Depuis l’accord que j’ai conclu avec Pia, j’ai de plus en plus de clients ce qui m’arrange énormément bien entendu, sauf que depuis cela j’ai de plus en plus de débiles qui essaye de me la mettre à l’envers, sauf qu’avec moi c’est quelque chose qui ne passe absolument pas et dans ce monde là, la pitié n’existe pas, seuls les forts restent debout et continuent à vivre. C’est pourquoi ce soir alors que j’étais tranquillement en train d’attendre mon client, un homme s’approche de moi et me demande de quoi fumer. Je reconnais son visage et alors une discussion se lance entre nous à propos de ce qu’il veut et la quantité. Une fois que l’on se met d’accord, je lui demande de me sortir l’argent et moi dans le même temps je saisis mon sac pour y sortir un pochon. Je sens soudainement quelque chose de pointu contre mon corps et voilà qu’il me demande de lui donner le sac sous peine de me saigner. Je serre la mâchoire, redressant les yeux vers lui « Mauvaise idée » D’un coup de coude je tape dans son couteau, m’ouvrant le flanc au passage et je me rue sur lui, le frappant de toutes mes forces même si il est au sol. Je me place au dessus de lui comme un combattant d’ufc et le martèle de coup au visage. Le sang gicle mais je ne m’arrête pas, il va manger pour ce qu’il a fait et se remémorer pour plus tard qu’il vaut mieux payer plutôt que de jouer au brigand avec moi.

traîner dans les mauvais endroits c'est toujours ce que j'ai fais. pas forcément par goût du risque mais probablement plus parce que mon âme avait toujours été attirée par le sombre. fallait se rendre à l'évidence, toute l’innocence caractérisant la jeunesse était quelque chose dont j'avais été privé à plusieurs reprises si bien que maintenant, je ne reflétait rien d'autre qu'une âme noirci. et quand le raffut se fait entendre, n'importe quelle personne saine d'esprit prendrait ses jambes à son cou. moi, mes pas me mènent jusqu'à l'endroit sans ralentir une seule fois pour découvrir la scène. un homme sur un autre, les coups qui pleuvent, le sang qui gicle quitte à venir ensevelir le bitume une nouvelle fois. mes mains sur mes tempes comme pour me protéger des images qui me submergent une nouvelle fois. la même scène des années plus tôt. moi sur le sol et un père qui ne contrôle plus rien. qui tape si fort que je peux sentir les os se briser sous chacun de ses coups. la rage au ventre c'est sur le dos de l'agresseur que je saute soudainement, mes bras qui s'enroulent autour de son cou pour le tirer en arrière et libérer la victime. la rage qui se décuple une nouvelle fois, cette envie de tout détruire, de faire payer le prix d'une vie foutu à tous les autres. je me fous d'être étendue à mon tour sur le sol bétonné tant que je peux décharger cette haine. alors je frappe encore et encore, quitte à en perdre le souffle, quitte à avoir mal moi même.

Je ne supporte pas que l’on essaye de me la mette à l’envers et malheureusement pour ce jeune homme, il s’en est pris à la mauvaise personne puisque je sais me défendre. Directement je le mets au sol et je l’enchaine de toutes mes forces pour lui faire regretter son geste, sans me retenir. Le sang gicle de toute part, j’en ai plein les phalanges mais ça m’importe peu, il va manger et je ne sais pas quand je m’arrêterai. Après tout il n’est pas à plaindre, j’aurais pu sortir mon 9 millimètre et le lui exploser sur le coin de la tronche. Seulement alors que je l’enchaine, je sens quelqu’un enrouler ses bras autour de mon cou et me reculer tout en commençant à me frapper ce qui me surprend. Probablement un collègue à ce connard dont je vais devoir m’occuper aussi. Les quelques coups que je prends sont plutôt violent et la colère me monte d’autant plus alors que je tente de me retourner pour lui faire face et reprendre le dessus sur lui. Je bloque alors ses bras et je me retourne rapidement, et alors que je le lâche pour me préparer à envoyer mon poing, j’aperçois une jeune femme ce qui me stoppe net. Que fait-elle ici ? Pourquoi elle vient se mêler de ça ? C’est plus dangereux qu’autre chose de trainer par là pour une jeune femme et encore plus quand on se mêle à ce genre d’embrouille. « Il t’arrive quoi t’as perdu la raison ou quoi ? » Ouais j’aurais pu dans ma colère la frapper et ça aurait été dramatique. « Refais plus jamais ça ! » Je reste là devant elle sans me défendre particulièrement malgré son état de rage et au fond peut être que je devrais car je ne sais pas comment elle va réagir.

