@Miles Hohenstaufen // DIMANCHE 28 AVRIL - 17 HEURE 36
Tu es stupide, ne fais pas ça. Tu es stupide, ne fais pas ça. Tu es stupide, ne fais pas ça. Voilà ce que je me répétais frénétiquement en tête alors que je marchais en direction de l'hôpital de Boston. Malgré les supplications intérieures, rien ne semblait pouvoir arrêter mes pieds de fonctionner et de marcher d'un pas déterminé. Tu es putain de têtue Marla. Oh ça oui, je l'étais ! À chaque fois que quelqu'un commençait à se frotter à moi, à essayer de me maltraiter, j'avais tendance à m'accrocher à cette personne. Ne me demandez pas pourquoi, je n'avais pas vraiment de réponse à cette question. C'était peut-être ma... force de caractère ? Ma patience devenait un moyen de pression, faisant que j'arrivais à faire plier l’adversaire sur la longueur. Je me félicitais d'autant plus d'avoir réussi à tenir tête à Miles et bien des personnes viendraient à me dire à quel point j'avais un problème pour faire ce que j'étais en train de faire. Miles m'avait parlé comme un chien - une chienne si on veut coller à ses pensées - maaaaaais, une part de moi ne pouvait pas abandonner si vite. Il avait déjà fait le coup à une autre personne et en osant me parler ainsi, il n'avait fait qu'attiser ma curiosité et ma colère, ne faisant pas très bon ménage ensemble. Il n'avait pas le droit d'être comme il était (aussi affectueux) pour finalement devenir aussi agressif dans la seconde où j'allais voir ailleurs si l'herbe était plus verte. Il me donnait d'autant plus l'envie de l'emmerder et de percer ses secrets pour comprendre ses agissements. Miles était-il réellement un connard fini ou cachait-il des secrets sous sa carapace impénétrable ? Vous voulez pas savoir vous ? Moi, oui. En fait, même si sur le moment, ça porte à se remettre en questions, je savais qui j'étais et par conséquent, ses propos ne m'avaient pas vraiment atteint. Oui, j'étais pathétique en ce moment, mais... il ne pouvait pas comprendre lui-même ce que je traversais. Enfin bref, tout cela prit une dimension toute autre quand il m'annonça que Caprice était à l'hôpital. Bien qu'il ne m'ait jamais véritablement viré de mon poste, j'avais profité de ça pour engager la courte conversation que nous avions pu avoir. Je m'étais attachée à sa fille, ayant passé de nombreuses heures en sa compagnie et il avait lui même répété que j'étais sa nounou préférée. Le lien était spécial et oui, quand j'apprenais que la petite était à l'hôpital, ça me faisait de la peine de ne pas pouvoir avoir des nouvelles ou simplement comprendre ce qu'il était en train de se passer. Tout cela pour dire que : avec beaucoup de stupidité - et de culot ; je me rendais à l'hôpital. Il me fallait un plan, j'en avais un bien ficelé. « Je suis Marla Hohenstaufen, la maman de Caprice Hohenstaufen. Ma fille a été admise à l'hôpital et je viens lui rendre visite... » Je priais bien fort pour qu'elle annonce le numéro de la chambre, ce qui fut le cas. Ni une, ni deux, je m'enfuis en direction des ascenseurs avec le palpitant et les joues rouges. Chassez le naturel... vous connaissez la suite. Je marche à la hâte, je trouve la chambre, m'y engouffre à bout de souffle. ATTENDEZ, J'AI OUBLIÉ UN DÉTAIL. Un gros détail. Un détail plutôt grand, athlétique, brun, le regard noir, l'air d'avoir envie de m'étouffer avec la peluche licorne entre mes mains. « Salut Capi » que j'annonce avec douceur, un sourire aux lèvres en m'approchant du lit de la princesse et en snobant le papa. Mon très beau, très en colère de... mari.

