caractèrealtruiste : tim, c’est cette main tendue, en permanence. elle a besoin d’aider, de se rendre utile pour les autres. son choix d’orientation en médecine vétérinaire est un rêve d’enfant, mais elle aurait tout aussi bien s’orienter vers la médecine humaine. pour elle, la finalité se rejoint : soulager, sauver, aider. garçon manqué : c’est le genre de fille à préférer les baskets aux talons aiguilles. les shorts aux mini-jupes. mais même armée d’un jean, les cheveux grossièrement attachés, timothée respire toujours la féminité, et assume tout ce qu’elle est. affirmée : extravertie, souriante, douce et sociable, tim a grandi depuis les années collège, depuis ses complexes, loin de cet enfant qu’elle était, blottie dans l’ombre d’elijah. souvent au centre d’un cercle d’amis, son caractère et sa joie de vivre attirent. elle a su rester cette petite poupée solaire dont la simple présence réconforte les plus lasses. peu assurée : tout ça, c’est la partie visible. il y a tellement plus que l’assurance qu’elle sait se donner. au fond, elle se perd encore, perd sa confiance en elle, revoit son corps d’enfant, entend à nouveau les railleries. dès qu’elle devient trop proche, surtout physiquement, elle hésite, doute, s’efface. partie plus fragile d’elle-même qu’elle peine à assumer, à dévoiler. joueuse : la brune aime le jeu, les défis, surtout lorsqu’elle se sait gagner d’avance. il n’est pas rare de voir ce demi-sourire peindre ses lèvres lorsqu’elle provoque, pousse à la faute pour mieux remporter la partie. tout est prétexte pour redevenir la môme qu’elle était, loin des réflexions d’adultes, des conséquences, des risques parfois.

admission à harvardpourquoi harvard ? est-ce une question à poser à n'importe quel enfant américain ? timothée a toujours été studieuse. si cela évolué avec l'âge, elle a eu une tendance à passer plus de temps le nez plongé dans un bouquin qu'en soirée. elle aimait ça, étudier. et forcément, intégrer la plus grande université du pays frôlait presque l'obsession lorsqu'elle était adolescente. malheureusement, pour raisons financières, elle se replie sur berkeley pour y effectuer ses cinq premières années. elle a retenté une demande d'admission pour son doctorat en cognition animale et a cette fois été admise haut la main.

story of my life

La vie de Timothée n'a rien d'extraordinaire, de tumultueux, de notable. Fille unique d'une famille américaine sans histoires, ni pauvres, ni fortunés. Des parents travailleurs et aimants, une enfance sans heurts, portée dans le respect d'autrui, du bonheur des choses simples, de l'amour des autres. C'est la ville de Salem qui voit grandir l'enfant Vane, entre ses murs que vient ricocher ses premiers rires facétieux. Dans ses rues qu'elle galope, flanquée de l'ombre de son enfance qui deviendra plusieurs années plus tard, l'ombre de sa vie. Elijah, son voisin avec lequel elle passe presque tout son temps libre à l'époque. Et contrairement à la plupart des amitiés, la leur perdure, alors qu'ils rentrent au collège, puis au lycée. Il est toujours là, à ses cotés quand elle a besoin de lui, quand elle ne parvient pas à se défendre des langues de vipère qu'elle rencontre, doux agneau qu'elle est. Tim ne sait plus exactement lorsqu'elle s'est rendu compte que l'admiration qu'elle avait pour lui s'était transformée en plus que ça. En tellement plus. Mais elle le voit les regarder, elles, ces figurines de cire et leurs oeillades aguicheuses. Elles sont tout ce qu'elle n'est pas : jolies, populaires, minces et assurées. Sphère dans laquelle la brune ne se reconnait pas. Elle n'ose pas se confier, lui avouer et reste en retrait. Les jours passent, les mois aussi et ses sentiments ne font pourtant que grandir, s'affirmer, s'ancrer dans le moindre pore de sa peau. Et ce jusqu'à ce fameux soir, l'été de ses dix-sept ans.


Timothée sent la dureté du verre entre ses doigts alors qu'elle le porte à ses lèvres. Une fois de plus. Surement une fois de trop. Loin des déboires des soirées, Tim n'a pas l'habitude, ne connait pas tout ça. Mais pour une fois, la jolie brune est sortie de son confort, outrepassant ses doutes, sa timidité. Pour lui. C'est toujours pour lui, depuis tellement d'années qu'elle ne se rend pas compte, ne saurait plus en trouver l'origine. Alors elle se laisse emporter, glisser un rire en dehors de ses lèvres alors qu'elle danse, tournoie au milieu des autres. Mais elle le cherche du regard. Encore. Toujours. Par habitude, comme un repère qui ne saurait disparaître, une constante à son quotidien. Et bien sur, ses yeux ne mettent pas longtemps à le retrouver dans la foule, silhouette immuable qu'elle connaît si bien pour l'avoir détaillée trop de fois. Il s'approche d'elle et le reste se déroule beaucoup trop vite, accentué par les effets de l'alcool qui pulse dans leurs veines. Alors qu'ils s'isolent pour parler, tout devient flou, se déforme, prend une tournure déroutante quand il vient poser ses lèvres sur les siennes. Le temps s'étire, de rétracte, bouleverse ses reflexions alors que le corps d'Elijah surplombe le sien. Le cerveau de Tim s'arrête. Son coeur déraille. N'était-ce pas ce dont elle avait toujours rêvé ? Celui qu'elle avait toujours désiré ? Polaroid trompeur immortalisant un moment pourtant si bancal. Tim le lit dans son regard, le ressent dans son empressement. Il ne la voit pas. Pas comme elle, elle le voit. L'adolescente se raidit alors et vient timidement poser ses mains sur son torse. Si elle y exerce une légère pression, surement n'est-elle pas très convaincante. Elijah, non... Mais il n'arrête pas, ne semble même pas entendre le murmure qui s'échappe de ses lèvres. Alors elle panique, remue, se tord. Mais finit par abdiquer, alors que les larmes ruissellent sur ses joues.  


Le temps a passé, plusieurs années se sont écoulées. Quelque chose s'était brisé ce soir-là et Timothée n'a jamais réellement su lui pardonner, chavirant pourtant entre le mal qu'il lui avait fait et son amour pour lui. Ils se sont donc naturellement éloignés et le temps a reprit son cours. A la suite du lycée, c'est sur la cote californienne, à Berkeley, qu'elle se dirige et vient effectuer ses cinq premières années d'université. Si elle s'y plaît beaucoup, cela ne vaut pas Harvard et ce rêve qu'elle a toujours eu d'y entrer. C'est pour son entrée en doctorat qu'elle tente à nouveau sa demande d'admission pour y être accepté avec bourse, rentrée 2018. Elle vit alors l'euphorie de Cambridge, l'excitation d'un nouveau départ. Mais ça, c'était avant. Avant qu'elle le voit. Après toutes ces années, elle avait occulté son visage, enfermé son corps, leur complicité et l'affection qu'elle avait pour lui. Du moins s'en était-elle naïvement persuadée. Les souvenirs des détails de cette nuit reviennent la hanter, comme ils n'ont jamais réellement arrêté de le faire depuis. Aujourd'hui, ils se retrouvent sur le même campus et il n'a fallu qu'un regard à Tim pour réaliser avec douleur que rien n'avait disparu. Qu'elle était encore définitivement, désespérément et irrésistiblement amoureuse d'Elijah Parris.