peu pénible, car il y a des gens qu'il aime là-bas, mais c'était quasi-vital. il avait postulé et été accepté dans pas mal d'universités aux u.s.a. il a longtemps eut le regard porté sur Columbia, new york l'attirant assez et puis, finalement, il est parti sur Harvard.

American boy: Boston n'a pas mis longtemps à devenir son foyer. c'était l'occasion de tout redémarrer, de mettre de la distance avec son père et puis de se ré-inventer. alors soit, il n'a pas changé tant que ça, mais ça lui a tout de même apporté une espèce de second souffle. il a réussi à se faire sa place sur le campus. il est ce qu'il a toujours été en somme. populaire, golden boy, vicié à l'intérieur. il continue à maintenir ses barrières et ses mensonges, dans un automatisme qu'il ne parviens pas à oublier, mais c'est comme ça. il a trop pris goût aux faux semblants pour se résoudre à tout lâcher. ses secrets, il entend bien les emporter dans sa tombe et il répandra sa colère s'ils viennent à s'ébruiter.

récemment, y a eut un débarquement de Nesbitt à Harvard. la belle-famille de kian est venu le rejoindre à Harvard. c'est Roxane qui a fichu le chaos, réussissant à se faire virer de son ancienne université après avoir poussé une fille au suicide. il est salaud, kian, mais faut croire que sa sœur sait l'être encore plus. si le scandale a contrarié  kian a distance, il est content que cette triste tournure des événements ait au moins le bon côté de ramener roxane près de lui (là où, pour ce qu'il en pense, sa place a toujours été). il avait fortement condamné son choix de rester en écosse après le lycée, très contrarié par l'idée d'une distance prolongée entre eux deux, y percevant à l'époque presque une forme de trahison. il se réjouit que cette séparation prenne enfin fin.

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facts/famille: kian a toute une tripotée de demi-frères et sœurs. il en a cinq via sa mère : roxane dont il est très proche et avec qui il n'a aucun lien de parenté, ainsi que les jumeaux, aidan et colin, suivis quelques années plus tard par lucas et tom. || outre ces cinq-là, il a aussi deux demi-sœurs nées du remariage de son père. deux petites poupées blondes aux yeux bleus (elles ont tout pris de leur mère, là où kian, lui, est le portrait craché de son père), beaucoup plus jeunes que lui (elles ont douze et huit ans), mais dont il se sent responsable et envers qui il est protecteur quand il passe les voir. || il ne parle quasiment plus à son père et quand il le fait, c'est toujours car la situation l'exige directement de lui.

facts/love life kian s'est toujours senti plus à son aise au collège puis au lycée que dans un domicile familial quel qu'il soit. il était (et est par ailleurs toujours) le garçon populaire qui irradie l'assurance feinte et contrôlée. à la fin de ses années collège, il s'est mis en couple avec une fille, une relation qui était articulée autour d'une espèce de contrat. pas de sentiments amoureux, bien qu'il y ait une attirance physique. c'était plus un arrangement. la fille populaire avec le garçon populaire. basique, en somme, mais efficace. ça a duré quasiment jusqu'à la fin du lycée. bien qu'il ne se soit jamais amouraché de la fille en question, kian a trouvé du réconfort dans cette situation. ce n'était pas parfait, mais ça le divertissait, ça n'exigeait pas de lui qu'il s'implique sur le plan sentimental et puis ça profitait à son image. || s'il serait possible de lui trouver de nouveaux défauts tous les jours, il n'y a en revanche rien à redire de kian sur le plan de ses relations amoureuses. il est soit resté en couple durant des années avec une fille qu'il n'aimait pas, mais ça n'avait rien d'injuste. c'était un contrat, une entraide. il y a eut des baisers, des attouchements, du sexe, mais rien qui n'ai pas été pleinement réciproque et consenti. || kian n'est pas du genre à coucher avec tous ceux qui consentent à passer dans son lit. les gens qui sont de cette espèce là auraient plus tendance, à l'inverse, a récolter son mépris.

kian, il est difficile. il n'est pas toujours sympas. en fait, il est plus souvent salaud. alors bien sûr, oui, il n'a pas eut une vie facile. il a été violenté à répétitions par une personne sensée l'aimer et le protéger. ça a laissé des traces. kian, en fait, il n'a jamais réussi à se débarrasser de sa colère. elle est toujours là, tout le temps, nichée en lui. elle le dévore, elle l'enflamme. il est en colère contre son père et un peu contre sa mère aussi, même s'il l'aime. il aurait aimé ne pas vivre ça, car ce n'est pas juste. personne ne devrait endurer pareil torture. il aimerait bien oublier. s'ôter ses images de la tête pour que son père redevienne juste son père. mais ce n'est pas possible. le cerveau ne fonctionne pas ainsi. on ne peut  pas juste faire le tri, garder le bon et se débarrasser du pire. kian est coincé dans sa tête finalement. il cauchemarde beaucoup là-dessus et redoute parfois la nuit pour cette raison.

