On se connaît trop mais on ne se comprend plus. Tu énonces ta vérité et moi la mienne, elles pourraient se retrouver mais on s’obstine à n’en prendre que les différences. Je pourrais avouer que tout c’est juste un mauvais concours de circonstances, mais je sais qu’entre mes mains, tu prends encore et toujours ce risque de t’exposer au doute. Je pourrais te dire que j’ai changé, que je te suis lié, que je ne regarderai plus d’autres femmes, mais je n’en ai pas la moindre idée. Maintenant oui. Mais après ? Je suis trop instable, c’est la seule et unique vérité. Pourtant, je sens ma peau qui se brise à te voir là, descendre malgré toi, te répandre au sol, consolée de tes frêles bras. On donne un beau spectacle toi et moi. Clown et poupée trop dramatiques, improbables liés mais soudés malgré eux. Je viens m’asseoir à tes côtés, mes jambes bien trop longues pour le sol. Mes bras qui entourent sans peine ton dos, je laisse mes lèvres surgir sur ton front, je ferme les yeux quelques instants. « Alors ne le fais pas. » que je dis doucement. J’aimerais que tu restes, je le redoute parce que j’ai peur que tu souffres, mais je te jure que j’aimerais que tu restes. Que tu saisisses dans mes silences, les aveux muets de mon âme à la tienne. Une promesse inachevée, mais une ébauche tout de même.

Il y a de ses choses que j'aimerais faire ; réussir à te changer, réussir à te montrer que le monde est plus beau de mon côté, te dire que je serais là à chaque pas que tu fais, te dire que je t'aimerais à l'infini, quoi que tu fasses. Même tes enfants, je m'y habituerai. Puis, il y a de ses choses que je ne pourrais jamais faire ; te changer. J'en ai même pas l'envie, quand j'y pense bien. Je suis amoureuse de ce type un peu bancal, un peu brisé, qui marche pas toujours droit, qui fait dos à la societé, qui vit de ses propres choix. J'aimerais abandonner mais je n'y arrive pas. C'est trop dur de vivre sans toi. « Alors ne le fais pas. » c'est facile à dire. J'aimerais, mais ça me fait mal de le voir avec elle, avec elles, épris dans des accidents de voiture, ça me fait mal de le voir en aimer d'autres quand autrefois j'étais l'unique. "j'aimerai juste.." soupire, relève les yeux vers l'homme. J'aimerais juste que mon coeur ne loupe pas un bon quand je fais ça, j'aimerais que ma main reste où elle est mais non, elle monte, s'impose à la nuque, le pouce caresse la mâchoire, le visage s'approche. "Mav.." d'un murmure oublié près des lèvres, d'un souffle qui crie à l'amour. Les yeux se ferment, le baiser se scelle. Je ne résiste pas, j'y arrive pas, je sais pas faire moi tu vois ; aller contre toi.

Je me repais de ton odeur, je me console de te sentir encore près de moi, même si je sais la présence furtive, même si je n’ignore pas la haine que tu peux me porter. Elle lutte perpétuellement contre cet amour que je ne mérite pas le moins du monde mais que tu m’offres malgré toi. Mes iris se logent dans tes prunelles sombres et familières. Tu aimerais juste… Mais je ne t’écoute plus vraiment. Ce sont nos corps qui parlent à présent, ce que les mots n’arrivent plus à dire, ce que la raison ne cautionne plus. Elle est désormais une barrière trop frêle gorgées de nos sangs ivres. Mes lèvres t’appellent. Et viennent se sceller aux miennes, j’entrouvre ton monde au mien, j’y sens tes excès, je recueille ta peine et j’en allume le feu. Paupières closes sur ton monde, mes mains qui explorent tes courbes familières mais s’en sans lasser. « Tu veux partir avec moi ? » que je murmure à ton oreille. Je sais que c’est mal, je sais que je ne devrais pas proposer, mais j’ai besoin de tes bras. J’ai besoin de recommencer.