pourtant je le sais au fond. je sais que je ne devrais pas traîner ici. que si quelqu'un me reconnaissait, je ferais encore la une de la presse à scandale et ils ne cesseraient de se déchaîner sur moi. je le sais et j'ai pourtant cette rage violente à l'intérieur de l'estomac qui ne cesse de grandir. qui reste là, à gronder, à prendre le dessus sur tout le reste. j'ai toutes les raisons du monde d'être en colère contre le monde entier. d'avoir la rage contre les hommes qui pensent pouvoir abuser de leurs pouvoirs sans jamais être rattrapé par le reste. et je me fous de ne pas être concernée par tout ça. sûrement que j'aurais dû passer mon chemin comme si de rien était. sûrement que j'aurais dû prétendre ne pas voir tout ça. et pourtant, ça a tourné si vite dans mon cerveau que je n'ai pas pu me contrôler moi même. je frappe aussi fort que je peux, sans relâche. comme si tu devenais le seul coupable de tout le reste. mes bras que t'emprisonne et nos yeux qui se font face alors que ma respiration saccadée me comprime la poitrine. ━ toi refais plus jamais ça ! la voix qui siffle, les yeux qui lancent des éclairs. ━ qu'est-ce que tu crois ? que tu peux faire comme tu veux ? il est déjà au sol et t'es pathétique. puis à quoi ça t'avances hein ? t'as un sentiment de puissance ? t'as l'impression que rien ne pourra jamais se mettre en travers de ton chemin ? t'es un idiot. un abruti fini. et je t'emmerde toi et tes leçons de morale. t'es en tord, pas l'inverse.

Il n’y a rien de plus dangereux pour une femme que de se mêler d’une embrouille de rue et là pourtant elle n’avait pas hésité, me portant des coups violents, témoignant réellement de la rage qu’il peut y avoir en elle mais malgré ça c’est totalement débile de sa part, d’autant plus qu’elle ne sait pas pourquoi on en est venu là. Donc je lui fais un peu la morale, après tout j’aurais pu croire que c’était un collègue à ce bouffon qui a pris la fuite et la frapper sans faire attention. Je la regarde avec aussi beaucoup de colère, toujours énervé après ce mec et cette colère que je place à présent sur elle, mais elle en fait autant « Je recommencerai si faut le faire, j’vais pas me laisser agresser au couteau par le premier connard du coin » C’est une certitude si dans deux minutes je dois ruer de coup un client car il aura voulu me voler, je ne vais pas hésiter, que ça lui plaise ou non, mais elle en revanche qu’elle ne se mette plus en travers de mon chemin ni de n’importe qui d’autres car elle va vite passer dans la rubrique faits divers à ce rythme là. « Je lui donne une leçon et il en avait bien besoin. Pense ce que tu veux ça m’est totalement égal ! Reste simplement à ta place et trace ta route la prochaine fois » Je deviens de moins en moins cordial au fil de la discussion car son comportement m’agace, elle a une chance inouï d’être une femme vraiment. Je serre ma mâchoire alors que ma respiration se veut de plus en plus saccadée. « Si tu te laisses te faire menacer par la première personne qui se dresse face à toi, c’est ton problème » Moi dans mon intérêt je me dois d’être respecté un minimum. « Va le soigner même t’attends quoi mère Térésa ? »