@Marla Witherspoon // DIMANCHE 28 AVRIL - 17 HEURE 36 Leucémie. Comme si les attentats en début d'année n'avaient pas faits assez de dégâts sur sa fille, il a fallu qu'on s'acharne sur la seule personne qui comptait réellement pour Miles. Depuis l'annonce officielle des résultats, sur ce foutu bout de papier dorénavant déchiré et brûlé, il ne vivait plus, constamment sur les nerfs et en manque de sommeil dans cet hôpital qu'il avait déjà trop vu cette année. Qu'il verrait sans doute plus souvent que chez lui dans le futur. Tout comme Caprice. Et c'est ce qui le brisait d'autant plus, savoir que sa petite fille ne vivra pas une vie normale dans les mois à venir. Quand bien même les médecins lui rabâchaient sans cesse que la leucémie n'était pas encore agressive, qu'elle avait ses chances de se repentir d'ici quelques séances de chimiothérapie, il était en ébullition constante à voir Caprice dans ces locaux. Rien ne l'apaisait, rien n'arrivait à lui faire voir le bon côté des choses. La seule personne qu'il pensait être capable d'un si grand miracle avait même empiré son état d'esprit. Lui qui pensait qu'elle aurait pu lui apporter un quelconque réconfort vendredi par message, s'était lourdement trompé. Lui qui pensait qu'elle aurait pu être présente pour Caprice, pour lui.. ah, quelle naïveté. Nope, elle était bien trop occupée ailleurs. Dire que Miles l'avait eu de travers avait été un euphémisme. La violence de ses propos et son silence après avaient traduit son ressenti et il n'en avait aucun regret. Depuis deux jours il avait omis la rousse de son esprit pour se concentrer sur sa fille, même ses messages d'aujourd'hui, il les avait évincés sans grand intérêt. Il s'occupait de la seule chose positive dans sa vie, en lui d'après certaines personnes et allait se battre pour elle. S'il devait séjourner pour les semaines à venir dans cette pitoyable chambre d'hôtel où il était à présent à lire toutes les histoires du monde à sa fille pour la distraire, ainsi soit-il. Durant ces moments-là, il mettait sa colère de côté, juste heureux de voir le sourire sur sa petite fille devant son livre favoris. C'était un moment de paix dont il profitait pleinement. Moment de paix qui, ce soir, ne dura pas longtemps ceci dit, interrompu par une visite qui ressuscita instantanément sa hargne rien qu'à l'entente de sa voix. « Salut Capi » Marla. « Marlaaa, t'es venue ! Papa a dit que t'allais plus venir me voir » L'intéressé leva à peine un sourcil, trop occupé à fusiller du regard la nouvelle venue, contrairement à sa fille qui perdit toute attention vers son livre et sautilla dorénavant sur son lit, excitée. Il remarqua qu'elle évita soigneusement de regarder dans sa direction, comme s'il n'existait pas. Quoi de mieux pour encore plus l'énerver. « Qu'est-ce que tu fous là ? » Si elle voulait agir comme s'il n'était pas présent dans la pièce, c'était loupé. A peine elle fit un pas vers Caprice que Miles se leva, se planta devant elle, entre elle et sa fille. « Ou plutôt, comment t'as réussi à entrer ? » Aux dernières nouvelles, seule la famille du patient avait le droit de visite, c'est-à-dire lui et malheureusement la mère de Caprice dorénavant. Elle n'avait rien à faire ici. Et il lui fit bien comprendre la seconde d'après, sans lui laisser le temps d'expliquer. « Ma puce, papa doit parler à Marla, on sera juste devant la porte, ok ? » Qu'il reprit d'une voix douce, voilant sa colère, destinée à sa fille mais sans lâcher la jeune femme du regard. Et sur ce, il attrapa son avant-bras, la forçant à le suivre dans le couloir, peu désireux de voir sa fille assister à un meurtre.