Les lèvres s'accrochent et le coeur adore. Le corps entier vit de nouveau, comme à chaque contact. Le corps se rapproche, la main s'enfouie un peu plus dans la nuque. Tous les non-dits libéré dans un baiser, toutes les choses gardées, toutes les choses cachés. Le corps connaît que trop bien les mains et pourtant c'est une nouvelle décharge à chaque fois que le corps est frôlé, touché, envié. « Tu veux partir avec moi ? » le coeur loupe un bon, le corps en frisonne déjà. "J'en meurs d'envie." Oui, complètement. Je partirais avec toi jusqu'à ce que tu cesses de demandé, je m'en irais loin, aussi loin que tes désirs nous mènerons. Un baiser se perd sur la mâchoire, un nouveau près du lobe de l'oreille, la voix de la raison n'a pas d'autre choix que d'y murmurer ; "Est-ce que tu vas m'faire du mal.. ?" techniquement non, que du bien, mais demain, après demain, les jours d'après, quand j'y repenserais, est-ce que je souffrirais de m'être abandonné dans les bras d'un homme que je connais ?

J’agonise entre tes lèvres, je répands les lueurs téméraires, les remords obscurs, je me surprends à entrevoir une forme de lumière. Je ne suis que cendres, noirceur, désolation. Mec trop grand volant en morceaux. Je pourrai me parer d’égoïsme, teinter mes lambeaux de belles promesses, t’assurer que oui, je ne te ferai pas de mal. Que je vais prendre soin de toi, sans jamais te penser acquise. Sans jamais te passer au second plan après moi. Je pourrai avouer ça sous l’assaut de tes lèvres, parce que c’est la seule force qui m’insuffle cette faiblesse, ce parfum auquel je veux sans cesse revenir quand bien même je me complais parfois dans d’autres. C’est fugace, c’est jamais empreint de tes notes. Je te regarde le plus sérieusement du monde, je viens sourire doucement dans notre silence. Parce que je veux être honnête, j’accepte de grandir faut croire. « Laisse-moi le temps. » que je dis finalement. De mes miettes, j’ai besoin de reconstruire du solide, d’avoir les épaules suffisamment larges pour te dire que « Je veux que tu me laisses le temps de te promettre de le faire, si je le peux. Et si c’est le cas, je te dirai oui. » J’embrasse ton front Ava, je viens laisser mes cils border ta peau, sécher les larmes que tu ne t’autorises plus. « Tu m’attendras ? » Je sais que oui, mais j’ai besoin de m’en assurer, pour grandir, faut que tu sois là pour me guider. Port d’attache, lumière dans mon ombre. Reine de mes ténèbres qui chuchote les chemins découvrant paradis perdus.

Et quand on ferme les yeux, sait-tu où allons nous ? Vers quels songes on s'envole, vers quels desseins ? Qu'est-ce que tu vois, quand tu pense à l'après ? Qui est-ce que tu vois ? Quelles déesses s'affrontent dans tes rêves, quand moi, dans le fond loin là bas, je m'y noie ? J'aimerais être encore haute dans ton estime, j'aimerais être encore celle qui exprime l'amour, qui exprime l'envie. Je ne suis que le souvenir du fond du récit. « Laisse-moi le temps. » Je t'offre mon cœur et tu me vends ton temps. Faute de priorité, même si j'en entends la sincérité. Je t'ai filé deux années, deux longues années, et tu restes celui qui me fait douter, qui me fait danser puis m'envoie valser. « Je veux que tu me laisses le temps de te promettre de le faire, si je le peux. Et si c’est le cas, je te dirai oui. » Baiser réceptionné sur le front, le visage qui s'empreinte de l'autre. Douce torture, amer amour. « Tu m’attendras ? » Il sait que oui, il sait que je serais toujours là, affronter les tempêtes, risquer les pires angoisses, braver les démons, chasser les nymphes. La tête se hoche, d'un oui silencieux, le cœur crie d'un appel à l'avenir ; "Ne tombe pas amoureux d'une autre.." le nez frôle l'autre, le visage reste proche, le souffle chaud rassure, parce que ma maison n'a toujours été que construite de ses bras sécurisants autour de moi. "Promet-le.." les courbes, les envies et les soupires, je les supporte, je pourrais faire avec, je le sais que c'est déjà d'actualité, mais que le cœur s'enivre, que le rythme cardiaque s'accélère et les désirs au delà de la chair, je saurais pas faire.  