je déteste ça. le genre de personne à se croire tout puissant. à penser qu'on peut régler n'importe quelle situation à l'aide de ses poings. je me fous du contexte, de qui a commencé quoi, du fond de la situation. la violence n'a jamais été la solution et user de sa force pour parvenir à ses fins est le comportement le plus réducteur pouvant exister. ━ tu pouvais l'assommer et te tirer appeler les flics. juste disparaître. rien à foutre de ce que t'aurais fais par la suite mais lui laisser la tronche en sang sur le bitume en frappant inlassablement était digne d'un animal. ━ tu me menaces ? rictus mauvais qui étire les lèvres. et puis quoi ? t'es en tord et je dois tracer ma route ? cellulaire en main, je compose les quelques chiffres des urgences, laissant mon pouce suspendu au dessus de l'appel. ━ t'as d'autres armes que tes poings pour riposter. moi j'ai utilisé mes mots pour me défendre. rien qui ne m'a servir à grand chose au final puisque je passe pour la menteuse de l'année mais au moins, j'ai essayé. disons juste que dans l'industrie d'où je viens, on accorde très peu de de crédit aux mots des actrices. et une actrice métisse ? la blague. autant parler dans le vide. ━ ouais j'soupire et reprend ━ c'est pas le seul à avoir besoin de soin bref signe de tête vers la tâche de sang venant imbiber ton tee shirt. ━ sauf si ta fierté te primate te laisse penser que ça va se refermer tout seul abruti.

« Tu fais bien comme tu veux, moi je ne fonctionne pas comme ça. » Est-ce que je viens lui chercher des poux à celle là ? Non alors qu’elle me laisse tranquille et faire mes affaires comme bon me semble. Elle va aussi me sortir le proverbe chinois qui dit que l’on ne règle pas tout avec la violence quand on s’aperçoit que l’on a un moustique sur les testicules ? On n’est pas loin j’ai bien l’impression. Je persiste et je signe qu’il méritait ce qu’il a eu, un point c’est tout. Peut être que le jour où elle se fait menacer avec un couteau elle s’en rendra compte que son monde sans violence n’est pas possible. « Non j’te menace pas, j’te donne un conseil, maintenant si tu veux finir totalement amochée voire pire alors libre à toi de t’aventurer » Elle se la joue à la Lara Croft, la meuf qui n’a peur de rien mais je crois qu’elle ne sait pas trop où elle est tombée là. Elle prend alors son téléphone et compose un numéro que j’ignore, après tout j’fais pas franchement attention, elle essaye peut être de se montrer menaçante puisqu’elle garde son pouce en suspend mais ça me fait ni chaud ni froid. « Tout dépend de la situation. Pourquoi t’as peur que je te mette sur la gueule ? Si ça peut te rassurer je me frappe pas tous les quatre matins » Non c’est même plutôt rare, mais quand il faut se faire respecter, je n’hésite pas. « Et toi t’essayes de faire quoi là avec ton portable ? Appeler les flics pour me menacer ? » Je serais déjà plus là avant qu’ils n’arrivent de toute évidence donc qu’elle fasse si bon lui semble. Elle m’agace fortement avec sa façon de répondre, d’agir. Elle peut bien parler comme ça à qui elle veut mais certainement pas à moi, j’suis pas son pote. « J’ai pas besoin de ton aide, j’me débrouillerai comme un grand. Occupe toi de lui il doit en avoir plus besoin et puis tu l’as déjà bien aidé donc il faut aller au bout des choses. » J’prends mon air sarcastique à mon tour alors que je lui donne un sourire totalement faux. Bien sûr que ça va pas se refermer seul, mais j’ai juste pas besoin de son aide à elle, j’suis majeur et vacciné donc c’est bon je vais me débrouiller tout seul. « Toi par contre tu vas aussi avoir besoin de soigner tes phalanges » Ouais elles ont l’air ouvertes, il faut dire vu la haine qu’elle a déployé pour me frapper ça me surprend pas plus que ça. « Tu te penses plus intelligente au final mais vu ta réaction, c’est pas tant le cas » Elle me jette la pierre dessus alors qu’au final elle a eu immédiatement les mêmes réflexes que moi donc on a définitivement la même façon de penser ou presque a bien y penser.