et puis, même avant les deux années d'horreur que lui a fait vivre son père, kian, il n'était déjà pas facile. outre les fêlures laissées par les coups de son père, il a trop le goût du contrôle. il aime bien avoir la main sur tout et tout le monde. ça le rassure. ça lui rappelle qu'il a toujours la prise sur sa propre vie, malgré tout ce qui a pu lui arriver par le passé. ça lui confère du pouvoir et il se shoote à ça. et c'est un menteur aussi. un menteur trop doué. faut dire qu'il a de l'expérience. il n'a fait que ça, mentir, sans arrêt, durant deux ans. trop de mois passés à venir son image, à jouer les rois du monde alors que toute son assurance disparaissait fatalement en fumée dès l'instant où il avait le malheur d'accrocher le regard de son père. il a appris à mentir, à jouer un rôle, pour se sauver et bien que fatigué par une vie articulée autour d'un trop gros secret, il a de toute évidence finit par prendre gout à tout ça. à moins que ça n'ai juste été trop compliqué, de virer ce masque après tant de temps passé à le porter.

au final, et au grand damne de Kian, tout ceux qui connaissent à la fois le père et le fils Dyce se plaisent à annoncer que le second est le portrait du premier. outre le fait que kian a pris la majorité de ses traits, il s'est aussi approprié son parcours morddoré. sorte de vengeance amère, le fils a la vie que le père voulait. les études, brillamment réussies jusqu'ici, la popularité inscrite jusque dans le sang et l'assurance à la fois froide et non moins solaire. l'homme que kian méprise, qu'il déteste... faut croire qu'il n'est vraiment bon qu'à lui ressembler.
kian, ça reste en fait un comédien. un con trop sûr de lui, c'est ce qu'ils disent tous et ils ont vraiment pas tort, du moins pour la première partie. un type qui évolue en conquérant, comme si le monde lui appartenait dans toute son immensité. il marche toujours avec aplomb, le menton levé et le regard imperméable. il a un sourire mordant et il est capable de douceur comme d'une froideur extrême.
il est tout en opposition. adorable quand il le veut, puis soudain odieux. il est insaisissable tant et si bien que rares sont ceux qui ont le sentiment de le connaître vraiment. c'est principalement dut à son regard. il y a un truc dans ses yeux, une zone d'ombre que tous les efforts du monde ne suffisent pas à éclaircir. un creux dans son regard moucheté d'or qui laisse à penser qu'il y a peut-être quelque chose à récupérer, derrière toute cette couche de saleté.

more: il a le goût de l'ordre. il range constamment, surtout quand il est nerveux. || il fume beaucoup (trop). || il fait fréquemment des nuits blanches. || il est très sérieux sur le plan scolaire et ça paye. il n'est pas plus intelligent que les autres kian, ça c'est clair, mais il se donne les moyens de réussir. cela, on ne peut pas le lui enlever. || il a choisi d'étudier la médecine car ça lui parle, tout bêtement. il ne saurait pas dire pourquoi. || rares sont les personnes devant lesquelles il s'autorise vraiment à perdre pied. sa mère est de ces gens-là. elle est chiante et ce n'est clairement pas la mère de l'année, mais elle sait tout de lui, ou du moins ce qui compte et que les autres ignorent. || il y a de la violence en lui. une colère sourde et brutale qui prend parfois le dessus. quand il est sur les nerfs, mieux vaut se tirer hors de son chemin, et vite. || c'est ironique, vu sa tendance à se ruiner la santé en enchaînant clope sur clope et en faisant parfois de même avec les verres en soirée (essentiellement dans ce second cas lorsqu'il est contrarié et qu'il a besoin de prendre de la distance), mais il fait gaffe à son corps. il a une alimentation saine et il fait beaucoup de sport. il a une préférence pour la natation (qu'il a pratiqué en club durant des années) et le football américain. || il a la rancune la tenace et deviens un odieux salaud lorsqu'il a une dent contre quelqu'un. || il fera tout ce qu'il faut pour réussir sa vie. en ce sens, il place ses études au sommet de ses priorités. il veut sortir d'harvard en tête de sa promo et bosse d'arrache-pied pour ça.