Tu t’inclines à mes pieds, vient avouer là ton amour entre les lignes. Malgré le mal que j’ai pu te causer, tu restes. A croire que tu peux voir l’étincelle dans la pénombre et je ne saurais jamais ce qui anime ta présence persistante à mes côtés. Je suis le pyromane, l’inconscient qui répand les flammes, et toi pourtant tu veilles, tu ne prends même pas garde. Dans mon dos, tes phalanges dessinent de nouveaux contours à notre histoire, tu bâtis ce pont, de mes abîmes à tes vœux plus célestes. J’aimerais l’emprunter oui, mais sans faire de pas en arrière. Sans doute pour cette raison que ma demande peut passer pour du caprice mais qu’elle s’avère sincère, mature et pourtant honnête. C’est nouveau pour moi Ava et bien la première fois que j’envisage les choses sérieusement entre nous. J’ai sous-estimé mes capacités la première fois, je ne veux pas recommencer. Je sais que malgré tout, tu ne resteras pas éternellement. Je ne veux pas te perdre alors paradoxalement, je nous laisse le temps. Mes lèvres agonisent au rebord de ta peau, se raniment dans la chaleur de ton souffle qui vient les caresser. Je souris malgré moi, et vient les sceller sur les tiennes d’un serment d’abord muet. « Je te le promets. » dis-je en laissant l’espace reprendre ses droits entre nous. « Je t’écrirai. » que je dis finalement en laissant mes doigts venir recouvrir ton épaule puis glisser à ton dos. Je laisse le temps s’étirer entre nous, mais mon ombre ne sera jamais bien loin de la tienne.

Je me suis toujours inclinée, parce que tu es force et que tu es faiblesse, tu es celui qui offre douleur, amour et tendresse. Mon coeur a toujours été mal éteint, prêt à battre de nouveau à chaque nouveau coup de couteau, infligé par le seul qui peut s’en approcher d’assez près. Le seul. Je sais que la demande est égoïste, je sais que je t’interdis les sentiments, mais j’aime à croire que c’est quelque chose qui m’est réservé, j’aime à croire que ce coeur ne bat que pour moi. J’aime à le croire mais je sais que c’est faux, je sais que d’autres prennent de la place. Mon plus grand concurrent c’est toi-même. « Je te le promets. » Tu le promet et tu t’éloignes, parce que c’est toujours tout ce que tu fais. Promis, puis je m’en vais. C’est toi, Maverick, et moi j’aimerais être assez forte pour dire que je te hais. « Je t’écrirai. » secoue la tête, attrappe la main de l’homme pour le garder un peu plus longtemps. Ne m’abandonne pas comme ça, laisse moi décider de cette fois. “Rentre avec moi.” ou laisse moi rentrer avec toi. Laisse nous cet instant une dernière fois, offre nous cette preuve. Et puis, si demain on s’oublie, ce sera comme un adieu. Si demain on s’oublie, au moins ça aura été fait à deux.  

C’est toujours mes pulsions qui dictent mon corps, la folie qui anime mon esprit. Mais faut croire que le chaos de ces derniers mois ramène mon être à la raison. C’est en toute logique que je viens t’avouer ce besoin d’espace, simplement pour comprendre ce qu’il se passe. Pour que je puisse me lier à toi comme il se doit. En toute conscience. Parce que ta bonté est trop pure, ton âme trop lumineuse pour la mienne et que je ne peux pas prendre le risque de te décevoir encore. Le sombre de mes prunelles agonise sur nos rebords. Je t’écrirai oui. C’est la moindre chose que je puisse faire quand bien même toute ma peau te réclame. Y’a qu’à ton contact que j’expire. Que je sens un peu moins le poids sur mes épaules, les démons dans mon ventre, le tourment dans mon sang un peu trop vif. Tes doigts glissent dans les miens, si bien que je relève mon regard au tien. Tu me demandes de rentrer avec toi, mes sourcils se haussent parce que je m’étonne de te voir prendre un si grand risque. Contre moi tu t’abîmes. Contre toi je renais. Mes bras passent autour de ta silhouette, vienne te loger là, frêle et offerte contre mon torse. Je pose le menton sur le sommet de ta tête. Je me relève en silence, t’observant géant démesuré face à une limpide princesse. Mes phalanges se tendent à leur tour pour venir cueillir les tiennes. « Viens. » J’aurais toujours une place pour toi. Peut-être pas celle que tu imaginais, mais je veux en dessiner les contours, en délimiter l’espace. Je suis encore mauvais pour les esquisses mais je me promets de m’appliquer.