@Miles Hohenstaufen // DIMANCHE 28 AVRIL - 17 HEURE 36 À l'instant où je mettais les pieds dans la chambre d'hôpital, j'avais tout un tas de sentiments qui refaisaient surface. J'étais d'abord contrariée de voir Caprice dans ce lit froid et blanc sans même avoir la moindre idée de ce qu'elle traversait en ce moment. Puis, j'étais anxieuse en voyant Miles, surtout en me confrontant à sa colère qui semblait se réanimer à mesure que les secondes s'écoulaient. Si ses pupilles pouvaient lancer des coups de couteau, je serais déjà morte.  « Marlaaa, t'es venue ! Papa a dit que t'allais plus venir me voir » Je me concentre sur sa bouille à elle et la joie qui s'empare des traits de son jolie visage en me voyant. « Quelle drôle d'idée » que je réponds, les sourcils froncés et un sourire timide pour camoufler les tensions. « Qu'est-ce que tu fous là ? » Le brun n'est pas content et ne semble pas vouloir se montrer coopératif. En même temps, c'était normal. Je n'avais rien à faire ici, je n'étais pas de la famille et oui, je n'étais personne bien que j'avais des heures de garderie à mon actif. Je n'ai pas le temps d'approcher plus près de Caprice, que son père me barre la route, l'air mauvais. « Ou plutôt, comment t'as réussi à entrer ? » Mes yeux croisent enfin les siens, bien moins sombres. « Je.. » pique un fard. Lui expliquer comment je suis arrivée jusqu'ici ne ferait qu'augmenter son énervement et si je tenais à ma vie, il valait mieux que je m'abstienne. Ouais... Enfin, de toute façon, il avait l'air d'avoir envie d'en découdre. Je pose la peluche sur le bout du lit alors que Miles m'empoigne le bras.  « Ma puce, papa doit parler à Marla, on sera juste devant la porte, ok ? » Je vais mourir. Ça se voit. Il allait me sortir toutes les pires choses qu'il pouvait me dire juste dans le principe de me faire du mal. J'allais revivre les sms en direct et peut-être que je n'étais pas prête. Une fois que nous étions dans le couloir, je me postais en face de lui, mes yeux toujours dans les siens. « S'il te plait Miles, ne fais pas ça » Ma voix était douce au maximum, posée. Je ne voulais plus faire un tour en montagnes russes. Je ne voulais plus me confronter à un mur et être jetée dehors comme de la merde.

@Marla Witherspoon // DIMANCHE 28 AVRIL - 17 HEURE 36 Il mentirait s'il disait qu'il était pleinement surpris de la voir ici. Il était surpris, ça, c'est sûr, mais pleinement, non. Lorsqu'elle lui avait demandé les raisons d'hospitalisation de Caprice et qu'il l'avait laissé sans réponse, une partie de lui avait envisagé l'idée qu'elle débarque pour avoir des réponses à ses questions, têtue comme elle l'était. Puis il y avait l'autre grosse partie qui écrasait sur le pas cette option, en repensant aux messages de vendredi, où les vérités avaient été balancés, des deux côtés. Ces vérités qui restaient généralement en travers de la gorge, qui restaient pour Miles. Si elle venait, elle était juste suicidaire, ou stupide, au choix. Et apparemment, elle l'était. D'où sa petite surprise, très vite camouflée dans sa colère dès l'instant où sa voix retentit. Caprice, elle, à son habitude rayonnait la joie de vivre à la vue de la rousse mais Miles coupa vite ce moment en barrant le chemin à Marla, la forçant à faire demi-tour à peine qu'elle approcha sa fille. Si vendredi matin il aurait été soulagé de la voir ici, aux côtés de Caprice, à ses côtés, à leurs côtés, là, il n'entendait plus que ces messages qu'elle lui avait envoyé, ces messages récités en boucle dans sa tête. Toi en revanche, tu es bien parti pour finir seul et abandonné, parce que clairement, personne ne voudra d'un mec comme toi. (...) Maintenant, si tu le veux bien, va voir ailleurs (comme tu sais si bien le faire) et oublie moi. Non, il n'y avait aucun doute, elle était bien suicidaire et stupide de se montrer ici. Ou peut-être pas si stupide vu qu'elle n'avait omis aucune résistance quand il l'embarqua dans les couloirs. Là où elle osa enfin lever son regard pour affronter celui furieux de l'ancien Eliot. « S'il te plait Miles, ne fais pas ça » Si sa voix douce l'a pris par surprise et l'a légèrement affecté, il le cacha bien derrière ce masque dur et froid posé sur son visage.   « Je répète : qu'est-ce que tu fous là ? » Elle était stupide, il jouait au stupide. Ne fais pas ça. Bien évidemment, comme si trois mots prononcés avec une douceur qu'il n'achetait pas allaient l'apaiser en un claquement de doigts. « Je sais pas si c'est de la bravoure ou de la stupidité de ta part et.. je m'en contre-fous. T'as juste absolument rien à faire ici, je te l'ai dit, tout ça ne te regarde en rien. T'es pas sa mère, t'es rien pour moi, et je pense que t'as été on ne peut plus clair sur tout ce que tu pensais de moi. Donc si tu le veux bien, laisse moi finir seul et abandonné avec la seule chose positive qu'il y a en moi et.. oublie-nous : dégage. » Volontairement, il reprit une bonne partie de ses derniers messages, montrant sa rancœur. Est-ce qu'il l'avait déjà mentionné que ça lui était resté en travers de la gorge ?