j'entends déjà de là les commentaires des autres. tu n'as pas besoin d'être aussi agressive salem. pourquoi est-ce que tu te comportes comme ça ? y avait un temps où t'étais sympa. ouais. mais le passé était une drôle de chose et parfois, certaines choses y restaient. j'aurais pu être la même. souriante, amusante, un peu trop tolérante. j'aurais pu si on ne m'avait pas voler des choses aussi simple que mon droit à la parole ou encore même mon innocence. j'aurais pu si on ne m'avait pas tourné en dérision au moment où j'avais le plus besoin de soutien dans ma vie. les gens étaient merdiques alors je l'étais devenue aussi. par association. personne n'était réellement prêt à changer, autant se comporter comme la reine des connes puisque c'était la mode de cette génération. ━ qui te dit qu'il y a pire ? j'hausse les épaules, désabusée mais soudainement plus calme. mes émotion sont une chose incontrôlable et incompréhensive par la même occasion. t'as raison, on s'connait pas et je te fais la leçon, ça semble risible et tellement moi en même temps. ━ j'm'en fous pas mal que tu me tapes dessus où que tu le fasses pas. j'suis du genre à penser que les blessures psychiques sont bien plus douloureuses que les physiques alors tu sais, c'est pas un bleu qui changera quoi que ce soit. ━ les flics ? j'arque un sourcil étonnée. les flics sont un ramassis de cons. j'ferais jamais appel à eux. les urgences, c'était plutôt ce dont le mec sur le sol avait besoin là maintenant tout de suite. je secoue la tête d'un air désabusé alors que les mots repartent, toujours plus piquant. ━ arrête d'être con ça sort tout seul alors que mes phalanges sont mentionnées. bref regard pour constater les dégâts. le souci dans ce genre de moment est que l'adrénaline coupe les autres sensations. après réflexion, c'est désagréable et plier les doigts devient un supplice. ━ j'ai jamais dit l'être et je ne te demande pas de comprendre de toute façon. j'me fous que tu le fasses, personne ne l'a fait jusqu'à présent. j'grimace et c'est la sirène des flics qui se fait entendre. ━ c'est pas moi j'ai appelé personne, tu le vois bien. mais j'ai pas besoin de réfléchir cent ans pour savoir qu'à la vue de mes mains, j'serais sûrement tout aussi coupable que toi d'un point de vue extérieur. ━ fais chier se faire oublier commence par ne pas passer la nuit au poste. ━ reste pas là que je souffle pressant le pas.

« Y’a toujours pire » Il y aura toujours un con pour faire pire c’est évident, les gens sont tellement détraqués de nos jours qu’il ne vaut mieux pas pour elle qu’elle continue de se mêler de ce genre d’avance, elle a plutôt eu de la chance de tomber sur moi et que j’ai toujours quelques valeurs et un certains respect pour la femme, ce qui n’est pas le cas de tous les dealeurs, presque d’aucun en fait à vrai dire car c’est connu que la femme reste la plus grande faiblesse et donc le plus grand danger de l’homme. J’arque par ailleurs un sourcil quand elle me dit m’en foutre que je la frappe et c’est plutôt louche comme réflexion. Qu’est ce qu’elle a vécu pour répondre ainsi, on dirait très clairement la phrase typique d’une femme dure certes mais aussi détruite de l’intérieur au fond. « Dis pas ça c’est débile » Aucun homme ne devrait frapper sur une femme et l’inverse est aussi vrai bien entendu. La discussion se calme un peu, elle semble être redescendue ce qui est une bonne chose même si je la vois sortir son portable. La première idée qui me vient c’est les flics forcément puis elle mentionne que j’ai besoin de soin ce dont je ne suis pas d’accord, par pure fierté bien entendu, mais comme je lui ai dit autant qu’elle s’occupe de son protégé. Sa réponse me fait pouffer de rire bêtement vu la spontanéité de sa réponse. On pourrait limite croire une réflexion que deux potes se lancent « Serais tu inquiètes pour ma santé soudainement après m’avoir frappé ? » Je souris tout en levant les yeux au ciel alors que je lui parle de ses phalanges qui risquent d’avoir aussi besoin de soin et d’être plongé dans l’eau froide même gelée pour le coup. Je remarque en revanche qu’elle est plutôt en désaccord avec elle-même et sa réponse me fait soupirer « T’as réponse à tout toi hein. Arrête de vouloir toujours avoir le dernier mot » Bon je suis totalement pareil sur ce point mais faut pas le dire. Alors que l’ambiance se calme considérablement et que ce climat animal disparait, la sirène des flics retentit et mon regard sur elle se veut un peu plus noir sur le coup. Aurait-elle appuyer sur le téléphone vert en me parlant sans que je le remarque pour les appeler ? J’en sais rien mais elle me jure que non alors je suis mon instinct et je l’attrape par le poignet pour courir le plus vite possible « Surtout regarde pas derrière toi et cours le plus vite possible » J’espère que ce n’est pas une infiltrée des forces de l’ordre sinon je suis définitivement mort. Je cours tout en restant à son rythme pour ne pas la semer « Suis moi » J’connais quelques raccourcis pour arriver chez moi. Une fois devant, je la laisse rentrer et je referme derrière nous. J’ai peut être fait rentrer le loup dans la bergerie mais pas le choix, j’allais pas la laisser dehors comme ça « C’était quoi ça ? » Je souffle reprenant ma respiration alors que je pars chercher de l’eau fraiche tout en lui faisant signe de me suivre. Dans une bassine que je rempli d’eau froide, j’y mets énormément de glaçons et je me retourne vers elle « Plonge tes mains dedans » Histoire qu’elle n’ait pas mal car maintenant qu’elle n’est plus sur le coup de l’action, elle risque d’avoir mal. De mon côté je retire mon haut pour nettoyer ma plaie du mieux que je peux, tentant déjà de stopper le flux de sang.