@Miles Hohenstaufen // DIMANCHE 28 AVRIL - 17 HEURE 36 Comme je le faisais remarquer à chaque fois, il y avait une différence notable entre une discussion via sms et un face à face. J'avais toujours plus de cran pour parler par sms, bien moins quand je me retrouvais en face de la personne en question. Bien que j'arrivais à lancer des piques par moment, ma timidité me bloquait littéralement dans mes élans. Résultat : je restais bien souvent sans voix, le palpitant qui s'affole et le rouge recouvrant mes joues. Malgré toute ma bonne volonté et mon calme à toute épreuve, Miles semblait bouillir de rage en me regardant. « Je répète : qu'est-ce que tu fous là ? » - « Je suis venue voir Caprice parce que je m'inquiète » Toujours calme, imperturbable en apparence, mon regard commence néanmoins à fuir. « Je sais pas si c'est de la bravoure ou de la stupidité de ta part et.. je m'en contre-fous. T'as juste absolument rien à faire ici, je te l'ai dit, tout ça ne te regarde en rien. T'es pas sa mère, t'es rien pour moi, et je pense que t'as été on ne peut plus clair sur tout ce que tu pensais de moi. Donc si tu le veux bien, laisse moi finir seul et abandonné avec la seule chose positive qu'il y a en moi et.. oublie-nous : dégage. » Je restais interdite, les yeux sur lui mais clairement abasourdie par tant de violence dans ses propos. Clairement, ça ne faisait pas le même effet en face que par sms. Surtout, il était juste en train de me faire culpabiliser de mes mots, oubliant certainement que c'était lui qui avait commencer en m'insultant gratuitement. « Non » que je souffle à peine, les sourcils se fronçant en le regardant. J'avais les yeux qui se brouillaient puisqu'un nœud se formait dans ma gorge. « Je n'ai jamais prétendu que j'étais sa mère ou que j'avais une quelconque importance. Tu ne peux juste pas m'utiliser quand ça te chante vis à vis d'elle et me jeter ensuite comme bon te semble. J'apprécie Caprice, c'est aussi simple que ça. Au même titre que tu ne peux pas me dire de passer à autre chose et m'insulter gratuitement quand je le fais... Après tous les moments qu'on a partagé, tu vas me jeter pour une crise de jalousie ? » Il avait été là à s'inquiéter pour ma tentative de suicide. Il avait été là après les attentats. Il était là après ma rupture. Et maintenant, il m'insultait et se montrait égoïste pour quelque chose que je n'arrivais même pas à comprendre ? Je. « J'ai été méchante parce que TU m'as insulté. Je n'allais pas rester les bras croisés Miles » Et fallait croire que j'avais touché au bon endroit. Et peut-être que oui, j'étais stupide de toujours m'accrocher aux personnes qui semblaient simplement faites à me faire du mal.

@Marla Witherspoon // DIMANCHE 28 AVRIL - 17 HEURE 36 Bien sûr qu'elle était venue pour Caprice, sauf que pour accéder à Caprice, il fallait tout d'abord passer par son père, lui. Et il lui faisait clairement comprendre qu'elle avait très peu de chances de réussir. Certains transmettaient mieux leurs émotions à l'écrit par message, d'autres étaient plus doués pour le faire face à face. Miles se trouvait sans aucun doute dans la deuxième catégorie. Les messages n'avaient été qu'un bref aperçu de sa colère, en face à face, il ne retenait rien de sa virulence, de son caractère impitoyable. Elle qui l'avait questionné sur ses antécédents avec Perrie, elle vivait en première loge l'expérience Miles Hoehnstaufen. Et malgré son calme face à la tornade Miles, il voyait bien qu'elle se démontait plus facilement que par sms, commençait à fuir du regard. Elle, se situait sans aucun doute dans la première catégorie - ce qui le fit intérieurement rire jaune. Et il ne voulait rien entendre de ses explications, même s'il lui avait posé la question et qu'il se doutait de sa réponse sur Caprice, il était trop aveuglé par ses sentiments actuels pour s'en foutre. Son regard toujours noir à sa réponse sur sa jolie invitation à remballer le montrait. Après tous les moments qu'on a partagé, tu vas me jeter pour une crise de jalousie ? Sa réponse fusa sans attendre. « Après tous les moments qu'on a partagé, TU m'as jeté en sautant dans les bras d'un ou d'une autre. Si c'était ce qu'elle appelait une crise de jalousie, ainsi soit-il. Elle avait bien commencé avec son pseudo mariage avec Edith, non ? « En début de semaine, je pensais qu'on était sur la même longueur d'ondes sur ce truc d'être plus que des amis, parce que je ne t'ai pas forcé à m'embrasser aux dernières nouvelles. Le 'passer à autre chose' j'pensais que tu le faisais très bien avec moi mais faut croire que t'es pas la seule naïve dans cette putain d'histoire. » Qu'il cracha, amer dans un seul souffle avant de réaliser lui-même ce qui venait de sortir de sa bouche. Putain merde, depuis quand il avait eu tout ça dans la tête ? Ce n'était clairement pas ce qu'il avait prévu de sortir. Ta gueule, ta gueule, ta gueule. « Mais je m'en fous, ok ? Je ne regrette rien de ce que je t'ai dit parce que t'as pu faire passer ton message et il est reçu 5/5 : fais ce que tu veux. Je t'oublie, tu m'oublies et le monde se portera mieux, n'est-ce pas ? » Il se referma d'aussitôt, fit un pas en arrière, presque apeuré par lui-même et ce qui venait de sortir involontairement de sa bouche. Il ne voulait plus parler de ça, valait sans doute mieux se re concentrer sur Caprice, reprendre le reproche qu'elle lui faisait sur sa fille au début de son discours et ré-enfiler comme il se doit son masque. « Et ne fais pas rentrer Caprice dans l'équation, à aucun moment je ne t'ai utilisé vis-à-vis d'elle. T'appeler en cas d'aide, c'était ton boulot. Ton boulot se limitait à ça, venir quand je te payais pour la garder, ni plus ni moins. Là, tu dépasses tes honoraires. »

@Miles Hohenstaufen // DIMANCHE 28 AVRIL - 17 HEURE 36 J'avais bien du mal à prendre du recule à propos de la situation. J'avais beaucoup de mal à comprendre ce qui se profilait entre nous. Entre notre "amitié" bancale qui se révélait peu à peu ne plus en être une. On ressemblait à deux personnes qui avaient beaucoup de mal à assumer ce qui leur arrivait. Aujourd'hui, on préférait - du moins, il, parce que je n'étais plus d'humeur à attaquer - se tirer dans les pattes à coup d'insultes. Il était tellement virulent que j'en avais les yeux qui se brouillaient, prête à me mettre à pleurer, comme la fille fragile que j'étais, s'il osait me dire encore une méchanceté. J'étais fatiguée pour le coup. Sortir d'une relation difficile pour en connaitre une nouvelle ? non merci. Surtout que je ne m'attendais clairement pas à ce que Miles me fasse un crise de jalousie. Ni lui, ni