si on se fait attraper, on est dans la merde. toi sûrement plus que moi ? je sais pas. la différence est que moi, j'aurais le droit à la une des magazines et tout le monde s'en donnerait à coeur joie. c'est le souci dans ma situation, j'ai cette interdiction de respirer si je ne veux pas que tout le monde soit au courant. et si en premier lieu, je ne suis pas tant fautive, je ne suis pas certaine que ça fasse la différence quand les flics seront ici. mes mains sont amochées et un type est sur le sol. partant de là et sans la moindre explication, ils feront très vite le calcul. est-ce que ça m'angoisse ? oui. je ne veux pas rester ici. je sais que de toute façon, on accorde jamais beaucoup de crédit à ce que je peux dire. je suis une femme et métisse qui plus est, la balance n'a jamais penché en ma faveur. débile ? j'hausse les épaules. si tu veux. ça ne change pas le fait que j'en ai toujours pas grand chose à faire. ━ j'm'inquiète pas pour toi je ronchonne, de nouveau sur la défensive. pourquoi je le ferais ? j'ai pas hésité à te taper dessus alors que tu sois blessé devrait me passer carrément au dessus de la tête, pas vrai ? mais l'plus important, c'est la fuite que l'on doit prendre à cet instant. j'hoche la tête et lui emboîte le pas. tant pis pour mon coeur qui bat trop vite, pour mes poumons qui me brûle, pour le point de côté qui me lancine. je continue à courir parce que je sais que c'est sûrement la meilleure chose à faire dans cette histoire. et une fois à destination, la porte passé, je finis pliée en deux, mes mains sur mes genoux, tentant tant bien que mal de reprendre mon souffle. ━ j'sais pas pas moi en tout cas. j'ai composé le numéro des urgences, pas des flics. pire encore, j'ai jamais appelé. et tu te retournes vers moi, une bassine emplit de glaçons dans tes mains, l'ordre qui suit juste après. je m'exécute, grimace qui vient déformer mon visage. ça pique, c'est désagréable et je ne peux m'en prendre qu'à moi. j'te regarde te débattre avec tes propres marques et finit par pousser un soupir. ━ laisse moi faire t'y arriveras jamais comme ça. j'abandonne le supplice de l'eau glacée, récupère un coton que j'imbibe de désinfectant avant de m'avancer vers toi. ━ serre les dents ça va piquer. j'les sent tes muscles qui se tendent quand le liquide touche ta peau. c'est pas une partie de plaisir, clairement. mais au moins, peu de chance d'infection et je termine par une compresse que je pose sur ta blessure, utilisant les sparadrap médicaux pour la faire tenir. ━ essaie de le changer au moins une fois par jour j'me doute que t'iras pas à l'hosto.