personne. « Après tous les moments qu'on a partagé, TU m'as jeté en sautant dans les bras d'un ou d'une autre. » Mais ?! Que quelqu'un m'éclaire, j'ai loupé des épisodes dans ma propre vie. La grimace d'incompréhension qui traversait sur mon visage était bien réelle, je ne me moquais pas de lui, j'étais juste en wtf total. « En début de semaine, je pensais qu'on était sur la même longueur d'ondes sur ce truc d'être plus que des amis, parce que je ne t'ai pas forcé à m'embrasser aux dernières nouvelles. Le 'passer à autre chose' j'pensais que tu le faisais très bien avec moi mais faut croire que t'es pas la seule naïve dans cette putain d'histoire. » Wow wow wow. C'est à ce moment précis que mon cerveau planta. Est-ce qu'il venait de dire au juste... ? Non mais... Je. Alors. Je bloquais complètement, l'observant sans vraiment le regarder. En fait, j'écoutais même plus ce qu'il me disait. D'ailleurs, il a dit quoi ? On s'oublie ? Il apprendra bien vite que je n'étais pas le genre personne à lâcher l'affaire aussi vite. Et puis, il enchainait à propos de mon rôle de nounou. C'est juste que pour le coup, ça passait d'une oreille à l'autre sans que ça ne reste dans ma tête. Impossible. Quand je me réanimais enfin, je le coupais dans ses propos. « Attends attends... » que je disais en levant les deux mains. « Tu as dit quoi Miles ? » Avec la tête qu'il faisait, je sentais qu'on arrivait au moment : il ne va pas assumer. Mes yeux se plissaient avant que mes joues se mettent à rougir d'une telle force que je ne pensais pas que c'était possible. Oh merde. « Tu voulais... » J'étais incapable de trouver les mots, c'était le bordel complet dans ma tête. « La fois où j'ai dit que j'allais te causer des problèmes, c'est parce que je sais très bien que je vais m'attacher à toi - d'où le fait qu'on se soit juste embrassé... Je ne voulais pas t'infliger ça parce que je pensais que tu ne voulais surtout pas entendre parler de... » Les mots s'étouffaient, encore une fois, face à mon incompréhension. Il laissait penser le contraire... non ? Nerveusement, je replaçais des mèches derrière mon oreille, la timidité au rendez-vous. Le problème, c'est que j'avais connu qu'un seul homme, qu'il occupait toujours mes pensées et qu'à moins de me lancer des signaux plus qu'évident, j'étais encore aveuglée, à penser que tous les autres fonctionnaient de la même façon.

@Marla Witherspoon // DIMANCHE 28 AVRIL - 17 HEURE 36 Même s'il était assez brutal et qu'il touchait clairement Marla, vu ses yeux brillants, elle résistait. Elle n'était pas aussi répondante que par message mais ne tourna tout de même pas les talons comme il lui avait gentiment suggéré de faire. Elle ne semblait retenir que les informations qui l'intéressaient dans tout ce qu'il crachait - à son plus grand damne, car après toutes ces piques qu'il lui balançait avec toute sa rancune, il fut encore plus surpris de la voir.. rougir. Pas besoin d'être un sorcier pour avoir deviné quelle partie de ses répliques avait retenu son attention et Miles, qui n'allait clairement pas revenir sur ce qu'il a laissé échapper, la toisa du regard. Est-ce qu'elle n'avait vraiment pas compris le "dégage" ? Est-ce qu'elle pensait que sa colère allait se décimer en deux secondes, surtout quand elle pointait du doigt ce qui lui plaisait le moins ? « Tu as dit quoi Miles ? » Est-ce qu'elle pensait réellement qu'il allait s'engager dans cette conversation, là, maintenant avec elle dans son état ? Il venait déjà d'agir assez bêtement en laissant glisser ce qu'il ne savait lui-même pas qu'il pensait, agir bêtement en pensant à quelque chose d'autre qu'avec les filles habituelles avec Marla, hors de question de revenir l'idiot de service. Et la voir rougir, tenter de trouver ses mots, se justifier sur tout ça n'aidait absolument rien. Elle lui ravivait justement le moment où il pensait avoir été clair sur ses intentions - ce moment ci, le "je vais te causer des problèmes". Dans ses souvenirs, il était celui qui avait balayé d'un revers de la main ses doutes ou peu importe, à quel moment c'était lui qui n'avait pas voulu entendre parler de.. de quoi d'ailleurs ? De s'embrasser, de continuer, de s'attacher ? Peu importe, ce n'était pas lui. Quelques jours auparavant. Mais maintenant, oui. « Redemande la prochaine fois parce qu'il me semble avoir plutôt été clair sur ce je voulais ou pas. En l'occurrence, toi. Mais maintenant.. t'as raison, j'ai pas envie d'entendre parler de quoi que ce soit, j'ai plus envie, de te forcer la main ou une connerie de ce genre parce que c'est juste l'impression que ça donne. Je te le répète : fais ce que tu veux, va coucher avec tout Harvard si ça te chante ou ne le fais pas ou retourne voir ton ex.. je m'en fous. » Il allait sans aucun doute regretter ce qu'il venait de répliquer encore sous le coup de la colère, surtout quand il l'observait redevenir confuse et timide - chose qu'il trouvait absolument adorable chez elle. Sauf que ouais, un Miles con et enragé ne se calmait pas en deux minutes montre en main.

Un brouillard épais était en train de s'inviter dans ma tête. En l'espace de quelques secondes, je n'arrivais plus à réfléchir correctement. Avec juste quelques phrase, il avait foutu un bordel monstre, déclenchant une avalanche de questions. Ces dernières, elles étaient habituelles, surtout quand je me rendais compte que je n'avais pas cerné Miles de la bonne manière qu'il soit. J'étais à côté de la plaque, c'est ce qu'il semblait vouloir me dire. Non, il n'aurait pas repoussé de l'attachement. Alors que moi, j'avais pensé durant un instant qu'il allait juste m'envoyer bouler une fois qu'il aurait eu ce qu'il aurait voulu. Le problème, il était là. J'étais simplement en train de confondre Miles avec ma précédente relation, imaginant que les deux étaient pareils. J'avais eu vent de cette histoire avec Perrie et si on ajoutait à cela le fait qu'il venait de se marier, fallait comprendre que je puisse être réticente avec aussi peu de tentative de son côté. De tout ce que le brun avait pu dire, c'était la seule chose que j'avais retenu, oubliant tout le reste au passage. Bizarrement, j'avais plus facilement à encaisser une insulte plutôt que ses aveux non maitrisés. J'avais la sensation de passer à côté de quelque chose et que tout me glissait des mains, ce que je détestais complètement. Ma timidité refaisait surface à la seconde où je comprenais ses réelles intentions me concernant, parce que j'étais comme ça et que c'était impossible de chasser ma nature. « Redemande la prochaine fois parce qu'il me semble avoir plutôt été clair sur ce je voulais ou pas. En l'occurrence, toi. Mais maintenant.. t'as raison, j'ai pas envie d'entendre parler de quoi que ce soit, j'ai plus envie, de te forcer la main ou une connerie de ce genre parce que c'est juste l'impression que ça donne. Je te le répète : fais ce que tu veux, va coucher avec tout Harvard si ça te chante ou ne le fais pas ou retourne voir ton ex.. je m'en fous. » Pourquoi fallait-il que tout soit complètement de ma faute ? Rappelez-le moi au juste. Je restais interdite quelques secondes, les joues rouges. « Je n'ai aucune envie de le retrouver. C'est toi que je regarde, c'est toi que j'ai décidé d'affronter » Parce que malgré les insultes, c'est à lui, en ce moment même, à qui j'étais en train de me raccrocher. « Je ne compte pas tourner les talons, pas après ce que tu viens de dire... » que je confis dans un souffle, l'air grave sur le visage alors que tout mon corps voudrait se voir disparaitre. « On est tous les deux en tort Miles, tu n'as pas le droit de tout me mettre sur le dos. Je n'ai pas compris tes intentions et tu as trop mal réagi. Mais... Je suis là. » Et beaucoup pourrait croire en de la stupidité, mais j'étais là parce qu'il n'y avait que lui. Je ne voulais que lui désormais.

@Marla Witherspoon // DIMANCHE 28 AVRIL - 17 HEURE 36 Son attitude avec les filles était habituellement identique et calculée : il la repère, lui balance deux ou trois jolis mots, l'embarque pour une nuit avant de l'oublier tout aussi vite quelques heures après. Le cliché type de ce mec qui refuse et ne connaît pas l'attachement. On pourrait passer des heures sans doute sur l'analyse de ce comportement, le pourquoi du comment il en était venu à agir ainsi - parce que tout comportement était justifiable - mais ce n'était pas le moment. Il agissait juste de cette façon fille après fille. Jusqu'à Marla. Parce qu'il y avait toujours une exception à la règle, n'est-ce pas ? L'exception dans toute sa splendeur, l'exception à son paroxysme, clichée et presque évidente comme dans ces films comédie romantique pour ados. C'était elle. La nourrice timide et compatissante, pour apaiser le papa célibataire, bad boy 'sans cœur', c'était du vu et revu mais dont personne ne se lassait. Il ne l'avait pas vu venir, cette ex petite-amie de son ex meilleur ami - aka un gros bordel, il ne l'avait pas regardé de cette manière là auparavant. Puis y'a eu ces taquineries et Paris. Plus cliché encore, tu meurs. En l'espace de quelques jours, il avait changé son regard sur la rousse, déterminer à pousser cette porte de 'plus qu'amis'.. pour se faire littéralement faire avoir comme un rat. C'était risqué, de fréquenter la nounou de sa fille, de fréquenter quelqu'un dont il ne pourrait clairement pas oublier le nom et l'existence quand bien même il le désirait - sauf que quand il était décidé sur un objectif, Miles ne le faisait pas qu'à moitié. Le bal, chez lui, ces avances semblaient avoir été clairs. Semblaient. Pour lui. Apparemment. Il n'avait pas été assez direct, faut croire. Ou elle n'avait pas souhaité comprendre. Pourtant, aujourd'hui, dans cet hôpital, quand il n'était pas direct, elle comprenait. Elle comprenait entre deux insultes et invitations à ne plus le revoir ce qu'il lui avait déjà balancé quelques jours plus tôt, moins énervé. Et elle choisissait ce moment-là pour réagir, l'affronter, rester. Il en était.. il ne savait même pas. C'était un mélange d'incrédulité, d'exaspération, toujours un peu de colère et.. un brin de réjouissance - qu'il cachait bien. C'est toi que je regarde, c'est toi que j'ai décidé d'affronter (...) Je ne compte pas tourner les talons (...) Je suis là. Il la maudissait aussi. Il la maudissait de ne pas être juste partie comme il lui avait gentiment suggéré, d'être aussi têtue que la légende sur les rousses le racontait, de continuer à s'accrocher et foutre le bordel dans sa tête, ses émotions. Mais elle l'avait bien prévenu, non ? Qu'elle allait s'accrocher. « Tu es là. » Qu'il répéta bêtement, presque hébété, après quelques longues secondes de silence à se torturer l'esprit. A taire cette voix qui lui récitait encore et encore le contenu de ces messages. La regarder l'aidait bien, l'observer batailler sa nature timide pour lui faire et prendre les devants, l'observer rougir encore et encore, observer son visage, ces tâches de rousseurs, ces lèvres. Ok, elle avait réussi à descendre sa colère en deux minutes top chrono montre en main, finalement. Et pour ça, il la maudissait encore plus. Pourquoi est-ce qu'elle ne prenait pas la fuite comme toute personne normale, surtout après qu'il ait agi comme un con, le sait, mais continuait tout de même ? « T'as vraiment un instinct de survie qui frôle le zéro, à ne pas te sauver au bon moment et t'accrocher à des cons, Witherfourchette. » Soupira-t-il, sans la lâcher du regard. Evidemment, il était loin de s'en plaindre, surtout pas quand c'était comme un feu vert pour le con qu'il était pour faire un pas vers elle, approcher son visage du sien et attraper avec fermeté ses lèvres entre les siennes.